L'auteur : Rag'
La course : 100 km de Steenwerck (Open)
Date : 16/5/2012
Lieu : Steenwerck (Nord)
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Distance : 100km
Objectif : Terminer
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Ça y est, c’est fait. J’ai bouclé mon premier 100. Et certainement pas le dernier.
« Quel est l’intérêt de ce récit puisque tu nous annonces déjà l’issue ? » me demanderez-vous. Facile ! « L’intérêt est ailleurs. » pour paraphraser Mulder et Scully.
Comment suis-je arrivé là où je suis ? Pourquoi ? Grâce à qui, à quoi ? Autant de questions qui trouveront leurs réponses tout au long de ce récit…
C’est la cinquième fois que je me pointe sur le circuit de Steenwerck.
La première fois fut en 2008, je crois. Aucune préparation sérieuse, du grand n’importe quoi, j’étais arrivé extrêmement naïf sur ce parcours, sans certitude. J’avais stoppé au bout de 2 tours, le genou droit commençait à me titiller et je n’étais pas prêt à affronter les douleurs physiques inhérentes à ce genre d’effort. On ne s’inscrivait pas sur ce genre d’épreuve comme l’on s’aligne sur un 10 km. La prépa semble secondaire quand on y regarde à plusieurs fois, non pas qu’elle n’est pas primordiale mais une tactique doit être savamment réfléchie. La logistique doit suivre. C’est la leçon que j’en avais tiré. Malgré tout, ce ne fut pas un échec cuisant, d’ailleurs je ne l’ai pas considéré comme tel. J’étais déçu certes mais pas abattu. Je m’étais trompé, c’est tout. Erreur d’appréciation.
L’année suivante fut l’occasion de nouer un peu plus de liens avec le Poney Ailé, alias Pégase. J’étais venu l’accompagner sur la première boucle. Un beau souvenir : il faisait beau, il faisait chaud, il sentait bon le sab… non, il puait le poney et il bouclait avec panache ce 100 km en 13h et quelques minutes. Autre leçon : apprendre à courir lentement est beaucoup plus compliqué qu’apprendre à courir vite. En ce qui me concerne… En dessous de 10km/h, je m’affaisse, je me compresse, je m’écrase, et mes genoux dégustent sérieusement.
En 2010, ce devait être l’Année de tous les défis, de tous les exploits, celle où je devais entrer de plain-pied dans la famille des coureurs d’Ultra, ceux qui lisent UFO, qui s’enquillent des épreuves comme d’autres les canettes de 8.6 ou qui, modestement (sic), vous disent que courir un 10 km leur est plus dur que de se taper 100 km en se frisant les moustaches. Hé ben, non, ce Steenwerck-là fut une bérézina, un Waterloo, un cauchemar. Ou plutôt le début du cauchemar… Un petit tour et puis s’en va… Auréolé de quatre performances non négligeables en ce début d’année 2010 (un record explosé sur une classique, un chrono sur 10 km, une marque à 64km aux 6 heures de la Gorgue et un TVC bouclé assez aisément), j’avais emmagasiné un maximum de confiance dans l’optique de devenir centbornard puis d’enchaîner avec la CCC. Vanité, quand tu nous tiens… Cette première et ultime boucle fut un long chemin de croix et le début de la fin ; le pantin désarticulé que j’étais devenu allait vite sombrer dans une dépression qui ne prendrait fin que de longs mois plus tard. [Celles et ceux qui ont pu lire mes billets çà et là en ont été les témoins.]
En 2011, je m’y suis rendu pour plusieurs raisons :
- je voulais y encourager Arnaud(P59), centbornard en deux épisodes, et François (FdA pour les intimes), Ami parmi les amis, et accompagnateur-spectateur impuissant de mon naufrage en 2010. C’était à son tour de se frotter aux 100 bornes.
- je désirais participer aux retrouvailles régulières avec Shunga, Grandware.
- un ami m’avait proposé de m’aligner sur l’épreuve avec pour seul objectif d’aller le plus loin possible en marchant.
Transi de froid, les cuisses tétanisées comme jamais auparavant, je bouclai 43 km soit deux tours en 8h. Ce jour est à marquer d’une pierre blanche, une borne sur laquelle j’inscrirais 0, car elle marqua un tournant dans ma vie sportive. L’idée de marcher ne me parut plus aussi saugrenue voire rébarbative. Marcher longtemps et efficacement ne s’improvisait pas et finir ce 100 km de cette manière serait un beau pied de nez à mes déboires.
