Ce 2e week-end de mai est traditionnellement réservé à Crest. Déja 3 participations au marathon et 3 victoires, ce qui me vaut d'être invitée par l'organisation.

Un dilemme se pose à moi cette année, j'ai envie de changer de distance, mais le 65 km arrive à Saillans et je veux arriver à Crest, le 100 km ne semble situé tôt dans la saison.

Je me tâte, après Orsan où je discute avec Xavier et Françoise qui sont inscrits sur le challenge, je me dis pourquoi pas. Finalement 8 jours avant je me décide et je dis à Chris, "je m'inscris sur le challenge". On verra bien mais mon objectif principal reste le 100. Le 42 km sera du bonus si je peux encore courir.

Samedi 8 mai, après une nuit où je n'ai pas réussi à trouver le sommeil, nous voilà tous réunis dans la salle des fêtes de Crest, coureurs du 65 et du 100 km. Il est 3 h 30.

photo : tine , BADGONE (chris) et jojo l'éduc (georges)

Chris est là bien sûr, il sera accompagné par Maryline et vont me suivre sur chaque ravito.

Nous voilà partis à l'assaut de la tour de Crest, en marchant normalement, mais finalement c'est en petite foulée puis c'est le vrai départ sur un single track où nous nous suivons les uns derrière les autres. Mieux vaut rester derrière et ne pas prendre de risque de doubler, la route est longue. La température est idéale.

Je suis sans trop regarder le balisage, ce qu'il ne faut pas faire évidemment, et nous voilà un petit groupe de 5 coureurs en train de "jardiner", nous avons loupé une bifurcation.   Retour en arrière pour retrouver le balisage. Il va falloir être plus vigilante, me dis-je.

Le 1er ravito à la Baume est situé au 18e km. Le jour commence à se lever et je retrouve mon staff, cela fait plaisir. Je poursuis mon chemin, cette fois les écarts sont creusés et je serai la plupart du temps seule. Mais le paysage est splendide et je me régale sur les single tracks.

Le 2e ravito, Barcelonne, est situé en haut d'une petite colline, au 27e km. Chris m'annonce que je suis pile dans les temps qu'il avait prévu, tout va bien.

Direction maintenant Cobonne, ce joli petit village, mais avant cela la route va être longue. Je rattrape Agnès, vainqueur du 65 km en 2009 qui me dit de gérer car la route est encore longue. Puis c'est mon ami Pascal, qui m'immortalise dans son appareil photo.

 

photo : photogone

Je rattrape quelques coureurs et les encourage. Puis c'est une longue descente caillouteuse jusqu'à Cobonne (ça fait mal).

Puis les encouragements à l'entrée de Cobonne et au ravito.

 Chris me dit de me calmer jusqu'à Mirabel car la partie est assez roulante et il faut surtout pas se griller avant Saillans.

photo : Le geste est clair ! Calmos tine !

Mirabel marque la moitié du parcours, nous sommes au 52e km et je connais bien le coin, puisque toutes les années nous venons ici pour encourager les coureurs. Je retrouve tous mes supporters, cela fait plaisir.

photo : supersteph au ravito(s) , "courir ensemble" en supporters...

photo : chris aux petits soins

Maintenant place à Saillans, mais mon dieu que ce sera long pour y arriver et pourtant je l'aperçois de loin. Il y a bien longtemps que je suis seule et que je dois être vigilante sur le balisage même si je n'ai eu aucun souci. Alors que je crois être arrivée à Saillans, une bifurque à 90° nous conduit sur une bosse qui m'a paru interminable    (j'ai maudit Jack à ce moment là). Nous grimpions à travers bois droit dans la pente et cette montée qui n'en finissait pas. Dans ma tête je me disais que cela allait faire du dégât. Puis la descente en lacets interminables pour arriver à Saillans avec 1 heure de retard sur mon timing, soit 10 h 20 mn de course.

 

Chris et Maryline sont là à m'attendre, équipés pour repartir avec moi. Je prends le temps de me ravitailler, même si je n'ai pas très faim, je me force à manger. Beaucoup de coureurs sont là, assis, ne sachant pas trop s'ils vont repartir ou pas. Je passe voir le médecin pour un check-up (pouls à 64 et tension excellente), je suis apte pour la suite.

Nous repartons sous des gouttes de pluie, je ne serai plus seule. Chris et Maryline vont m'accompagner jusqu'au bout. Cela fait vraiment du bien de retrouver de la compagnie, d'autant que Francky07 nous accompagne sur le début de la montée de Cresta. La montée se déroule en forêt et restera pour moi un mauvais souvernir, j'ai du mal à digérer et pourtant je sens que j'ai les jambes. Je gère et suis contente de ne pas être seule dans ces moments là. Puis c'est la montée au pas de la motte et aux trois becs. Cela fait 4 ans que j'en entends parler, cette fois j'y suis.

photo : premiers mètres de la montée aux 3 becs

photo : maryline (ratatouille) partie pour battre son record de dénivelé

Chris me montre du doigt le point d'arrivée qui me parâit infranchissable. N'étant toujours pas très bien, je leur dit que pour Laurence et Séverine (mes deux amies qui nous ont quitté et dont j'ai accroché la photo sur mon dossard), je n'ai pas le droit de me plaindre   et que je vais y arriver.    Je grimpe à mon rythme suivi par Chris et Maryline et finalement cela se passe pas trop mal. Je me force à manger pour garder mes forces. Mathieu nous attend dans son duvet au pas de la motte (chapeau et merci). Mais la montée n'est pas finie, successions de descentes, montées raides jusqu'aux 3 becs mais quel spectacle grandiose. Je me promets d'y revenir par beau temps, car il n'est pas question de traîner aujourd'hui. Nous devons même nous équiper avec nos coupe-vent, la température là-haut a chuté. Chris passe devant pour redonner un peu de rythme jusqu'au sommet et au pointage.

