Récit de la course : Saintélyon 2009, par Mustang

L'auteur : Mustang

La course : Saintélyon

Date : 6/12/2009

Lieu : St étienne (Loire)

Affichage : 4763 vues

Distance : 69km

Objectif : Pas d'objectif

37 commentaires

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Je suis avec la foule

Je suis avec  la foule

 

J’arrive en train à Lyon le vendredi soir. Je passe  une mauvaise nuit  à cause d’une rhinite.  Le  matin,  je  prépare  longuement  mon sac. Mais l’excellent repas du  midi  dans  un bon restaurant  me  met de  bonne  humeur. Retour  à  l’appartement du fiston où je  finis  mes préparatifs. Je  m’habille.  Je partirai avec des Adidas Riot aux  pieds, protégées par des  guêtres Raidlight, une  paire de Booster,  un collant demi-saison, un boxer  Nike, un maillot  manches courtes Bionic Vitalizer, un maillot  manches  longues Mizuno Thermo Breath et  le  maillot  Kikouroù par-dessus,  et un bonnet. Je  porterai  un sac à dos Raidlight  avec  une réserve d’eau de  plus de 2 litres – je veux  être autonome de ce côté-là par rapport à ce que j’ai  lu sur les ravitos- ; j’y mettrai en réserve une  polaire,  un maillot  manches  longues Odlo et une veste Raidlight,  une  paire de chaussettes, des  gants et de la nourriture :  bananes séchées,  abricots secs , sportéine, crème de  marron et  pâtes d’amande. Comme autre équipement, un lecteur MP3, un appareil  photo, mon mobile et  un GPS que Riah50  m’a  prêté,  mon Garmin s’étant  mis en rideau la semaine passée ! Question éclairage, ce sera  une myobelt XP  avec  piles lithium et une Tikka XP  en secours  fixée sur le sac. Et de  la crème Nok ! Et  deux  buff Kikouroù !

J’ai  le nez comme  une fontaine, je  suis  fiévreux et je  me shoote  à  l’Efferalgan ! J’ai également préparé  mon sac de change  pour Gerland. Je suis contrarié  par ce  rhume qui  ne va  pas  me permettre de courir comme je veux ! Décidemment, quand vais-je  pouvoir courir  normalement au sud de  la Loire sans avoir des  problèmes de santé ! Cela dit, je  n’ai pas d’angoisse  par rapport  à la course elle-même.  Je me suis inscrit suite  à ma défection à l’UTL. Je cherchais à courir un trail un peu long à l’automne. Alors  faute d’aller  à Liège, j’ai choisi Lyon ! L’an dernier, je voulais déjà venir mais mes ennuis de santé m’en avaient empêché. J’ai  lu cependant  des commentaires, des appréciations mais sans  plus. Je  n’ai pas étudié  le  parcours,  je  n’ai  ni mémorisé  le  nombre,  ni  le positionnement des ravitaillements.  J’ai tout juste vu  le profil et regardé  vaguement  le tracé  général. Bref,  je viens  les  mains dans  les  poches  mais avec une grosse envie de courir  et de  bien en  profiter. Ma  prépa s’est faite sur les trails courus en septembre et en octobre,  les entraînements de  la semaine, la sortie dominicale, quelques sorties  longues en solo,  les cross  par-dessus et voilà ! C’est  une course  pas trop  longue, sur  un terrain pas  très difficile,   en  ligne et de  nuit ! Voilà ce qui  m’attire. Pour le reste, je ne veux pas  me prendre  la tête, je verrai bien !

