Récit de la course : Trail de la Sainte Victoire 2010, par fulgurex

L'auteur : fulgurex

La course : Trail de la Sainte Victoire

Date : 11/4/2010

Lieu : Rousset (Bouches-du-Rhône)

Affichage : 3814 vues

Distance : 52km

Objectif : Pas d'objectif

19 commentaires

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52, 2800, 66 806, 7:00:27

 


fulgurex, l'Dingo en rouge Kikou 


Je remercie :

 

  • Riri51 pour m’avoir fait connaître ce trail et m’avoir aidé afin d'assurer mon inscription
  • Jupette pour son soutient et ses encouragements
  • Rodio pour m’avoir permis de croire en mon pronostique de temps
  • L’dingo pour avoir covoiturer ma Jupette
  • Cédric du Marseille Trail Club pour la dizaine de km faits ensemble
  • L’organisation pour son trail magnifique
  • Les bénévoles pour leur nombre et leur bonne humeur générale

 


Je ne remercie pas :

 

  • Mes collègues en grève qui m’ont obligé à faire l’aller retour en voiture
  • L’dingo pour m’avoir rendu une Jupette dans cet état ;o)
  • Mes cuisses qui ne font toujours pas les malines aujourd’hui…

 


Préparation UTMB : Acte 2

acte 1: Le 14 mars Trail des Cabornis 40 km pour 2000 m de D+/D-

acte 2: Le 11 avril trail de la Sainte Victoire 52 km pour 2800m de D+/D- et 



L’objectif de temps

Sachant que Riri a mis plus de 7 h l’an passé, j’avais déjà avancé un 6h58 pour le narguer sur le kivaou, surtout que cette année, il aura une contrainte familiale qui l’empêchera de m’accompagner…

Mais ce n’est pas le tout d’avoir de la gueule, il faut être un peu sérieux et grâce à mon super tableau Excel, je me pronostique en 6h50 pour faire ce tour.

Du coup, cela m’inquiète, ne serait pas un peu présomptueux ?

La validité de ce tableau sur des distances courtes est plus facile puisque j’ai beaucoup de valeurs, mais sur un ultra ? Pas beaucoup de valeurs, des gestions disparates….

Mais heureusement, il y a Rodio et sa cotation :

Les cabornis m’ont permis de me tester pour ce début d’année et de me coter à 1080 sur un 40 km avec 2000m de D+/D-, pas très éloigné de ce 50 avec 2800 m de D+/D-.

Ce qui, reporté sur les temps de l’an passé, me ferait un 7h02 -si je gère correctement ma course… je reste donc dans le créneau. Donc, sans oser le clamer, 6h50 sera mon objectif de temps. Y’a plus qu’à !


La stratégie de course

C’est décidé, je cours au cardio et je me gère à la pulsation. Je ne suivrai pas tel ou tel coureur, trop rapide ou trop lent, je ferai MA course ! Pour étalonner mon tableau et pour vérifier ma cote Rodio.

Mon maxi étant à 180 puls, je m’autoriserai des passages à 170-173 (95%) seulement sur quelques minutes si besoin est, mais je chercherai à être en dessous de 166 (92%) pour « récupérer ».

Seul bémol, je ne connais pas le parcours et j’espère que les chemins empruntés ne se retrouvent pas en single trop tôt. Il faut donc que je me place dès le départ à ma place : vers la 60ème position. Je devrais être entouré de gens de mon niveau de forme et de technique.



Le fan club

L’intégralité de mon fan club se déplace avec moi. Elle devrait pouvoir suivre la course en covoiturage avec la famille d’Alex38 et faire des photos avec mon bel appareil reflex. Dernières révisions d’utilisation la veille.


La veille de la course

Contrairement aux prévisions, nous descendons sur Aix en voiture. 6h00 de trajet. C’est long, mais finalement, c’est moins long que demain…

Après plusieurs allers-retours, nous finissons par trouver notre gite caché au milieu de la zone industrielle. Bon, une fois dans la propriété, nous ne voyons plus le transformateur situé de l’autre coté de la route, ni les entrepôts. Il est joli et confortable.

