L'auteur : L'Castor Junior
La course : Gran Premio delle Regione - 100 km
Date : 17/10/2009
Lieu : Torino (TO) (Italie)
Affichage : 2736 vues
Distance : 100km
Matos : Au départ : short/cuissard Salomon, TS MC zippé Quechua, manchons Booster, chaussettes Kalenji 800, Asics Nimbus 9, manchettes Raidlight, casquette Kikouroù, lunettes Julbo Explorer, Sporténine, Polar RS800, Garmin Forerunner 205
Sac de mi-course : TS ML zippé Kikouroù Raidlight, Veste Alpha LT Arc'Téryx, gants en soie Kalenji, Petzl Tikka+, brassard réfléchissant Géonaute
Objectif : Pas d'objectif
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En un peu moins de cinq ans de course à pied, j'ai eu la chance de courir deux 24 heures (soit un peu plus de quatre cent-bornes au total), trois 12 heures (un peu plus de trois cent-bornes), une dizaine d'ultra-trails de plus de cent kilomètres d'une traite, mais jamais le moindre 100 kilomètres officiel.
Millau me tente depuis longtemps, parce que la course est mythique et se déroule dans une région qui m'est chère, mais je n'ai jamais su me rendre disponible pour cet effort fin septembre.
Lorsque Jérôme nous présente, au 24 heures de Turin, courant juin, le projet de Giro Italia Run de faire renaître la plus ancienne course d'ultrafond d'Italie, entre Turin, dans le Piémont, et Saint-Vincent, dans le Val d'Aoste, je me décide rapidement à tenter l'aventure.
L'objectif, qui ne peut plus sérieusement être de seulement finir, serait d'améliorer ma marque sur la distance, à savoir un peu plus de 9h30' lors de mes participations successives aux 12 heures de Bures sur Yvette. Las, mon manque d'entraînement caractérisé depuis plus de deux ans maintenant ne me permet pas de nourrir d'espoirs sérieux, et j'entends surtout profiter de la fête que sera cette renaissance, dans une région que je commence à découvrir et à apprécier au fil de mes balades pédestres.
Mais, après tout, comme je le rappelle la semaine précédant la course à Zeb, je suis parfois capable d'accomplir des miracles lors de mes premières incursions sur des courses d'un format nouveau pour moi (CCC 2006, 24 heures 2006, Morbihan 2008, etc.). On verra bien et, comme on dit en italien : in bocca al lupo !
Après une semaine de travail chargée et un peu plus de six heures de train, je suis, comme toujours, pris en charge par Jérôme qui, cette fois, a réussi à être plus en retard que moi ! En effet, à peine remis de son superbe marathon de Carpi (sous les 2h38', tout de même), il a passé une bonne partie de la semaine à préparer, aux cotés d'Enzo Caporaso, détenteur du record du nombre de marathons officiels courus consécutivement, et de l'équipe de Giro Italia Run, les derniers détails de ce 100 km compliqué au plan logistique, comme la plupart des courses en ligne.
Heureusement pour moi, Jérôme n'a perdu ni son savoir vivre ni la clef de sa cave, et c'est entre Martini Rosso, pizza et, surtout, Barolo Costa di Rose que j'achève ma préparation (???). Autant dire que j'ai du mal à me laisser gagner par le stress, même si certains (n'est-ce pas Zeb ?) me rappellent qu'un chrono sous les 10h30' me permettrait de m'inscrire au Spartathlon jusqu'en 2011...
Samedi matin, jour de la course, j'accompagne Jérôme dans les bureaux d'Enzo et donne un (tout petit) coup de main aux préparatifs, ne négligeant toutefois pas mon alimentation (un croissant, un pain et un chausson au chocolat), puis nous regagnons, dans le camion que Jérôme va utiliser pour approvisionner l'ensemble des vingt ravitaillements, la concession Spazio, temple gigantesque de l'automobile turinoise, d'où sera donné le départ. Spazio, sponsor de la course, ne fait pas les choses à moitié, offrant aux coureurs un copieux petit déjeuner dans le restaurant de la concession.
C'est pour moi l'occasion de retrouver des visages connus :
- Silvio Bertone, en équipe d'Italie de 100 km, que Jérôme et moi avons suivi de près ou de loin sur la partie suisse de l'UTMB 2009,
- Silvio Arzenton (Silver), rencontré au Valdigne et au Trail della Merla, toujours avec le même plaisir,
- Franco Varesio, croisé au 24 heures de Turin et qui, blessé, part seulement pour une dizaine de kilomètres aujourd'hui,
- Vincenzo Dragonetti, un ami de Franco, Jérôme et les autres, parti pour courir son deuxième 100 km après le Passatore 2007,
- Giorgio Vergnano, rencontré d'abord au Valdigne 2008, puis à toutes les courses de Courmayeur depuis, et
- Andrea Schena, autre Courmayeur Trailer, croisé sur la fin de l'Arrancabirra, qui vient aujourd'hui dans le seul objectif, avec Giorgio, de réaliser une sortie d'entraînement en vue du prochain Marathon Nice-Cannes.
