L'auteur : Benman
La course : 80 km du Mont-Blanc
Date : 23/6/2017
Lieu : Chamonix Mont Blanc (Haute-Savoie)
Affichage : 5193 vues
Distance : 80km
Objectif : Terminer
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Quelle aventure!
Quand j'ai commencé la course à pieds, je n'avais pas imaginé un jour autant me réaliser dans cet exercice. Mais comment puis-je écrire ça moins de 48 h après m'être infligé un des plus longs efforts continus de ma vie?
Désolé, ce récit est un peu auto-centré, mais je l'écris d'abord pour moi, pour me souvenir, dans les futurs moments difficiles.
Prologue
J'ai d'abord tâté du bitume comme beaucoup, l'oeil rivé sur la montre et les temps de passage.. qui flattent ceux qui sont plus ego que les autres.
Puis j'avais toujours les montagnes en tête, mon 1er amour de jeunesse. Mais l'idée d'y courir était encore une idée à liste:
liste de mariage : impossible à partager avec ma moitié pas assez timbrée pour en arriver là
liste noire : mes chevilles vont elles tenir, oui celles qui ont un peu plié avant que je commence le boulot.
oui, les chevilles, c'est bien l'arbre qui cache la forêt
Finalement, je place cette idée sur la liste d'attente.
Pour moi, le trail, ça ressemblait à ça: un sport incompréhensible pour maso chastes.
Le trailer est un quadrupède. Personne ne leur a dit qu'il y avait un escalier sur le côté?
Puis j'ai découvert dans la liste des marathons à faire, un dénommé "marathon du Mont-Blanc".
Je me suis d'abord dit que ce n'était pas forcément le terrain pour y performer et battre mon futile record... (y a que Kilian pour croire des trucs pareils...)
Puis je me suis inscrit au cross du Mont Blanc, mon 1er vrai trail. Une expérience fantastique qui me donnera envie d'y retourner très vite.
Puis, dès l'année suivante, je goute au marathon du Mont-Blanc, avec le 1er coup de bambou suivi d'un coup de fouet de ma jeune carrière.
Le 80 km n'existait pas encore à l'époque, et à la création de cette épreuve, vu les retours sur la difficulté du truc, je me suis dit qu'il me faudrait encore pas mal d'expérience avant de m'y inscrire.
L'année dernière, je me sentais prêt, mais pas de bol au tirage au sort.
Oui, pas être pris au tirage au sort, c'est un peu les boules
Finalement, j'irai tester ma résistance mentale aux barrières horaires sur le Grand Duc en Chartreuse. Une grosse expérience mentale qui me servira un sacré bout de temps.
Et cette année, les planètes sont alignées, je vais cheminer grâce à un bon tirage: ce n'est pas une mais deux boules que je vais devoir avaler: le 80 km du Mont-Blanc en juin, et la TDS en août. Tout ceci vous laisse de glace: 2 boules qui vont me voir débouler à Cham'?
J'espère au moins avoir une belle perf' et tout déballer sans me déballonner.
La préparation sera scientifique: pour une course réussie (le trail de la Pérouse), je vous mets 3 ratées (la transmontagne -trop fatigué- , l'ultra-montée du Salève -crevé, mais là c'est la voiture-, et le trail des forts -fort boueux et fourbu-).
Quelques changements dans ma vie et un nouveau terrain de jeu lyonnais plus tard, me voici au départ, 4h du mat' j'ai des frissons, je claque des dents et je monte le son.
Au son d'AC/DC, on part à l'assaut des sept montées de la journée.
4h00: départ
Le départ est assez stratégique en fait: il faut se placer en fonction de là où on veut être dans le peloton pour faire à son rythme la très longue montée du Brévent (1400 d+ à s'enfiler à sec)
non, je ne recycle pas une photo de la saintelyon. On est bien sur le 80 kMB, il est 4h15, c'est l'heure de pointe.
Le premier qui s'arrête pour pisser va perdre 100 places et du coup pointer 30 minutes plus tard au Brévent... Pourtant, je reste cool. Je sais qu'il faut pas trop s'emballer. Evidemment, dès le 1er resserrement, un inévitable bouchon se forme, ce qui permet de bien se marrer à entendre les réactions face aux petits malins qui essayent de gratter des places :
"eh poussez vous y'en a qui ont des pass coupe-file"
"laissez le remonter jusqu'à la grille, c'est lui qui a la clé"
Je reste sagement à la file, la montée commence assez mollement, mais comme on s'arrête de temps en temps, je peux prendre des photos du lever de soleil sur le Mont-Blanc
La lumière en bas, c'est l'entrée du tunnel. Et on est pas prêt d'en voir le bout...
L'Aiguille Verte n'est pas mûre, pourtant c'est une cougar à alpinistes
Et pendant ce temps là, pour accélérer, il faut passer à droite...
ça y est, c'est allumé la-haut
Je
La magie commence à opérer...
C'est tout là haut qu'on monte. La tête dans les étoiles.
... et le soleil pour réchauffer nos coeurs. On devine les ombres des coureurs sur la crête.
Chacun se fraye son chemin jusqu'au paradis
Vous arrivez en gare du Brévent. L'Aguille du midi veille sur le petit matin.
Brévent volé, lyrique? Il faut descendre maintenant
Les Aiguilles Rouges nous appartiennent. Le temps est suspendu.
Difficile de repartir après tout ça. La montée aura pris 2h40, c'est au moins une demi-heure de plus que le temps prévu au départ. Mais jamais, non jamais, je ne regretterai ces instants magiques. Que vaut une demi-heure face à toute une vie?
