L'auteur : Mustang
La course : Maratrail de Lans en Vercors
Date : 12/6/2011
Lieu : Lans En Vercors (Isère)
Affichage : 2150 vues
Distance : 46km
Objectif : Pas d'objectif
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Maratrail de Lans-en-Vercors
Vercors, celui du Nord, forêts sombres de sapins, j’y suis, ce dimanche de juin. La floraison alpestre est à son apogée. Et je cours !.....et je marche. Je marche plus que je ne cours, en vérité. Je ne sais pas où je vais, c’est un comble. Je n’ai pas regardé le tracé de la course, tout juste jeté un œil sur le profil, un M dont le deuxième jambage est nettement plus haut que le premier.
Nous venons de quitter le fond de la vallée pour attaquer son flanc ouest. La majorité du peloton est partie comme une volée de moineaux ! C’est une belle matinée, la luminosité du ciel est cependant diffuse. De l’autre côté, les sommets ont accroché des nuages qui s’effilochent sous le vent. Je craignais d’avoir froid mais finalement les conditions atmosphériques sont excellentes, peut-être, tout à l’heure, quand nous serons de l’autre côté, le coupe-vent devra être sorti. Pour l’instant, nous progressons en silence dans cette montée. Le silence du Vercors. Mais, pour l’instant, je n’arrive pas à être serein, je ne trouve pas mon souffle. C’est ennuyeux. A la fois parce que je suis anxieux, et aussi, depuis ma chute à l’entraînement voilà 15 jours où je me suis froissé salement une côte. Je n’ai pas couru depuis et là, je sens une réelle gêne respiratoire. Mais pas de douleur avec la dose d’anti-inflammatoires que j'ai ingurgitée. De toute manière, je n’ai pas le choix ou tout au moins je me suis pas donné le choix même si j’ai songé dans la semaine à téléphoner à Béné pour qu’elle me balance sur le 22 km. Toujours cet orgueil à vouloir forcer les choses…
Voilà, nous avons atteint le sommet du versant. Je dis « nous » car je ne suis pas seul. Je chemine en compagnie de quelques coureurs. Certes, nous sommes largement espacés mais cela donne un sens à notre progression. Nous avons obliqué vers le Nord ce qui me laisse perplexe quant au tracé de la course. Après avoir emprunté un chemin empierré, nous continuons sur un sentier qui pourrait être confortable avec l’épaisse couche d’aiguilles des résineux mais un réseau dense de racines et des pierres appellent toutefois à la vigilance. Ce sentier n’est pas tranquille, il serpente dans la forêt et sournoisement prend de l’altitude, même si, tout à l’heure, nous avons dévalé une pente. Pour l’ascension du versant, j’avais sorti mes bâtons. Maintenant, je les tiens à la main. Je n’ai toujours pas retrouvé un souffle. Je ne sais que faire de mon appareil photo. Je l’avais placé dans ma poche de mon running mais la fermeture de celle-ci coince, alors, faute de mieux, je l’ai rangé dans le petit sac à déchet de l’UTMB. Devant moi, un coureur progresse mais son allure m’intrigue. Je reviens sur lui et je ne sais pourquoi, instinctivement, je vais me mettre dans ses pas. Le plus souvent, il marche, certes, à bonne allure alors que le profil semble plat. C’est déroutant. Pourtant, il est tentant de courir et je suppose que les cadors de la course ont du galoper tout ce qu’ils peuvent sur ce terrain mais je n’ai plus leurs jambes. Il marche, je marche, il court, je cours. Comme je l’ai dit, le profil de ce sentier est insidieux. En fait, nous montons ! Comme pour se faire pardonner de cela, il nous amène au bord de la corniche qui domine la vallée. J’aperçois soudain en contrebas Lans-en-Vercors ! La progression maintenant en corniche continue vers le Nord. La vue se fait de plus en plus spectaculaire.
