Récit de la course : Eco-Trail de Paris® Ile de France - 80 km 2009, par Mustang

L'auteur : Mustang

La course : Eco-Trail de Paris® Ile de France - 80 km

Date : 14/3/2009

Lieu : St Quentin En Yvelines (Yvelines)

Affichage : 4393 vues

Distance : 80km

Objectif : Pas d'objectif

40 commentaires

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Une arrivée à la Tour Eiffel

 

Une arrivée à la tour Eiffel, quel pied, ça ! L’an dernier, cela m’avait bien tenté mais j’étais déjà engagé sur la Magnétoise en Belgique qui avait lieu une semaine avant ! Bon, ce n’était pas une raison puisque le P’tit Yéti  à une semaine d’intervalle avait gagné les deux ! Une arrivée  au  premier étage de  la tour Eiffel, ça a de  la gueule ! Comme quoi, il suffit d’un truc un peu spécial pour attirer  le coureur ! Mais depuis cette  première édition, bien de  l’eau avait coulé sous les  ponts…

… J’avais repris  pied avec  les Pèlerins du côté d’Avranches une  nuit de  novembre mais le cœur de  l’hiver a été un réel naufrage.  Il va falloir que je supprime janvier de  mon calendrier. L’air marin d’un week-end  breton début  février  m’a remis en selle. L’escapade GGOesque le  long de  l’Ourcq m’a redonné confiance et  le goût de courir. Cependant, cette  inscription  à la seconde édition de  l’Ecotrail  prise à l’automne dernier était  un véritable défi.

Quant  à  ma  préparation, parlons-en ! C’est  plutôt  léger : moins de 130  km en janvier, 150 en février et  à peine 65 en mars avant  l’Ecotrail. Bon, je vais  y aller  à l’arrache ! Cependant, en roulant en compagnie de JMF et de Pascal vers Paris ce vendredi 13 mars au soir, je sens comme  un énorme creux au ventre ! La volubilité de Pascal me calme  un peu. On arrive  peu avant  21 h  chez Joël, dans  le XVe. On file rapidement à coup de  métro à la tour Eiffel récupérer  nos dossards.  Là-bas, l’ambiance est très calme, peu de  monde  à cette  heure tardive. Les formalités sont simples avec  juste  l’inspection du sac pour  la  lampe et la couverture de survie et la  mise en place d’un bracelet rouge au  poignet pour  les contrôles. Ensuite, nous avons droit  à un excellent repas de  la  part de notre  hôte. Pascal  donne  un cours de coupe de fromage  à Christophe, un stagiaire  allemand logé chez Joël, un peu  interloqué  par  le ton véhément que  met  Pascal   pour lui  expliquer les  bonnes  manières.

 

 

 Ensuite, c’est  la  préparation fébrile des sacs. Chacun est dans ses -petites-affaires. Toujours respectueux des règlements, j’accroche  mon dossard sur  un t-shirt et prévois  un corsaire puisqu’il faut que  le genou soit couvert ! Quoiqu’il en soit, le dossard en papier restera accroché  à peine 20km et finira en  loque  dans une  poche et  j’aurais  bien fait comme d’autres de partir en running court ! La  nuit est agitée et  brève. La suite: il suffit d’être  porté par  les événements. Toilette matinale puis petit déjeuner copieux avec  les confitures  maison mais  j’ai du mal  à avaler  une tartine, remplissage de  la poche  à eau : va  pour 2,5 l ! Mise en place de  la puce sur  les chaussures, derniers  préparatifs coupés par  allées-et-venues aux toilettes pour  une vidange complète de  toute  la tuyauterie. Nous voilà  partis  pour rejoindre  la tour Eiffel. Dans  le métro, ce samedi matin,  trop peu monde dans  la rame pour vraiment s’étonner de  notre tenue.

 

 
JMF prend ses  précautions!  Pourtant  nous  ne  passons pas  par  le bois de Boulogne !

 

Nous traversons  à pied  le Champ de Mars où  quelques  joggeurs font  leurs  gammes. Les touristes sont déjà nombreux  à faire  la queue  pour visiter  la dame de fer. A ce  propos, le  premier coureur connu que  je vois est Ouster, so british ! Il est tout  pavoisé aux couleurs  kikouresques. Nous sommes rejoints par  le Bagnard qui traîne son éternel boulet.

 

 

Nous ne  nous attardons pas car  Joël a donné rendez-vous  à son staff à l’entrée du RER. Tant  pis  pour  la  photo de groupe  kikou de Vetchar ! Au RER, les amis de Joël nous rejoignent. Si les abords de  la tour Eiffel étaient calmes, les quais du RER, eux, sont agités  par  la foule des coureurs dans  leurs tenues si  particulières, de quoi étonnés quand  même quelques  habitués de  la ligne. 10h06, nous  prenons d’assaut  le train  pour St-Quentin en Yvelines. Nous  logeons  la Seine que d’ici quelques  heures remonterons  à  pied ! Sortis de  la gare et attendant  la navette, une  impressionnante cohorte de coureurs  mâles auxquels  je  me  joins épanche  leur vessie à travers  le grillage sur les voies ferrées en contrebas !