Etranges instants avant le départ, au milieu de cette concession où se pressent des dizaines de Turinois à l'affût d'une belle Italienne, et des coureurs à l'affût de leur victoire personnelle.
Mes doutes de dernière minute me conduisent à multiplier les allers et retours entre la ligne de départ, à l'extérieur du rez-de-chaussée, et le bar où nous avons entreposé nos sacs de mi-course et d'arrivée, au deuxième étage.
Premier aller-retour pour récupérer, au fond de mon sac destiné à l'arrivée, le tube de Sporténine qui constituera, en plus de mes habits de course, la seule chose que j'aurai sur moi pendant la course.
Le second sera plus problématique. En effet, cinq minutes avant le départ, j'ai le sentiment d'avoir oublié, dans mon sac du cinquantième kilomètre, la frontale, qui me sera indispensable si, comme je n'en doute pas, j'arrive à Saint-Vincent après 19h00... Cette fois, je traverse la concession en courant, et retourne de fond en comble mon sac de l'arrivée, en vain : pas de frontale !
Damned ! Il me faudra bien trouver une solution : soit finir en moins de huit heures (!), soit compter sur un sacré coup de chance pour pouvoir en disposer à la tombée de la nuit.
En redescendant, je tombe sur Giancarla Agostini, qui me propose une part de pizza. Bah, je ne suis pas à une entorse près aux règles d'alimentation du sportif avant l'effort, et, après tout, l'heure de l'apéritif approche, non ?
En plus, ça me permet de penser à autre chose qu'à ma tête de linotte...
Retrouvant les amis Italiens dans l'aire de départ, je demande tout de même à tout hasard à Franco, qui devrait être le premier d'entre-nous à en finir avec la course, s'il peut prévenir Jérôme de mon étourderie et lui demander, le cas échéant, de venir me secourir en m'apportant sa lumière si la nuit devait me rattraper trop tôt...
Cinque, Quattro, Tre, Due, Uno : c'est parti, et les cent-cinquante valeureux du jour s'élancent à l'assaut de leur défi personnel derrière une décapotable où se tient Gelindo Bordin, le directeur de course, champion olympique de marathon à Séoul en 1988.
Les premiers kilomètres dans Turin sont magiques, pour moi qui n'ai plus couru de course sur route depuis les 20 km de Paris 2007.
Les carabiniers ont neutralisé la moitié de la via Gugliemo Reiss Romoli et du Corso Vercelli, que nous prenons sur notre gauche jusqu'à la sortie de Turin.
Dispositif impressionnant pour la petite masse que nous représentons dans cette grande ville...
Les choses partent vite en tout cas : pour ma part, ces trois premiers kilomètres sont courus à près de 14 km/h, vitesse totalement inappropriée sur la distance, et je suis pourtant loin d'être en tête de la course.
Je ralentis donc dès le passage de la Tangenziale Nord, et me mets à une allure qui restera mienne jusqu'au quart de l'épreuve, entre 12 et 12,5 km/h.
Le sentiment de plénitude que je ressens en ce début de course, et la facilité apparente de l'exercice, ainsi que semble le montrer mon cardiofréquencemètre, calé entre 160 et 165 pulsations par minute (mon allure 24 heures de 2006 !) m'incitent à ne pas chercher à ralentir.
Au ravitaillement du cinquième kilomètre, à Mappano, je prends, à la volée, un verre d'eau, que je cherche à jeter dans la première poubelle venue qui, course sur route oblige, sans doute, ne viendra finalement pas...
Le gobelet finira donc par terre, au milieu de quelques congénères. Tant pis...
La cohabitation avec les véhicules, qui ont, hors de Turin, repris leurs pleins droits, s'effectue pour l'heure sans entrave, d'autant que des Carabiniers sécurisent l'ensemble des ronds-points et intersections que nous devons traverser, sans que cela semble trop déranger des automobilistes pourtant probablement surpris par la maigre taille de notre cortège qui s'étend pourtant déjà, écarts de vitesse obligent, entre les bolides partis en tête et celles et ceux qui envisagent de boucler l'aventure en marchant.
Je me fais doubler par un couple de jeunes coureurs, tous deux en survêtement en coton (bleu pour lui, rose pour elle...), dont j'espère qu'ils ne sont pas partis, dans cet accoutrement et à cette allure, pour aller à Saint Vincent...
Peu avant le ravitaillement du dixième kilomètre, à Leini, Giorgio et Andrea, avec une belle foulée de conserve, me dépassent en m'encourageant. Je sais qu'eux doivent s'arrêter au trente-cinquième, et je n'aurais de toute façon probablement pas les moyens de les suivre.
Il n'empêche : j'ai beau savoir que mon allure, quoique facile, est un peu supérieure à ce que j'imagine être ma vitesse d'endurance du moment, l'idée, loufoque, qu'elle me permettrait peut-être d'arriver à proximité de Saint Vincent avant la nuit noire me motive à la maintenir.