Le début de cette aventure commence par de  la marche à pied dans les rues de Lyon car les  bus et  le  métro sont en grève comme tous les ans à la  même époque.  Mon fils  me conduit au départ des  navettes qui mènent à Gerland.  Je m’installe  à l’arrière d’un bus en compagnie d’un coureur. C’est un ch’ti pour qui c’est le premier ultra ! Nous commençons  à discuter. C’est  un marathonien qui s’essaie au trail ! Enfin, la Sainté est  plutôt  un mixte. Nous arrivons  au palais des sports  où nous allons acheter un billet pour prendre  un des  bus qui attendent le  long du boulevard. Voilà, je  m’installe à l’avant avec mon compagnon du jour. Le bus est bien rempli : 73 coureurs y ont  pris  place d’après  le  pointage des préposés au contrôle. C’est un très grand bus ! Il doit  être dans les 17h quand nous  partons. Je discute  un  long moment avec le  Nordiste puis  je  me  laisse  à regarder  le  morne paysage qui conduit  à Saint-Etienne. L’atmosphère du car est très calme, c’est surprenant.

Voilà, c’est  l’arrivée à l’entrée du parc des expositions. Le car  a  un peu de  mal  à se garer et se  positionne dans  le rond-point. C’est  un peu chaud  pour récupérer  les sacs du côté chaussée ! Ensuite,  il  n’y a  qu’à se  laisser  porter ! Cependant,  en arrivant sur le  premier  hall, je suis étonné  par ce que proposent quelques stands  à l’extérieur : ce  n’est pas du matos  pour coureur ! Puis  une odeur de terroir me surprend. En  logeant  le bâtiment,  une  ouverture  me donne  l’explication : c’est  une exposition agricole et  on  y  présente des vaches.  Nous  nous dirigeons vers le  bâtiment du fond comme nous  invitent  les  panneaux.  Nous  y entrons, c’est calme,  pas de fébrilité. Il doit  être dans  les 18h passées. Je  me dirige vers  le fond pour récupérer  mon dossard. Pas d’attente, les  bénévoles  me remettent un sac  avec le  matériel  nécessaire. Je vais ensuite  faire contrôler  la  puce. Il  n’y a  plus qu’à attendre. Mais  pas seul ! Je cherche   des têtes que je connais. Oh,  je n’ai pas  loin à chercher. Ils sont  là ! Françoise 84  m’accueille  avec son sourire éclatant.  Badgone, Xavhié, Tine, François d’Arras, Pégase, MysterJoe, DJ Gombert et d’autres….

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                             François d'Arras  Oups!!! Ce  n'est pas François!!!!  c'est MYSTERJOE bien sûr!!!!!!!!!!!!!!!!!

 

C’est  un bon  moment de  relaxation malgré  le bruit d’ambiance, non tant  par  la rumeur des coureurs que par la  logorrhée du commentateur.

 

 

Nous assistons  à  la remise du  livre d ‘or et de  la Chimay dans  les mains de Pégase,  à charge  pour  lui de les remonter dans  le Nord. Vers 19h20,  nous quittons  le  hall  pour  nous rendre  au Flore qui  jouxte  le  parc des expositions. Blob et Mamanpat nous accueillent.  Dans  une salle annexe, une table est dressée pour  l’apéritif sportif  offert  par Raidlight. L’atmosphère est feutrée. Des  petits groupes se forment pour discuter. D’autres  kikous arrivent. Vers 20h,  il est temps de  manger. Blob  nous remet  un ticket aux couleurs de Kikouroù et Mamanpat qui arborent de  jolies nattes, une étiquette  à  notre  surnom. La salle  à manger  où des  tables rondes sont disposées nous attend. Des serveurs remplissent  nos assiettes de  pâtes avec, pour  moi, une sauce  bolognaise.  Je  m’assois en  compagnie de Françoise et de Xavhië, de  Belet  nous rejoint  puis c’est le tour de Mathias. Encore d’autres Kikous, Totote, Golum,  Francki 07, Vial, Astrophytum, ….. Epitaphe vient  nous tirer  le  portrait avec son étonnant appareil photo. 

 

Epitaphe tire  le  portrait de Belet
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Golum, Totote, Mathias
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
DJ Gombert avec Françoise84
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Notre  Kikou suisse a fait table rase de ses  poils!