Il ne fallut que quelques semaines avant que l’idée d’utiliser mes beaux bâtons de trail (acquis à l’origine pour la CCC 2010 et qui prenaient la poussière) à des fins « nordiques » ne germât dans mon esprit. Ma femme fut la première à les dépoussiérer et, 1h30 plus tard, ce fut la révélation : la Marche Nordique, c’était vraiment, mais vraiment très plaisant ! Alors pourquoi ne pas les utiliser pour enfin aller chercher cet écusson de centbornard ? L’Histoire était en marche…
Date : Mercredi 16 mai 2012
Lieu : Steenwerck (Nord)
Distance : 100 kms à effectuer en 5 boucles
Départ : 19h
Le jour J est arrivé. Très rapidement. Il y a un peu plus de 9 semaines que j’ai entrepris de suivre un plan d’entraînement afin de mettre toutes les chances de mon côté. Dans cette optique, j’ai laissé trois ou quatre messages sur autant de forums (dont Kikouroù) afin d’obtenir quelques conseils quant à la préparation d’une telle distance en marche nordique. Il faut avouer qu’il n’y a eu que très peu de réponses. Indifférence, méconnaissance, mépris ? Quelques échanges écrits « tendus » m’ont confirmé qu’il restait encore beaucoup de travail pour faire sortir la marche nordique de cette image d’Épinal d’un sport (oups !), d’une activité pour randonneur grabataire du dimanche. À ce titre, je tiens à remercier tout particulièrement deux membres de ce forum qui ont eu l’amabilité de répondre sérieusement à mes sollicitations : Free Wheelin’ Nat et Taroc 78, ce dernier m’ayant gentiment aiguillé sur la planification de mon entraînement. Force est de constater que cela a payé.
Pour les curieux (ses), je vous transmets les grandes lignes :
- 9 semaines ;
- 4 séances/semaine ;
Le bilan est positif malgré une alerte (grosse douleur sur le côté du tibia gauche) en semaine 7 et trois séances zappées pour différentes raisons (fatigue, décès de mon chien).
Donc, me voilà à Steenwerck, le temps est clément, la température est fraîche mais les conditions climatiques annoncées pour la nuit sont encourageantes : pas de pluie, quasiment pas de vent, une température autour de 3°. Les conditions sont optimales au regard des précédentes éditions… Ma femme et moi arrivons vers 17h, je suis serein, la tête est bonne, les jambes aussi, le matériel est prêt. Ne me reste plus qu’à affronter ces cinq boucles qui, jusqu’à maintenant, me paraissaient être la grande difficulté de cette épreuve. Difficulté qui réside dans le fait que l’on ne se voit pas avancer, surtout lorsque l’on commence à en chier ! Il est très ardu de se motiver à quitter cette salle pour affronter 20 km de nuit noire et froide.
À peine suis-je sorti de ma voiture que le désormais célèbre T4 de Shunga se gare sur le trottoir d’en face. Lui aussi s’est mis à la MN. Mon engouement et ma motivation pour ce type de locomotion sont en grande partie dus aux échanges que nous avons pu avoir durant ces derniers mois, nous avons la conviction qu’ « un con qui marche bien ira plus loin qu’un con qui court mal » et nous sommes ici pour le prouver. Tels les Blues Brothers, nous sommes en mission ! Nous vaincrons ensemble, j’en suis convaincu. D’ailleurs, innocemment, je lui ai mis une pression folle en lui confiant au détour d’une conversation que « je considér[ais] que ne pas être tous les deux « finishers » seraient un échec. » La victoire ne vaut que si elle est partagée : tout le monde sera heureux. Ou personne…
La préparation d’avant-course est limpide : je prends TOUT. Pas difficile. Je suis mieux équipé pour affronter les mornes plaines de Steenwerck que lorsque je me suis coltiné la CCC ! J’ai décidé de ne pas m’arrêter aux ravitos (cinq sur le parcours + la salle) pendant les trois premiers tours. J’embarque tout dans mon sac à dos :
- poche à eau remplie de deux litres de boisson D4 à l’orange. Tout cela est dosé au pifomètre. J’aime le pifomètre. Désolé pour les dingos de l’osmolarité et de la vidange gastrique…
- barres de céréales D4 périmées mais ça sent encore bon donc je prends, j‘aime pas le gâchis. Barres Ovomaltine, putain que c’est bon ! Et d’autres trucs retrouvés au fond de ma « caisse à bordel pour la course ».
- frontale, MP3, polaire de 10 ans qui pue la fouine. [Ah oui, j’en profite pour glisser deux ou trois mots aux adeptes du « jetage » de fringues à la moindre odeur. Quand je vais marcher, le cadet de mes soucis est de savoir si mes fringues vont vite puer ou non. D’ailleurs la réponse est OUI. On part pas à un cocktail ? On va pas rencontrer l’homme ou la femme de sa vie ? Alors !!?? Qu’est-ce que ça peut foutre de schlinguer quand on fait du sport, qu’on remue ses tissus adipeux et que l’on exsude des oursins que l’on a sous les bras ???? J’vous l’demande. Si c’est pas du consumérisme …]
- portable chargé à mort car, pour la première fois de ma carrière de coureur-marcheur, je m’attends à recevoir non pas un, ni deux, ni même trois SMS mais, au bas mot, une dizaine !!! C’est dingue ! J’en mouillerais mon caleçon.
- Buff et bonnet Kikouroù, celui que personne ne met plus; d’ailleurs l’ont-ils mis un jour ? Moi, oui. Des centaines de fois ! Même pas peur !