Bon, on redescend sur terre, pas de neige cette année pour tester l'effet de la cryothérapie sur les fonds de culotte. Le passage à Planpraz me rappelle de bons souvenirs d'arrivée du marathon. Il y a beaucoup moins de spectateurs ce matin. Nous traversons le balcon sud jusqu'à la Flégère, puis nous remontons en direction de la tête aux Vents.
Nous sommes accompagnés par des chamois, dont certains courent à côté de nous. Ils ont droit à des réflexions un peu dépitées sur la comparaison entre Rupicapra rupicapra et Homo sapiens sapiens.
Cette photo est apocryphe, elle date d'une reconnaissance; mais l'endroit est le bon...
La longue et cassante descente jusqu'au col des Montets se fait correctement. Elle est plutôt difficile, avec pas mal de blocs à désescalader, mais rétrospectivement, ce n'est finalement pas la plus difficile.
J'ai retrouvé les copains kikous en bas de cette descente. Nous arrivons tous ensemble au Buet. A ce ravito, tout ce qui est bu est bienvenu, car la suite va donner raison aux buveurs.
Nous remontons en direction des chalets de la Loriaz, mais comme j'ai trainé à la buvette, mes compères sont déjà à perpette.
Je ne me rappelle plus bien de cette partie. ce qui est sûr, c'est que depuis le départ, dès qu'on est un peu en altitude, j'ai quelques vertiges et ne me sens pas vraiment dans mon assiette. Je n'ai pourtant pas eu l'impression de trainer, mais en fait j'arriverai au Molard avec déjà une grosse chique pas choc dans les gencives.
C'est par là. Nous sommes en forêt. C'est vendredi, certains pensent nous sommes "enfoirés".
Pour arriver au Molard, il faut encore un peu de jus dans la descente
12h00 : il est midi, je suis pas dans mon assiette
C'est maintenant l'heure de ce qui va s'avérer être le juge de paix de cette course: la montée au barrage d'Emosson. Je ne connais absolument pas l'endroit, sauf à l'avoir aperçu à maintes reprises depuis divers points de vue de la vallée de Chamonix. Ce barrage a déjà une sacré réputation depuis qu'il est au programme, c'est à dire l'année dernière.
Je suis donc en chasse patate depuis pas mal de temps avec toujours les mêmes coureurs. On se double, dédouble, on redouble, comme des cancres du trail en fond de peloton. Le début de la montée est assez raide, mais j'imprime le rythme pour tout un groupe. Personne ne prend le relais.
On voit nettement le barrage tout en haut, et chacun commence à regarder ses pompes pour faire barrage aux idées noires.
La montée est jonchée de cadavres ambulants. Il commence à faire très chaud, et beaucoup sont déshydratés. J'ai jusqu'à présent une idée fixe: ne pas m'arrêter... Mais au bout d'un moment, ce n'est plus possible. il fait trop chaud. Les vertiges commencent à revenir. Je transpire mais j'ai limite froid dans le dos. Je dois m'arrêter sur le bord du chemin. Autour de moi, ça vomit, ça n'avance plus. Bref, que du bonheur.
Il va falloir vraiment se mettre quelques coups de pied aux fesses pour arriver en haut.
eh oh, Benman, t'arrives ou bien?
Je dois m'arrêter deux fois longuement, puis je passe la route du barrage en marchant à 2 à l'heure. Il n'y a pas beaucoup d'eau dans la retenue, et moi je suis tout en retenue, probablement un peu déshydraté.
Mais ils ont tiré la chasse ou quoi? Ou c'est les coureurs qui ont tout bu?
Séquence Emosson: on l'a fait péter, ce barrage.
Bon, je jetterai un voile pudique sur mon niveau de forme au ravito juste au-dessus du barrage. Nous sommes en plein cagnard, et j'ai froid à devoir mettre ma veste... Non mais à l'eau quoi... ou à la soupe, je sais pas, mais rien ne va. Je me mets en mode gestion du temps pour surveiller la prochaine barrière horaire. On me dit qu'il faut une heure de descente, mais je ne sais plus que croire.
Elle t'attend la barrière horaire petite poussière que tu es...
il me reste 1h15 avant la BH. Je décide de réfléchir à redémarrer après pas mal de débats avec moi-même sur les bonnes raisons qui pouvaient me pousser à continuer. J'en trouve peu, sauf la curiosité de voir si je peux quand même y arriver, car je sens bien que jusqu'à présent, je n'ai absolument rien prouvé ni appris. J'ai juste fait le photographe capable de ramener quelques clichés pour raconter ensuite sa matinée aux copains .
Mais je n'ai pas rêvé de cette course depuis 2 ans pour en arriver là. Certes, ce n'est pas mon objectif majeur de l'année, car la TDS dans 2 mois sera encore plus longue, mais quand même, oh... je vais le regretter si je m'arrête là.
Bon, petit conciliabulle avec moi-même. Docteur Benman dit à Mister Benoit de bien vouloir se mettre en mode veille, et remettre le courant dans les jambes.
Je boucle tout mon bazar que j'avais déballé comme on déballe sa vie dans les moments difficiles. Je vais pour prendre mes bâtons... mais plus de bâtons. Oui, j'ai le modèle standard de bâtons, facile à confondre sur un ravito. je regarde autour pour voir si il y a d'autres bâtons similaires... toujours rien.