Une petite visite touristique dans le vieux Aix nous permet de voir que les boutiques franchisées envahissent tout, et que certaines pâtisseries à touristes refilent leurs gâteaux rances à ceux qui n’ont pas l’accent chantant.

Retour à notre logis de France à 2 casseroles pour un repas en amoureux. Pour moi, ce sera pasta party et pour Jupette qui ne fera rien demain, ce sera l’opulence de gras et d’alcool. Ce n’est pas beau de me narguer ! Mais rira bien qui rira la dernière !

Nous retrouvons une excellente literie qui me permet de passer une nuit confortable (ce n’est pas toujours le cas dans les hotels).


Le jour de la course

Lever 6h30. Je sais, pour un WE en amoureux, il y a mieux.

Comme le petit déjeuner du gîte commence à l’heure du départ de la course, on boit un café lyophilisé dans la chambre et on grignote du pain sec pour moi et de la brioche au chocolat pour Jupette, qui me nargue encore! Mais rira bien qui rira la dernière !

7h25. Je psychote un peu et on file en voiture au départ.

7h28. On est garé

7h30. Chacun équipé pour son projet du jour, on va vers la ligne de départ.

Moi, une ceinture avec ma gourde, quelques gels, un petit appareil photo, une couverture de survie qui sert surtout à remplir la sacoche contenant le téléphone, donc au total, 1 kg maxi.

Elle, mon sac RL de 10l avec l’appareil reflex, le kway, un pull, 2 petites bouteilles d’eau plus une gourde de produit à échanger à mi course avec celle que j’ai à la ceinture, de la crème solaire, sûrement des trucs de filles, donc au total, presque 10 kg.

7h45, on est dans la salle et on retrouve presque immédiatement les kikous du jour.

Alex, yorick, l’dingo, papy…

Alex m’apprend que ses parents ont cassé leur carter moteur hier et qu’ils sont en taxi pour aller louer une voiture aujourd’hui. La tuile pour Jupette qui se retrouve seule, perdue… Elle se prépare à retourner s’ennuyer au gîte pour bouquiner la journée entière. Quand on ne connaît pas ni la région, ni le parcours du trail, ce n’est pas évident de le suivre.

Je la vois donc repartir à la voiture l’âme en peine alors que le départ va être donné.

L’dingo, qui projette de faire un trail de 20km pour suivre la course lui propose gentiment de l’accompagner. Mais je ne le sais pas encore.

Je dois rentrer dans ma course.


La course

L’avantage des courses à petit volume (on est 400 au départ) c’est qu’on peut être proche de la ligne facilement. Je me retrouve donc en 3eme ligne. Je suis à coté de Yorick et d’Alex, juste derrière les pointures, et il y en a ! Je les aurai vu au moins une fois…


Lorsque le coup de feu retenti.


C’est parti. Ne pas s’affoler. Je suis mon cardio dès maintenant, laisse filer Alex qui a de plus grosses ambitions que moi et perds Yorick dans la foule. Bon, de toutes façons, je me suis dit que je suivais le cardio, donc, je suis le cardio !


On sort de la zone urbanisée pour entrer dans un petit bois de sapin lorsque j’aperçois Cathy Dubois 3 places devant moi.

si vous croyez que c'est facile de cadrer en courant à fond! 

 

Je la connais, je l’ai rencontré chez Badgone en novembre. J’accélère pour aller papoter.


On franchit un cours d’eau en 2 temps 3 mouvements (j’ai bien fait de me placer dès le départ, je verrai sur les photos que ça bouchonne rapidement ensuite).

 

Sortie sur la berge en face, on court dans un champ de fleur jusqu’à la route, mais pour ne pas la traverser, on emprunte le pont routier par en dessous, on refranchit 2 fois le ruisseau.

sous le pont 


Je cours sur la route à coté de Cathy, lorsque la camionnette du Team ASICS vient à notre hauteur pour l’encourager. La camionnette s’éloigne et un break blanc prend sa place : c’est le Team Fan Club Fulgurex ! L’dingo et ma Jupette ! C’te frime !

Je suis soulagé pour elle, elle devrait ne pas s’ennuyer aujourd’hui !