 

 

Le bus-accordéon  nous conduit  à la base de  loisirs. Nous progressons  à pied vers  le  point de départ. En cheminant avec Pascal, j’évoque mon état d’esprit avant l’UTMB, cette impression d’être au bord d’un gouffre et d’avancer un pas… Ici, on en n’est pas là mais le pincement au cœur est présent. Pascal doute, il n’est pas le seul. Arrivé sur l’aire de départ, les sollicitations extérieures  vont me permettre  ne plus penser à cela, c’est  un véritable  tourbillon !

Les  premiers  kikous : Astrophytum, Badgone, Corto, Breizhman, le Lutin plus  gouailleur que  jamais, une délégation des Pompiers d’Ecouché emmenée  par leur chef Philippe qui s’est arrogé  indument  un dossard 61 ! Puis  je retrouve  le Bagnard et Ouster, ensuite tant d’autres, Ampoule31, Marioune, Papy, JCduss, tant d’autres, Bernadette  l’alsacienne, connue  à la Translorraine. Et puis, et  puis c’est  l’arrivée de Taz et de son Domi. C’est  la fête !

Les coureurs se rassemblent dans  le sas en  un groupe compact. Je suis à l’arrière avec Ouster, le Lutin et Pascal entre autres. Je jette un œil sur  ma  montre, on a encore 30 mn avant  le départ ! Je ne suis pas très vigilant à ce que dit  le speaker et à peine étonné que les coureurs se  pressent dans  le sas si tôt avant  le départ… Domi nous  met en garde contre  les taupinières qui parsèment  les  premières centaines de  mètres du parcours.

Je demande  ses  impressions au Lutin : « encore 80 km  mais sur  le plan érection, je n’ai pas de  problème mais j’ai le tendon d’Achille qui me pose des soucis. Voilà ! »

 

 
so british

 

Je  ne réalise pas mais c’est  le départ ! Comment  ça, à 11h30 ? Pascal  me ramène  à la réalité ! Il est 12h03. Je  me suis  planté dans  l’affichage de  ma montre ! Panique ! Je déclenche  mon chrono et  mon GPS. Je suis dans  les derniers avec  la Lutin. C’est parti ! Pas vraiment le temps de réaliser ! Mais au bout de quelques centaines de  mètres, j’ai trop chaud ! Je  m’arrête  pour enlever  ma veste et la  mettre dans  mon sac ! Je repars, la musique  à fond dans  les oreilles ! Nous  longeons  le  lac mais  je  m’aperçois que  j’ai  laissé  mon enregistreur dans  la  poche de  ma veste ! Nouvel arrêt pour le récupérer. Je compte enregistrer  mes impressions et éventuellement recueillir celles d’autres coureurs comme je  le fais quelquefois sur  d’autres trails. C’est aussi l’occasion de  prendre  en  photo Ouster et le Lutin. Nous sommes  vraiment en fond de  peloton ; le temps de  ranger  mes affaires et de  remettre  mes écouteurs, et je vois arriver  les derniers en compagnie du serre-fil en vtt ! Je repars au  petit  trop  le  long du lac sur  un parcours  ondulant. Je photographie  la  longue file de coureurs qui s’étire.

 

 

Avant de quitter  le  parc,  nous  longeons  le golf sans vraiment déconcentrer les quelques  joueurs qui  s’exercent au drive. Je cours en compagnie du Lutin. C’est le début, c’est  la décontraction !  Soudain, nous nous trouvons  à courir derrière  une  jeune fille  à la  jupette fleurie très avenante. (Cette  jupette  ne  m’était pas  inconnue. Attention, n’allez  pas  imaginer des choses. Mais elle est suffisamment exceptionnelle  pour  marquer  les esprits. J’avais déjà eu  l’occasion de rencontrer cette jeune fille à l’Ultra Tour de Liège de  l’ami Eric Naisse en novembre 2007. Je suis allé vérifier  mes archives  photographiques, il s’agit bien de  la  même  personne). Quoiqu’il en soit,  le Lutin se  met  à baver et  nous avons toutes  les  peines  du  monde à le calmer. Mais finalement, c’est sûrement   le regard  noir du  cerbère qui accompagne la porteuse de la dite jupette qui le dissuade dans son entreprise de séduction ! Nous traversons l’A12, euh, enfin, nous passons au-dessus. (Pour rédiger  ce cr,  je me suis  mon tracé GPS sur Google Earth. La  précision du tracé, la qualité de  l’image est  hallucinante).