Alors là, c'est la tempête. Et c'est bien connu si tempête à ce moment, ben t'en chies juste après.
Je commence à gamberger sur mes capacités à continuer sans mes bâtons, sachant que ceux ci me sont devenus indispensables sur ce genre de profil: ils me servent en montée à me mouvoir, sur le plat à avancer, et en descente à m'équilibrer... Je suis sans bâtons, merdeux, à attendre le miracle.
Et là, une jolie dame bien habillée arrive avec une paire de bâtons à la main pour les reposer gentiment comme si de rien n'était. Je lui jette un regard dont elle doit encore se souvenir ce soir. Elle se confond en excuses, m'indiquant qu'elle faisait l'assistance pour son mari, et qu'elle avait cru bien faire en prenant les bâtons, jusqu'à ce que son mari lui montre qu'il n'irait pas plus vite avec deux paires de bâtons.
Sur le coup, je suis un peu en colère, mais je la remercie un peu froidement sans trop la blamer: cela ne doit pas être facile de courir toute la journée en bagnole derrière son couillon de mari qui a décidé de montrer à tout le monde qu'il avait la plus grosse (je suis pareil, sauf que ma femme a compris depuis longtemps -que j'étais un couillon-!)
Bon, il reste 1h10 pour une heure de descente annoncée... et surprise, il faut encore remonter pour avoir le droit de descendre. Mais c'est infernal.
Ils controlent l'équipement obligatoire des sacs. ça passe vite.
Je descend alors avec un grupetto légèrement stressé par la barrière horaire. Un coureur est en contrebas dans un secteur assez exposé aux chutes de pierres. Je commence à lui dire de ne pas rester là, quand je comprends en fait qu'il vient de se casser la cheville, et attend l'hélicoptère... ambiance ambiance... en plus nous sommes en Suisse, et nous avons tous signé que l'assistance raptriement serait à nos frais!
Bon, la descente est laborieuse, mais nous n'avons pas le choix. C'est un peu l'énergie du désespoir qui nous meut. l'hélicoptère vole au-dessus de nous un peu comme le vautour qui attend sa proie.
Nous arrivons finalement 10 minutes avant la cloche. La prochaine barrière est maintenant dans 4 heures 30, pour 14 km et 1300 D+; nous avons donc une bouffée d'oxygène devant nous.
Là, gros soulagement. certains se posent dans la fontaine, d'autres s'affalent au bord de la route. Je repars tout de suite, pour éviter de me repayer le même stress.
Et là, j'expérimente le petit rythme de mémère du coureur blasé. ça monte gentiment, et nous sommes en suisse, alors on regarde l'herbe verte
Mais où est passée la vache Milka?
300 m plus haut, il y a un ravitaillement au bord d'une petite retenue d'eau. J'ai croisé déjà plusieurs coureurs redescendant pour abandonner. Là, des coureurs sont assis, bien décidés à ne pas repartir. décidément, le terrain est miné, et moi pas bien déterminé.
je dois mettre un peu d'ordre dans ma tête pour faire un ravitaillement structuré, c'est à dire assez mais pas trop long, en me reposant, buvant et mangeant. Et là, miracle, il y a de la soupe. j'en reprends 2 ou 3 fois. Je sais que ce breuvage salé fait parfois des miracles sur moi. Je décide aussi de mettre de la musique dans mes oreilles. je suis pas fan d'habitude en course, car ça coupe un peu des autres coureurs, mais maintenant, je chemine essentiellement tout seul, donc plus d'hésitation.
Et quand je repars, le miracle se produit. Les jambes semblent revenues, grâce à la tête qui ne distille plus que des pensées positives. La musique me booste et diffuse un agréable sentiment de plaisir.
A partir de maintenant, il va se passer la chose la plus incroyable et extraordinaire que j'ai vécue dans ma vie de coureur.
18h00 : résurrection
Je suis vivant. J'ai envie de le hurler. Je pousse sur les bâtons, sur les cuissots, et le corps répond enfin. Mais comment cela est-il possible?
Il y a 2 heures, j'étais au fond du trou, et maintenant, je sens que je peux faire ce que je veux.
Les bonnes nouvelles arrivent en cascade. positive attitude!
Un bénévole m'annonce bienvenue à Catogne d'un air très solennel. ce coin, bien connu des UTMBistes est un petit vallon paisible. J'ai déja redoublé une bonne partie de ceux qui m'avaient abandonné au précédent ravitaillement. Il reste 500 ou 600 m à monter, mais je suis bien.
"Bienvenue à Catogne"... ces mots cognent à mes oreilles
Il faut encore monter tout là-haut. On voit même les petits corps penchés sur la pente.
Je monte maintenant à un bon rythme, je ne le sais pas encore, mais je ne ferai plus que doubler jusqu'à la fin de la course.
C'était Catogne. maintenant, place à une autre besogne
Je passe donc la pointe d'Arolette. C'est une première victoire.
Finalement, je n'ai pas fait complètement une croix sur mes ambitions.
La lumière est revenue, je fume!
A partir de maintenant, je n'aurai plus de photo à proposer. je me suis mis en mode warrior. Je sais que j'ai un peu d'avance désormais sur les barrières horaires, mais je veux être sûr d'en avoir le maximum pour aller au bout et prévenir un coup de mou. Je ne calcule plus rien. je veux profiter de ce moment de grâce pour foncer, sans retenue.