On tourne à gauche pour longer des vignes, le break s’éloigne vers un point de rencontre inconnu. A tout à l’heure les copains !


Un peu de boue et je regrette d’avoir pris la peine de nettoyer les chaussures pour venir.


Première montée, je suis mon cardio, mais je laisse Cathy qui vient de me dire qu’il fallait en garder sous le pied pour cette course difficile… Ma stratégie est elle la bonne ?


Et enfin, on quitte la plaine pour monter lentement à travers la lande (non, ça c’est en bretagne) la garrigue vers notre objectif du jour : la Sainte Victoire se dresse devant nous, majestueux mur rocheux.


J’essaye de deviner le passage vers le sommet. Si je repère bien vers où devrait se trouver le refuge baudino, je ne trouve pas la montée finale que je sais sur sa gauche. Mais attendons ! En attendant, ça monte tranquillou. Au loin, sur la route qui serpente, je vois déjà beaucoup de monde… les premiers ?


J’arrive enfin à la route, encombrée de journalistes, euh, non, de supporters. Mais pas les miens. Je tourne à gauche et entame tranquillement cette route. C’est facile la montée sur le bitume, profitons en pour ne pas se cramer les cuisses. Quand soudain, j’aperçois ma Jupette à droite de la route avec mon appareil. Je siffle galamment pour la prévenir et j’agite les bras. Elle me prend en photo, mais moins bien que Dawa. Peut être suis je passé trop vite?

 


On quitte (déjà) la route pour passer à coté d'une antenne et filer sur un long plateau.


La vue sur la Sainte Victoire est magnifique. C'est une excellente idée de nous faire arriver tranquillement sur cette falaise, on a le temps de savourer.

Une petite cuvette remplie d'eau perfectionne le camouflage de mes chaussures, mais j'arrive a passer les pieds secs; je plains le 400ème...


Quelques enjambées plus loin, on retrouve une route qu'on traverse et c'est le premier ravitaillement en eau, en bas, parce qu'en haut, pas d'eau. Il faudra attendre d'être redescendu de l'autre coté. Je refais faire mon plein de bidon.

Mes supporters sont là. J'apprends qu'ils vont faire un bout en trail pour suivre la course et couper au court. Jupette a allégé son sac, mais il est encore bien lourd. Je crois alors qu'ils vont continuer cette piste que nous empruntons et qu'ils arriveront facilement au sommet. Je me trompe et je saurai plus tard qu'ils ont suivi le même chemin que la course en milieu de peloton. Du bon niveau pour ma Jupette! Mais n'anticipons pas.


Je reviens sur cette piste qui monte et qui descend très fort. Je me lâche, ça file, mais je suis content d'avoir les jambes au 'repos » après toute cette première montée.

Ça tourne à gauche et on attaque, enfin, la montagne.

 

 


Je trottine, je marche, mais ça avance vite... enfin comme les gens autour, je suis dans le bon créneau, c'est ce que je voulais.

Le refuge Baudino arrive, mon coeur monte et mes pulsations me suggère de me laisser doubler. La fille qui passe devant moi tiens un sacré rythme dans le labyrinthe qui serpente entre les broussailles. Je ne regrette pas d'avoir mis mes boosters. Pour l'instant, je suis toujours dubitatif sur leur réelle utilité, mais au moins ici, ils me protègent des épineux.


On attaque la plus belle partie de la course, celle qui m'a vraiment donné envie de venir: ces 250m de dénivelée sur 800 m de long.

Tout en varappe facile, mais presque tout schuss dans la dalle calcaire. La fille devant moi semble moins à l'aise et je lui demande de passer, je ne voudrais pas me gâcher mon plaisir. En peu de temps je prends de l'avance. Le calcaire accroche et je monte droit, pas la peine d'aller chercher les failles... Je prends un pied d'enfer!