Je suis passé devant mon compagnon de chevauchée. Je suis seul maintenant. Seul avec mes pensées. Non, à vrai dire, je ne pense pas, je me laisse aller aux émotions et aux sensations qu’exacerbe mon cerveau limbique dans ce milieu sensoriel si luxuriant. Petit à petit, ce milieu particulièrement riche me libère de mes angoisses. L’odeur de la résine des pins, les chants des oiseaux, le son des clarines qui monte de la vallée, les paysages magnifiés par la lumière qui s’affirme en cette matinée ensoleillée concourent à cet enchantement. C’est une course mais je suis toujours un peu étonné de constater que le temps s’écoule d’une manière différente sur ces longs parcours. Il est là sans être là. En fait, cette abolition subliminale du temps n’est sans doute qu’un moyen de se protéger de la longueur de l’effort.
J’arrive à la Molière et au premier ravitaillement. Un vrai bon moment de détente. A discuter, mon stress s’éloigne. J’y suis en compagnie du jeune Olivier dont j’apercevais tout à l’heure le maillot vert fluo parmi les sapins, et de François, V2 de la région. Mon coureur-marcheur de tout à l’heure nous rejoint. C’est un solide V3 de Gières, Louis ! Je prends le temps de me restaurer et de plaisanter avec les bénévoles du ravito. Louis est déjà reparti en compagnie de sa tendre pour quelques centaines de mètres. Si j’ai bien compris le profil, une longue descente nous attend !
J’ai enfin retrouvé mon souffle pour cette descente dans la forêt de sapins qui fait quelques concessions à des clairières de pelouses alpines où la flore est à la fête. Je ne me lasse pas d’admirer les tapis de gentianes acaules.
Quant à la grande gentiane, elle se réserve pour l’été, seules, ses tiges imposantes se dressent au-dessus du tapis vert. Je suis à quelques encablures Louis et Olivier. Le sentier dans ce relief karstique n’est pas évident. Des troncs abattus entravent quelquefois notre progression. Nous débouchons sur le plateau de Sornin qui domine Grenoble. Au loin, l’horizon est barré par le massif de Belledonne aux sommets enneigés. C’est ce genre de paysage qui comble l’esprit par sa puissance. Louis a profité de ma contemplation pour filer devant moi ! Bientôt, nous retrouvons le couvert de la forêt où les feuillus se mêlent aux résineux. La descente s’effectue par un bon sentier. Elle me grise. Je me laisse aller et double Louis ! Pour l’instant, tout va bien ! Sensation bien agréable. Je m’aperçois que j’ai arrêté mon GPS. Zut ! J’’aime bien savoir où j’en suis mais Louis n’est pas loin !!!!! Il me communique son kilométrage. J’ai 3,5 km environ de retard ! Nous avons repris notre route vers le Sud. J’arrive à une ferme où se trouve un contrôle. J’en profite bien sûr pour bavarder un peu. Après m’être fait pointer, je demande aux deux bénévoles si le sommet que j’aperçois de l’autre côté de la vallée est bien le pic Saint-Michel. Pas du tout, j’ai tout faux ! Triple buse, j’ai rien compris ! On n’y va pas !!!! C’est le Moucherotte ! Le Mou… quoi ???? Moucherotte qu’on te dit ! Boudiou, j’en tiens une couche ! Ah, le con ! Pas fichu de savoir où je vais, excuse-moi Béné ! Ah, pour découvrir, je découvre ! ‘tain, je ne vais pas me vanter de mon ignorance ! J’ai honte !