 

 

 

 

 

 

 

 La  photo ci-dessous et  le tracé avec Google Earth ci-contre du  même endroit! la  précision est étonnante!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous entrons dans Guyancourt. Nous franchissons des voies ferrées sur une passerelle qui oscille sous les foulées des coureurs. Nous traversons  une  place entourée d’immeubles. Cela  me rappelle encore  l’UTL ; certes c’est assez  incongru, un trail  urbain mais pourquoi pas ! Mais cette  idée  n’est pas partagée  par tous, à preuve  lorsque la  horde de coureurs traverse  une large  avenue sous  les  klaxons  furieux des automobilistes  bloqués. Cela ravit  le Lutin. Un rien l’amuse, c’est  un gamin ! Les  bénévoles  ont bien du  mérite !

Nous continuons  notre  périple  par  un parc urbain pour déboucher devant  un  labyrinthe  végétal. Les organisateurs,  petits  joueurs, ne nous  le font  pas emprunter. Dommage, cela aurait  bien  pimenté le parcours. C’est  peut-être  une idée  à retenir. Parfois,  on trouve ce genre de  labyrinthe  géant  tracé dans  un champ de  maïs. J’imagine  la  tête des coureurs  errant dans  les couloirs  à la recherche de  la sortie ! Mais déjà nous quittons la zone urbaine  pour un petit bois. Je file  un petit train à 11km/h. J’ai décidé d’adopter, tout au  moins dans  la  première partie de  la course  un rythme particulier : je cours 14 mn et  je  marche 1 mn. Le fait de  me voir marcher  sur du  plat au début  a  pu alarmer certains qui me connaissaient ! J’en profite  pour  bien  m’hydrater. Le  parcours  est  loin d’être  plat ! Ça monte, ça descend, et tout ça, face à la pente ! Le peloton est étiré. Dans les  montées, chacun est au pas, les  uns derrières les autres. Depuis quelques temps, un vététiste est dans mes parages. Sa  présence  me gêne. Je pensais que les suiveurs étaient interdits ! Les  bois que nous traversons sont bien tristes, ce sont le  plus souvent du taillis où se trouvent ça et là quelques beaux arbres, cependant.

 

 

C’est  bientôt  le 21e  km. Mes sensations sont bonnes. Nous débouchons d’un bois  pour descendre  une allée  longeant d’abord  un  pré où paissent des chevaux, puis  un cimetière, celui de Buc. Je croise des  marcheurs. Bon,  même  pas  un bonjour ! Je viens de doubler  le  lapin bleu. J’oblique  à gauche. L’arche des 21 km se dresse devant  moi et qui vois-je à côté ? Taz28 et Domi !  De grandes salutations chaleureuses, quelle  joie de les voir,  et  je  passe  l’arche. J’en suis  à 2h14 de course et à un petit 9,4 km/h. C’est honnête ! Je suis en 818e  position, j’ai déjà du remonter bien 350 coureurs. Sauf sur les quai de  la Seine  où je  vais  me faire  passer  par quelques coureurs, je ne ferai que remonter sur les autres.  Beaucoup de monde dans cette cour de récréation. J’y aperçois Badgone en touriste et d’autres arborant les  couleurs  kikous.  En examinant  les  photos que j’ai  prises et suite au récit du Lutin, j’aperçois comme  bénévole servant  les coureurs le vainqueur de  l’an dernier,  le Céleste P’tit Yéti alias Wouter Hamelinck que  j’ai déjà croisé  plusieurs fois  lors de  mes trails  belges. Rien  ne  m’étonne de sa  part ! Me sentant bien, ayant tout ce qu’il faut comme ravitaillement et confiant dans ma réserve d’eau, je prends la décision de brûler cet arrêt.

 

 

 


 
P'tit Yéri au service ( le barbu en  gris)  sur la  gauche et Badgone au centre

 