Je passe à Leini, soit 10,2 km de course, 23ème, en 47'28'', bien plus rapidement que mon premier 10 km, il y a à peine cinq ans...
Je prends de nouveau, au vol, un verre d'eau et repars sur cette longue ligne droite que nous ne quitterons pas jusqu'au quinzième kilomètre, à l'arrivée dans Lombardore.
A partir de ce ravitaillement, je prends un verre de Coca Cola en lieu et place de l'eau, mais ne marque toujours pas d'arrêt. J'en profite également pour entamer ma prise régulière de Sporténine (un comprimé tous les quinze kilomètres d'abord puis, à partir du trentième, tous les dix kilomètres).
Avant l'arrivée au ravitaillement de Cascina Vittoria, vers le vingtième kilomètre, une voiture s'arrête à ma hauteur et la passagère m'interpelle. Dialogue de sourds, vu mon faible niveau d'Italien, mais je comprends qu'elle me propose une bouteille d'eau, dont je bois une gorgée avec plaisir avant de la lui rendre.
Elle fera de même avec les deux coureurs que j'aperçois quelques dizaines de mètres devant moi. Il faut dire que le temps s'est largement dégagé depuis ce matin, et qu'à l'approche du zénith, les températures se sont largement élevées, comme je peux le mesurer en essuyant les gouttes de sueur qui perlent sur mon visage.
La traversée de Feletto, au vingt-cinquième kilomètre, est mémorable à plus d'un titre. D'abord, elle marque la fin des longues et larges lignes droites que nous avons suivies, pour l'essentiel, depuis le départ. Dorénavant, nous traverserons davantage des villages typiques du Piémont que les villes de la banlieue industrieuse de Turin.
Ensuite, elle sonne le début de la longue montée qui doit nous conduire à la mi-course, et je ne me prive d'ailleurs pas, dans les rues pavées à l'approche du ravitaillement, de marcher un peu.
Enfin, ce ravitaillement, comme me l'avait indiqué Jérôme, est censé être un point-pizza. Et, en effet, des parts immenses de pizza sont découpées et nous attendent sur la table. J'en redécoupe une dans un format plus adapté à l'effort du moment, et remercie les bénévoles qui, depuis le départ, sont des plus sympathiques, avant de continuer mon périple, dans les ruelles inclinées de ce village.
Nous traversons l'Orco vers le trentième kilomètre, à hauteur de Rivarolo Canavsese. Je suis toujours sur une allure moyenne de 12 km/h, et passe le tiers de la course en moins de 2h45'.
La deuxième montée franche commence dans la traversée d'Aglie, avec son château ducal. Il est presque 14h00, et le soleil tape toujours beaucoup. Je ne regrette absolument pas d'avoir pris mes lunettes de soleil, que j'avais pourtant failli laisser à la maison au vu du temps de chien de la veille...
Je lève un peu le pied, tant à cause de la chaleur que de la pente qui s'élèvent toutes deux, mais maintiens néanmoins un bon rythme, à plus de 11 km/h, qui doit être, en pratique, ma vitesse de croisière sur une course de ce type.
Dans la forêt que nous traversons à l'approche du quarantième kilomètre, je crois apercevoir, au loin, des bénévoles. Serait-ce le ravitaillement, subitement avancé alors qu'Enzo nous avait indiqué qu'ils étaient tous situés quelques centaines de mètres après le kilométrage officiel ?
Ce n'est qu'en m'approchant que je réalise que ma myopie m'a, de nouveau, joué un tour : il s'agit en fait de travailleuses quelque peu " bronzata " , ainsi que les qualifierait un certain Président du Conseil Italien...
Désolé mesdames, mais hormis un peu de sueur et quelques comprimés de Sporténine, je n'ai pas grand chose à offrir aujourd'hui...
Au ravitaillement du quarantième kilomètre, à Baldissero Canavese, j'ai l'agréable surprise de trouver Enzo Capporaso, venu avec sa magnifique 500 rouge et blanche, qui me demande si tout se passe bien pour moi, et me prévient que les prochains kilomètres, tout en montée raide, vont être costauds. Il m'annonce même dans les dix premiers, ce qui fait plus que m'étonner. Il faut dire qu'aux pointages précédents, on m'a annoncé successivement 19ème, puis 14ème, sans que j'aie doublé quiconque.
Bah, comme je l'indique à plusieurs bénévoles, " Sono il primo Francese, per que sono il unico " ;-))
Je passe le marathon, où je m'attendais à voir une marque forte, au vu du record d'Enzo (les 51 marathons en 51 jours), en 3h35', ce qui, au vu du profil de la course et de mon niveau d'entraînement depuis deux ans, est une excellente surprise, qui me donne même envie, à cet instant, de m'aligner sur mon deuxième marathon.
Mais, chaque chose en son temps, et la montée vers le cinquantième n'est pas terminée, loin s'en faut.
Cependant, malgré la pente, ma forme me permet toujours de maintenir une allure correcte, sans jamais marcher, et j'arrive au ravitaillement de Vistrono, après le quarante-sixième kilomètre, en moins de quatre heures.
