Les Pyrénées, ces montagnes que je ne connais pas, j'y suis enfin pour participer à la 2e édition du grand raid des pyrénées.

 Mon choix s'est porté sur le "petit parcours" (75 km), car cette année je ne voulais pas me mettre la pression d'un ultra et c'est une distance que je maîtrise.

Je n'ai pas suivi une préparation spécifique, je m'entraîne toute l'année pour pouvoir participer à des trails, découvrir des nouveaux parcours, des nouvelles régions et n'ai donc pas de pression de résultat puisque mon premier objectif est de prendre du plaisir.

Nous sommes arrivés 5 jours avant pour pouvoir profiter un peu de ces nouveaux paysages. Le lac de l'Oule sera notre première rando, et déja un émerveillement.

 Puis Didier (Cagouillard) nous fera visiter quelques beaux coins de cette région.

 2 jours avant le départ de l'ultra, nous dinerons avec d'autres coureurs qui eux participent à l'ultra, dont Régis Coumenges (futur vainqueur avec nico) qui fêtera ce jour là ses 37 ans .  Il a l'air affuté, j'en fais un de mes favoris.  

Chris ira assister au départ de l'ultra, Puis je le rejoindrai à Artigue pour encourager les valeureux coureurs qui ont pris le départ sous le brouillard. Un mini golf au programme de l'après-midi, puis c'est la traditionnelle pizza d'avant course.

Ma nuit ne sera pas très bonne, une digestion difficile, enfin beaucoup de mal à trouver le sommeil.

A 3 heures du matin, je décide de me lever, Chris est déja debout et m'annonce que Régis est sur le point de franchir la ligne d'arrivée. Bravo et chapeau bas pour cette super performance.

J'avale mon café mais ai du mal à manger (toujours pas digérée). La journée commence mal d'autant qu'il bruime dehors. Je ne sais plus comment il faut que je m'habille, la météo avait annoncé beau temps.

Nous rejoignons le départ et les nombreux kikous fin prêt. Un petit bisous à Chris et le départ est donné. Nous traversons le village de Vielle Aure, et là, oh surprise, nous croisons le 3e de l'ultra, Romain Olivier, un chaski comme moi, qui essaie de se frayer un passage. Bravo Romain pour ta superbe course, tout seul de bout en bout.

Très vite, des écarts se creusent, je me retrouve en compagnie de Géraldine, futur vainqueur, avec qui je vais pouvoir échanger pendant toute la montée au col du portet. La bruime qui tombe toujours nous rafraichit un peu, car il ne fait pas froid. Le balisage est au top, les derniers kms avant le col sont très raides (un passage à 40 %).

J'atteindrai le col en 1 h 55 mn, mes problèmes de digestion sont toujours là.  Je prends le temps de ranger mes bâtons sur le sac. Je ne sais pas m'en servir en descente ni dans les parties techniques. Géraldine est déja repartie, je ne la reverrai plus.

Le jour se lève, et notre chemin se poursuit sur un petit sentier monotrace en balcon jusqu'au refuge de Bastanet. Le brouillard ne nous permet pas d'admirer le lac de l'Oule, heureusement que j'avais repéré cette partie. 

 Puis c'est la montée technique, sur des blocs jusqu'au col de Bastanet. Nous nous élevons au dessus de la mer de nuages, les sommets se dégagent sous le soleil, c'est splendide. Je ferais une grande partie du chemin avec Eric (un berger), qui connait bien le parcours. La première partie de la descente est assez technique, des pierres, des pierres et encore des pierres...

Je fais attention à mes chevilles, j'ai tellement peur de l'entorse. Je suis obligée de m'arrêter pour admirer le paysage, le terrain ne permet pas le moindre faux pas. La descente se poursuit à travers des patûrages, des lacs, le barrage de Gréziolles. Cela n'en finit pas, de plus, à mesure que nous descendons, nous rattrapons la mer de nuages.

 Et enfin Artigue, où Chris m'attend frigorifié   .   Finalement, on est mieux en haut. Il est 9 h 45. Je quitte mon gilet sans manches, mes manchettes, me ravitaille un peu mais pas grand chose ne me fait envie si ce n'est les bananes. Heureusement, les pates d'amandes passent bien, de même que mes gels authentic nutrition et ma boisson booster (merci Francis).

30 km de parcourus et cela va mieux. J'ai passé le plus dur. 1200 m de dénivelée m'attendent avant le col de Sencours. Je repars d'un bon rythme, la montée n'est pas très raide mais il commence à faire chaud. Je retrouve Eric, qui m'avait lâché dans la descente. 1 h 40 me seront nécessaires pour rejoindre le col et le ravitaillement. Puis une piste et un sentier roulant nous emmènent jusqu'à Tournaboup au 45e km.

Je retrouve Chris et des coureurs de l'ultra. Je prends le temps de me ravitailler, Géraldine est intouchable, je vais donc gérer ma 2e place et profiter un peu des paysages qui m'entourent. Le col de Barèges et ses 1 000 m de dénivelé m'attend. Je doublerai de nombreux coureurs partis il y a plus de 24 h, je les encourage « bravo, c'est super ».

 Mais que cette montée est longue, les blocs de pierre obligent à être vigilants, quand enfin je crois être au sommet, il y a un autre col derrière et ainsi de suite.  1 h 50 mn de montée sous le soleil, il fait de plus en plus chaud, je n'oublie pas de m'alimenter. La première partie de la descente nous fait rejoindre le lac de Gourguet , tout aussi technique que la montée (attention aux chevilles !!!) puis le sentier serpente au milieu des sapins le long d'un cours d'eau qui doit nous emmener au lac de l'Oule où nous attend un ravitaillement en eau et coca. Il était temps, mes gourdes étaient presque vides.

16 km restent encore au compteur, je me sens de mieux en mieux. J'ai reconnu la montée au col du Portet avec Chris 3 jours avant, je vais pouvoir la gérer. Après avoir longé le lac par une piste assez large, j'entame les derniers 400 m de dénivelé + et ce n'est que du bonheur. Je sais que Chris m'attend en haut pour finir avec moi les 11 derniers kms de descente.

Je retrouve le ravito du matin au Portet, ainsi que mes supporters préférés (Didier dit cagouillard , Stéphanie, Mathilde). Et c'est parti pour Chris et moi. Nous traversons à flanc de montagne et longeons les crêtes jusqu'à la hauteur du village de Soulan où nous entamons une descente assez raide, avant la traversée du village, puis une piste en lacets nous amène jusqu'au village de Vignec. Il ne reste plus qu'à rejoindre Vielle Aure. Chris passe son temps au téléphone à prévenir de mon arrivée et notamment Régis (le vainqueur de l'ultra) pour qu'il finisse les derniers mètres avec moi.

Après 12 h 39 mn de course, je franchis la ligne heureuse.   

 Le parcours était magnifique mais un peu trop technique pour moi, il va falloir que je m'entraîne à courir sur les rochers.   

Une très bonne ambiance, une organisation au top, des bénévoles aux petits soins, une remise des prix très sympathique et un beau buffet pour clôturer ce week-end.

Merci à Chris pour sa présence et son soutien, à tous les kikous présents qui m'ont encouragé, à tous mes amis et ma famille. Je n'oublie pas tous les kikous qui m'ont supporté sur le net et ont "misé" sur moi (merci Rodio).  

Merci à tous mes partenaires qui me soutiennent : QUECHUA, AUTHENTIC NUTRITION, INTERFLORA.

Les photos : http://picasaweb.google.fr/martinevolay/GrandRaidPyreneesAout2009