La descente après le col des Posettes est effectuée à tombeau ouvert. moi qui suis plutôt très moyen en descente, là j'envoie comme jamais. Aucun mal, des genoux nickel, le corps qui répond parfaitement. mais keskisspass?
Un autre warrior parlant une langue bizarre a embrayé avant le sommet. Il a démarré comme une balle. Je le rattrape au milieu de la descente en hurlant "come on". Il me regarde d'un air surpris et gueule à son tour quelque chose d'incompréhensible. je suis une boule d'adrénaline et de testostérone. Je ne me reconnais plus.
"Come on"... je te survivrai...
J'ai pas mal de marge sur la barrière horaire en arrivant au Tour. je décide de passer au massage et chez le podologue pour effacer les outrages que je viens de faire subir à mes jambes et mes pieds.
Ce moment est salutaire. Les bénévoles sont aux petits soins. Je suis à nouveau frais. Mes jambes qui ressemblaient à des lada il y a peu sont devenues à mes yeux des Formule 1 qu'il faut bichonner...
J'allume le protable avec plein de bonnes ondes positives et de messages d'encouragement qui me parviennent. Je suis gonflé à bloc.
Vite je repars pour vite redoubler ceux qui m'ont passé au ravito. Cette descente sur le petit balcon nord se fait en sens inverse de celui du cross et du marathon. Je retrouve les chemins et de bons souvenirs là encore. Je ne traine pas en route et double et gobe tout ce que je peux.
Je suis en mode pacbenman. Je me permets même de courir dans les petites côtes pour mettre un mine aux coureurs que je rattrape... mais que c'est jouissif.
Il y a 10 km à faire globalement en légère descente, forzaaaa
J'arrive assezvite au ravito des Bois. Je suis maintenant large avec les BH: presque une heure d'avance. Normalement, je dois finir.
22h00 , l'heure de vérité
re-contrôle des sacs et de la frontale, re-soupe, re-structure dans l'alimentation. C'est reparti. maintenant il fait nuit.
Grand jeu de piste: trouver les balises jaunes et gober les lumières blanches. Nous montons au Montenvers, et je continue à passer très anonymement les halos lumineux qui se présentent à moi.
C'est un jeu. Alors évidemment, rétrospectivement, je sais bien qu'en partant de la fin du peloton, et en approchant de la fin de course, c'est plus facile de doubler, et qu'on a nettement moins d'opposition; néanmoins, je suis en pleine euphorie, seul dans le noir, en pleine montagne.
J'ai fait beaucoup d'entrainement de nuit ces temps ci, notamment seul dans les Monts d'Or. Cette expérience de la solitude et de la nuit est déterminante pour maintenir la douce euphorie adrénalinytique qui me fait tenir en éveil depuis si longtemps.
Le chemin du Montenvers est finalement assez cassant avec de grosses dalles de granit à escalader. Je retrouve pas mal de coureur et coureuses avec qui j'étais en début de course, avant mon craquage du barrage. j'ai donc tout récupéré!
Je passe le Montenvers avec un arrêt au stand très court, juste pour recharger les bidons. L'ambiance est bizarre. La nuit commence à faire son oeuvre, certains fatiguent ou divaguent.
La traversée jusqu'au Plan de l'Aiguille sur le grand balcon nord est plutôt piégeuse et longue. j'ai le souvenir de l'avoir faite il y a pas mal d'années, mais jamais de nuit évidemment. Au 1er contact avec le petit sentier, je manque un appui avec mon bâton, et m'aperçois qu'il y a à droite un gros précipice que ma frontale n'avait pas détecté. On va se calmer, car la chute serait plutôt grave. Mais ce soir, je suis "dans la zone". Il ne peut rien m'arriver. Plusieurs fois mon pied manque de rouler sur un appui non contrôlé, mais je rattrape grâce aux bâtons. Quelle belle invention.
poursuite dans la nuit...
Je double les copains kikous en leur annonçant ma décision de profiter de mon état miraculeux. Il est désormais tard, je veux en finir vite avant que la fatigue ne me rattrape.
J'arrive au pointage et ravito du plan de l'aiguille. Il est 1h00, l'ambiance est un peu zombie. Je ne m'arrête pas.
Le ravito du plan de l'aiguille: surtout ne pas s'arrêter
Je sais pour l'avoir déja effectuée dans l'autre sens que la descente qui m'attend pour revenir à Chamonix (1150 D-) sera interminable et horrible pour mes quadris de quadra.
je mouline vite dans la première partie, et continue de doubler quelques loupiotes éparpillées.
Mais ces lumières, quand est-ce qu'elle vont approcher?
Comme prévu c'est long et pénible. je commence à fatiguer un peu et abuse de mes appuis sur les bâtons. On voit Chamonix en bas, mais le manque de lumière et de perspective fait qu'on ne voit pas si on avance, avec le sentiment d'être toujours aussi loin. Nerveusement, c'est assez difficile à tenir. Je m'accroche.
Un gars me passera comme un chamois. Je n'avais plus été doublé depuis au moins 8 heures, alors que j'ai passé de mon côté plus d'une centaine de coureurs. Jamais je n'avais connu ça. Je suis toujours euphorique et hyper tonique, c'est ce qui me permettra de rallier l'arrivée finalement dans de bonnes conditions, malgré la fatigue.
2h30 - épilogue
Je cours dans les rues de Chamonix. les gens sont étonnés de voir un gars en forme et me le disent très gentiment. Je croise quelques fêtards qui sortent de boite... ils font la hola avec moi. Il est 2h30. je suis debout depuis 24h. Je viens de vivre un truc incroyable. Vite, il faut que je couche cela sur le papier, sinon, demain, je ne vais plus y croire.