En repartant, le parcours longe un petit cours d’eau, c’est la  Bièvre ! Pas de castor en vue, encore moins de Junior mais des canards ! Puis c’est l’assaut à nouveau de collines  boisées. Ça  monte très  raide. Certains coureurs  transportent des  bâtons. A vrai dire, je  n’en ai vu aucun s’en servir ! Petit  descente  pour se retrouver dans  une rue que  je remonte sur quelques  mètres.  Ici, les automobilistes sont  plus calmes et  les  bénévoles - nombreux -  sécurisent  parfaitement  la traversée de  la route. De nouveau  me voici dans  un bois avec de  nouvelles remontées. Je souffle comme un bœuf ! Je reste calme, j’évite de regarder  le  haut de  l’obstacle,  préférant regarder  juste devant  mes  pieds  pour  mieux gérer  mentalement mes efforts. En course,  je  n’ai pas  le  babil lutinesque. Je suis enfermé dans  mes  pensées, le  plus souvent en  introspection, seulement accompagné par  ma  musique. Parmi les concurrents que  je remonte, je rencontre des  non-voyants avec  leur guide. Ce  n’est  vraiment pas évident sur ce terrain  parfois difficile. Si difficile que j’assiste  à un accident. Devant  moi, à un virage très serré autour d’un arbuste, un non-voyant  heurte violemment  le tronc. Depuis quelques  kilomètres,  mon état d’esprit  a changé. Au fur et  à mesure que j’avance,  je suis  pris d’une énergie rageuse. Les  images  noires de  juin dernier reviennent  me  hanter. Et c’est avec un esprit de  vengeance sur le destin que  je cours. Saloperie,  tu ne  m’auras  pas eu ! Comme  je le confie  à cet  instant  à  mon enregistreur,  je  ne sais  pas  où cela  va  m’emmener, mais je cours. Je  passe de  nombreux coureurs. Le temps  est gris, quelques  gouttes tombent.  J’en suis  à  trois  heures de course ! « Cela commence  à tirer mais  bon, on va essayer d’aller  jusqu’au bout, c’est dur ». Ma vitesse de  progression  baisse doucement. Je suis aux abords sud de Versailles. Des chants d’oiseaux se font entendre au loin. Bientôt  le cap du  premier  marathon est  passé, le fait  maintenant d’avoir  un « compteur » qui va diminuer me conforte.  J’aperçois devant  un coureur arborant un buff rouge. Je le reconnais, c’est Dave76, kikoureur bon teint  mais aussi NCAP comme  moi. Nous discutons quelques instants en courant de concert puis  inexorablement je m’éloigne de lui. Je débouche dans  une clairière   où l’arche sanctionnant le 43e km se dresse. J’en suis  à 5h03 de course, ma  moyenne est de 8,5 km/h et suis 474e. J’ai remonté   plus de 700 concurrents.  Nous sommes du côté de Clamart.  Parfois,  nous  longeons quelques  pièces d’eau. La  musique que j’écoute  me  plaît et  me porte. Bien sûr, elle ferait dresser les cheveux- qui commencent  à se faire rare- sur  la tête du Lutin. J’y ai quelques chansons fétiches comme celles que j’écoutais au Morbihan,  à l’autre bout du  monde. Je suis dans  les  bois de Chaville.  Le  parcours  monte et descend régulièrement.  Un coureur me voyant filmer  les concurrents  me  propose de  me tirer  le  portrait et de  me filmer.  Il est dans  mes  âges et  il accompagne  un jeune. On se retrouvera  un peu  plus  loin  mais par  la suite gagnera du terrain sur  moi. Je mange et  m’abreuve régulièrement.  Au  menu, crème de  marron, pain d’épice,  nougat, pâte de fruit et quelques  pastilles de Sportéine. Mon eau est allongée avec du Carbo Max et du Malto. Parfois,  la  pente est vraiment forte et c’est les  mains sur les  hanches comme  à  mon habitude que  je franchis  les obstacles. Soudain, justement dans  une  pente, j’aperçois  des silhouettes familières qui  me crient des encouragements. Ce sont  bien sûr Taz et Domi.  Taz est vraiment  heureuse de  me voir  là, et  moi donc ! Tous deux  me confient que j’ai bonne  mine ! C’est vrai que  je  me sens  pas épuisé du tout.  On se donne rv au 50! Je continue donc  mon périple  tout rasséréné par  mon heureuse rencontre.  Mais depuis  quelques temps, j’ai  un souci. J’ai épuisé  ma réserve d’eau et  je commence  à avoir soif.  Il  me reste encore  à courir  quelques  km avant  le grand ravitaillement. Mes  2,5 l de  liquide  ont été  insuffisants ! Mais  il va falloir que je tienne.  Je continue  mais la soif  me gagne. Je  ne  peux  pas tenir. Nous abordons  bientôt  une  large allée montante que domine  une route. J’avise  une jeune femme qui  porte  un sac auquel est accrochée  une bouteille d’eau. A ma demande  pressante, elle  me tend volontiers sa  bouteille d’eau gazeuse. Cette eau  me fait  un bien fou ! L’arrivée au ravitaillement du 51e  km est donc  la  bienvenue. J’en suis  à 5h56 de course avec  une  moyenne de 8,4 km/h et je suis en 397e  position. Ma remontée continue donc ! Les stands sont  nombreux et  parfaitement garnis ! Un  orchestre  fait  le bœuf. Je commence  par  prendre des  bouteilles d’eau  pour remplir  ma  poche  à eau. Auparavant, j’y mets  ma réserve de  poudre Carbo Max. Cette fois, bien qu’il  ne reste qu’une trentaine de  km à parcourir, je  procède  à un vrai  plein, quasiment 3 l d’eau ! Je bois deux verres de Coca et  mange deux  morceaux de  bananes et des  Tucs.