1h40 de course. Mais c'est déjà le sommet et il faut rejoindre presque à plat la croix du prieuré. Mais pas de répit pour les gambettes. Le sol n'est ni plat ni roulant, on reste dans le très technique; Il faut regarder où on place tous ses pas, et calculer chaque enjambées; Un bel exercice d'équilibre qui me rappelle mon plus jeune age, quand je courais dans les torrents vosgiens d'une roche à l'autre. Mais mon expérience de jeunesse est loin d'être celle d'un suisse népalais. J'ai beau essayer de fouiller la vallée du regard, mais je ne vois plus le devant de la course.

Tout viens à point à qui sait attendre: me voilà au prieuré, que je traverse à toute vitesse. Dommage pour le tourisme, j'ai peu d'images en mémoire, je me rappelle plus les cailloux du chemin que l'architecture du bâtiment.

Le sentier qui serpente en dessous me permettra t il de faire alterner mes jambes sans encombre? Toujours pas! Il est loin d'être lisse et l'attention est fortement recommandée. Bénéficiant des conseils de riri, je me suis bien amélioré en descente cette année et je butte contre mon prédécesseur, qui fini par me laisser passer. Je le distance rapidement pour butter à nouveau sur celui de devant. Pour voir si une opportunité se dessine pour le doubler, je lève la tête, ne regarde plus où poser mon pied droit et je bloque sur une pierre! Ma tête essayant de doubler mes jambes, je réussi miraculeusement en 3 enjambées à rétablir un équilibre précaire. Mais le mal est fait! Comme aux Cabornis le mois dernier, mon mollet gauche à bien dégusté, le droit un peu moins. Je suis au bord de la crampe...Non! Pas ici!Pas maintenant! Pas au 15ème kilomètre! Finalement, je reste calme derrière celui que je voulais doubler. On entame la conversation. C'est un coureur expérimenté, qui connait le parcours et qui pense mettre 6h30 comme l'an passé. Un (assez) court instant, mon Fulgurémon me pousse à espérer ce chrono. Mais heureusement, Fulgurange est rapidement de retour et me rappelle la consigne: le cardio et rien que le cardio!

Pendant qu'on discute, j'aperçois Alex38, à ma grande surprise! Il est parti certainement trop vite et à eu des problèmes digestifs qui lui coupent les jambes; je l'encourage à persévérer et que bientôt, ça reviendra. Je le laisse, en me disant que Yorick ne doit pas être loin et qu'il l'attend surement.

Et nous sommes en bas. Un cours d'eau à traverser sur un tronc d'arbre (sympa!) et c'est le deuxième ravitaillement. (2h19 de course). Celui ci offre du solide. Je rempli ma gourde d'eau et ma bouche de chocolat et d'oranges. Je prends un petit sandwich au gruyère et je repars sur cette piste qui monte en trottinant. Mon 6h30 n'est pas loin devant, mais je ne m'y accroche pas particulièrement: le cardio et rien que le cardio!

Ces quelques kilomètres sur une piste en gravillon sont agréables

Plus la peine de surveiller sa pose de pied, ni de faire de gros efforts.

tout à l'heure, on était là haut 

On attaque maintenant la deuxième grosse montée. Le type devant moi sort enfin ses bâtons; Je me demandais s'il allait le faire un jour. J'ai longtemps hésité sur ce choix: bâtons ou pas bâtons? Et j'ai décidé de ne pas en prendre; Mais maintenant, tout de suite, je l'envie un peu, même s'il me plusieurs fois peur en agitant ses pointes à quelques centimètres de mon visage. Je me raisonne: il y a toute la place et tu ne vas pas le doubler, alors autant rester un mètre derrière.


On arrive au sommet et notre triplette se désagrège. 6H30 file, normal et bâtons aussi. Bon! Je regarde mon cardio et sens mes jambes.


Peu de temps après: ma Jupette et l'Dingo. Je discute vite fait et j'apprends l'exploit de ma belle. Chapeau! Et le pire, c'est que l'dingo ne s'est pas fait disputer. Ah si ça avait été moi...

Mais voilà un groupe de poursuivants, je file, enfin plutôt, je tricote de mes petites jambes d'un rocher à l'autre.


