JE SUIS... TRIATHLETE !!!   

Je savais déjà que les virus se propagent vite, très vite. La grippe, la varicelle, où bien le fameux Sasser, et tant d'autres. Mais il est des virus qu'on a plaisir à attraper ! La contamination dont j'ai été victime est assez facile à remonter…

L'HISTORIQUE

Ca fait déjà quelques années que je côtoie Patate, du duo "Patate & Courgette" et membre du BBT (Bourg en Bresse Triathlon). Et j'aurais du penser que traîner à ses côtés m'exposerait à la contamination, à la longue. Je suppose que c'est là que la première attaque virale silencieuse a sévi. Je suis probablement devenue ce qu'on appelle "un porteur sain". On n'est jamais assez prudent…
Je me pensais immunisée, car la fièvre du triathlon ne m'avait pas encore atteinte. Aussi, c'est sans risque que je me retrouvais bénévole sur le Triathlon de Bourg en Bresse en ce joli dimanche de mai, où déjà, je regardais la Souris et le Boss prendre le départ avec envie. Mais je ne me doutais pas que le virus était déjà là, caché, en incubation…
Le week end passé mi août à Embrun à suivre l' Ironman  a probablement été un facteur déclenchant chez moi. Je commençais à faiblir, à me dire que nager, pédaler puis courir devait être une bien belle expérience.
Premiers signes de la contamination, je suis prise d'une crise d'achat compulsif et finis par me retrouver avec un tas d'accessoires dans mon armoire… 

15 jours plus tard, je m'inscrivais sur mon 1° Tri en relais avec la fameuse Patate, qui n'aime pas courir et me laissait "assurer" la partie course à pied sur le Triathlon de Mâcon. Damned ! J'étais faite comme un rat ! Je me retrouvais bel et bien atteinte de triathlonite aigüe ! Faire un triathlon, il fallait que j'essaie… 

 LA PREPA 

J'étais atteinte, soit, mais encore lucide - est-ce que ça allait durer ? - et j'allais pouvoir (devoir ?) me contenter d'un super sprint, soit la plus petite distance en Tri. Oui, contaminée mais pas cinglée ! Mon coach bienveillant (!) me dégotte THE course kivabien, le SCA TRI POURSUITE DE BONDOUFLE / 91, l'idéal pour commencer dans la discipline : 400 m de natation en piscine, 16 km de vélo, 4 km de course, rien de bien méchant à vrai dire… Mais… Le vélo ? chacun sait que les escargots ne savent pas pédaler, a-t-on déjà vu un escargot sur un B-Twin ? Nager ? Mouais, il fallait s'y remettre un peu sérieusement pour espérer faire surnager la coquille, et être dans la barrière (12 mn). Courir ? Le problème n'était pas tant de courir (quoique !), mais de courir APRES avoir nagé ET pédalé ! Quid des transitions ? Que de questions !....
"Allo la Souris ? Dis donc, y'a un p'tit Tri vers chez toi, ça te dirait ? En plus, je me sentirais mieux si tu venais, allez, dis ouiiiiiiiii !" Virginie, toujours partante pour tout, accepte l'invitation. Elle sera de la partie, devant, bien sur, mais là. YESSSSSS !
En guise de préparation (de quoi ? oui, j'ai pas changé !) je me fais quelques séances piscine et je teste une fois le joli vélo de route que j'utiliserai pour le tri.

 

 

C'est quoi un "plateau" ? Descendre-monter les vitesses ? Ah ? Et y'a 4 poignées ? Et pas de porte-bagage, étrange ??? Par contre, je renonce aux chaussures/cale-pieds, hors de question qu'on attache mes pieds sur des pédales ! Nan mais quoi encore ! Je pédalerai en chaussures de trail, point !
Bon, ben yapluka… 

LE JOUR J

J'aime les choses simples.
La course à pied, c'est simple. Tu vas chercher ton dossard, tu te mets sur la ligne de départ et tu cours.
Le triathlon, c'est un peu moins simple, il faut gérer les transitions natation/vélo et vélo/course à pied. Comme ce n'est pas assez compliqué pour mon baptême (!) aujourd'hui, les transitions doivent se faire à 2 endroits différents, la 1° à la piscine de Lisses, la 2^nde, au stade de BONDOUFLE. Bon, il faut donc préparer 2 sacs et ne pas se gourer ! Il faut penser à tout et le mettre dans le BON sac. Donc, 2 drop, celui de la piscine contiendra une barre de céréale, ma serviette de bain, mon casque à vélo, mes gants de cycliste, mes lunettes anti-moucherons (!), mon porte dossard, mes trails, mon short de cycliste (rembourré au c.., moche, mais non négociable !) et mon T-shirt ML + un débardeur (car en vélo, ça caille !), sans oublier THE vélo-de-la-mort-qui-tue ! Au stade, je laisserai juste ma casquette et un petit ravito, que je prendrai après avoir posé mon vélo, mon casque, et mon T-shirt ML.
Eh ben, si j'arrive à tout faire et dans l'ordre, ça aussi ce sera un vrai challenge !!! 