La montée se poursuit jusqu'au cinquantième kilomètre, à Alice Superiore, où nous pouvons donc retrouver le sac déposé au départ. Il contient, je le sais, ma veste en Gore-Tex et un TS manches longues, que j'avais mis au cas où les conditions météo se seraient largement dégradées, et pour faire face au probable rafraîchissement entraîné par la tombée de la nuit à venir.
A ma plus grande surprise, je sens au fond du sac une excroissance qui semble cacher autre chose que du textile... Bingo : la frontale que je cherchais partout ailleurs était, en fait, là où elle devait être, depuis la veille sans doute.
Damned, j'aurais pu partir plus tranquillement ;-))
J'enfile ma Tikka+ sur la tête, par dessus ma casquette Kikouroù, et, après m'être ravitaillé, entame la descente tant attendue mais également redoutée.
En effet, elle semblait, sur le profil de la course, au moins aussi raide que la montée, et, après cinquante kilomètres à courir sur bitume, je crains que tout coup de folie se paie cash assez rapidement.
Je me laisse donc doubler par la première féminine et son accompagnateur motorisé, ainsi que par un autre coureur puis par la deuxième féminine.
Intéressant, au passage, de mesurer de visu l'intérêt d'avoir, sur ce type de course, un accompagnateur : Lorena n'a, ainsi, pas eu besoin de s'arrêter au ravitaillement, et son accompagnateur lui a, au cours de plusieurs arrêts rapprochés, permis d'adapter sa tenue aux conditions du moment.
Pour ma part, la descente s'effectue à une allure modérée, d'environ 12 km/h, qui me semble mieux adaptée à la suite du programme.
Une chose, toutefois, me perturbe : mon pied flotte un peu trop dans mes chaussures que je sais très grandes, et je crains de me faire mal. Je mettrai donc le prochain ravitaillement à profit pour resserrer un peu les lacets.
Las, à l'arrivée à Lessolo, en bas de la descente, ma tentative de resserrage des lacets se solde par l'émergence de violentes crampes aux cuisses.
Moi qui venais de refuser poliment la proposition des kinés présents à ce ravitaillement de me masser les jambes me résous finalement à m'allonger, heureusement sans trop de difficultés, sur la table de massage.
Le kiné qui entreprend de soulager mes douleurs effectue un superbe boulot, que je ressens dans l'instant dans la cuisse gauche, mais le chrono tourne et je vois un, puis deux, puis trois coureurs passer devant moi, pendant que je demeure allongé, immobile et impuissant.
Je tente de lui faire comprendre que j'aimerais qu'il passe plus rapidement à la cuisse droite, mais, barrière de la langue oblige, il croit que je souhaite arrêter net le traitement.
Je repars donc avec des sensations très particulières, la jambe gauche ayant totalement retrouvé ses capacités, tandis que la droite laisse encore transparaître des signes de faiblesse. Probablement pas la panacée, mais il faut bien repartir, et j'ai quelques comparses à rattraper après cette pause de près de dix minutes...
La reprise de la course remet toutefois peu à peu les choses dans l'ordre, et je passe au ravitaillement de Baio Dora en moins de 5h30'. Je sens toutefois que l'allure a baissé, plus proche maintenant de 11 km/h que des 12 km/h de la première moitié de course.
Je passe également plus de temps aux ravitaillements, afin de m'alimenter davantage, profitant autant de la charcuterie proposée que, surtout, des tartines de Nutella présentes depuis le trente-cinquième kilomètre. Difficile, même en course, de se départir de ses pêchés mignons...
Peu de temps après ce point de ravitaillement, je mesure pour la première fois à quel point les courses sur routes ouvertes à la circulation automobile peuvent être dangereuses. Je croise en effet un groupe de motards, dont celui de tête s'amuse à rouler sur la roue arrière en passant au plus près de moi, qui cours pourtant, à cet instant, du côté droit de la chaussée.
Heureusement, l'ambiance de folie lors de la traversée de Quassalo quelques hectomètres plus loin me fait oublier cette petite frayeur.
Je passe au ravitaillement de Tavagnasco, à 65,8 km, en 6h01', 18ème, après avoir déjà rattrapé la deuxième féminine et deux des trois coureurs qui m'avaient dépassé pendant mon massage à Lessolo. Je suis donc toujours sur des bases de 9h00', mais je sais que la fin de course, qui se fera nécessairement de nuit maintenant, et qui se déroule en côte, m'éloignera forcément de ce compte rond. Passer sous les 9h30' est en revanche toujours jouable. Reste que c'est à la fin de la foire qu'on compte les bouses, et qu'il vaut donc mieux rester concentré sur l'instant présent.
L'instant présent, en l'occurrence, ce sont des allers et retours sous et sur l'Autostrada Torino-Aosta et la Doire Baltée, jusqu'à Carema. Nulle question pourtant de jeûner, et je profite du ravitaillement du soixante-dixième kilomètre pour recharger de nouveau les batteries, avant l'entrée dans le Val d'Aoste par Pont Saint Martin, première grande ville traversée depuis le départ de Turin.