Jamais une préparation n’a été aussi sereine. Je ne me pose même pas la question de savoir si cela va être de trop, je prends. Encore une fois, désolé pour les dingos de la balance électronique…
OUH LA ! J’allais presque oublier de vous parler de ma belle paire de … bâtons. Bâtons qui sont au marcheur nordique ce que la mauvaise foi est à Nadine Morano, l’un n’existe pas sans l’autre. J’ai investi dans des LEKI Walker Platinium et je pense que mon histoire d’amour avec mes deux acolytes que j’ai nommés Robert et Léon (leurs initiales sont brodées sur les gantelets !) risque de durer quelques années. Robert et Léon, je vous kiffe grave !
Nous voilà tous prêts. Ma femme et ma môman sont inscrites sur la première boucle. Cette épreuve des 100 km de Steenwerck allie à la fois sérieux et convivialité : le village est en fête et la première boucle est effectuée par de nombreux coureurs(ses) et marcheurs(ses) de tous âges. François nous a rejoints et, dans un élan de folie/solidarité, s’est inscrit sur le 100 : il a bien dormi la nuit précédente et l’euphorie le gagne. Il vient pour faire un maximum de tours en marchant. La présence de ma femme, Shunga et François suffit à mon bien-être. Rien ne pourra m’arriver, ils seront là.
À 18h45, nous nous dirigeons vers la ligne de départ. Je salue Ch’ti Vincent et sa famille, ce dernier est venue pour effectuer le premier tour en compagnie d’Arkaluc que je n’apercevrai qu’une fois le départ donné. Je croise également Viviencentbornard, fidèle de l’épreuve et qui, année après année, progresse. Chapeau bas !
H moins deux minutes : l’organisateur nous offre un discours pompeux avec des mots vachement beaux. J’embrasse Shunga et salue ma femme… euh non, le contraire, je crois. Je brandis mes bâtons au-dessus de ma tête et je lance un tonitruant « FORCE ET COURAGE ! », ça fait warrior.
19h00 : PAN ! Le départ est donné. La masse de coureurs s’ébranle et je me mets de suite en action malgré la promiscuité, j’ai un 100 bornes à faire, moi. Je ne me retourne même pas pour voir une dernière fois François. Je suis dans ma course, je fonce.
ROUND 1
La première boucle nous fait emprunter les rues de Steenwerck où les habitants nous encouragent, des animations sont installées. Un peu plus de quatre kilomètres durant lesquels l’on est félicité, encouragé, applaudi. J’éprouve toujours un grand plaisir à parcourir ces ruelles, cela est d’autant plus jouissif que cela contraste avec la nuit et la solitude qui nous attendent, la tempête avant le calme quoi…
Nous sortons de Steenwerck vers le cinquième kilomètre, je me sens bien et j’essaie de ma câler sur des marcheurs athlétiques. Malheureusement, j’ai un peu tendance à vouloir endosser mon costume de Pac Man et je grignote petit à petit les marcheurs voire coureurs qui sont devant moi. Mon GPS confirme que je suis 20 secondes trop rapide par rapport à la vitesse prévue (8’/km). Je ne m’en préoccupe pas et continue sur ce tempo. J’écoute malgré moi les conversations de petits groupes de randonneurs. Que cela me semble chiant… J’en viens à souhaiter la nuit et la solitude qui l’accompagne. À cela, viennent s’ajouter les commentaires à but humoristique des « Ignorants » :
« Hé, y’a pas d’neige ! Ah ah ah !
- Hé, t’as oublié tes skis ! Oh, oh, oh !
- Ah ben, ça doit être bien utile pour grimper les ponts d’autoroute ! Wah ah ah ! »
Et j’en passe et des meilleurs… Certes, je ne devrais pas m’offusquer face à l’ignorance et aux tentatives d’humour, néanmoins le fait d’entendre ce genre de remarques depuis 10 mois commence à m’échauffer les neurones. Une fois, ça va. Trente-six fois, j’en ai plein les bottes !
Je passe les ravitos sans m’arrêter ni ralentir. Je montre mon dossard pour le pointage et je vois défiler les kilomètres sur mon GPS. J’ai réglé celui-ci pour qu’il me donne ma moyenne kilométrique sur deux kilomètres, cela me permet de jauger ma fraîcheur et ma régularité. De plus, à chaque « bip », je sais que cela me fait deux kilomètres dans mon escarcelle !
Durant ces 23 premiers kilomètres, je commence à reconnaître le parcours, à prendre mes marques. Une maison, une ferme, un pont, tel ou tel ravito : autant de repères qui m’aideront à focaliser mon attention sur des minis-objectifs lorsque je rentrerai dans le « dur ». Je regarde aussi avec envie les inscriptions peintes par l’organisation : km 25, km 40, km 90, km 99 ! Et je me dis que j’y serai dans un, deux, trois, quatre tours. Il est amusant de voir comment j’ai jonglé avec ces nombres. J’ai ajouté, soustrait toute la nuit ! Impossible d’y échapper même si cela pouvait être décourageant ; comme se dire que l’on passera encore quatre fois au même endroit ! Alors je ne vous raconte pas la joie, la liesse, la folie qui vous étreint lorsque vous êtes dans le dernier tour et que vous vous dites que c’est la dernière fois que vous verrez ce satané oignon écrasé (on en reparlera plus tard).
