J'ai trouvé cet intéressant article issu de la revue l'Athlétisme, qui date un peu (1990..) sur "L'enfant et la course sur route", par Georges Gacon, entraineur national du demi-fond :
http://gallica.bnf.fr/m/ark:/12148/bpt6 ... hl%E9tismeBon ben les mises en gardes datent pas d'hier. Mais cet article met bien en lumière les risques physiologiques chez un gamin en croissance.
Ce que dit l'article en résumé :
- déjà, bien distinguer trois âge : 1er âge scolaire (avant 9-10 ans), 2ème âge scolaire (9-10 ans => jusqu'à la puberté) et adolescence.
- le développement physiologique de l'enfant implique que l'on ne peut pas leur proposer de plans pour adultes en miniature (ça je le prend pour moi
)
- Au premier âge scolaire, l'entrainement doit être entièrement joué et très varié (pas d'explication du pourquoi. Dont acte.)
- Deuxième âge scolaire = âge d'or du développement de la vitesse et de la coordination + bases de l'endurance foncière => entrainement polyvalent.
- Adolescence = phase d'épanouissement très propice au développement des capacités aérobies. Age d'or du développement de la PMA (très fort accroissement de la VO2max entre 10 et 15 ans). Mais rester prudent quand même sur volumes.
- Facteur limitant le volume d'entrainement : ce ce sont pas tant les capacités aérobies (ils peuvent l'avoir), que la croissance des systèmes osseux, cartilagineux, tendineux et ligamentaires qui sont très fragiles à la pression et aux chocs. Surtout menacés par la course sur route (sol dur), qui requiert une extrême prudence. Préférer le stade ou le tout terrain.
- Capacité pulmonaire (faible) est un facteur limitant chez les enfants. Leur apprendre à bien respirer + renforcement musculaire du haut du corps pour solidifier et muscler la charpente de la cage thoracique.
- Surtout,
risques sur le métabolisme : les besoins en vitamines et en aliments sont plus grands, et les besoins en protéines sont énormes pour la croissance. "
Il est capital que les processus métaboliques nécessaires à la dépense énergétique ne l'emportent pas sur le métabolisme de construction, ce qui, inévitablement, viendrait entraver la croissance"
.
- Trop de volume => risque de perturbations du contrôle hormonal qui vient perturber la croissance, ou même retarder la puberté (plusieurs années de retard des règles chez les filles).
- La difficulté pour les entraineurs amateurs comme nous vient de ce que l'enfant peut avoir de très bonnes capacités aérobies qui le rapproche des sujets adultes entrainés, et laisser croire qu'il a la même physiologie qu'un adulte => on trouve des prodiges qui vont très vites. Mais ça reste des enfants qui ne développent pas leurs autres capacités au même rythme. Les courses de moyenne et longue distance sur routes sont à proscrire absolument (l'article parle des courses de 10km, 20km voir des marathons
. Oui, là, d'accord. Pas de marathon pour les petites filles de 9 ans...
).
- FCM : en augmentation jusqu'à la puberté (peut dépasser 215 => car volume systolique + faible), puis diminue après.
- Chez l'enfant et l'adolescent, l'entrainement des capacités aérobies doit être orienté vers un équilibre entre intensité et volume des charges pour trouver le juste milieu entre développement de la PMA (par des exercices intermittents de moyenne durée) et de l'endurance foncière (par des footings à allures variées ou uniforme).
- Les enfants éliminent moins bien les lactates que les adultes : risque à terme de pathologies des cartilages => un développement de type anaérobie n'est pas judicieux à cet âge.
Il est capital d'individualiser la pratique, et d'adapter les intensités de course à chaque enfant en fonction de son potentiel propre => attention aux entrainements de groupe qui obligent les plus faibles à travailler en surrégime. Mais nécessaire aussi d'adapter le travail à la vitesse et aux possibilités de l'enfant.
Donc, la CAP, c'est pas mal pour développer les capacités aérobies, une bonne hygiène de vie, comme école de la volonté... mais pas très varié concernant d'autres qualités tels que la coordination, la force... à pratiquer en complément avec d'autres sports plutôt que de façon exclusive.
De façon générale, article pas très favorable à la pratique de la CAP sur route pour les enfants. Sa conclusion : "
La course sur route est une activité sportive d'adulte qu'il ne faut commencer qu'après une solide formation de base".
A méditer pour les parents d'enfants (forcément) prodiges que nous sommes...