Je passe la ligne avec un poing rageur. Finalement, je suis bien un compétiteur. J'ai l'impression d'une grande victoire... pourtant, il faut rester très modeste, car je suis quand même en queue de peloton, et des tas de coureurs ont été bien plus vite que moi, même sur la fin.
Mais j'ai connu ce sentiment d'être invincible, "dans la zone", qui n'arrive pas si souvent en trail, et que j'ai connu pour la première fois. Et comme toutes les premières fois, on aimerait que ça dure éternellement.
J'attends les copains sur la ligne pour savourer ensemble l'instant.
Nous refaisons le monde et la course, jusqu'à ce que la fatigue décide de prendre le dessus.
Oh là là, on fait vraiment un beau sport!
Voilà, ce sont mes impressions à chaud, sans pudeur ni fausse modestie. Je suis content, comblé; cette course est comme un déclic et me servira pour la suite, c'est sûr.
En quelques heures, j'ai compris et découvert des choses insoupçonnées, comme un Vasco de Gama découvrant une île déserte.
Je reviendrai lire ce récit avant toutes mes prochaines courses longues. il est là pour ça...
Les temps et classements de tous les coureurs par section c'est ici
75 commentaires
Commentaire de cloclo posté le 26-06-2017 à 04:00:36
Bravo, le métier de traileur Ultra a l'air de rentrer. Si tu prenais moins de photos, peut-être que t'irais plus vite (ou pas) ;-)
Commentaire de Benman posté le 26-06-2017 à 10:35:44
Mais si, prendre des photos fait partie du plaisir! ... pour après
Commentaire de Eddy_87 posté le 26-06-2017 à 07:27:34
Superbe récit, photos magnifiques qui donnent envie d'y aller. Après vous avoir suivi sur le live kikou c'est sympa de lire vos récits. Merci
Commentaire de Benman posté le 26-06-2017 à 10:36:17
alors on t'attend pour une prochaine édition, et sinon, pour la saintexpress si j'ai bien compris
Commentaire de elnumaa[X] posté le 26-06-2017 à 07:34:06
sympas de t'avoir croisé jeudi avant le chantier du vendredi .
bien oueJ pour ton run et ta renaissance ... comme disait Jésus sur le lac , ça marche !!
++
Commentaire de Benman posté le 26-06-2017 à 10:38:57
Plaisir partagé. Je ne sais pas comment tu fais pour être aussi relax avant une course et faire une telle perf... bravo, vraiment.
Commentaire de tidgi posté le 26-06-2017 à 08:48:03
Beau récit, de belles photos.
Et une course qui va te marquer.
La classe Benoit ! Bravo !
Commentaire de Benman posté le 26-06-2017 à 10:40:26
Merci! J'ai de qui prendre de la graine en bourguirhonalpes!
Commentaire de Mazouth posté le 26-06-2017 à 09:00:39
Quelle magnifique renaissance ! Comme quoi il ne faut jamais rien lâcher. Bravo !!
Commentaire de Benman posté le 26-06-2017 à 10:41:06
c'est exactement ça que je me répète comme un mantra dans ce genre de situation. C'est la STL qui m'a appris ça.
Commentaire de bubulle posté le 26-06-2017 à 09:39:37
Admiratifs, les copains kikous...:-)
Je me suis demandé des dizaines de fois où tu étais passé après que nous ayons fait la descente des Montets au Buet ensemble. La surprise a été de voir arriver cette fusée bleue sur le Grand Balcon, du côté de l'alpage de Blaitière. Si ça se trouve, tu n'as même pas eu le temps de te rendre compte qu'ils ne faisaient que reculer la petite lumière du refuge du Plan de l'Aiguille qu'on voyait au loin.
Ces moments d'euphorie totale où on se prend pour la Grand Guerrier du Trail, y'a pas à dire, c'est trop bon quand ça arrive (bande de drogués). J'ai été moins Grand Guerrier et plus régulier...et au final, le plaisir est là.
Merci encore pour nous avoir attendus, et même immortalisé notre arrivée. Et merci aussi pour l'heure passée à refaire le monde sur la ligne d'arrivée (à 4h du matin, dans les fringues qui puent, on n'avait quasiment aucune envie de partir de cette ligne où on était aussi bien). Je suis quand même rassuré de savoir que tu es arrivé vivant à Sallanches..:-)
Commentaire de Benman posté le 26-06-2017 à 10:44:32
Ouah, quelle course. finalement, on n'aura pas tant papoté que ça pendant la course, n'en déplaise aux plumes acérées rencontrées ça ou là! On s'est bien rattrapé après, et cette fin de course était bien sympathique en tous cas, comme la petite brasserie du jeudi soir!
Commentaire de ilgigrad posté le 30-06-2017 à 12:17:53
Si tu avais été vraiment attentif Bubulle, tu aurais remarqué qu'il n'y a pas le plan de l'aiguille qui a été déplacé pendant la course. J'ai plein d'exemple de points qui ont reculé alors que nous avancions. Le barrage d'Emosson par exemple. Je me demande si c'est vraiment "fair" de la part des organisateurs ce genre de pratique ?
Commentaire de Benman posté le 30-06-2017 à 21:25:02
même les glaciers reculent...
Commentaire de Cheville de Miel posté le 26-06-2017 à 09:40:59
C'est quand même un truc fou, de passer de la fin de sa vie à l'euphorie!!!