Un peu avant la sortie du village, Ch’ti Vincent et Arkaluc me dépassent et nous échangeons quelques mots. À cet instant, je ne me doute pas que Luc a pris le départ avec pour objectif de terminer un maximum de tours. Je croiserai à nouveau ce duo de choc un peu avant le ravito de la Croix du Bac, les coureurs et marcheurs se croisant sur la même route. Encore deux ou trois conneries lancées à l’unisson et nous nous quittons.
Je boucle ce premier tour en 3h05, le moral est au beau fixe. Je passe en coup de vent dans la salle de Steenwerck et me voilà reparti !
ROUND 2
La nuit est tombée, il est temps de sortir la frontale et le MP3. En courant, je n’aimais pas écouter de la musique tant j’étais concentré sur les moindres sensations ou évènements de course. En marchant, c’est tout autre chose, mon attention est libérée de ce carcan et je peux apprécier la musique, d’ailleurs il est plus facile de chanter en marchant qu’en courant !
Durant ce tour, je sens petit à petit poindre les premiers signes d’usure. Pas de fatigue, mais les cuisses s’endolorissent et les coups de pied se font de moins en moins souples. Ma technique et ma moyenne kilométrique s’en ressentent. Rien d’alarmant pour le moment.
J’accompagne un groupe de trois coureurs aguerris, me semble-t-il, qui pratiquent la méthode Cyrano, à savoir: alterner course et marche à intervalles réguliers. Ils courent à peine plus vite que je ne marche, ainsi s’installe une conversation alimentée par leur curiosité à l’égard de ma technique : ils connaissent la MN et posent moult questions quant à l’efficacité de celle-ci sur des épreuves comme Steenwerck. Je leur réponds que c’est mon baptême du feu mais que je suis confiant. Ce petit bout de chemin commun durera une heure et prendra fin à l’occasion d’une pause-ravito un peu plus longue. Cet intérêt porté à la MN par des coureurs chevronnés me flatte et j’ai l’intime conviction que ce type d’effort trouverait sa place dans les préparations physiques des traileurs de tout poil, et celles épilées aussi.
Je reçois de nombreux SMS d’Épy, Domi, Grandware, Pégase, François et Shunga. Des nouvelles pour les deux derniers, ils se battent avec des ampoules dès le premier tour, ouille ! Des encouragements, de l’humour pour les quatre autres. C’est très agréable de savoir que quelques personnes portent de l’intérêt à ce que vous faites. Grandware m’appelle alors que je franchis le premier pont. On déconne, je lui expose un peu les faits et il semble agréablement surpris de l’assurance dont je fais preuve. C’est un plan qui doit se dérouler sans accroc et ça n’a l’air pas top mal parti, le moral étant toujours au top. L’on se donne rendez-vous au petit matin. Je me jette à corps perdu dans la nuit étoilée, la température est froide et le vent absent. Je suis heureux, serein, leurs pensées m’accompagneront durant ces longues heures d’introspection. Je n’oublie pas de saluer l’oignon écrasé.
Je rejoins la salle de Steenwerck en 5h45 (km43), j’y embrasse ma femme et ma môman, souriantes, heureuses et courbaturées d’avoir bouclé leur grand tour. Je les félicite, elles m’encouragent et je repars aussitôt. Pas le temps de s’éterniser, l’arrivée est encore loin. Je conviens avec ma douce de l’appeler dès que j’arriverai à 1 km de la salle (km61) afin qu’elle puisse m’encourager à chaque passage. Tout roule. Ou presque.
ROUND 3
Ce tour sera le plus dur de tous. Une longue et inexorable baisse de régime caractérisera ces 19 kilomètres et quelques. D’un rythme avoisinant les 8’/km, je verrai celui-ci chuter régulièrement sans pouvoir relancer la machine. Je finirai ce tour au rythme de 10’/km ! À ce jour, je n’ai pas d’explication à cette décrépitude. Je n’étais pas fatigué, au contraire, j’avais une patate d’enfer pour entonner les chansons de Nino Ferrer : « Z’avez pas vu Mirza ? Lala lala lalaaa… Z’avez pas vu Mirza ?.... Oooooooh, il est reparti !... » ou bien « Des cornichons ! Papa la papa lala… » ou encore « Gas-ton, y’a l’téléfon qui son’ et … ». Je m’éclate. Non, je n’ai pas de jus, pas moyen de relancer la machine, cela sent le roussi. À cela, il faut ajouter le fait que mon coude droit développe une petite tendinite suffisante pour m’empêcher d’appuyer sur les bâtons. Le topo se révèle peu reluisant.
Je vois les kilomètres s‘étirer, n’en plus finir. Mon unique réconfort dans ces moments de perdition est de m’imaginer rejoindre ma femme dans cette salle-phare et de m’octroyer quelques dizaines de minutes de repos. Je passe sur la marque « km99 », c’est donc que je suis à 1 km de la salle. [Veuillez noter la perspicacité de l’auteur.] Je me saisis de mon portable et appelle ma douce :
« Ouais, c’est moi. ‘Suis à un kilomètre. J’arrive.