J’arrive sur le village d’Engins, oui Engins ! Ça aurait pu être pire comme Trouillemolle-le-Coquet ! Un poste de secours est disposé sur une placette, une jeune fille propose des verres d’eau avec des verres en verre ! Comme je suis disert, un mot gentil pour chacun ! Une petite sente qui se faufile entre les jardins où les propriétaires se livrent à leurs activités dominicales, indifférents à notre passage. Enfin, j’arrive au km 28, le fameux km 28 dont on m’a dit qu’à partir de là, les choses sérieuses allaient commencer ! Je dévale la rue qui va vers la grande route. Au passage, un petit arrêt pour admirer……….euh observer les sculptures de métal d’animaux exposé dans un jardin.
Voilà, je suis au point le plus bas du parcours. Je traverse la route, bien protégés par les bénévoles qui arrêtent les voitures. Je dois parcourir quelques dizaines de mètres le long de la route. Je soigne ma foulée pour les spectateurs motorisés dont certains m’encouragent bruyamment à coup de klaxon et de cris enthousiastes ! Je rougis ! Je pique à droite vers le barrage sur le Furon qui est bien paisible. Un peu de goudron et je rejoins Olivier en arrêt devant l’entrée du chemin dit « Le pas du curé ».
Altitude 860m ! Le Moucherotte culmine à 1901 m. Près de 1 100 m à grimper en moins de 7 km ! Intéressant ! J’arrive à me hisser sur le talus et en route sur les pas du curé ! Faut croire que la foi aplanit les montagnes et ce curé devait vraiment avoir une sacrée foi car c’est un mur que nous remontons dans cette gorge étroite. Il m’a été raconté par la suite que ce curé avait ouvert ce passage, pour lui plus court et plus rapide que par la route pour retrouver son troupeau ! Plus court certes, mais plus rapide ?? Ben, mon colon ! Quoiqu’il en soit, ce passage est exceptionnel. Des câbles ont été installés pour faciliter la progression dans la paroi de la gorge calcaire où l’érosion s’est livrée à toute sa fantaisie. Je suis un peu empêtré avec mes bâtons et mon appareil photo.
Le montagnard Louis va faire parler son expérience et s’éloigner inexorablement ; les bleus, comme Olivier et moi, restons à la peine ! Enfin, nous atteignons un replat où le chemin s’assagit. J’arrive au pied d’une falaise où un panneau nous avertit de ne pas stationner ! Hé, chute de pierres ! Ensuite, le chemin s’élève dans la forêt. Son profil, parfois, permet de trottiner. Je suis un peu ennuyé avec mes bâtons dont les dragonnes sont clipsables. Le système d’accroche n’est pas aisé, alors, dans ce passage où je n’ai pas besoin de beaucoup d’appui, je les utilise librement. Etant dans les derniers, je n’ai rien vu traîner parterre jusqu’à présent, aussi, quand je vois deux gels sur ce chemin, je me donne la peine de les ramasser. Je ne suis pas seul dans ce lieu, je commence à croiser des randonneurs. Je sors de la forêt pour déboucher sur un plateau où les foins en andains sèchent.
J’atteins le village de St-Nizier-du-Moucherotte. A la sortie du village, le deuxième ravitaillement du parcours m’attend ! Hum, la table est garnie ! J’en profite !! Prendre son temps ! Le moral est beau fixe ! Je me sens bien ! Un peu de bavardage avec les tenanciers du ravito, un peu d’humour lourdingue à propos du tire-fesse dont nous allons remonter la pente tout à l’heure. Ce n’est pas tout ça, mais il reste plus de 700 m à grimper en moins de 4 km ! En haut du tire-fesse, je retrouve une rue bordée de pavillons, c’est une petite pente, je trottine pour donner le change. J’atteins la lisière de la forêt. Le Moucherotte est donné en 2h15, je vais mettre une heure (données GPS)!!!! Après quelques centaines de mètres, je rejoins une clairière qui débouche sur le vide. Un énorme bâtiment occupe l’espace, je le prend d’abord pour une arrivée de télécabine mais je l’identifie comme le tremplin de ski des jeux de 1968 ! Je revois cette photo étonnante du skieur s’envolant au-dessus de Grenoble !