Ben, man t'es sacrément piqué maintenant!
Merci pour le CR.
Commentaire de Benman posté le 26-06-2017 à 10:59:53
piqué, je sais pas, mais passionné, ça, sûrement! Merci pour tes messages pendant la course
Commentaire de Arclusaz posté le 26-06-2017 à 09:58:03
et ben !!!!!!!! encore un super CR, peut être le plus impressionnant : la virtuosité verbale habituelle a plus laissé la place à l'émotion (même si au détour de nombreuses phrases, il y a de vrais pépites !). Merci aussi pour les photos, elles sont magnifiques.
Quant à ta course, comme tu le dis très bien, elle va forcément marquer un tournant dans ta vie de traileur : tu as connu la résurrection, on va t'appeler Jésus (ah, mince, c'est déjà pris pour un autre bourguignon/lyonnais). Si ce type d'efforts longs te plait (et ça a l'air !), tu as les moyens d'écrire de très belles pages. Surtout si tu continues à t'entrainer aux bords de l'Yzeron.....
Commentaire de Benman posté le 26-06-2017 à 11:01:50
Et voilà, grâce à L'Yzeron je peux marcher sur l'eau... Il me reste maintenant à fréquenter les Bauges en acclimatation pré courses... mon petit doigt me dit que j'y aurai un bon guide! Merci pour ton accueil lyonnais au top.
Commentaire de Vik posté le 26-06-2017 à 10:28:51
yeeessss, benman à trouvé "le flow" :-) !
excellent ! ça m'a replongé dans une partie de mon EB 2016 :-p
très agréable récit, comme d'hab, qui me rend impatient d'être à dans un peu moins de 2 semaines pour l'UTMB !
bon bouchon de récup :p !
PS: ton illustration de rupicapra rupicapra est un bouquetin !
Commentaire de Benman posté le 26-06-2017 à 10:35:10
Je sais! mais sur un malentendu, ça aurait pu passer! La fois d'avant, c'est plus des bouquetins que des chamois que j'avais vu à la tête aux Vents... et là, pas le temps de prendre de photo!
Commentaire de corbeau38 posté le 26-06-2017 à 11:17:26
Salut Benman je ne te connais pas mais j'ai trouvé ton CR très émouvant,avec beaucoup d'autodérision ,de l'humour,du plaisir que tu a pris et du plaisir de te lire,le levé de soleil sur le mont blanc ,moi qui l'ai fais 3 fois je ne l'avais jamais vu sur ce plan,encore merci et bon TDS !!
Commentaire de corbeau38 posté le 26-06-2017 à 11:21:21
Ah j'oubliais je serai cette année sur l'UT4M voila une épreuveque tu devrais cocher pour l'avenir !!
Commentaire de Benman posté le 26-06-2017 à 22:09:22
Merci pour ces commentaires. L'UT4M est clairement une option, mais plutôt par étape, et pas la totale pour l'instant. Trop long.
Commentaire de centori posté le 26-06-2017 à 11:50:59
j'ai bcp aimé ce CR trés bien construit et trés joli.
le coté revival reste pour moi une énigme. passer de j'ai plus rien dans les cannes au mode warrior ça m'épate ! j'espère y arriver un jour parce que quand je suis cramé pour le moment ça ne revient pas des masses. on verra.
Commentaire de Benman posté le 26-06-2017 à 22:11:02
Je suis prêt à animer des conférences débat sur le sujet ;-)
Commentaire de centori posté le 26-06-2017 à 11:52:08
sinon commentaire hors sujet. tes photos de lever du jour sur le mont-blanc montrent très bien le réchauffement climatique et le recul des glaciers ! le recul des bossons c'est juste terrible !
Commentaire de Benman posté le 26-06-2017 à 22:15:19
100% d'accord avec toi. Taconnaz c'est encore pire je trouve... Et l'aiguille du goûter quasi noire, le glacier de bionnassay qui se réduit comme peau de chagrin... C'est très très net. Hélas
Commentaire de Papakipik posté le 26-06-2017 à 11:54:49
Bravo Ben ! Le cercle vertueux des 2èmes parties d'Ultra : retour des jambes => retour du mental => pacman => confirmation du mental => oubli des autres douleurs => pacman II => EUPHORIE !
Bon ça n'arrive pas toujours mais quand c'est le cas, faut profiter.
Et puis on avait goûté ensemble aux joies des BH à Besançon mais pour d'autres raisons : du coup, tu sais aussi gérer ;-)
Commentaire de Benman posté le 26-06-2017 à 22:18:51
Enfin là, je n'imaginais pas qu'un tel contraste était possible... Clairement la lutte des forts a été très utile.
Commentaire de Davitw posté le 26-06-2017 à 12:48:51
un superbe récit, bravo Benman ! En plus on dirait que tu as trouvé ton graal en course ;) je te souhaite de revivre ça !
Commentaire de Benman posté le 26-06-2017 à 22:19:57
J'espère aussi... C'est juste dingue. On a envie d'y regoûter d'une manière addictive.
Commentaire de Casidescôtes posté le 26-06-2017 à 13:03:33
Bravo pour ta course, bravo pour ton récit, pas si égocentrique que cela.
Tu décris toutes les émotions que nous resentons pendant ces longueus courses !!
Ca donne envie de fiare ce 80km du Mont-blanc!
Commentaire de Benman posté le 26-06-2017 à 22:21:13
Alors tu connais la suite.... Après avoir commenté le live, je suis passé de l'autre côté du clavier...