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous mangeons dans  le calme. C’est  un luxe,  un grand  merci à Blob et  à Mamanpat. Nous retournons dans  la  première salle  pour  nous préparer.  Je  m’enduis les parties sensibles avec de  la NoK. Mais à regarder  l’équipement des autres, je tergiverse pour  le haut !  Les dernières  infos sur le temps  indiquent du froid et  quelques  gouttes d’eau mais pas de quoi affoler  un normand. Je retire  le  maillot Odlo du sac et  ne garde que  la veste, ce sera  ça de  moins  à  porter. Au vue de  l’expérience nocturne d’il ya trois semaine du côté d’Avranches, je  prends la décision de  partir avec les  t-shirts  manches  longues comme  prévu initialement. La veste restera dans  le sac ! Un buff  pour me  protéger  le cou et  un autre au poignet droit ; celui-ci servira surtout  à  m’essuyer  le  nez !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous regagnons le grand  hall où sont rassemblés tous les coureurs ! Nous faisons  un détour  par l’extérieur afin de déposer  nos sacs dans les bus qui sont déjà bien remplis. Il suffit de repérer  « le  bon » car. On rentre  par  l’avant, j’ai encore  un peu de  place pour  y déposer  mon sac et  je ressors.

 

 

 

Tout ceci s’effectue dans  le calme. Dans  le hall, la vision de cette foule est impressionnante. Nous  nous regroupons en marge de cet immense rassemblement de coureurs  allongés  ou assis sur le sol.  Un  journaliste avec  une caméra vient recueillir les  impressions de quelques Kikous. 

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

Mais  il est temps de se rendre sur  la ligne de départ. L’air  n’est  si frais que  ça. Il  ne  pleut  pas. Nous  nous positionnons  à environs 20-30 m de la banderole de départ.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je  n’ai pas d’appréhension comme  à  mon habitude. J’ai vraiment hâte de  partir. Quelques  blagues fusent. Tine et Maud  chantent   Nous sommes deux soeurs  jumelles… L’excitation  monte. Les dernières recommandations du speaker. A la demande de ce dernier,  nous lançons  un long cri, bien  plus puissant que celui des spectateurs ! Nous allumons  nos lampes. Il est  minuit, c’est  le départ !

En  moins d’une  minute, je franchis  l’arche de départ. J’ai éteint  ma  lampe,  la  lumière orangée de  l’éclairage publique suffit. Les coureurs  ont  conquis la chaussée  large. Il  y a de  la  place  pour tout le  monde. Ce que  je remarque tout de suite, c’est  le silence de cette foule en  mouvement. L’impression est énorme au  milieu de la nuit. On dirait que  c’est  la route elle-même qui bouge, qui  ondule.

 

 

 

 

 

Les premiers  kilomètres se font en milieu urbain. Les  sensations sont bonnes. Ce  n’est que lorsqu’on quitte les derniers  lotissements que le profil se redresse. Pas de souci  pour le parcours, je suis dans  la foule ! Cependant,  pas de gêne  pour courir, j’ai suffisamment d’espace et  je  m’arrange  pour avoir une vision d’au  moins  un mètre devant  moi  pour anticiper au cas  où ! A la  limite,  il  n’y a pas de besoin d’éclairage, celui des  mes voisins d’aventure suffit ! Nous commençons  à emprunter  les  premiers chemins. Rien de  méchant,  ils sont assez  larges, ponctués par endroit de quelques  flaques.   Je regarde  mon GPS mais je  lis  mal les  indications. Mais  il  y aura sur le parcours des  indications  kilométriques annonçant  le décompte avant Gerland. J’aimerais bien  être dans les 7h30-8h00, donc tenir  un petit 9 à l’heure. Pour  l’instant, ça va, je suis très prudent et court de concert avec les autres, marche quand  il le faut. J’attends que  la machine chauffe  un peu et que  je  prenne  un peu confiance en  moi. J’ai quand  même en  moi, la hantise de finir à l’hosto, vu  mes dernières  prestations sur du  long ! Certes, le volume de la  musique – oui, oui Thierry, la  musique- que j’écoute est un peu élevé mais  je sens que tous ceux qui courent avec  moi sont silencieux. J’essaie de repérer des  kikous. J’en vois quelques  uns devant  moi, deux   jeunes  dont  un qui arbore  un petit drapeau, d’autres…  mais je reste sur  mon rythme. Je  n’ai pas froid. Déjà, le  profil de  la course  permet de voir soir devant, soit derrière au détour d’un virage, cet étonnant fleuve  lumineux. Rien  à voir avec ceux que j’ai  pu voir en d’autres  occasions comme  l’UTMB ou l’Etang  plié, celui-ci est compact, dense, puissant ; l’image d’un fleuve  de  lave me  vient en tête !