 

 

Breizhman est  là et  il souffre du ventre. J’y retrouve également  un des  jeunes de ce  matin, du staff de Joël et aussi Lau, un UFO,  que  j’avais  rencontré  lors du off de  l’Ourcq. Il est venu en spectateur.  Les coureurs se  pressent devant les stands, beaucoup  ont  le visage  marqué.  Nous sommes en fin d’après-midi. La fraîcheur commence  à se faire sentir. Et comme  beaucoup d’autres, je revêts  ma veste. Je  prends  un peu de temps avant de repartir. Je pense être resté  une  petite dizaine de  minutes sur cette zone.

Et c’est reparti dans  les bois de Chaville ! Le  parcours est   un peu   monotone. A  l’entrée de Chaville,  nous coupons  une route. Là encore,  les  bénévoles qui assurent  notre sécurité  ont bien du  mérite car ce samedi en fin d’après-midi, sur cette route, la circulation est  importante. Même si  les coureurs sont espacés, les voitures  passent au compte-gouttes occasionnant  un bouchon. Les  klaxons traduisent  l’exaspération des conducteurs. L’itinéraire  me fait remonter une  pente forte. Un vététiste a  bien du mal à y pousser sa machine L’itinéraire  me ramène ensuite  sur Chaville que  je traverse de part en  part. Vers  le  km 55, une  longue allée  me conduit vers  un  lac que bordent d’imposantes demeures  à la décoration rococo. C’est pour  le  moins  pittoresque.  Ensuite, le soir tombe. Je  m’arrête  pour me  munir de  ma frontale  mais je  ne  l’allume pas encore.  Mais déjà, des  lumières  mouvantes  ponctuent  la forêt. Le balisage  prévu pour la  nuit se repère  parfaitement.  Cette fois,  la  nuit est  là.  Sur  le sol,  je remarque  la  présence de  petits  points  lumineux. Ce sont des  vers  luisants, ils sont de sortie ! Je continue  mon  périple dans  la  nuit. Ma lampe allemande éclaire  parfaitement mon chemin. Bientôt,  l’espace s’élargit  dans lequel apparaît  un vaste domaine que  je  n’identifie  pas au premier abord. Sur  ma   gauche, de  nombreux bâtiments sont  puissamment éclairés mais en  progressant,  l’endroit  où je cours  me donne assez rapidement  la solution. Je suis  sur une cendrée  pour  les chevaux. Ce sont  les haras de Jardy. Bon, je sais  me tenir,  je  ne piaffe  pas  sur  la piste  ni ne  hennis. Pourtant la vision de l’arche du 63e  km  pourrait  m’y inciter ! Plus que 17 km, une  paille !  J’en suis  à 7h32 de course, et en 385e  position. J’attrape  un verre de coca et  une banane et  je repars aussitôt.