Maintenant le chemin progresse à couvert dans un entrelacs de racines, les pentes se redressent. Puis la forêt s’éclaircie. Je retrouve Bertrand, le manceau qui s’est un peu égaré dans le dédale de chemins. Pourtant le balisage est très correct. Je continue mon ascension par un bon chemin. Mais nous ne sommes pas là pour faire de la randonnée, donc c’est à gauche dans la pente ! Et quelle pente. Doucement, ne pas essayer de s’aligner sur ceux qui me précèdent au risque de perdre mon souffle ! Des renoncules des glaciers, des gentianes acaules tapissent la pente relevée.
Voilà, j’atteins enfin la corniche qui surplombe Grenoble. En ce dimanche, les promeneurs sont nombreux sur les pentes du Moucherotte. La montagne dans toute sa splendeur ! Je remonte la crête vers le sommet. J’échange quelques mots avec des randonneurs qui pique-niquent. Je m’emplis les yeux du somptueux spectacle qui s’offre à moi ! Un planeur blanc joue avec les courants aériens.
13h36, je suis au sommet ! Le vide est à mes pieds ! Grisant et exaltant ! Le Blueb est là avec un compagnon. Ils me proposent du saucisson et de la Chartreuse !!! Moment intense à savourer sans modération.
Maintenant, ce n’est qu’une longue, très longue descente. D’abord dans le pierrier puis sur un long chemin. Malgré les nombreux marcheurs que je croise et dont je me fais un devoir de saluer, même les grincheux, je suis seul face à moi-même. Enfin, je quitte, ce chemin ennuyeux pour un sentier plus montagnard sous le couvert. Mes genoux commencent à grincer. Je prends un cachet pour calmer la douleur qui va rapidement s’estomper. Longue descente ! Tantôt aisée, tantôt malaisée dans les pierres et les racines. Je n’ai plus d’eau ! Je vais bientôt arriver dans le fond de la vallée quand je suis surpris de revenir sur trois coureurs ! Voilà le troisième ravito où Sophie et mon épouse officient. Je remplie mon camel-back et me goinfre de fraises Tagada ! Mon épouse m’apprend qu’il y a un petit souci avec la voiture…. euh… ça peut sans doute attendre, non ?? Je reprends le chemin pour la dernière difficulté en compagnie de Bertrand, de Michel – celui qui a balisé cette partie- et un troisième. Michel nous décrit le parcours à venir et ses difficultés. Effectivement, après être remontés le long du vallon, il nous faut attaquer dans la pente. C’est sévère mais là encore, ne pas s’énerver. Michel, m’ayant senti plus frais que lui et faisant parler son sang de montagnard me sème allègrement dans la montée. Bertrand reste en arrière. Enfin, j’atteins le sommet de la crête qui est dégagée. Je repars en courant et rejoins Michel qui rend les armes. Maintenant, arrivé en haut d’une piste de ski, j’aperçois Lans-en-Vercors. Je dévale comme je peux la pente herbeuse pour distancer mon poursuivant. Me voilà à l’entrée du village mais le parcours oblique à gauche pour passer devant le site de L’Aigle où des parapentes s’essaient aux joies du vol. Il reste qu’une petite montée le long du cimetière, que dis-je une montée, un petit faux-plat, un monticule, une miette ! Et bée ! Elle le vaut bien celle-là ! Je fais mon entrée dans le village, l’arche d’arrivée et tous les amis, rouge kikou ! La chaleur de partager, la joie d’accueillir celles qui se sont surpassées !
19 commentaires
Commentaire de JLW posté le 15-06-2011 à 22:04:00
En voilà une bien belle ballade avec une très belle photo à l'arrivée, tout cela une semaine à peine après le trail d'Ecouves, quelle santé le Mustang.
Et la bagnole, elle roule ?