J'admire le paysage, même si le vent amène du mauvais temps et que l'horizon est bouché. J'admire aussi le courage des organisateurs de mettre en place un tel trail qui nous fait flirter avec le bord des falaises sur un sentier difficile. Enfin, un sentier... plutôt une direction, je cherche les banderoles qui indiquent le chemin à suivre. Quelque fois, j'ai l'impression de faire de la course d'orientation.


3h19 de course et mon accéléromètre me lâche. Je l'avais pourtant pressenti, mais j'ai eu la flemme de changer de pile, ça va bien tenir. Hé bien non! 25Km et toc. Bon, qu'est ce que je fais? Je l'enlève ou pas? Allez, je le laisse, il ne me gêne pas. Juste continuer à faire gaffe de ne pas le perdre, de toutes façon, je suis le cardio, pas la vitesse.


Je grimpe maintenant la pointe de l'observatoire, le vent souffle fort, mais comme il y a un photographe tous les 50m, je passe mon temps à sourire.


Et c'est la bascule sur un chemin tout facile au regard de ce qu'on a déjà testé. Je sens mes cuisses travailler et ma vitesse de descente a bien chuté. J'essaye de me préserver, il faut en garder pour la fin. Enfin, c'est le conseil que j'ai entendu au moins 5 fois depuis ce matin, alors je me préserve; Les pulsations ont chuté à 150, mais j'en profite pour récupérer. Soudain, des pas derrières moi. Je retrouve ma féminine que j'avais doublée dans la montée en varappe. En fait, elles sont deux et se tapent une bourre. Il faut dire qu'elles jouent la 3ème place. Du coup, elles me mettent une mine! Je tente un (petit) « peut être à tout à l'heure » Ridicule, la première des deux finira 2ème féminine et me mettra une demi heure!


Je continue ma descente à mon rythme et j'admire le paysage. Le sentier est étroit, une petite falaise à gauche et une corniche calcaire au dessus de la tête: c'est magnifique. Un petit couple est à l'affût sur un rocher avec un appareil photo. Je reconnais la soeur d'Alex, la rassure en lui disant qu'il ne doit pas être loin derrière. Et je repars vers le ravitaillement du 30ème km.

Plein d'eau et c'est reparti en footing sur cette route en terre. Facile!

Mais la pose pipi s'impose. Ça me rassure. Pas d'envie de pipi = déshydratation. Et je repars. Ça monte jusqu'à l'oratoire de Malivert. Je converse avec Cédric, un traileur du Marseille Trail Club. On restera solidaire pour les 10 ou 15 km suivants.

En attendant, on m'annonce une descente technique sur Puyloubier de nombreuses fois.

Mais ce n'est pas la plus dure à mon avis. Par contre la fatigue est bien là et je n'ose me lancer comme je l'aurais fait quelques heures plus tôt.

Je m’aperçois que mon lacet de la chaussure gauche est cassé. Finalement, j'ai bien fait de ne pas enlever l'accélérateur, c'est lui qui me maintient la chaussure (mais c'est peut être lui qui l'a usée – à vérifier).


A Puyloubier, 4ème ravito, avec du solide. (4h42 de course). Je prends le temps de manger des oranges et de m'inquiéter du sort d'akuna auprès de quelqu'un qui a le maillot de son club. Pas d'akuna de passé, mais il doit être tout prés derrière.


Je repars, Cédric a bien 300m d'avance sur moi. On est sur la route et je regagne du terrain petit a petit, pour attaquer à ses cotés une partie plus trail.

On longe des vignes, le sol est mou, ça fait du bien. Mais rapidement, on remonte, et là, ça fait du bien aux cuisses qui commençaient à s’impatienter. Il était temps de les faire se réchauffer. D’ailleurs, en parlant de chaleur, le soleil montre le bout de son nez, et je suis content finalement qu’il ne fasse pas grand beau. On est ici comme au centre d’une parabole, le soleil au sud et la paroi au nord, en été ça doit être abominablement chaud.


Coté pulsation, j’ai revu à la baisse pour être sur de pouvoir finir autrement qu’en rampant…mais j’ai du mal de suivre Cédric.


J’en profite pour admirer les blocs calcaires dressés verticalement. Au loin, le col du refuge Baudino.

les strates verticales 

Encore un peu de patience, et on y arrive sous les acclamations de bénévoles. Sympa !