Par  moment,  le profil quelques  petites descentes. D’abord  prudent, je  m’aperçois que je  peux  me  lâcher ! Pourtant ce  n’est pas vraiment mon truc. Justement, dans  une courte descente  boueuse,  les coureurs  préfèrent  les  bas-côtés du chemin  plutôt que le  milieu qui semble bien gadouilleux. Allons,  un  peu de frime, et  je  me  lance  plein pot dans  la boue. Bien sûr comme je  le  pensais,  les appuis sont bons et  j’enrhume  une vingtaine de coureurs dans cette courte descente.  Ça remonte  et    je suis  moins  glorieux mais  à la descente suivante,  je recommence. Cette fois,  je  prends  les  bas-côtés. C’est casse-gueule  mais  mes  habitudes de traileur me  permettent de bien négocier le terrain et ces descentes sont courtes. Je récupère dans  la  partie  montante qui suit.  Je bois assez régulièrement. Soudain, après avoir amorcé  une nouvelle descente, d’autres  lumières percent  l’obscurité. Ce sont les  phares d’une  longue file de voitures sur  une route. Elles sont arrêtées  à l’entrée d’un village. Nous  passons devant et  obliquons  à droite en  longeant  un étang. Des  lumières diffuses venant de  je  ne sais  où créent une ambiance étrange. Au-dessus de  nous, des spectateurs nous encouragent vivement. En faitnous contournons  un terrain de sport et  je suis surpris d’y voir courir  à contresens un athlète avec  un dossard de  la Sainté.  Ballot que  je suis,  nous sommes au  premier relais à St-Christo en Jarez. Beaucoup de  monde sur  l’aire de ravitaillement... En passant sur  les tapis, je  prête attention au signal que  je déclenche pour certifier mon passage.  De  nombreux coureurs s’arrêtent mais  j’ai  prévu de continuer. Je  me fraie  un passage et sors  tranquillement de  la zone.  Je remonte  une rue où les spectateurs  nombreux  massés derrière des  barrières encouragent  les coureurs. C’est exaltant.

 

 

Nous quittons  le village en fête par une route  puis de nouveau ce sont des chemins dans  la  nuit. De temps en temps  je  me retourne pour contempler  la rivière  lumineuse.

 

 
 
 
 
Nous sommes quelques  uns  à  nous arrêter  pour profiter de  l'étonnant spectacle

 

Je continue, me sens toujours  bien  à  mon train. Le deuxième ravitaillement arrive au  km 22, j’en suis  à  prêt de 2h30 de course. Pareil,  je  shunte  l’arrêt et poursuit  ma route. Les descentes se succèdent aux descentes, sur certaines, je  me  laisse aller. C’est  à ce  moment, je pense, que les  premiers relayeurs  m’ont  passé. D’abord très espacés,  puis  à intervalles  plus rapprochés. Gauche !  Quand  je  pouvais m’écarter, je le  faisais. Parfois,  je  profitais de  leur passage et du couloir qui s’ouvrait devant eux   pour  les suivre  un court  moment et passer quelques coureurs. Parfois la descente  est  un peu raide, un  peu grasse, le chemin un peu technique  mais cela reste assez  praticable. Ma  lampe  a  un faisceau assez  large, beaucoup  plus en tout cas que celui  de  ma Lenser. C’est appréciable.