Au ravitaillement de Donnas, au km 75,9, je passe en un peu moins de sept heures, en quinzième position, entre chien et loup, et je m'imagine déjà dans onze mois, à la mi-parcours du Tor des Géants, point de passage entre les deux Alte Vie du Val d'Aoste. Décidément, j'ai bien du mal à rester concentré sur l'objectif présent, mais j'avoue que la perspective de cette balade de 321 km et 24000 m de D+ au pied des Géants des Alpes me met l'eau à la bouche...
C'est peu avant le ravitaillement suivant, à Arnad, situé bien plus loin qu'attendu, que je passe devant Lorena, la première féminine, qui semble avoir eu quelques problèmes gastriques. Je l'encourage à s'accrocher et à me suivre, et nous parcourons ensemble les quelques kilomètres qui nous séparent de Verrès, où, à la nuit tombée, nous atteignons le ravitaillement du quatre-vingt-cinquième kilomètre.
Je troque mes lunettes de soleil pour la lampe frontale, et m'engage dans la nuit noire sur les quinze derniers kilomètres de la course. La circulation automobile se fait dorénavant ressentir davantage encore comme une menace, et je ne regrette pas d'avoir pris avec moi un brassard réfléchissant, que je change de bras selon mon sens de circulation sur la chaussée.
Au ravitaillement de Montjovet, qui marque le début de la montée ultime vers Saint Vincent, les bénévoles me proposent, sur le ton de la blague et en me montrant une bouteille de vin rouge posée sur la table de ravitaillement, de boire un verre avec eux. A leur grande surprise, je réponds par l'affirmative, et, lorsque j'insiste, ils se précipitent pour me tendre un gobelet rempli à moitié. Et c'est sous leurs yeux ébahis que je descends ces quelques centilitres qui, à ma grande surprise cette fois, pétille. Ah, le vino rosso frizzante, c'est quelque chose...
Allez, il ne s'agit pas de traîner ici, car il est déjà 19h30, et il me reste une toute petite heure pour rallier l'arrivée sous les 9h30'.
Las, la montée qui débute sitôt le ravitaillement passé est encore plus raide que je le pensais. Peut-être la nuit tombée et le verre de vin amplifient-ils ce ressenti. Je m'efforce néanmoins de maintenir à peu près les 10 km/h dans cette ultima salita.
Je croise de nouveau Enzo au dernier ravitaillement, à l'approche de Saint Vincent, à qui je demande de prévenir Jérôme de mon arrivée imminente : j'aimerais vraiment pouvoir compter sur les talents de photographe et vidéaste de ce dernier pour immortaliser cette arrivée, désormais imminente, de mon premier cent kilomètres. Hélas, Enzo, pris par les contingences légitimes de l'organisation, ne transmettra apparemment pas le message à un Jérôme de toute façon coincé au ravitaillement du centre culturel où je récupèrerai, à l'arrivée, mes deux sacs.
Je sais qu'après cet ultime ravitaillement, comme Jérôme me l'a indiqué avant le départ, le parcours consiste uniquement en de la descente vers l'arrivée.
Las, en guise de descente, c'est une nouvelle montée qui se présente, et qui manque de me contraindre à marcher. Si près de l'arrivée, cette perspective me rebute toutefois, et, tout en maudissant gentiment mon hôte italien, je continue à trottiner pour passer ce dernier obstacle.
Bien m'en prend, car le dernier kilomètre, lui, se déroule bien en descente, et je lâche les chevaux à un train de sénateur, à peine plus de 10 km/h, tournant autour du Casino, avant d'arriver, par la Viale Piemonte, sur l'arche d'arrivée Via Chanoux, dont la simple vue me motive comme à mon habitude pour finir au sprint, comme un fou maintenant que je sais être sous les 9h30', en espérant que mes singeries de fin de course seront enregistrées. Ce ne sera pas le cas, mais la photographe officielle me prendra tout de même, une fois passée la ligne d'arrivée, avec mon air de ravi de la crèche, arborant fièrement la médaille gravée pour l'occasion de cette édition de la renaissance. Ca y est : je suis cent-bornard !!!
Je prends deux bouteilles d'eau, pour gérer mon hydratation d'après-course, puis file rejoindre Jérôme qui me remet mes sacs et le cadeau finisher, à savoir un magnifique survêtement Diadora marqué Io c'ero, j'y étais. Je n'ai aucune idée précise à cet instant de mon classement final, mais la priorité est, pour moi, de prendre une bonne douche. Je me rends donc au gymnase en contrebas, en compagnie de Lorena, qui a terminé quelques minutes derrière moi, et de son accompagnateur.
La douche fait un bien fou, et me permet de goûter aux bienfaits d'un ultime massage qui, même sans huile, facilitera, j'en suis sûr, la récupération des jambes après ces cent kilomètres parcourus sur bitume.
Je remonte ensuite, frais et dispos, vers l'arrivée, et propose à Jérôme de boire un verre pour marquer le coup de ce qui aura été, finalement, une excellente course pour moi au vu de ma forme du moment.