On passe sous une branche. Ça parait anodin, mais la souplesse n’est pas au rendez vous, merci au bénévole qui veille au grain à cet endroit. D’un autre coté, c’est un bon échauffement, dix mètres plus loin, il faut se faufiler entre les rochers. Le plafond est bas et le sol inégal. Je pense que Dawa a mis 2 secondes à passer, je dois en mettre 30 !

il faut être vicieux pour inventer ce passage au 40ème kilomètre! 

Mais voilà le deuxième contrôle au refuge. Non, pas de deuxième tour pour moi, je redescends…ma femme m’attend.


On reprend le sentier que nous avions monté tout à l’heure. C’est marrant, en changeant de perspective j’ai l’impression d’être ailleurs. Les cuisses tirent, mais mon expérience de descente dans la douleur à la CCC m’aide ici. Je descend donc au rythme imposé par mes deux encadrants…jusqu’au gros chemin en terre. Cédric cale un peu avant la remontée. Là je reconnais, je faisais plus le malin dans l’autre sens !


Faux plat descendant, on reprend un rythme marathon jusqu’au ravito. J’aurais bien aimé savoir à quelle vitesse vertigineuse j’arrivais à courir.


Au ravito, je prends mon temps : remplissage de gourde, coca, re coca, oranges… mais il faut repartir, plus que (encore ?) 8 km.


On repasse par la cuvette pleine d’eau. Difficile de trouver un passage maintenant. Je tente l’extérieur, dans les herbes, mais ce n’est pas mieux. Mais j’arrive au bout sans être (trop) mouillé. On reprend le rythme, je prends la tête du trio quand j’entends un de mes collègues accélérer. Ah non ! c’est un autre qui nous laisse sur place. Allez, bientôt plus que de la descente, même si ici et maintenant c’est un faux plat montant, je sais que sous peu je vais pouvoir me refaire en descente. J’accélère pour le suivre. Enfin, j’y arrive jusqu’à la route. Mais là, au lieu de pouvoir me laisser aller, je sens que si j’insiste, les crampes vont surgir. Mes mollets ont tenus jusqu’à présent – merci les boosters – mais chose nouvelle pour moi, je sens mes cuisses prêtes à craquer.


Il s’éloigne et je ne suis pas suivi.


On échappe la route pour refaire un tour dans la garrigue. Tout va bien jusqu’à ce qu’une fille (la 5ème) arrive sur moi à un endroit où le dépassement est difficile : un petit single dans une forte descente. J’accélère pour la laisser me dépasser dans la large montée 50m plus loin.

Erreur fatale ! Je fais la connaissance de mon muscle sartorius.


Le muscle sartorius (Musculus sartorius) ou muscle couturier est un muscle de la loge antérieure de la cuisse. Il se situe dans son plan superficiel. Il est en forme de « S » italique allongé. C'est le muscle le plus long du corps humain.

La féminine me double pendant que je clopine. Je profite de cette courte montée dans la terre pour bien m’étirer. Mais dès que j’arrive sur la route, je repars tranquille. Le chrono tourne et bien que j’aie compris que j’avais raté le 6h50, j’essaye encore de passer en dessous de 7h.

Ca y est, je suis dans la plaine. Tout est à plat, même moi ! Impossible de terminer en beauté. Ma cuisse me titille et je suis obligé de faire du Cyrano. Je cours 300 m, je marche 50 !

Mais au bout de 4 fois, ça y est, ça revient, j’arrive à tenir un petit rythme. 6h50 ! et il me reste au moins 1,5 km. Ça va être chaud !

Je surveille ma montre. Pourvu que le retour ne soit pas identique au départ dans le village.

Le passage sous la route le long du ruisseau est moins vif qu’à l’aller, mais étant seul, c’est aussi facile. Par contre, le franchissement suivant est délicat. Quand je pense que ce matin, je l’ai sauté comme un cabri, me voilà à appréhender une chute dans l’eau. Mais, non, franchi sans encombre. Le petit bois de sapin me permet de dérouler, je retrouve ma forme avec l’odeur de l’écurie.