Je suis  maintenant dans  les faubourgs de Marne-la-Coquette mais  je rejoins vite  les bois. Depuis déjà quelques temps, je guette  les signes qui vont  m’indiquer  la  proximité de Paris. Je  le sens, c’est  portant  bientôt. Les zones  urbaines que  j’aperçois  à travers  les arbres sont  des  indices sérieux. Mais  des crampes  à la  jambe  gauche me taquinent depuis un temps certain. Je suis  obligé de réduire  ma foulée, voire  de  m’arrêter quelques  instants  pour  laisser  passer  la crise.   Puis voilà, au détour d’un chemin dans  le parc de Saint-Cloud,  j’aperçois brièvement celle qui  m’a fait venir. Je  l’ai vu ! Certes, elle est encore bien loin mais je  l’ai vue ! J’ai  le cœur qui se remplit d’aise mais  mon impatience  à arriver   va grandir. Je débouche dans  une large allée montante sur laquelle  je trottine  puis  je marche. Puis j’aperçois  une  nouvelle arche, celle du 71e  km ! Cela  me comble d’aise. Je  la franchis tout guilleret  pour tomber  sur Joël aussi surpris que  moi de nous rencontrer  là ! Lui aussi souffre de crampes. Nous discutons quelques  instants. Pour  l’avoir fait  l’an dernier, il me confie que  le  parcours est  plus sévère mais que l’effort est  mieux réparti.  J’en suis  à 8h12  de course et en 337e  position ! Je bois  un coca, saisit  un bout de  banane et repars  à la suite de Joël. Rapidement,  il  prend des  mètres sur  moi. Les crampes  me brident. La  piste  me conduit en deux  larges  lacets  vers  les  jardins de Sèvres. Je passe  la grille. Voilà, je suis quasiment  à Paris ! Mais des cris  m’interrompent. Taz, Domi (et  un autre  kikou que  je  n’ai pas identifié dans la nuit, désolé !). Je tombe dans  les  bras de Taz, serrage de paluches avec Domi !  C’est  un vrai ravito d’émotions ! je repars  gonflé  à bloc.  Je traverse  le  pont de Sèvres et  m’engage sur  les quais.  Les crampes me  harcèlent. Je  m’arrête  un instant  pour m’étirer en compagnie d’un autre qui souffre du même  problème. Sur  le boulevard, les voitures foncent, mais  leurs passagers sont  un peu étonnés de voir des  lumières danser sur  le bas-côté. Le chemin se fait  plus étroit et  plus rustique ensuite.  De nombreuses  péniches sont amarrées  le  long de  la rive. Que ce chemin est  long ! Certes,  il est pittoresque  mais  la lassitude  me gagne.  Je suis  un peu désorienté. Je quitte  l’ancien chemin de  halage  pour emprunter  un pont sur  ma gauche. Je suis sur  l’Ile Saint-Germain. L’itinéraire nous emmène dans  un parc dont  l’entrée est  gardée par des vigiles. La fatigue  m’empêche d’apprécier ce  lieu.  A l’extrémité du parc qui est aussi celle de  l’Ile, je  passe  un pont sur  la droite qui me ramène sur  la rive gauche de  la Seine. Que c’est  long ! C’est  le front de Seine avec ses  immeubles étonnants. Mais ce sont  à  nouveaux les quais avec  des  pavés  bien durs  pour  mes  pauvres  jambes. Je cours en compagnie de quelques coureurs dont  un qui est accompagné par deux cyclistes. Nous alternons  la marche et la course. Ces derniers  kilomètres sont  un  peu ingrats  mais qu’importe.  Je croise sur  les quais quelques gros  4x4 qui s’arrêtent le  long de  péniches  aux entrées  illuminées.  Puis je suis carrément le  long d’une voie rapide.  Une féminine  me passe. Les voitures filent sur la rue. Certaines  klaxonnent  pour  nous saluer ! Boudiou, cela n’en finit  pas ! Mais  la  tour occupe de  plus en  plus de  place dans  mon champ de vision. Le quai s’élargit. Il est  barré  par  un  immense escalier. C’est  la fin ! Voilà, tout  ça  pour  ça !  C’est la récompense, le sublime  kilomètre comme j’aime appeler ce dernier  km. Je gravis les marches  pour déboucher sur  l’avenue. Des spectateurs applaudissent. Va  pour  un  pêché d’orgueil ! La traversée de  l’avenue est  grandiose entre deux haies de  bénévoles.  C’est du bonheur. Je  me dirige vers  la  chaumière, je la traverse comme dans  un rêve pour déboucher sur l’esplanade de  la tour. Un chemin de  barrières me conduit  vers  le  pilier Sud. Une foule enthousiaste applaudit ! C’est en étourdissant. Je tape dans  la  main de quelques  jeunes qui la tendent vers  les concurrents qui passent. L’émotion est énorme. Je  me présente au contrôle qui arrête les coureurs  pour  procéder  à la fouille des sacs  et remettre  un ticket ! Je  me prête volontiers  à cette formalité et me lance ensuite dans  les escaliers.  J’ai vraiment le cœur qui palpite, mais surtout  par ce  moment exceptionnel dans  la vie d’un traileur.  Je  monte sans courir ! je craignais de souffrir des crampes mais depuis que je suis sur  l’esplanade, elles  ont  disparu !  Je  monte ! J’aperçois  les touristes en bas ! Je  monte. La  numérotation des  marches m’indique que  la fin arrive. Je  monte. Voilà, je débouche sur  le  premier étage, franchit  le tapis dans  un état second. Je tends  un reliquat de dossard  pour  le contrôle et  pour le  photographe  préposé à l’arrivée. J’en termine en 9h29 et 337e ! C’est fini.  Vetchar  m’accueille. Je suis au  bord des  larmes. Je suis vraiment bien. Peu après Marioune et Ampoule arrivent. Ce sont encore des embrassades ! Le Lutin en termine à son tour. Plénitude du  moment. Le reste n’est que du bonheur. Certes  pour  un instant, un instant seulement parmi d’autres  dans  une vie, mais  un  sacré instant de vie. J’ai eu  ma revanche.

 

Ensuite, c'est du Kikou total!

 

 

                Jihem -->

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                                                                                                                                        

                                                                                          Ouster for ever et Vetchar 

 

 

 

 

40 commentaires

Commentaire de taz28 posté le 18-03-2009 à 21:00:00

Cette course était la tienne Philippe, tu as dompté tes doutes, tu as eu la hargne jusqu'à cette belle dame de fer qui te tendait ses entrailles métalliques !!!

Nous avons bien vu que tu avais une pêche d'enfer, tu rayonnais partout où on te croisait !!