J’arrive donc au village de Ste-Catherine  passé 3h00. C’est  la foule. Les relayeurs s’échauffent. Les accompagnateurs et les spectateurs créent  l’ambiance. Cette fois, je  m’arrête au ravitaillement. Beaucoup de  monde se  pressent devant  les tables  mais j’y accède assez vite et  je suis  très content d’y trouver de  l’eau gazeuse. Je sais qu’elle est salée ce qui  me convient très bien. Je vide rapidement  ma bouteille, j’attrape  un bout de  banane et  une  pâte de fruit et  je repars déjà. Je suis  épaté par   les  poubelles à la sortie de  la zone de  ravitaillement. Elles sont éclairées et  sont en tri sélectif ! A  la sortie du village, ça remonte ferme.  J’alterne marche et course.  J’ai fini  ma crème de  marron et  je  pioche dans  mon sac d’abricot. A  nouveau, on redescend. Je suis toujours dans  la foule. La densité de coureurs est  toujours élevée. Je commence  à être  un peu  moins fringuant dans  les descentes. Nous traversons  un bois. Il faut  y être attentif. Je regarde  mon GPS:  je suis bientôt  au  mitant  de ma course. J’aime ce  moment-là mais  les  panneaux qui annoncent  le décompte des  km  jusqu’à l’arrivée  me perturbe  un peu dans  ma  logique. Il est 4h20 quand j’arrive à St-Genoux. Le ravito est dans  une grange.

 

 

 

 

 
un kikou  non identifié
 
 
dur dur les  photos de  nuit!

 

Là c’est  un  peu galère  pour atteindre  les comptoirs. Je  me fais servir plusieurs  fois  à boire de  l’eau gazeuse et du coca  dans  mon gobelet. Je  mange  un  morceau. J’aperçois  un kikou que  je  ne connais pas. Pas envie de  m’attarder. La descente se  poursuit sur la route. Je cours   prudemment pour ne  pas trop solliciter  mes genoux qui commencent  à couiner. Mais cette longue descente  permet de se retaper  un peu. Voilà Soucieu au km 45. Beaucoup de  monde  là encore sur la zone de ravitaillement. C’est étonnant  à cette heure de  la nuit mais c’est aussi  le dernier  point de relais. Je croise ensuite dans  les rues du village des coureurs qui en  ont terminé. Depuis déjà pas  mal de temps,  j’aperçois les  lumières dans  la vallée du Rhône. Je sais que le  plus gros est fait.  Mais si  je  me souviens du  profil,  il reste encore quelques  belles bosses. Aussi, je ne suis guère étonné au détour d’un chemin d’apercevoir le fil  lumineux au-dessus de  moi. Zut,  et  on redescend encore ! Allez,  faut prendre  ça comme  ça vient ! Surtout que la  nuit trouble  la  perception des distances.

Le  parcours se  poursuit dans  la campagne.  J’essaie de courir  à un peu plus de 10  à  l’heure. Beaucoup de coureurs  me doublent  mais ce sont  essentiellement des relayeurs. Nous traversons des villages encore, des quartiers  pavillonnaires, des zones agricoles. Je  m’accorde quelques  passages en  marche. J’arrive à Beaunant. Je bois beaucoup et  j’embarque  une bouteille d’eau gazeuse. Maintenant,  il reste  un  peu  plus de 10 km. Les genoux couinent, le tendon d’Achille droit revendique. Aïe, aïe ! Enfin, ça sent  la fin. Des  petits chemins dans  la campagne. Le fil des coureurs est  très  lâche  maintenant.  Je croise  un coureur allongé sous   une couverture de survie, des gens se  pressent  à ses côtés.  Nous voilà en ville. Nous traversons  un parc    je  trouve enfin  une  poubelle  pour me débarrasser de  ma bouteille ! On revient dans  une avenue et, boudiou, un  mur ! C’est  la  montée  à St-Foy, qu’ils appellent  ça ! Bon, on va faire  ça comme les autres.  C’est dans cette  longue  longue  longue  montée que  je vais discuter pour la  première fois avec d’autres coureurs ! Désolé, on ne me refera pas !  Un coureur  me  prévient qu’il en reste  une autre derrière, ben voyons ! Finalement,  on arrive en  haut  mais que  la descente est dure  pour  les genoux ! Enfin, ça  le fait quand  même. Les rues de Lyon sont désertes. Voilà,  on remonte à Fourvières. Oh,  les  pavés dans  la dernière descente. Le dernier ravito  pour  un gobelet de Coca et  des Tucs. Je franchis  le Rhône sur une  passerelle et ensuite c’est  la  longue  ligne droite  par  les quais  jusqu’à Gerland. Ça  n’arrête  pas de  me passer ! Je suis au ralenti, je  me traîne. C’est  mort  pour arriver avant 8h00 ! Le téléphone sonne, c’est  -loulou-. Il  m’indique  mon classement au dernier  pointage ! Je suis dans  le parc de Gerland. Les dernières centaines de  mètres. Je  ne vois pas trop  où on arrive. J’aperçois une arche  à  l’extérieur. Du  monde en bordure encourage  les arrivants. Ah,  il faut  tourner et rentrer dans  le  hall. Oh, quelle ambiance !  Voilà,  je  m’arrête sous  l’arche  officielle de  l’arrivée afin qu’on  me retire  la  puce.