Jérôme m'indique que Silvio a obtenu une très jolie troisième place. Bravo champion : ça fait plaisir de te voir en meilleure forme qu'à l'UTMB !
J'accompagne ensuite Jérôme, qui doit reprendre la route pour gérer la logistique des ravitaillements situés tout au long du parcours, vers la ligne d'arrivée, où nous croisons Silver qui en termine, explosant son record. Bravo à toi aussi, l'ami !
Je descends au gymnase déposer le sac de couchage que Jérôme m'a préparé, puis remonte (décidément, j'aurai avalé du dénivelé ce week-end !) vers le Casino que nous avons contourné dans les derniers hectomètres de la course.
En effet, le pack coureur contenait des tickets de jeu à utiliser dans ce qui est le plus grand casino du Val d'Aoste.
N'étant pas familier de ce type de lieux, je suis surpris par la foule qui peut s'y presser à cette heure tardive. Après tout, n'est-ce pas là, finalement, une forme d'addiction comparable à celle qui lie nombre d'entre nous à la course à pied, en particulier de longues distances ?
Il n'empêche, je préfère de loin notre addiction, et me sens comme une poule avec un couteau à l'abord des machines à sous. Mais, après tout, puisque la journée m'a souri, pourquoi la nuit ne me sourirait-elle pas à son tour ?
Bingo ! Parti avec 10 euros offerts par l'organisation, je ressors de ce temple du jeu avec 28 euros dans la poche, soit plus que le prix du dossard. Ce n'est pas la fortune, mais certainement la fortuna tout de même. Jérôme avait raison : ça valait le coup de s'inscrire ;-))
La chance me sourit encore lorsque je retourne au gymnase, car j'y retrouve Silver et un de ses amis : tous les deux ont terminé brillamment l'aventure, et nous discutons longuement, autour d'une nouvelle bière, de nos projets respectifs pour les mois à venir.
Je discute également avec Lorena et son accompagnateur. Le palmarès de cette membre des équipes d'Italie de 100 km et 24 heures est impressionnant, et elle m'évoque par moments notre Bibi nationale. Malgré ce palmarès, comme beaucoup de champions d'ultra, dont Silvio d'ailleurs, elle reste extrêmement disponible et souriante. Un vrai bonheur.
Je me décide enfin à essayer de dormir un peu, mais, entre l'excitation de la course qui ne m'a pas tout à fait quitté, la faim qui me guette, les jambes un peu raides, le confort spartiate des lits de camp installés à notre intention dans le gymnase dont la climatisation semble vouloir tourner toute la nuit, et, aspect non négligeable, cette faculté qu'ont nombre d'Italiens à parler de façon extrêmement endurante, j'ai un mal fou à trouver le sommeil.
Au final, le dimanche matin, je me lève en n'ayant probablement pas dormi plus de deux heures, et prends, avec Jérôme, qui a certainement encore moins dormi que moi, un petit déjeuner qui me fait le plus grand bien.
Je file un petit coup de main, avant la remise des prix, aux organisateurs pour faire place nette dans Saint Vincent et charger les camions de tout le matériel et toute la nourriture inutilisée. Une façon de passer, fort modestement, de l'autre côté de la barrière, ce qui ne fait jamais de mal aux coureurs que nous sommes.
Deuxième de la catégorie des moins de 35 ans, qui n'est pas censée être récompensée, j'assiste à la cérémonie de façon totalement détachée, aux côtés de Silvio et de sa soeur Catherine, grande championne de marathon qui fut, du trio qu'elle compose avec son frère et Jérôme, la première à passer le marathon en 2h40'. Sacrée émulation dans cette bande de doux dingues !
Finalement, à ma grande surprise, il semble que le Maire de Tavagnasco avait choisi, comme temps de passage secret dans sa commune pour la catégorie " top runners ", six heures. Etant le premier coureur à passer après ce chrono, j'ai donc le plaisir d'être appelé par Enzo pour recevoir, des mains de l'adjoint aux sports de cette commune, un magnifique trophée de ce premier Gran Premio delle Regioni Piemonti e Valle d'Aosta. Il me rend bien plus heureux que la plupart des quelques coupes que j'ai pu obtenir au fil de ces cinq années de pratique.
Au final, je termine donc ce premier cent kilomètres dans le temps officiel de 9h27'49'', à la douzième place au scratch et, comme indiqué depuis sur le classement officiel, troisième Senior Homme.
Photo Catherine Bertone, recadrée par jerôme_i
Merci à Jérôme de m'avoir incité à prendre le départ, à Enzo et tout Giro Italia Run pour avoir organisé cette belle épreuve, et à tous les amis pour le soutien reçu avant, pendant et surtout après la course.
33 commentaires
Commentaire de Epytafe posté le 26-10-2009 à 05:53:00
Ben t'as eu bien raison de te ré-attaquer au difficile exercice du CR..!