Commentaire de PhilippeG-638 posté le 26-06-2017 à 14:03:57
Génial, toujours aussi sympa à lire, humoristique, rigolo, plein de jeux de mots, j'adore, change pas ! :-)
Et en plus tu cours de mieux en mieux: bravo !!
Je retiendrai plein de bonnes choses à travers ton récit mais je préfère te les laisser...
J'espère que maintenant tout va te réussir ;-)
Bonne poursuite pour la TDS;
Philippe
Commentaire de Benman posté le 26-06-2017 à 22:22:22
Merci. Ça me touche beaucoup de la part d'un champion qui se la joue pas comme toi.
Commentaire de Jam posté le 26-06-2017 à 14:31:40
J'ai lu un bien beau CR, très personnel, riche en émotions. Un beau partage en somme. Je t'ai suivi puisque t'étais avec Bubulle et Patfinisher (Mordor oblige) et j'ai bien cru que tu allais flancher quand je t'ai vu craquer dans la montée d'Emosson. Alors le lendemain quand j'ai regardé le fil, j'étais tout surpris et bien content de découvrir ta "perf" ! Bravo. Quant au flow, fige bien ce que tu as ressenti dans ta mémoire, c'est un sentiment de bien être extraordinaire qui n'arrive malheureusement que trop rarement, la souffrance l'emportant bien trop souvent. Merci pour ton CR.
Commentaire de Benman posté le 26-06-2017 à 22:23:38
C'est exactement pour ça que j'ai écrit très vite ce récit de manière assez personnelle, pour bien me rappeler.
Commentaire de cedtrail95 posté le 26-06-2017 à 15:44:56
Super CR et des photos au top. La prochaine fois qu'on fait une course commune, je ne fais pas de photos, j'attends ton récit pour te les piquer. Quand tu es passé sur le chemin du Plan de l'Aiguille, tu dégageait une impression de facilité incroyable.
Commentaire de Benman posté le 26-06-2017 à 22:25:43
Si tu veux des photos, j'en ai encore un stock! C'était sympa de partager ce before puis cette arrivée avec toi. Je ne t'ai même pas vu quand je t'ai doublé, tellement j'étais concentré dans ma bulle d'euphorie...
Commentaire de Albacor38 posté le 26-06-2017 à 16:41:50
Par Toutatix y'avait quoi dans cette soupe ? :)
Commentaire de Benman posté le 26-06-2017 à 22:26:49
Du plaisir, du positif, de l'amour... Le moteur de la vie, quoi!
Commentaire de Runphil60 posté le 26-06-2017 à 17:48:54
belle histoire
bravo pour ta course et merci pour ton histoire!
Commentaire de Benman posté le 26-06-2017 à 22:27:25
Merci à toi.
Commentaire de float4x4 posté le 26-06-2017 à 18:37:15
Super agréable ton récit :) - ça m'a rappeler mon expérience sur cette course en 2015. Le parcours était quelque peu différent (passage par le col de la Terrasse) - Contrairement à toi, ce n'était pas dans la deuxième mais dans la troisième bosse que j'avais dégusté (celle que tu nomme la "Milka", moi elle me faisait penser aux pubs Ricola :D ) - Et par la suite, en replongeant vers le Tour jusqu'à la fin, j'avais vécu la même envolée lyrique que toi :) C'est génial cette impression !
Commentaire de Benman posté le 26-06-2017 à 22:29:43
C'est finalement ça le graal des ultra, qui rend addict. Pour la terrasse, je pense qu'on le regrette ce col, car le barrage, franchement... Pffff quelle cochonnerie.
Commentaire de float4x4 posté le 27-06-2017 à 12:01:43
Bah par le col de la Terrasse, on dévalait gentillement sur le barrage, mais c'était rigolo, y'avait du toboggan dans la neige :)
Commentaire de philkikou posté le 26-06-2017 à 19:34:23
Tu l'as écrit en courant ??? .... déjà sur la toile et la tête dans les étoiles...
Apparemment y'a pas que moi qui attendait ce récit à lire sans modération... quand j'aurai 5' voire un peu plus ;-)
Commentaire de philkikou posté le 26-06-2017 à 20:13:00
oups !! j'ai bissé dans le message précédent après arrêt au ravito du soir gardé ton récit en dessert !!! L'apprentissage du fond du "fait tout" au l'état de marcher sur l'eau c'est qq chose !!! Beau travail de mental qui patauge dans le potage avec un coup de bambous à coup de bâtons, puis un coup de soupe version potion magique par Toutatis et le photographior c'est transformé en Warrior...
Une belle expérience pour ta TDS à venir... bonne récup..
Et effectivement de beaux clichés en début de course
Commentaire de Benman posté le 26-06-2017 à 22:31:25
Merci! Tant mieux si mes émotions passent dans le récit.
Commentaire de Arcelle posté le 26-06-2017 à 19:55:35
Style différent de l'habituel, mais tout autant agréable à lire.
Bravo pour avoir surmonté la difficulté, y avoir toujours cru, et cette remontada, c'était passionnant à suivre en live !
Commentaire de Benman posté le 26-06-2017 à 22:32:38
Et ton message sur le forum quand je me suis connecté au Tour m'a été précieux, vois-tu... Se sentir soutenu est décisif sur le mental.