Beaucoup de  monde,  trop de monde, et si peur de  partir out que je  me  presse dans  les couloirs  pour sortir  le  plus rapidement possible  à  l’air  libre. Non, tout  va bien. Mais je n’ose  y croire que tout va  bien. Je  me dirige  vers  un gymnase. L’image  des sacs qui attendent  les coureurs est saisissante !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pas de souci,  je récupère  le  mien rapidement. Dans ce  gymnase,  l’atmosphère est feutrée. Je  n’ai pas envie de retourner de suite dans  le  hall principal. Pas envie de  faire  la queue aux douches. J’ai ce qu’il  faut dans  mon sac  pour  une toilette  légère et me changer complètement en attendant la douche  à  l’appartement.  Je  m’installe  sur  un chariot  à l’entrée. Je suis bien. Je  prends  mon temps. Je retrouve  mon marathonien du  Nord, content d’être allé jusqu’au bout de son défi. Puis c’est Joël le Parisien que  je vois. Nous discutons quelques  minutes.  Je rappelle –loulou-, puis essaie de  joindre  le Lutin  mais  il est déjà  parti en forêt. J’appelle  ma tendre  pour  la rassurer. Je retourne dans  le stadium afin de  prendre  mon repas.

 

 

Le service est rapide et  je  n’attends  guère avant de  me faire servir. Je  m’assois en compagnie d’un coureur de  la société Aréva. Je  ne  lui dis  pas  ce que je pense du  partenariat  d’Aréva avec  la course. Pendant ce temps,  les arrivées se succèdent  dans  une ambiance énorme.

 

Je quitte  les  lieux vers 9h30  pour prendre  le  métro. Mon train est à 13H30. Je  ne vais  même pas dormir tout  juste somnoler ! Je suis vraiment content de ce que je viens de vivre. Au Mans, c’est le Lutin qui  m’accueille !

 

PS: un grand  merci  à tous  les  kikous pour  leur enthousiame, à Blob et mamapat  pour l'excellence de  leur accueil.

PPS: je tiens  à la dispostion de qui veut  les  photos de ce CR.

37 commentaires

Commentaire de totoro posté le 11-12-2009 à 19:43:00

Un grand bravo à toi Mustang !

Quelle maîtrise et gestion de la course, ça laisse réveur ...

Totoro

Commentaire de totoro posté le 11-12-2009 à 19:44:00

et le mouchoir-buff, fallait y penser !

Commentaire de Rag' posté le 11-12-2009 à 19:54:00

C'est comme si j'y étais!
Toujours aussi fringant même si ça "couine" aux entournures. Tu es un bel exemple pour bon nombre de coureurs, bravo!
Seul bémol: ou François d'Arras a fait de la chirurgie esthétique ou tu t'es mélangé les pinceaux avec les photos et les pseudos. 'Va pas être content, François!^^

Commentaire de DJ Gombert posté le 11-12-2009 à 19:56:00

Ravi d'avoir fait ta connaissance. Très belle course, ... et moi qui avait dit au Lutin que je te poutrerai, j'ai encore du pain sur la planche ;-)


PS : Le partenarait avec Areva, c'est de la bombe non ?