Commentaire de eric74 posté le 26-10-2009 à 06:30:00
dommage que tu ne fasses pas souvent des CR , du coup le tien je l'ai lu 3 fois....et oui je me repète quel dommage car avec toutes les belles courses que tu nous fais ah oui quel dommage ;-)
bravo m'sieur le cent bornard
Commentaire de yayoun posté le 26-10-2009 à 09:03:00
Toutes mes félicitations champion...A la lecture du CR, on croirait presque à une balade touristique et gastronomique mais cela ne met que plus en valeur la performance sportive qui est derrière...
Commentaire de fulgurex posté le 26-10-2009 à 09:16:00
Superbe CR. Et belle course, tu as su éviter le 'coup de pompe' du 40ème km, repartir à cloche pied du 60ème, prendre un remontant en bas de la dernière pente et finir avec un beau chrono. Seul bémol, je n'ai pas compris si c'est Lorena qui t'a massé sous la douche? ;o)
Commentaire de jepipote posté le 26-10-2009 à 10:06:00
j'aimerai bien que tu me fasses perdre 1/4 d'heure de mon temps de travail plus souvent...
merci pour le CR de cette belle aventure.
Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 26-10-2009 à 10:13:00
D'abord, bravo pour ton style coulant... je parle de l'écriture !
Maintenant, je dois dire que je suis bluffé, sinon poutré par ta progression fulgurante. Cet été, un certain Philippe (de TUROOM) me disait qu'il y a peu d'années, tu avais du mal à suivre le Castor Senior !!!
Depuis, tu enchaînes les exploits personnels tout en restant le modeste castor que l'on apprécie tant.
Chapeau bas Mister beaver !
Commentaire de Goldenick posté le 26-10-2009 à 10:15:00
Ben il était temps de faire un CR, non????
Superbe perf'. L'Italie te réussit bien. A bientot.
Ciao bello
Commentaire de rapace74 posté le 26-10-2009 à 10:33:00
bravo p'tit frere pour etre devenu centbonnard!!!!
si a chaque course exeptionelle tu nous fais des CR j'en attends encore deux ou trois . l'himalaya
ton OFF en guyanne pi le tor des geants....
manu ;-)
Commentaire de Pegase posté le 26-10-2009 à 15:59:00
Un 100 bornes route officiel, bha il était temps.
Chapeau et bravo l'ami
Commentaire de Mustang posté le 26-10-2009 à 17:06:00
récit palpitant comme ta course!!! bravo Cédric!
Commentaire de frankek posté le 26-10-2009 à 20:07:00
chapeau ! très belle perf ! récupère bien
Commentaire de Tercan posté le 26-10-2009 à 20:36:00
Super récit et superbe perf.
Dommage qu'on en ai pas plus souvent (des récits :)).
L'année 2010, avec tes objectifs de furieux, s'annonce bien... je vous suivrait à distance... et avec envie sur votre prochaine balade italienne de 300 bornes.
Commentaire de Arno_SMAG posté le 26-10-2009 à 21:17:00
Bravo Cédric. Finalement ça paraît super facile un cent bornes sur route avec toi !! Maintenant ça sent la pizza chez moi ;)
Commentaire de JLW posté le 26-10-2009 à 21:24:00
1er 100 bornes, un podium et tout ca sans entrainement ... ? Y a qq chose qui déconne là non ? Ou alors t'es super doué ? Oui c'est certainement ca, t'es super doué et digne de ton papa.
En tout cas un grand bravo et partage un peu avec nous tes secrets !
Commentaire de Astro(phytum) posté le 26-10-2009 à 22:44:00
BRAVO CEDRIC
Bon ça c'est fait ,c'est quoi la prochaine étape ?
Commentaire de LtBlueb posté le 26-10-2009 à 23:52:00
dans la série des premières incursions réussies sur des formats nouveaux, tu en as oublié une et pas des moindres ...:))) qui plus est le casino de val d'aoste t'avait même fait un clin d'oeil pour te le rappeler en te faisant gracieusement cadeau de 28 euros :)))
bravo pour ta course cédric : joli chrono sur un parcours pas facile !
Commentaire de HervéB posté le 27-10-2009 à 09:21:00
Finalement tu es encore moins raisonnable que moi : départ (trop) rapide, hydratation douteuse (Vino spumante) sans parler des ravitaillements solides officiels de la course...
Bravo Cédric !
Commentaire de taz28 posté le 27-10-2009 à 09:32:00
Waouh un récit de mon Castor préféré !! :-)
Absorbée par mon marathon, j'ai failli rater ça !!
Il te manquait cette épreuve mythique, c'est chose faite aujourd'hui,
BRAVO pour cette performance avec un chrono digne de ce nom !!!
...Dis donc, tu ne vas pas te faire naturaliser Italien maintenant ?
Parce que j'ai l'impression que tu y vas souvent non ?? :-)))
Enfin, en même temps les Italiennes sont bien jolies....Tu aurais tort de ne pas profiter !!
Gros bisous mon sucre d'orge !!