Commentaire de tortue01 posté le 26-06-2017 à 20:46:18
un grand bravo mister Benman!!!Un chouette recit et de belles photos ...quelle gniak...forzzzzaaaaa pour la suite!!!le live etait palpitant à suivre...bonne recup l ami
Commentaire de Benman posté le 26-06-2017 à 22:33:43
Maintenant, toi aussi tu as connu ça. Ces courses sont vraiment magnétiques.
Commentaire de Sylvtrail06 posté le 26-06-2017 à 22:42:29
Super récit pleins d humour ! avec de tres belles photos je suis jaloux j en ai pas d aussi belle dans mon CR lol .
Commentaire de Benman posté le 26-06-2017 à 22:44:53
J'ai pas oublié ma gopro ! Et j'ai bien pris le temps de prendre des photos...
Moi je suis juste jaloux de ton chrono...
Commentaire de Rem posté le 26-06-2017 à 23:11:58
Bravo pour ta perf et Merci pour ce super recit. Je m'y retrouve presque à ceci près que mon coup de moins bien fut plus leger et pu repartir dès la descente sur Chatelard. Content de t'avoir rencontré à la micro brasserie, puis sur la ligne ! et à la clé de cet Ultra , le haut d'emosson. J’espère etre là pour poster le bouzin_de_minuit du Jeudi 31/08 et t'y voir figurer en bonne place :)
Commentaire de Benman posté le 27-06-2017 à 18:42:09
Ah, je suis heureux de voir que le bouzin de minuit sera bien porté. la TDS est son papa, ne jamais l'oublier!
Commentaire de Mamanpat posté le 27-06-2017 à 06:15:00
T'es foutu... Et encore plus en étant au milieu des lyonnais...
T'es foutu...
Bravo et merci pour ce beau récit
Commentaire de Benman posté le 27-06-2017 à 18:43:05
Sinon, si ça va pas, tu m'aideras à trouver un petit groupe sur Tahiti... je suis pas contre
Commentaire de freddo90 posté le 27-06-2017 à 11:02:45
Merci pour ce sympathique récit et bravo pour ta course !
Commentaire de Benman posté le 27-06-2017 à 18:43:45
Merci freddo. quand te voit-on sur ce genre de format?
Commentaire de Matt38 posté le 27-06-2017 à 15:55:36
Encore bravo et super récit. Quel bonheur de se replonger dans cette belle journée de vendredi.
Commentaire de Benman posté le 27-06-2017 à 18:44:16
Rahhhlala... c'est clair! bien belle journée.
Commentaire de Shoto posté le 28-06-2017 à 08:33:58
Le coup du vol de bâtons c est affligeant ! Merci pour ton récit.
Commentaire de Benman posté le 28-06-2017 à 23:04:05
Finalement plus de peur que de mal, et c'était une erreur et non un vol..
Commentaire de Mustang posté le 28-06-2017 à 09:41:19
Quel beau récit, à la fois pour les photos et pour le voyage intérieur, entre doute et joie .
Bravo !
Commentaire de Benman posté le 28-06-2017 à 23:04:44
Merci. C'était mon but à ce récit.
Commentaire de Japhy posté le 28-06-2017 à 17:05:12
Le corps et l'esprit sont plein de ressources et de mystères, ne cherchons pas trop à les comprendre, et profitons de leur vigueur dans leur désir d'avancer, comme tu l'as fait !
Commentaire de Benman posté le 28-06-2017 à 23:06:49
Des fois on est quand même épatés par la machine qu'on nous met à disposition... Alors quand on apprend à bien s'en servir, c'est top
Commentaire de nico92 posté le 29-06-2017 à 20:38:45
BRAVO, on a bien fait la même course, les mêmes sensations, sauf que pour moi les jambes ne sont pas revenues. J'ai donc mis le clignotant à Le tour. Dommage. Mais cette course est vraiment dure. Bonne récupération et bonne chance pour la TDS.
Commentaire de Benman posté le 30-06-2017 à 08:16:09
Je suis un privilégié d'avoir eu la chance que ça revienne. j'espère que tu passeras vite à autre chose pour repartir plus fort.
Commentaire de ilgigrad posté le 30-06-2017 à 12:24:49
un super récit, une course qui semble si facile finalement et des photos sublimes. Même dans les moments durs, ça à l'air parfaitement cool. Je n'ai pas participé à la même course que toi et, à te lire, je pense sérieusement à m'y re-coller.
Bravo pour tout.
Un seul regret toutefois : que tu n'aies pu animer le live pendant que tu courais. Il faudrait peut-être y songer, ça ne doit pas être si compliqué.
Commentaire de Benman posté le 30-06-2017 à 21:24:23
J'ai quand même réussi à poster un message sur le live! Mais c'est difficile à faire, car je ne suis pas sûr que le téléphone a assez d'endurance pour cela -lui- niark niark. Revanche de l'homme sur la machine!
Commentaire de Renard Luxo posté le 11-07-2017 à 00:16:05
Benman, le Roi du gif et du détournement d'images. Maître incontesté du bouzin de minuit. Exhausteur ultime des plus belles ou futiles grandeurs et décadences des suivis "live" estivaux ;-) Faudra quand même qu'on trouve le temps de partager quelques minutes de délire sur la ligne à Courmayeur fin août vu qu'on s'est raté 2x à Cham en moins de 24h ... J'oubliais, bravo pour cette course de walking dead qui trouve le sérum à la fin ! Tchusssssss :-)
Commentaire de Benman posté le 12-07-2017 à 20:21:49
Merci, voilà un commentaire au goût pile exquis.
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