On retrouve la Souris-tout-sourire vers 10H30 au stade de Bondoufle. On retire les dossards, consulte la feuille de route et roule ma poule ! 

 

 

Déposage du 1° sac dans le parc à vélo !

 

Puis c'est le départ, à vélo, pour la piscine, 3 petits km d'échauffement. Enfin "échauffement", si on veut, on est toutes 2 frigorifiées, et on se dit que tout à l'heure, pédaler avec le maillot de bain mouillé, ça va être vivifiant ! Mais c'est pas ça qui va nous arrêter, hein ! On n'a même pas peur en arrivant à Lisses, enfin, presque pas peur, enfin, un petit peu quand même, enfin, beaucoup même, disons, surtout moi !!! 

                                     

LA NATATION

Les départs natation se feront par vague, toutes les 12 mn, 4 par ligne d'eau. Par chance, on ne sera que 3 dans ma ligne, ça va diminuer la baston ! Je pars dans la 3° vague, à 13H09, la Souris partira dans la vague suivante à 13H21. 

Je tente bien de faire ami-ami avec le juge de chaise, mais, rien n'y fera ! Je fais aussi connaissance avec mes 2 compagnons de ligne en leur demandant de ne pas faire trop de remous quand ils me doubleront ! 

Prêts pour le départ, dos collé au mur. Décompte… 10…9… 3… 2… 1… Partez ! 

 

C'est parti pour 400 m de crawl, 16 longueurs, à 3 dans la ligne, c'est un peu compliqué. Dans ma campagne, je suis souvent seule dans ma ligne d'eau, pas habituée à partager, ni à ce que ça bouillonne autant ! Je bois la tasse une fois sur 2, par la bouche, par le nez (beurk !), et ça recommence ! On passe parfois à 3 de front… je ne prends pas trop de coup mais ça me désoriente à chaque fois… Je fais les premiers 200 m en 4'30, ce qui est un peu rapide pour moi, entraînée dans le sillage. Il faut que je ralentisse un peu, que je les lâche, sinon je vais m'asphyxier. De toute façon, j'aurais trop de mal à tenir ce rythme, je mets généralement 10' sur 400 m, même si là j'aurais bien voulu faire 9'30… ce ne sera pas pour aujourd'hui. Je termine en 10', bien cuite ! J'arrive quand même à trottiner en sortant du bassin, c'est bon signe !

1° TRANSITION 

J'essaie d'être méthodique parce que j'ai peur d'oublier quelque chose !
- Je pose les lunettes et le bonnet de bain.
- Je me sèche. Je me sèche bien, j'ai peur d'avoir froid.
- J'enfile, par-dessus le maillot de bain, le cycliste, le débardeur, le maillot ML, les chaussettes, le porte-dossard et les trails.
- J'entame ma barre de céréales et je bois quelques gorgées.
- J'attache mon casque, je chausse les lunettes de kéké et je met mon Garmin (allumé avant la natation pour qu'il ait le temps de capter les satellites !)

- Je range tout ce qui traîne dans le sac numéroté et j'y fais un nœud, on sait jamais.
- J'attrape mon vélo.
Alors ? Y'a pas de la méthode là, hein ? Prenez-en de la graine !
Et bien sur, alors que je le sais et que je me le suis répété une demi douzaine de fois, je trouve le moyen de monter sur le vélo AVANT la marque au sol ! Jacques, gentil arbitre me reprend juste avant que je ne lance mon premier coup de pédale ! Oups ! je descends et m'excuse, faute de débutant, pour passer la ligne à pied et renfourcher mon monture.
Ouais, méthodique mais pas trop !!! 

16 KM DE VELO 

Le vélo, pour moi, c'est très nouveau. En tout et pour tout, je n'ai fait qu'un essai à l'entraînement au mois d'août, et une petite révision matérielle hier, espérons que ça suffira ! Il le faudra bien ! Le parcours s'annonce facile, pas de vraies côtes, juste quelques coups de cul aux abords des ponts ou rond-points, je devrais m'en sortir... 