Taz
Commentaire de laurent05 posté le 27-10-2009 à 09:51:00
trop fort Cédric pour ta course et merci pour ton récit
il va falloir que pense à passer la frontière italienne si je veux améliorer mes chronos...
j'ai un doute ils ont les mêmes km que nous
bonne récup
a+
laurent
Commentaire de eric41 posté le 27-10-2009 à 10:05:00
Bravo Cédric.
Pas étonné de ta perf, t'es tellement doué.
Bonne ballade sur le toit du monde.
Eric
Commentaire de Bikoon posté le 27-10-2009 à 16:27:00
Hello Cédric,
Alors si je résume :
- viennoiseries,
- pizza,
- charcuterie,
- nutella,
- vin rouge pétillant,
- 1er 100 bornes et avec D+ qui plus est,
- moins de 9h30 dans l'allégresse...
De quel bois est tu fais l'ami ?
Mes très sincères et appuyées félicitation vont autant à toi qu'à ton estomac [ultra] endurant !!!
Encore bravo Cédric, champion toute distance
Commentaire de ouster posté le 27-10-2009 à 17:05:00
Un récit du Castor ! Celui la je le garde :)
Congratulazioni !!
Commentaire de Françoise 84 posté le 27-10-2009 à 17:07:00
Bon, ça te réussit de compter" les bouses" (mieux que moi d'éplucher les nombrils...)!! Bravo, Cédric, pour cet essai brillamment transformé (finalement, vin rouge et podium ne sont pas incompatibles)! Bisous!
Commentaire de serge posté le 27-10-2009 à 20:37:00
heureusement que tu es meilleur coureur que géographe, d'où tu nous sors ce "Doire Baïtée" ?
Commentaire de Mathias posté le 28-10-2009 à 10:25:00
noooon un CR du Castor !!!
et il court encore le bougre, bravo pour le podium SEH et surtout les 9h30 sur un 100 bornes accidenté...
arf arf mouaaaarf "cette faculté qu'ont nombre d'Italiens à parler de façon extrêmement endurante" c'est pas un peu l'hôpital qui se fout de la charité ???
Commentaire de Land Kikour posté le 29-10-2009 à 20:59:00
Mille fois bravo Cédric, ton récit est la mesure de l'effort que tu as fourni, superbe.
Respect pour ta course, ton resultat,
Ne change surtout rien,
A plus,
Olivier.
Commentaire de franciss posté le 31-10-2009 à 09:41:00
Pfiou !!! Bravo à toi et chapeau bas pour la perf...apparemment si facile :-(
Au plaisir de te recroiser un de ces 4 !
Commentaire de Jerome_I posté le 31-10-2009 à 15:10:00
bravo pour ta course et ton récit (allé je vais pas la faire elle est trop facile ....).
enfin tu as bien fait de refaire un tour sur le 100km. Beau résultat.
Tu es invité pour d'autres courses en Italie...
Jérome
Commentaire de le_kéké posté le 31-10-2009 à 18:04:00
Cool un CR du Castor, j'avais oublié sa façon bien à lui d'écrire des trucs très long mais tellement bien écrit comme des livres. Par contre il faut prévoir 1/2 heure pour arriver à tout lire !!!
En tout cas il court bien ce Castor en faisant des 100km comme le kéké il bouffe une pizza, hop vite fait bien fait, une autre course SVP. Bon j'espère pouvoir relire un autre CR un peu plus rapidement car ça devient beaucoup trop rare.
Commentaire de Delphine posté le 31-10-2009 à 21:04:00
Cédric! Voilà le pourquoi du comment!!! Je ne comprenais pas pourquoi tu disais que c'était ton 1er 100 bornes! Parce que les 100 bornes je t'ai vu à plusieurs reprises les faire :o)
C'était le "officiel" qui te manquait :o))))
Alors je te le dis aussi! C'est officiel: t'es quand même un sacré doux dingue dans ton genre..mais ne change rien :o)
Bravo pour ton loooooooooooooooooong CR mais peut-on faire plus court quand on a fait un 100 bornes?
ET bravo aussi pour ton chrono.
Bises
Delphine
Commentaire de caro.s91 posté le 02-11-2009 à 10:24:00
Bravo Cédric à la fois pour ton récit qui est superbe et ta performance très grande. :-)
Ca donne réellement envie de se lancer dans ce type d'aventure! A te lire on n'a même pas l'impression que tu aies souffert. ;-)
Caroline
Commentaire de Estive 73 posté le 07-11-2009 à 10:55:00
m'enfin ! enfin lu le fameux (et rare) récit du Castor.. Bravo Cédric !
Le CR est top... manque juste quelques détails sur le passage "je vais à la douche avec Lorena..."
Commentaire de Rag' posté le 21-05-2012 à 18:14:15
Tiens, je l'avais pas vu celui-là. Encore un CR que je découvre grâce au projet de bouquin K.
Sérieusement, bravo pour la perf mais bravo aussi pour la qualité de l'écriture. J'en lis des paquets en ce moment et il est difficile de ne pas s'endormir, ou de lire en diagonale la plupart des CRs.
Au plaisir.
Rag'
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