Bravo Monsieur Mustang, vous êtes un grand !!!

Taz_ravie_de_t'avoir_boosté :-))

Commentaire de martinev posté le 18-03-2009 à 21:20:00

BRAVO !!!
Quel mérite , quel courage....
RESPECT Monsieur MUSTANG

Commentaire de tintinmar75 posté le 18-03-2009 à 21:20:00

Super récit, bonne idée l'enregistreur et grâce aux photos, ma femme a tout compris. Belle performance en plus d'une revanche. Une course qui comptera au moins double.

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 18-03-2009 à 21:22:00

Tiens, finalement, à te lire, je m'aperçois qu'il y avait des côtes.Je matais trop les deux déesses, je ne m'en suis pas aperçu !
Le Lutin est ravi que le Mustang soit de retour. Je n'en aurai que plus de plaisir à te poutrer à l'occasion.

Commentaire de francois 91410 posté le 18-03-2009 à 21:24:00

Quelle revanche éclatante au milieu de la nuit parisienne !! Comme l'a écrit le Lutin dans son CR, je suis tellement content pour toi !!

Commentaire de millénium posté le 18-03-2009 à 21:27:00

BEAUCOUP d'émotion à te (re)voir , et maintenant à te lire....
Et , en plus , un temps "canon"....

Au fur et à mesure que les kms passaient , je te sentais plus "fort" ; d'ailleurs ton classement le prouve.C'est vraiment formidable !

Bises l'ami

Commentaire de JLW posté le 18-03-2009 à 22:01:00

LE Mustang est de retour, c'est cela le plus important. Bravo pour ta course et merci de nous faire partager tes émotions.

Commentaire de ouster posté le 18-03-2009 à 22:03:00

Well done old chap ! :-)

Commentaire de Le Bagnard posté le 18-03-2009 à 22:29:00

Ta chevauchée à été facile !!!!tu portes bien ton pseudo .....la prochaine fois je grimpe sur ton dos.

Formidable course et Magnifique Cr au plaisir!!

Laurent

Commentaire de breizhman14 posté le 18-03-2009 à 22:34:00

J'avais bien vu au 2ème ravito que tu étais en pleine euphorie, bravo de l'avoir gardée jusqu'au finish!!

Commentaire de loicm posté le 18-03-2009 à 22:37:00

Bravo MONSIEUR Mustang !! quelle course rondement mené, et heureux d'avoir fait ta connaissance sous la tente !

Commentaire de Astro(phytum) posté le 18-03-2009 à 22:39:00


Bravo pour ta course , c'est pas rien de remonter 500 coureurs .

La précision de ton récit vaut largement celui de ton GPS , on s'y croirait

Commentaire de Jerome_I posté le 18-03-2009 à 23:02:00

bravo pour ton résultat, sympa la ballade. La foret de Chaville, Versaille étaient mes sentiers d'entrainement il y a 3 ans, j'y retournerait bien, surtout pour le final!
Beau Récit.
Jérome

Commentaire de Papy posté le 18-03-2009 à 23:30:00

On sent qu'il y a beaucoup plus qu'une simple course la dessous, bravo !
Je ne sais si tu vas souvent courir en belgique, mais j'y ai aussi souvent vu le petit Lutin Belge au départ et à l'arrivée avec son petit vélo, peut être t'y ais déja aussi, rencontré ?
Bonne contnuation sur ce rédémarrage, au plaisir...
L'Papy_from_cybercafé

Commentaire de Nono_d posté le 19-03-2009 à 00:08:00

Récit incroyable... Je suis sans voix, j'ai juste envie de venir courir avec vous l'année prochaine et... encore bravo à toutes et tous!

Commentaire de TomTrailRunner posté le 19-03-2009 à 00:22:00

juste un titre à te suggèrer : "une course et un homme"

Commentaire de _azerty posté le 19-03-2009 à 06:52:00

Bravo pour ce retour après une courte parenthèse.

Tu as par la même occasion, découvert mon terrain de jeu. C'est autrement plus urbain que "l'Ecouvies"

Te voilà prêt pour une version hivernale plus musclée , tu te rappelles ? (ça commence par un R)


Commentaire de la panthère posté le 19-03-2009 à 07:41:00

"la fantastique chevauchée"....
encore un grand bravo!!!!!
j'ai pas été la seule à avoir été très émue de te voir rayonnant à l'arrivée! une belle tranche de vie! bisous....

Commentaire de -loulou- posté le 19-03-2009 à 08:00:00

Attention mustang est de retour, le lutin n'a plus qu'à bien se tenir! Merci pour ta déposition précise de cette journée du 14 mars,bravo bravo a+

Commentaire de shunga posté le 19-03-2009 à 09:09:00

Pas grand chose à ajouter. Bravo ! La grande classe.