1° difficulté : boire en roulant, pas facile. Déjà, il faut lâcher une main (idéalement les 2 mais là, on est loin du compte !) pas facile quand on essaie de rouler vite (attention, le premier qui esquisse un sourire... GRRRR) je disais donc, quand on essaie d'aller vite, difficile de lâcher le guidon ne serait-ce que d'une main pour attraper le bidon, placé bien trop bas pour moi ! En plus, il faut écarter les genoux, et décoincer cette p... de bouteille qui ne veut pas sortir de son rangement. Ca donne une scène sûrement drôle, l'escargot, sur un vélo, lâchant une main et zigzaguant avec les genoux écartés et tentant désespérément de se réhydrater... Je ne retenterai pas l'exercice périlleux, et me contenterai de boire à la 2° transition... Pour le moment, roulons !
Et je roule pas trop mal, d'après mon Garmin, entre 2mn et 2mn20 le km, autour de 25 km/h. Je ferai même tout un kilo à 30 km/h, je devais avoir le vent dans le dos !!! Non, pédaler finalement, c'est pas si dur, même si mes quadris rebellent un peu, ça passe. Non, pédaler, c'est pas le problème... le problème est ailleurs, plus exactement sur mon postérieur ! Au bout de 5 km, j'ai le c... tellement talé que je ne sais plus comment m'installer sur cette fichue selle. Et pourtant, j'ai un short cycliste ultra-rembourré-super-épaisseur-top-confort, mais, non, j'ai mal, et ça empire à chaque coup de pédale. J'essaie de m'asseoir plus en avant, c'est pire, plus en arrière, pas mieux...  Ce sera mon seul vrai souci sur la portion vélo, jusqu'à ce qu'au 12° kilo, je sois finalement à moitié anesthésiée !!! Je continue de rouler, et je croise 3 fois la Souris qui m'encourage, moi, je la vois chaque fois au dernier moment, et je voudrais crier "Allez Virginie !" mais... elle est déjà passée... trop vite ! Elle devrait me rattraper avant le dernier kilo de vélo car l'écart se réduit à chaque fois. Je me fais aussi enrhumer de nombreuses fois (j'arrête de compter au bout de 10 !) par des machines de guerre avec un bruit d'avion ! Certains m'encouragent en me doublant et je réponds "merci, mais c'est dur !", oui, c'est dur de se faire tracer, finalement, pour moi, course à pied ou vélo, même combat...! Refaire les boucles est un peu lassant, j'ai hâte d'arrivée au stade, surtout pour soulager mes fesses ! Je rentre enfin au bercail !


Un petit tour de manège et nous voilà aux portes de la piste d'athlé. Un juge nous y attend : il faut descendre de vélo avant d'entrer dans le parc à vélo, bien vu, pour un peu, je refaisais la même boulette !
Fin du vélo, place à la course à pied...

2° TRANSITION

Comment dire... ? Dés l'instant où je pose pied à terre, je saisis la difficulté de ce qui m'attend : retrouver l'usage normal de mes jambes, je veux dire, juste marcher, même pas courir ! Ouille ! Aïe ! La vache ! Je ne sais plus marcher ! Et dire qu'il va falloir que je cours ! Je pousse mon vélo jusqu'à mon emplacement. Ici, je suis censée poser mon vélo - OK - poser mon casque - OK - poser mon maillot ML - OK -  prendre ma casquette - OK - et me ravitailler... - euh ? - ben oui, j'oublie de me ravitailler ! J'oublie de prendre ma petite pâte d'amande, mais surtout, j'oublie de boire, alors que je me suis quasi déssèchée sur le vélo. 'Spèce de blonde !  Grooooooooosse erreur ! Mais au moment où j'y pense, j'ai déjà fait la première boucle sur les hauts du stade, impossible de rebrousser chemin, et il n'y a aucun ravito... Snif... 

4 KM DE COURSE

Ajouté à des jambes, ou plutôt à une absence complète de jambe, je me dis que ces petits 4 km de m... à moitié déshydratée vont s'avérer redoutables, et c'est le cas. Je souffre beaucoup, avec cette désagréable impression de ne pas avancer, d'avoir des semelles en plomb et de lutter pour ne pas reculer. Une impression... oui, car en fait, j'avance à plus de 10 km/h (d'après mon Garmin) , ce qui pour moi est une vitesse plus que satisfaisante ! Mais sur le moment, c'est surtout ce sentiment de galèrer qui m'envahit. D'autant que ce tour de piste est en faux plat montant, tout ce que j'aime ... Il me faudra presque 2 km pour me sentir mieux. La grande boucle autour du stade sur un chemin terreux en plein soleil, et il est 2 h de l'après-midi, finit de me consumer  lentement, c'est dur... Alors que j'amorce le demi tour pour re-rentrer dans le stade, j'aperçois une casquette rouge sur mes talons. C'est la Souris ! Alors que je suis cuite, finir ensemble me redonne du pep, et je suis obligée d'avancer pour ne pas trop la ralentir. 2 boucles de stade nous attendent. Allez, c'est la fin ! On lancera même une accélération contre un type qui pensait nous griller sur la dernière petite boucle, pas question, non mais !

J'en termine en 1H19, mais surtout, main dans la main avec la Souris (1H07, pile poil son  écart de vague !), du bonheur en barre...