- Ça va ?
- Non, pas vraiment. Je suis en train d’exploser, je ne comprends pas. À tout de suite ! »
Pas besoin de m’étaler sur le sujet, j’aurai tout le temps de parler dans quelques minutes. J’arrive dans cette salle après un peu moins de 9 heures, ma femme m’attend, inquiète. Je la rassure en affirmant que je vais repartir, que cela ne fait aucun doute. J’irai au bout, ça, j’en suis sûr. Dans quel état ? Je le suis beaucoup moins. Je profite de cette première pause en 62 km pour me changer : maillot, polaire, buff et bonnet, voilà pour le haut. Je décide aussi de changer de groles, de troquer mes trails qui me semblent de moins en moins confortables à mesure que ma foulée se fait de plus en plus merdique. J’opte pour mes grosses Nimbus qui ont également fait leur preuve sur de longues sorties. Je suis sec, j’ai chaud, ma femme m’embrasse, m’encourage et me glisse à l’oreille qu’ « [elle est ] fière de moi. » Il n’en suffit pas plus pour me booster et je quitte pour la quatrième fois cette salle alors que le premier arrive en 9 heures.
ROUND 4
Pour le moment, je ne pense pas à l’arrivée. Je suis encore à deux tours de mon objectif final. Je me fixe une nouvelle fois un objectif intermédiaire : le km 70. J’aurais ainsi parcouru plus des 2/3 et serait à dix kilomètres des « 80 », c’est-à-dire du dernier tour.
Peu de temps avant, je reçois un SMS de François qui nous dit qu’il entame son troisième tour malgré la fatigue et les ampoules. Il est cramé mais cherche à nous pousser si, par malheur, nous doutions. Je suis heureux pour lui, ses messages sont empreints d’humour et l’on sent que l’ambiance qui nimbe notre groupe est relativement sereine et joviale malgré les pépins. On se sert les coudes à distance. Je me dis que j’arriverai à le rejoindre durant cette boucle et que l’on pourra partager quelques kilomètres voire plus ensemble. Toutes ces pensées me ragaillardissent et c’est un « brand new Rag’ » qui affronte pour la quatrième fois cette boucle. Malheureusement, François jettera l’éponge quelques kilomètres plus tard. Merdum ! Tant pis, on se verra à l’arrivée, l’ami.
J’ai toujours mal au coude et, pour la première fois dans ma vie de coureur/marcheur, je décide de m’auto-médicamenter ! Je n’en suis pas fier même si je n’ingurgite qu’un comprimé de Paracétamol (500 mg). Effet placebo ou pas, je me sens beaucoup mieux 10 minutes plus tard : plus de tendinite, plus de douleurs intercostales. Mon rythme reprend une fière allure ! Cette « renaissance » coïncide avec l’aube qui pointe à l’est, la nature s’éveille, les couleurs réapparaissent et les oiseaux m’annoncent une journée ensoleillée. J’ai toujours adoré ces moments de plénitude où l’on renait, où je ressens une certaine communion avec mon environnement. Je n’aime pas la nuit. Une rangée de saules tétards semblent m’accompagner à chaque tour, inquiétants voire menaçants en plein obscurité, ils en deviennent bienveillants à la lumière du jour. Quelle image ! Comme je me sens bien, j’envisage sérieusement l’arrivée. Je fais un bilan de la situation et me rends compte de la chance que j’ai : ma femme est là, elle m’encourage, est plus heureuse que moi de me voir ainsi ! Shunga et François sont là également. Deux Amis qui ont une place primordiale dans mon cœur. Peu de paroles entre nous, quelques écrits surpuissants, des regards plus profonds que n’importe quel discours. Ils sont là, ils seront là, nous serons là. J’en sanglote. La fatigue n’a rien à voir avec cet état d’esprit. Non, je n’avais même pas osé rêver de ce déroulement. Je suis Heureux.
Une nouvelle fois, je salue le pauvre oignon ratatiné. Se faire exploser l’oignon, ça doit pas faire du bien…
Un peu après le km 70, j’aperçois une silhouette connue : Arkaluc ! Ce n’est pas une hallucination, il est là et bien là ! Je m’étonne de sa présence pensant qu’il ne faisait que la première boucle en compagnie de Ch’ti Vincent. Il me répond qu’il avait prévu d’aller le plus loin possible et que, pour l’instant, tout allait bien. Je lui tire mon chapeau car, sans aucune préparation et n’ayant repris la course qu’en mars après s’être retrouvé dans le plâtre, il s’est pointé sans prétention et est sur le point de devenir centbornard ! Nous bavardons, plaisantons et les kilomètres défilent un peu plus rapidement. Encore un grand souvenir ! Il trottine et me sert de lièvre jusqu’à la salle et le km 80.