Je suis dans le village maintenant, heureusement, ça descend. Aucune idée de ma vitesse, mais il me reste quelques minutes pour passer en dessous de 7h.

Un gardien de la Paix m’indique qu’on rentre direct (ouf !) et qu’il reste 200m. J’accélère !

300 m plus loin, un spectateur m’annonce : « plus que 200m ». Aïe ! Encore ? Je ne peux plus accélérer, il me reste moins de 2 minutes.

Encore 200 m et toujours pas l’arrivée, mais j’aperçois l’église, ça sent bon. Plus qu’une minute. On m’indique le passage à suivre « plus que 200m ».

J’arrive au dessus de la salle, la sœur d’Alex est là, elle me prend en photo. « Plus que 200m ». Là, je veux bien la croire. Plus que 30 s.

J’accélère, fait le tour de la salle et là, dans le dernier virage à angle droit : paf !!! Mon muscle sartorius se recoince. Je suis obligé de marcher, ma jambe ne se déplie plus. Je vois le chrono : 7 :00 :10

Et m***** ! Bon, je fini en marchant les 10 derniers mètres.

7 :00 :27 ! Je suis content de ma performance, même si je regrette de n’avoir pas fait 28 secondes de moins.



5, 4, 3, 2, 1 => 2 kikous dans les 3 premiers! 



L’analyse après course

Je suis content de ma bonne gestion de course, pulsations, boisson, nourriture : finalement, je suis fatigué, mais je n’ai pas énormément souffert de crampes. Et quand j’apprends que Dawa a gagné en 5 :12 :50, je sais que ma cote Rodio est plus forte que celle des Cabornis, pour une course plus dure. Je suis satisfait.

Coté pulsations : 66 806 battements
Maxi=177

Moyenne=159

 

 



 

J’attends ma Jupette qui fini par arriver. On se partage le repas d’après course.

Une petite photo avec Dawa, toujours aussi sympa.

 

 

Dawa, Jupette, L'Dingo 



Mes cotes Rodio

date

Course

Route ou Trail

Distance

D+

D-

cote Rodio Reynald

01/11/09

la Chevignoise

R

10

0

0

1211

21/11/09

marathon du Beaujolais

R

42.195

362

468

1088

14/03/10

Les cabornis

T

40

2000

2000

1085

11/04/10

trail de la sainte victoire 2010

T

50

2800

2800

1128

Ma belle cote sur ce trail démontre ma réussite, même si j'ai raté mon temps objectif de 10 minutes.



Faut il faire cette course?

Oui! Tout y est réuni pour un maximum de plaisir.

 

19 commentaires

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 14-04-2010 à 23:14:00

Après ça, les 35 bornes d'Ecouves vont te paraître une promenade.
Merci pour la balade et le beau derrière de Cathy au début du récit !

Commentaire de Jerome_I posté le 14-04-2010 à 23:33:00

Merci pour le cours d'anatomie sur ton muscle le plus long du corps. Le Lutin va surement parler de ... Bon et bien reposes toi la saison est encore longue jusqu'à fin Aout.

Commentaire de CROCS-MAN posté le 15-04-2010 à 06:44:00

Soignes bien monsieur Satorius,
Merci surtout pour ces belles photos, elle est belle cette Ste Victoire.

Commentaire de francois 91410 posté le 15-04-2010 à 08:15:00

même si le récit est un peu court (non, je déc****), on sent bien tout le plaisir que tu as éprouvé durant cette course !
tu vas t'ennuyer à Ecouves si tu ne fais pas le 61 !!
A+

Commentaire de @lex_38 posté le 15-04-2010 à 08:18:00

Super ton récit!
Tu as vraiment fait une belle course, régulière du début à la fin!
Ne soit pas déçu de ton chrono! Tu voulais mettre moins de 7h en pensant que ça se gagnerait en 5! Sauf qu'avec le parcours de cette année, ça se gagne en 5h12! Tu es donc au top!
Que demander de plus?
Bonne continuation de ta prépa, et RDV fin Août!