Commentaire de béné38 posté le 15-06-2011 à 22:39:00
un bien beau récit plein d'émotion comme tu sais les faire. Bravo pour ta course, d'autant plus si tu n'as pas regardé le topo ! que du bonheur dans ta course, et Michel, il est aussi kikoureur, c'est Mikele sur KK. Quand à Louis, il t'a un peu "poutré" comme dirait le Lutin non ?
La bise à vous 2 !
Commentaire de samontetro posté le 15-06-2011 à 23:03:00
Il est beau ton récit Mustang! Pendant ces longues journées que j'ai passé sur le terrain à tracer ce parcours, ce sont exactement ces émotions, ces senteurs, ces instants ou le temps semble s'arrêter, que j'ai ressentis et que je voulais vous faire partager sur ces sentiers! Et tu les retranscris si bien! Ca vaut toutes les courbatures du monde!
Commentaire de jepipote posté le 16-06-2011 à 06:54:00
une bien belle lecture matinale.... merci.
Commentaire de rapace74 posté le 16-06-2011 à 07:19:00
tres beau recit mustang et bravo pour cette belle course que tu as réalisé, j'ai bien vu a chaque ravito que tu prennais vraiment tu plaisir a etre la!!!
manu
Commentaire de tounik posté le 16-06-2011 à 11:40:00
Samontetro connait bien sa vallée. Il en profite pour nous faire découvrir les plus beaux coins.
Tu avais quelques doutes au départ ... Je suis heureux de voir qu'ils se sont dissipés.
Commentaire de martinev posté le 16-06-2011 à 13:50:00
superbe ton récit, on se régale en le lisant. J'ai l'impression de refaire ma course une 2e fois. Tu as pris beaucoup de plaisir et ce n'est que du bonheur. Bravo
Commentaire de totoro posté le 16-06-2011 à 15:21:00
Quelle belle balade, quel beau récit et quelle belle photo de "famille" ! Merci pour ce récit plein de fraicheur montagnarde !
Commentaire de Françoise 84 posté le 16-06-2011 à 17:02:00
C'était un plaisir de lire ton récit, merci, Philippe! Bisous à vous deux!
Commentaire de millénium posté le 16-06-2011 à 19:44:00
tu es vraiment un sacré gars !bravo , merci.
Je t'embrasse
Commentaire de Byzance posté le 16-06-2011 à 21:13:00
Bravo pour ta course et re-bravo pour ton style de conteur.
Commentaire de robin posté le 16-06-2011 à 22:00:00
Belle brochette de kikou à l'arrivée !
Une nouvelle fois , le conteur mustang nous a fait découvrir une superbe course. merci
Bonne récup
Commentaire de kkris posté le 16-06-2011 à 22:43:00
merci pour ce beau récit!
Commentaire de Astro(phytum) posté le 16-06-2011 à 22:52:00
Quand le plaisir est là ,tout va !!!
Bien content de vous avoir revu ;-)
Commentaire de Goldenick posté le 17-06-2011 à 10:44:00
Superbe récit comme d'habitude plein d'émotions. Bravo pour ta belle course!
Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 17-06-2011 à 13:02:00
Superbe trail et belle ambiance Kikou. J'enrage de n'avoir pu être là...
C'est à la Pentecôte l'année prochaine ?
T'as vu, j'fais un com' sur ton CR !
Commentaire de chrystellem posté le 19-06-2011 à 18:12:00
Que du bonheur , ta course et ton récit . C'est vrai que ça vaut vraiment le coup de souffrir un peu .
A bientôt ,
Commentaire de maï74 posté le 21-06-2011 à 09:14:00
wahooou, il est géant ton récit ! Les photos sont superbes, mises en valeur par une plume talentueuse, un vrai régal... Bravo pour tout ! bises
Commentaire de Minette posté le 28-06-2011 à 16:02:00
C'est un récit magnifique qui donne vraiment envie de faire le parcours... ! Merci de nous l'avoir fait partager.
marie
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