Je n’oublie pas le coup de bigophone de Lolo, le pote dont je vous ai parlé au début, celui avec qui j’avais effectué deux tours l’an passé. On discute longuement et je franchis le km 75 en sa « compagnie ». Un appel qui motive encore plus ! Dans peu de temps, cela sera son tour d’affronter ces 100 bornes. Je profite également d’envoyer des SMS à toute la tribu qui me suit ou qui s’intéresserait un tant soit peu à ma course : Domi qui a montré plus de confiance en moi que je n’en ai moi-même ! Jay que j’ai dû réveiller afin qu’il puisse m’encourager (J’ai attendu ton message toute la nuit, vindiou !), le Grincheux, témoin de mes multiples échecs et Arnaud qui n’a pas pu défendre son titre de « Blue Fucker le plus fidèle à Steenwerck », à ceux-ci viennent s’ajouter les Blue Fuckers et assimilés (le Kad, par exemple, qui existe apparemment).
Sur les 500 derniers mètres, je décide de trottiner ; je ne suis plus du tout efficace en marche, ça couine de tous les côtés. Le fait de courir sollicite d’autres muscles et permet de me décontracter les cuisses. Ma foulée rasante est peu orthodoxe mais me rassure quant à mes capacités pour conclure dignement le 5ème tour. À l’entrée de la salle, je suis accueilli par Caro, ma moitié, qui s’étonne de ma fraîcheur. Un sourire irradie son visage. Quelle joie ! Je me débarrasse du matos superflu : bonnet, frontale, MP3 et je me ravitaille pour la première fois à la table : TUC, raisins secs et carrés de chocolat sont enfournés.
ROUND 5
Je suis au km 80. C’est la dernière fois que je visionnerai ce parcours. Deux derniers ponts à franchir, toutes les marques kilométriques que je verrai seront dans MON escarcelle ! 75, je t’ai eu ! 80 aussi. Km85, te voici. J’avertis tout le monde par SMS que j’entame mon dernier tour, commence alors un échange continu de SMS entre eux et moi. Domi me félicite et me conseille d’en profiter un maximum. Ce que je ferai. Je m’arrête à presque tous les ravitos pour échanger quelques politesses avec les bénévoles. On plaisante, on parle de marche nordique et l’on se donne rendez-vous à l’année prochaine.
Je suis pressé d’en finir et, comme j’ai de plus en plus de mal à marcher correctement avec les bâtons, je me mets à trottiner de plus en plus souvent, de plus en plus longtemps. 500 mètres, 800mètres, 1 000 mètres, … Je n’ai aucun problème à relancer, j’ai du fond, ça c’est sûr ! J’avertis de ma progression tous les 5 km. Au km95, le Ware m’appelle et s’étonne une fois de plus de ma progression. Je suis euphorique, on discute 10-15 minutes, on plaisante évidemment et l’on se donne rendez-vous après l’arrivée.
Je profite de la lumière, de la chaleur, des encouragements, puis des félicitations maintenant que je suis dans le dernier tour. Je suis heureux. Durant les cinq derniers kilomètres, je discute avec des « coureuses du dimanche » avec lesquelles je joue au yo-yo. Non, pas un truc dégueulasse mais alternant marche et course, vas-y que je te passe et que je te repasse avec à chaque fois un petit mot sympa. Ce petit jeu va durer deux bons kilomètres. Deux kilomètres de va-et-vient. Pfiou, c'que j'suis modeste!
J'arrive à l'entrée de Steenwerck et je continue à trottiner jusqu'à 400 mètres de l'arrivée. J'y suis arrivé. J’entre dans la rue principale, celle du départ. Au loin, assis sur un rebord de fenêtre, j’entrevois François. Je m’y attendais. Je ne concevais pas cette arrivée sans sa présence. Je lui souris et tombe dans ses bras, cela est bien plus qu’une accolade amicale, c’est un geste de communion, de partage. Il marche à mes côtés jusqu’à l’arrivée, peu de mots, quelques banalités mais tant de sentiments partagés. Je sais que ça lui fait plaisir de me voir ainsi. Finir ce 100 km n’avait de sens que si je pouvais le partager, le vivre avec les personnes qui me sont chères. Les personnes qui connaissent l’histoire depuis le début…
Ma femme est à l’entrée de la salle et désire me prendre en photo. J’irradie d’une joie retenue, rationnelle. Moi qui m’étais imaginé cette arrivée comme une explosion, une délivrance, je franchis le seuil et montre mon dossard à la table de pointage. Mon nom apparait sur la table de marque, les gens présents dans la salle m’applaudissent, j’embrasse Caroline. 14h47. 100 kilomètres.
[J’ai à ce moment une pensée pour mon chien Tyfus, parti récemment. Je lâche deux ou trois sanglots.]
Les SMS pleuvent. J’en profite pour en envoyer un à chacun de mes parents. La réponse de mon père me ravit, je suis comme un gamin de huit ans. Le résultat n’existe pas en lui-même. C’est un nombre à trois chiffres, rien de plus. L’Aventure en cinq actes que je viens de vivre est merveilleuse. Je savais que j’allais finir. J’étais sûr d’aller au bout. Néanmoins j’ignorais tout de ce qui allait se jouer autour de ma personne, lors de ce périple. Comme je vous l’ai exposé en préambule, la difficulté des cinq tours de Steenwerck fait aussi partie de la beauté dramaturgique qui se noue tout au long de ses « rounds ».