La 1ère partie de la descente ne pose pas trop de problèmes puis c'est la fameuse descente de la combe. Un signaleur nous prévient de faire attention car elle est assez glissante avec la pluie qui est tombée. Nous avons l'impression de rentrer dans un tunnel tellement il fait noir, et la descente est interminable, nous ne voyons pas le bout de ce tunnel. Enfin, le ravito de Saou arrive à point. Nous pouvons recharger nos bidons. Il nous reste 15 km à parcourir, nous tenons le bon bout.

Mes jambes ne vont pas trop mal, j'attaque la montée à vive allure, suivie par Maryline. Chris victime d'une petite contracture dans la descente préférera nous attendre à l'arrivée. Les kilomètres défilent et puis c'est la dernière grosse montée, le pas du faucon, heureusement qu'il fait encore jour, car la descente qui suit est assez raide et glissante. Direction maintenant Aouste et son centre équestre mais pour y arriver, nous allons devoir patauger dans la boue gluante. Les jambes sont déja lourdes, mais maintenant ce sont les pieds. Nous en rigolons.

Juste avant d'arriver à Aouste, nous reprenons nos lampes et moi qui pensait ne pas avoir à les réutiliser. Jojo, Chris et Céline sont là pour un dernier encouragement avant la ligne d'arrivée.

Deux petites traversées de rivières, histoire de nettoyer nos chaussures, des petits raidillons, mais rien de bien méchant avant d'attaquer la dernière descente goudronnée sur Crest et sa tour qui nous attend.

Il est 22 h 30, soit 18 h 40 de course pour rallier Crest soit 110 km sur mon GPS et 6 600 m +. Je reçois mon gilet finisher top 30, je ne réalise pas encore ce que je viens de faire.

photo : tine remercie ses 2 "pacers"

La salle s'est vidée, il ne reste plus que quelques coureurs et bénévoles (merci à eux d'être restés).

Maintenant il faut manger et penser à aller dormir. Je ne sais pas encore si je reprendrais le départ le lendemain, cela dépendra de ma récupération.

La chorba est excellente . Puis c'est la douche, une séance de compex malgré l'heure tardive et dodo.

Dimanche 9 mai, comme je le pressentais, je n'ai pas trop bien dormi  , mais je suis décidée à repartir. Je n'ai pas de douleurs particulières si ce n'est les jambes lourdes.

Nous irons prendre notre petit déjeuner dans la salle, et retrouverons les dunes d'espoir qui se préparent à vivre une belle aventure. Chapeau.

8 heures, 120 coureurs sont prêts à en découdre pour le maratrail sur un nouveau parcours. Nous sommes 11 challengers rescapés à tenter l'aventure. Le but étant de finir.

photo : Les "dunes d'espoir" font la haie d'honneur au départ du 42 kms : Quelle émotion !

Le départ est donné et rapidement je me retrouve en queue de peloton, impossible d'accélérer. Christian (Bottle) m'accompagne puis bientôt nous rejoignons Georges (Jojo l'éduc). Nous ferons tous les 3 la moitié du parcours ensemble. Nous gérons tranquilement. A mi-parcours, nous rejoignons Stéphane (Ultrasteph). A ce moment là, je vais prendre la tête et mener le rythme, je connais bien cette partie du parcours.

photo : jojo , bottle (christian) et tine

A Cobonne, Maryline viendra se joindre à nous pour finir les 14 derniers kilomètres. La pluie elle aussi viendra se mêler à la fête, de plus en plus forte mais qu'importe, nous tenons notre challenge. Je presse un peu mes acolytes aux ravitos, j'ai envie d'arriver.

Notre grupetto approche de la tour de Crest, Chris est averti de notre arrivée. A 1 km de l'arrivée, il nous rejoint avec Céline pour finir avec nous.

6 h 50 mn de course et voilà nous y sommes, le podium nous attend. Nous tombons dans les bras les uns des autres. Nous l'avons fait. 

Jack me remet mon lot pour ma victoire sur le 100 km. Je reçois les félicitations.

Nous serons 9 challengers à réussir 110 et 42 km.

Et courage à mon ami jojo ; je dédie cette course à son fiston....malade.

Bravo à tous, organisateurs, bénévoles, coureurs. Merci à Chris, Maryline pour votre soutien.

Merci à mes partenaires : QUECHUA, INTERFLORA et AUTHENTIC NUTRITION

autres photos : http://picasaweb.google.fr/martinevolay/ChallengeHeroMai2010

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