Commentaire de fanfan59 posté le 19-03-2009 à 10:24:00

Si maintenant le bagnard veut te grimper dessus ! Méfie toi qu'il n'en soit pas de même pour le lutin, je suis certaine que c'est un de ses fanstames. Bravo pour tes perf et détermination !
Fanfan _super contente de voir le Mustang en pleine forme.

Commentaire de RogerRunner13 posté le 19-03-2009 à 11:56:00

Bravo, belle leçon de courage et de ténacité...

Commentaire de CROCS-MAN posté le 19-03-2009 à 13:00:00

Simply BRAVO et MERCI, je l'attendais ce CR.

Commentaire de eric41 posté le 19-03-2009 à 14:22:00

Bravo Philippe pour ce retour.Au courage et la bête s'est balladée.
Eric

Commentaire de Pegase posté le 19-03-2009 à 14:56:00

Superbe d'émotions Philippe. Grand retour dans la vie. Je te souhaite une belle nouvelle vie

Commentaire de robin posté le 19-03-2009 à 15:34:00

Yes Captain'

super CR !

Commentaire de Françoise 84 posté le 19-03-2009 à 16:21:00

Et bien voilà, Le Retour est réussi: bravo à toi!! Tous vos récits me donnent bien envie pour l'an prochain (sous réserve qu'il y ait autant de kikous!!). Mais d'ici là, RV à Crest! Gros bisous!

Commentaire de artveja posté le 19-03-2009 à 16:57:00

Bravo pour ta course, ton sens de la mémorisation des endroits traversés dans ton CR m'impressionne car dans ma tête c'est un peu (beaucoup)le désordre, bonne récup.

Commentaire de gdraid posté le 19-03-2009 à 18:40:00

Merci Mustang pour ce récit bien illustré, qui fait plaisir à lire !
Bravo pour ta course avec le sourire, patiente et efficace, au point de remonter plus de 700 coureurs, du départ dans les derniers, jusqu'à l'arrivée au premier ...
étage de la Tour Eiffel !
JC

Commentaire de dave76 posté le 19-03-2009 à 18:50:00

superbe recit mr mustang
et bravo pour la perf

Commentaire de ampoule31 posté le 19-03-2009 à 18:56:00

Sais pas encore quoi dire, mais si tu étais devant moi sur que je te serrerais toujours dans mes bras ...

Commentaire de hagendaz posté le 20-03-2009 à 08:14:00

belle course et récit très émouvant

Commentaire de fabzh posté le 20-03-2009 à 10:31:00

Bravo Mustang

quelle volonté,super content de te voir en pleine forme.
bravo encore . A bientôt.

Commentaire de Epytafe posté le 20-03-2009 à 13:12:00

J'adore ces récits où le plaisir de l'histoire se dispute à celui de lire un beau texte. Magistral récit, tout comme l'a été ta course, merci Mustang.

PS. C'est quoi comme musique qui fait hérisser le Lutin ?

Commentaire de agnès78 posté le 21-03-2009 à 00:02:00

beaucoup d'émotions...
un grand BRAVO!
et merci...
bises
agnès

Commentaire de marioune posté le 21-03-2009 à 06:32:00

Ma première rencontre avec toi: en haut de la Tour Eiffel, après ton arrivée, naseaux fumants le Mustang et regard avec cette hargne de vie...Je vois bien de quoi il s'agit..
Cette course, tu l'as menée de manière magistrale. Bravo!! A bientôt

Commentaire de Souris posté le 22-03-2009 à 10:20:00

Quelle force de la nature ce Mustang!! quel battant! Un grand Bravo à toi pour cette course... pour ces challenges relevés.

Commentaire de Bikoon posté le 23-03-2009 à 14:26:00

Un immense merci Mustang pour ce superbe CR rempli d'émotion, j'en ai encore les poils tout hérissés :o()
Et un très grand bravo aussi pour ta course, parfaitement maîtrisée.

Commentaire de gastéropode posté le 29-03-2009 à 08:52:00

bravo pour ton récit, c'est agréable de revivre la course en te lisant. Je sais auusi le plaisir qu'on a à être de nouveau dispo après une abscence. On a pas mal de ressources mentales dans ces cas là.
Je devais pas être très lucide, car j'ai été infoutu de trouver l'info sur les classements intermédiaires.
Bon retour et pas trop d'imprudence quand même!

Commentaire de runner14 posté le 07-04-2009 à 18:49:00

SALUT MUSTANG!On s'aperçoit dans ce CR toute la volonté et la rage de réussir cet ECOTRAIL que tu as très bien maitrisé ,oh grand maître de l'ultra :)),c'est vrai aussi que tu était bien entouré et épaulé en la circonstance ,très heureux que tu es retrouvé une forme de jeune homme,c'est cool!

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