Arkaluc arrive quelques minutes plus tard. Il a réussi et bluffé tout le monde, même lui. Bravo à lui. Je demande des nouvelles de Shunga, ma femme me dit qu’il doit être une heure derrière moi. Il finira lui aussi, c’est un succès complet. Malheureusement, comme à son habitude, Shunga ne sait pas finir facilement une épreuve. Ce ne serait plus du Shunga, hein ? Il arrive deux heures plus tard, la mine fraîche mais affirme en avoir bavé comme jamais. Je veux bien le croire. Heureusement que sa tête est plus dure que toutes ses emmerdes. Je l’embrasse à mon tour, deuxième Steenwerck pour lui.
La journée se termine autour d’une bière, de frites et d’une bouteille de champagne offerte par Vivien, une nouvelle fois finisseur en 12h53. Son père, gentil parmi les gentils, n’en finit plus de féliciter tous les concurrents. Nous sommes là, sereins, à profiter de ces instants, à féliciter chaleureusement les finisseurs, à encourager celles ou ceux qui doivent encore un tour pour devenir centbornard. La fatigue a bientôt raison de nous, l’un après l’autre, et l’on se quitte joyeux, pressés d’en découdre une nouvelle fois.
Je suis heureux, je suis amoureux.
« I feel love » dirait Donna Summer…
PS: Merci encore à toutes celles et ceux qui m’ont supporté (dans les deux sens du terme) :
- Caroline, ma femme,
- Marion et Georges,
- Mes parents,
- La FBBG : Pégase, GW, Épy, Arnaud, Fifi,
- Shunga et François (pas besoin de mots),
- Domi, Jay, Lolo, Arkaluc, Kadoc, Ch’ti Vincent, Vivien et son papa,
- Manu alias Canadou qui m'a vendu les précieux bâtons. Sa gentillesse et sa disponibilité ont une part dans ce succès. Il a cru en moi, ça me suffit,
- Les bénévoles toujours au top,
- La masseuse
- et l'oignon écrasé bien sûr.
Et Tyfus…
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Commentaire de a_nne posté le 20-05-2012 à 11:57:21
J'aime beaucoup ton style...vite la suite !!!
La bise à Robert et Léon !
Commentaire de Rag' posté le 20-05-2012 à 19:20:39
Ayé, c'est terminé. Merci pour Robert et Léon. ;)
Commentaire de Pegase posté le 20-05-2012 à 18:23:16
Bravo pour ta persévérance et ta réussite. As-tu lancé une mode sur Steenwerck ?
Sinon, je pue le poney, mais à l'époque je faisais du sport. Et c'était une bonne idée de venir te livrer ces batons ;-))
Commentaire de Rag' posté le 27-05-2012 à 15:03:25
Bon, et quand est-ce que tu te mets à marcher nordiquement? Au lieu de faire le kéké à motocyclette.
Commentaire de shunga posté le 20-05-2012 à 19:40:07
C'est ça monter tout en haut... Ouep t'as raison. Pas besoin de mots. Hum. Non. Allez.
Commentaire de lapinouack posté le 20-05-2012 à 19:44:29
tu es top à lire :) bravo pour ton 100km :) bonne récup :)
Commentaire de CROCS-MAN posté le 20-05-2012 à 20:13:00
Génial, je me suis régalé. Bravo pour ta persévérence. Faut vraiment que je vienne le faire un jour ce 100. Merci
Commentaire de Rag' posté le 27-05-2012 à 15:05:30
Quand tu veux, avec ou sans crocs.
En 2013, il risque d'y avoir du monde!
Millau, c'est has-been, Belvès est marche-nordicophobe, ne reste pas que Steenwerck et son univers impitoyable.
Commentaire de Jay posté le 20-05-2012 à 20:22:14
Bravo !! ... c'est un bien petit mot face à l'accomplissement d'un tel défi ,
une belle opiniâtreté qui marquera c'est certain !
Commentaire de Rag' posté le 27-05-2012 à 15:06:30
Kerouac n'aurait pas dit mieux. "Sur la route, avec des bâtons"
Commentaire de Vivien (100bornard1022) posté le 20-05-2012 à 20:43:51
Très joli récit, plein d'émotion.
Tu as tellement raison quand tu déclares que
"La victoire ne vaut que si elle est partagée : tout le monde sera heureux. Ou personne…". Je pense que tous ensemble, nous avons été et sommes plus qu'heureux. Nous sommes tous allés au bout du bout de nous-mêmes et c'est avant tout celà qui compte ...
Commentaire de ch'ti vincent posté le 20-05-2012 à 21:19:35
Tu avais des barres d'Ovomaltine dans ton sac et tu ne nous as rien dit !
Quel beau salaud de 100 bornard tu fais :-)
C'est une tuerie l'Ovomaltine, une drogue dure, tu vas avoir des problèmes avec la FFA..
