Un petit Cr du 6 heures de Rennes,

 

Samedi matin le réveil sonne, le départ est programmé à 9h30 de Vannes pour arriver avant 11h00 à Rennes, le départ de la course étant à midi.

Midi … ça ne m’inspire pas trop, ça tombe au moment du repas, j’ai déjà louper une course à Châteauroux en 2007 car j’avais trop mangé le matin, c’est donc un p’tit dèj. classique, pamplemousse, tartines confiture et café a 8h30 suivi dans la foulée par une assiette de pâtes avec du fromage râpé.

Avec l’Herminette qui doit m’assister pour le ravitaillement on prend la route, je n’ai pas donné de consigne pour l’allure mais un 12 km/h semble idéal, je surveillerais le chrono moi-même… Nous arrivons avec ma table, ma caisse de bouffe et de boisson, je m’installe après avoir récupéré mon dossard et serré quelques mains, prépare mes boissons, coupe des carrés de chocolat au lait.

Midi, le départ est donné, je suis surpris car certains partent fort et je décide de suivre pour voir afin de ne pas me laisser distancer, après 100 mètres sur la piste sur laquelle passe le circuit de 1827 mètres nous sommes certainement déjà à 12,5 km/h.

Rapidement, je suis dans un groupe de 6 (Patrick, Jean Louis, Jean-Claude, Pascal, Daniel et moi) et nous distançons rapidement les autres participants. On ne peut guère être plus de deux de front dans certains coin du circuit, sans compter qu’il faut passer les coureurs de 24h00 qui ont pris le départ 2h00 avant nous.

                                                              

Je me retrouve rapidement devant, en compagnie de Pascal ou Patrick, à un moment Daniel passe et semble tenter une échappée, il regarde derrière, voit qu’on a recollé et nous laisse reprendre la tête. Je donne ma gourde que je tiens à la main à l’Herminette quand elle est vidée, elle me la redonne au tour suivant, ça me permet de boire à plusieurs coins du

circuit, car d’une part je ne bois jamais assez, d’autre part le soleil est présent même si la chaleur est limité. Je mange un carré de chocolat régulièrement.

 

Je passe en premier sur le tapis juste avant la première heure et nous continuons ensuite à nous relayer dans le groupe.

Après 1h30, je trouve que le rythme baisse un chouias, je commence à piétiner derrière mes camarades au point que je suis obligé de faire attention pour ne pas leur marcher sur les chaussures.

Je déborde par la droite dans le faux plat descendant après le camion sono et accélère franchement sans me retourner pendant près d’un kilomètre.

Sur la piste après le faux plat montant, je jette un coup d’œil dans le virage, j’ai pris 100 mètres à certains, et un peu plus aux autres. Je lève un peu le pied, pour tenter de gérer à distance, deux tours plus tard Jean-Claude me rejoindra. On va tourner un moment ensemble, sans rivalité, ans forcer l’allure. On discute, il me demande ce que j’ai fait comme entrainement, je lui réponds que j’ai fait l’édition zéro d’un 6 heures chez Bruno Heubi 1 mois auparavant, il me demande mon score, 71 kms … Jean-Claude fera un tour avec moi avant de faire un arrêt technique pour uriner, il me dira après la course que ça lui a fait peur et qu’il a préféré rester en retrait plutôt que de se griller.

L’Herminette est allé faire un tour, j’ai remplie ma gourde en plein vol, tapé dans le chocolat, le rendement est toujours là, je passe toutes les heures en tête.

Après trois heures je me dis quand même ‘pourvu que ça tienne pour ne pas passer pour un rigolo’, les jambes sont toujours légères, aucun bobo, je me rassure ‘y’a pas de raison’.

Je prends un tour à Patrick, puis à Pascal, à Jean-Claude …

Jean-Luc Garcia qui est venu pour accompagner Nadine Weiss (qui fera le 12h00) m’encourage, il a le sourire jusqu’aux oreilles de me voir passer  avec la banane.

Je choppe une compote des mains de l’Herminette, y’avait pas le bouchon, une partie arrive sur le maillot ;-)

Les heures passent, lol, rien de neuf sous le soleil Breton, je continue à tracer en klaxonnant un peu certains paquets de coureurs juste avant de leur arriver dessus, ils se tassent en m’encourageant. J’avais mis le cardio pour être sérieux, rester toujours sous 150 pls, il m’arrive de passer largement les 160…

Jean-Luc m’annonce mon avance croissante, seul Jean-Louis est encore dans le même tour, 3 minutes, 5, puis ‘il est juste devant à moins d’une minute’… J’ai depuis que j’ai entamée la dernière heure commencé à faire un décompte des tours restant en connaissant mon temps au tour, 5, 4, 3, 2, 1   Jean-Luc me dit que Jean-Louis est juste devant, je pique un sprint dans la descente, mais quand j’arrive en bas j’ai des picotements au visage et aux mains, je ralenti un peu et puis je l’aperçois en bout de ligne droite, là je remets la sauce, je me suis pris au jeu de prendre un tour à tout le monde (1827 mètres), je suis obligé de passer sur le trottoir afin de doubler Jean-Louis, le coureur avec qui il discute et Christian Efflam qui gagnera le 24 heures 16 heures plus tard.

Je me remets du faux plat montant où je les ai dépassés, rentre sur la piste, regarde ma montre, ça va être trop juste pour repasser sur le tapis, le second coup de feu retenti, je m’arrête, m’assois sur la pelouse à côté de la piste pour enlever mon dossard, je suis mort de fatigue, Christian qui est loin d’en terminer me félicite au passage, Jean-Luc qui est venu à ma rencontre me soutien pour faire les quelques mètres qui me séparent de l’Herminette et notre table de ravitaillement, les picotements reprennent, j’ai du perdre énormément de sel il faut dire que malgrès l’insistance de L’Herminette et de Jean-Luc je n’ai pas mangé beaucoup de Tucs, après qu’on m’ai vidée une bouteille d’eau sur la tête je commence à aller mieux, je me demande pourtant si je ne viens pas de rêver, c’est énorme, quelle émotion !

La douche qui délasse, puis le podium : Pascal Neuveu l’organisateur me connaît un peu, il gagnait le 24 heures de Séné il y a deux ans quand j’y faisais ma meilleure performance,  la Bretagne semble reconnaître ses enfants.

J’attends mon score : 71,563 kms, j’ai repoussé mes limites alors qu’il a fallu rentrer dedans dès le début …

…dans 8 jours c’est Champagne pour ma coach et jus de tomate pour moi, soyons fous !