Commentaire de Jay posté le 15-04-2010 à 09:55:00

bravo pour ta course même si elle fait 10minutes de trop .. cela restera une belle course de référence.
Merci pour le récit bien imagé qui confirme ma grande envie d'aller gambader dans la garrigue sudiste et en prendre plein les yeux .
Txo, Jay

Commentaire de Mame posté le 15-04-2010 à 11:09:00

Ahhh, un parcours de rêve sur une montagne magique.De passage, vu d'en bas, je me suis toujours demandé comment on pouvait gravir le versant sud, j'ai maintenant quelques éléments de réponses. C'est tentant mais y a encore du boulot!!!!

Commentaire de riri51 posté le 15-04-2010 à 13:45:00

Bon maintenant je peux te le dire...si je n'ai pas pris le départ cette année c'est pour que ta chérie puisse bénéficier de mon directeur sportif attitré L'dingo!
Non, plus sérieusement félicitations pour ta perf et merci pour ce récit très vivant et plein de similitudes avec mon aventure de 2009...avec 12' de mieux pour toi GRRRR!!!

Commentaire de RogerRunner13 posté le 15-04-2010 à 15:54:00

Merci pour ce récit fort sympathique, les photos sont à l'image de la Sainte Victoire, c'est à dire superbes.

Commentaire de intuitiv posté le 15-04-2010 à 21:02:00

arghhhh , mais comment fais tu pour mémoriser aussi précisement autant de paramètres dans ton cerveau pendant 7h. Mais tu es une vrai machine à trail...... en tous cas , sympa ton CR , ca valait la peine d'attendre.et encore bravo pour ta course.

Commentaire de akunamatata posté le 16-04-2010 à 18:47:00

Bravo pour la perf' et le récit plein de photos
j'ai plus qu'a faire pareil l'an prochain ;-)

Commentaire de patcap21 posté le 16-04-2010 à 23:19:00

Bravo et merci l'ami, un nouveau beau trail dans ton escarcelle et encore un récit au ptis oignons.

A dimanche pour tester la

Commentaire de patcap21 posté le 16-04-2010 à 23:23:00

récup......Pfff !!! et dire que l'on que je fasse des Cr alors que je suis pas foutu d'écrire un comm entier.

@++ L'Pat

Commentaire de Gibus posté le 16-04-2010 à 23:23:00

Merci pour ce super récit
que c'est beau
ca donne envie

Commentaire de TOM TOM posté le 18-04-2010 à 15:43:00

Merci pour ce magnifique récit qui me fait revivre ma course. On s'est croisé un peu avant la fin, puis à l'arrivée (le chti). Je vais pouvoir montrer les photos ma famille pour qu'elle ait une petite idée de ce superbe trail.
Bonne continuation et au plaisir de se recroiser.
Tom Tom

Commentaire de chtigrincheux posté le 19-04-2010 à 07:27:00

L'Dingo a mis son ts à l'envers .......

Commentaire de rodio posté le 19-04-2010 à 16:28:00

Heu...j'ai un supporter à 1750 là (lol).

Sur la route des 1200 en trail !!! en tout cas (à mon avis tu devrais pouvoir les toucher sur un trail court). Mais plus de 1100 sur un long et difficile, c'est... bravo !

Commentaire de Papy posté le 19-04-2010 à 19:51:00

"Pas d'envie de pipi = déshydratation" Faux...
Comme "Pipi = bien hydraté" !

J'ai bu quasiment 6l sans pisser et je peux ne boire que 3l et m'arreter pisser toutes les heures.
Cela dépend de la composition de ta boisson.
De plus, AMHA 1 bidon c'était juste entre chaque ravito.

Combien as tu bu ?

Sinon tu as vu juste pour le départ car voulant faire comme à l'Ecotrail, je suis parti derrière et j'ai connu les 3 bouchons !

J'avais donc presque 30' de retard sur toi au sommet et encore 20' à Puyloubier.

Tu as géré cela comme un chef, même si AMHA ce fut peut être juste en boisson...

Bravo pour ta progression et au plaisir !

Commentaire de Métrolo posté le 21-04-2010 à 21:16:00

Magnifique photos et récit ! belle performance ! Bravo !

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