En tout cas BRAVO, tu l'as vaincu ce P*** de 100 bornes
Commentaire de Rag' posté le 22-05-2012 à 13:15:07
L'ovomaltine, c'est une tuerie. Si j'avais su, j'aurais acheté deux paquets. C'est LE secret. Enfin, je crois...
Commentaire de Arclusaz posté le 20-05-2012 à 22:05:12
T'as oublié de remercier l'oignon écrasé !!! il a vécu des moments plus douloureux que toi....
Très beau récit, avec des passages superbes.
J'aime beaucoup : "Le résultat n’existe pas en lui-même. C’est un nombre à trois chiffres, rien de plus. L’Aventure en cinq actes que je viens de vivre est merveilleuse".
Bravo !
Commentaire de Rag' posté le 21-05-2012 à 07:18:32
Ah oui, c'est vrai. Bah voilà, c'est chose faite. L'oignon retrouve la place qui lui est due.
Merci.
Commentaire de Francois dArras posté le 20-05-2012 à 22:37:16
Pour faire court (pour le long on verra plus tard) : merci !
Pour une fois je ne suis pas reparti penaud mais heureux d'avoir assisté à ton (vos) succès.
Je le suis plus encore si j'ai pu être un petit oignon au bord de la route comme un repère qui aide à avancer un pas plus loin.
Commentaire de redpanda posté le 21-05-2012 à 07:19:09
oui, mais dans tout ça, as tu vu la montagne?
-> Blam (la porte)
Commentaire de francois 91410 posté le 21-05-2012 à 08:11:22
Quelle aventure en effet ! merci pour ce récit à fleur de peau, ciselé avec des mots (bien) choisis pour nous donner l' "impression" d'avoir parcouru ces 100 bornes à tes côtés ; et c'est peu dire... Bonne récup et à bientôt j'espère pour nous faire partager de nouvelles aventures humaines.
Commentaire de Stéphanos posté le 21-05-2012 à 08:16:02
Bravo! j'adore! merci pour ce récit et cette tenacité!!!!
Commentaire de taz28 posté le 21-05-2012 à 08:35:54
A défaut d'embrasser ton oignon, je me charge de Robert et Léon, encore bien plus sexys à mon goût :-)))
Bravo Yannick pour cette performance, ce succès mérité, cette hargne et cette volonté, tu étais entouré, d'amour, d'amitié, toute la recette était là pour une arrivée digne d'un héros ...
Merci pour ce récit comme on les aime tant...Je t'embrasse aussi évidemment !
Commentaire de Rag' posté le 27-05-2012 à 15:08:21
Mon oignon est déçu.
Commentaire de ArnaudP59 posté le 21-05-2012 à 09:44:49
Etonnant, Passionnant, un pur plaisir que de lire ton récit.
Bon 2013 sera mon année c'est décidé, je referai Steenwerck, pour espérer, cette fois finir ce 100 bornes en 1 fois ;)
Commentaire de Rag' posté le 27-05-2012 à 15:11:52
Le secret, c'est la MN. Passe du côté obscur. Ou quitte-le. Enfin, je sais plus trop... L'essayer, c'est l'approuver.
Commentaire de Tamiou posté le 21-05-2012 à 09:58:06
BRAVO pour tout. Bon, il me manque quelques éléments pour tout comprendre sauf l'énorme émotion.
Commentaire de Rag' posté le 27-05-2012 à 15:09:28
Tamiou, la MN, c'est l'avenir. Ensemble, tout est possible! comme le disait Nico.
Au fait, au MEGA, on peut "marchenordiquer"?
Commentaire de ArkaLuc posté le 22-05-2012 à 00:43:37
Très joli récit, c'est rigolo d'apparaître dans le compte-rendu d'un autre, un peu comme si on se dédoublait, superbe course, j'ai été ravi d'enfin faire ta connaissance mon grand! à bientôt sur la route :)
Commentaire de LtBlueb posté le 22-05-2012 à 18:33:45
C'est un très beau récit ; 8h30 sur 100km ca peut , mais ca ne fait pas forcément un beau récit ; par contre des potes, de l'émotion , un contexte et du talent pour mettre tout ca en prose ca fait un beau récit ! content pour toi, la roue tourne, good luck !
Commentaire de Rag' posté le 27-05-2012 à 15:07:46
Dis donc, grand chef, j'ai une nouvelle requête: peut-on créer une catégorie Marche Nordique Ultra? Je ne veux pas me mélanger avec les marcheurs nordiques de bas-étage. ;)
Commentaire de Free Wheelin' Nat posté le 23-05-2012 à 20:01:09
J'aime déjà ton écriture , mais encore plus ton aventure...
L'Rag, tu as eu beau oublier tes skis , ton ride n'en n'était pas moins remarquable.
Ben oui, se retrouver et retrouver les autres c'est chouette .. Carrément grisant même.
Commentaire de Rag' posté le 27-05-2012 à 15:10:52
Merci Nat'. J'aime beaucoup ton écriture aussi. Dire que je n'avais jamais pris le temps de te lire. Pas mal. Vraiment pas mal!
Au plaisir de se croiser, sans se croiser les bâtons!
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