Commentaire de gdraid posté le 11-12-2009 à 20:47:00

Merci Mustang pour ce récit précis et si bien imagé !
Bravo pour ta course exemplaire en tous points.
JC

Commentaire de redpanda posté le 11-12-2009 à 20:48:00

Beau récit l'Mustang, félicitations pour cette nouvelle course dans ta besace.
ps: tu n'as pas eu trop chaud?

Commentaire de Belet posté le 11-12-2009 à 20:51:00

Merci Mustang pour ce récit, c'est sympe un regard neuf qui ne connait déjà pas toute la course avant de l'avoir couru.

Et comme tout le monde le fleuve de frontale semble t'avoir plus.

En tout cas merci pour les photos, j'avais complètement oublié le cliché d'Epitaphe :)

Arnaud.

Commentaire de Stéphanos posté le 11-12-2009 à 21:11:00

Bravo Philippe, belle gestion! et tu n'es même pas rentré en taxi rougeatre! lol
bonne récup et passes de bonnes fêtes!

Commentaire de JLW posté le 11-12-2009 à 21:31:00

Une course bien gérée, des rencontres sympas, des photos et un récit très intéressant. Merci Le Mustang, du coup je vais peut-être la faire un jour cette classique.

Commentaire de Land Kikour posté le 11-12-2009 à 21:50:00

Je te le confirme ce n'est pas François, c'est notre ami Joel (Misterjoe).
Merci pour ce bon récit et cette gestion de course.
A bientôt,
Olivier

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 11-12-2009 à 22:01:00

Ma parole, tu avais emmené ton enregistreur pour être aussi précis.
Comme dit l'Rag, tu es un exemple et quand on commence à te dire ça, c'est que tu ne rajeunis pas !

Commentaire de ThomasL posté le 11-12-2009 à 22:05:00

très beau récit, la maitrise de la course est impressionnante. Y a de la vma sur la planche pour arriver à ce niveau!

Commentaire de blob posté le 11-12-2009 à 22:12:00

Content de t'avoir croisé en chair et en os, et bravo pour ta course, tout ça en prenant des photos, chapeau.

à bientôt

Commentaire de l'essuin posté le 11-12-2009 à 22:34:00

belle course et quel beau récit tu nous fais là ... Ca donne envie... bravo..

Commentaire de Xavhië posté le 12-12-2009 à 00:29:00

Ah ben tu vois, pas toujours besoin de lumières bleues clignotantes pour rentrer d'une course dans le Grand Sud!!!
Bravo à toi et ... à l'année prochaine?

Commentaire de CROCS-MAN posté le 12-12-2009 à 08:32:00

Un Super récit pour qui voudrait se lancer sur cette classique.
Merci Philippe et un GRAND BRAVO pour ta gestion de course.

Commentaire de Jerome_I posté le 12-12-2009 à 10:01:00

bravo pour ta course et ton récit. Beau weekend en région lyonnaise...

Commentaire de dave76 posté le 12-12-2009 à 10:17:00

bonne gestion de la course , et superbe cr
a+dave76

Commentaire de laurent05 posté le 12-12-2009 à 10:40:00

bravo pour ta course et merci de nous
la faire partager par ce beau récit
a+
laurent

Commentaire de frankek posté le 12-12-2009 à 12:03:00

sympa ton aventure en terre lyonnaise...récupère bien

Commentaire de la mouette posté le 12-12-2009 à 14:06:00

C'est un récit d'un Mustang prolixe, un vrai professionnel de la course à pied, que j'ai la chance de connaître! Félicitation!!

Commentaire de Astro(phytum) posté le 12-12-2009 à 14:33:00


Content de t'avoir revu Mustang ,merci pour ton récit .
Je partage tes sentiments sur cette belle course qu'il faut faire au moins une fois .
Comme toi je me suis souvent retourné pour admirer le serpent scintillant des frontales .

A une prochaine

Commentaire de -loulou- posté le 12-12-2009 à 14:35:00

pendant ce temps là le lutin gagnait haut la main son premier cross à Champfrémont

félicitations

Commentaire de titi61 posté le 12-12-2009 à 16:26:00

je me demendai d'ou tu tenais cette energie.c'est le teeshirt qui est bionic ou le mustang???lol.
en tous quel belle course et super recit.

Commentaire de RogerRunner13 posté le 12-12-2009 à 18:04:00

Merci pour ce récit et de nous avoir fait partager toutes ces belles rencontres, voilà une course qui me fait rêver et en attendant je savoure les différents récits.

Commentaire de Françoise 84 posté le 12-12-2009 à 18:17:00

Voilà une course qui se termine bien!!! Bravo pour cette prestation, Philippe et très contente d'avoir pu discuter un moment avec toi! Bisous à Mireille et toi!

Commentaire de l'ourson posté le 12-12-2009 à 21:50:00

Bravo Mustang ! Superbe récit et joli chrono ;-)

L'Ourson_clap_clap

Commentaire de Byzance posté le 12-12-2009 à 22:41:00

Comment fais-tu pour te rappeler de tout, prendre des photos et aller si vite chargé comme tu l'étais ?
Pour moi aussi ça a couiné dans les genoux. Comment étaient les douleurs du lendemain ?

Commentaire de taz28 posté le 13-12-2009 à 09:33:00

Plus ça va, mieux ça va !!
Philippe, tu enchaines les courses sans faillir, et tu gardes une forme incroyable !!

Ne change rien, régale toi et reste aussi régulier et serein, cela te va à la perfection...

Gros bisous

Taz

Commentaire de Denis27 posté le 13-12-2009 à 09:35:00

Merci Mustang pour ce récit et les photos moi qui n'est pû accompagné Denis à la Saintélyon j'ai pû grâce à toi découvrir ce que mon extraterrestre de mari m'a décrit.
Encore merci pour ton récit et tes photos
Magali

Commentaire de LtBlueb posté le 13-12-2009 à 20:52:00

Sympa et complet ce reportage . Au moins ca réconforte les absents . Et joli temps pour quelqu'un atteint d'une rhinite . bravo !

Commentaire de francois 91410 posté le 13-12-2009 à 21:09:00

Tes récits, tes photos sont toujours un grand bonheur ; on a l'impression de revivre avec toi ta chevauchée galopante !
A+

Commentaire de mysterjoe posté le 13-12-2009 à 21:35:00

merci pour ce superbe récit et ces belles photos mustang, j'ai été content de faire ta connaissance comme de tout les kikous et ne t'en veut pas d'avoir oublier mon pseudo( :-), je n'ai même pas eu l'occasion de te le rappeler à l'arrivée et de te féliciter pour ta course, j'espere que tu as bien recuperé au plaisir

Commentaire de yves_cool_runner posté le 14-12-2009 à 19:41:00

Bravo pour cette Sainté de bronze. 1'34'' nous séparent à l'arrivée... Bon, on va chercher les 7h30 ensemble en 2010 ???

Commentaire de ventre jaune posté le 16-12-2009 à 10:38:00

Bravo pour ton CR et pour ta course.
J'étais tellement en mode OFf au ravito de St Genoux que je ne t'ai pas aperçu.
A+
le kikou non identifié

Commentaire de jean-chris05 posté le 18-12-2009 à 21:18:00

Bon CR, course rondement menée, merci.

Commentaire de arthurbaldur posté le 05-01-2010 à 12:02:00

Ben dit donc, t’étais sacrément chargé ! Je pense que tu as dut regretter d’avoir pris deux trois trucs d’autant que la météo a été plutôt clémente avec nous. C’est impressionnant ce serpent lumineux dans la nuit. C’est vrai qu’il n’a rien avoir avec ce que l’on peut voir à l’UTMB. Il est vraiment plus dense, plus lumineux. Question monde, c’est beaucoup plus calme en arrivant après l’apéro … Il faudra te programmer l’aller-retour un jour. C’est un régal. Il est déjà inscrit à mon planning 2010.
Bonne année 2010.

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