Récit de la course : Le Grand Raid de la Réunion : La Diagonale des Fous 2010, par zorey974

L'auteur : zorey974

La course : Le Grand Raid de la Réunion : La Diagonale des Fous

Date : 22/10/2010

Lieu : ST PHILIPPE (Réunion)

Affichage : 2768 vues

Distance : 150.1km

Objectif : Pas d'objectif

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Ma diagonale 2010

Bon ben c’est parti, il paraît qu’il faut tout se dire, Mouhai …

Préambule :

Cette diagonale n’était pas inscrite à mon programme, d’ailleurs je n’avais pas de programme, c’était une année foot et donc sans CAP. Marre je crois, comme mon abandon dans l’édition 2009 pour mental défaillant en attestait.

Le hic c’est qu’un incongru s’est glissé subrepticement dans mon calendrier d’octobre 2010, le redouté Grandware candidat déclaré prêt à affronter  l’épreuve. Je me décidais donc au dernier moment à m’inscrire histoire de ne pas laisser seul un être aussi fragile. En juillet c’est chose faite, ma préparation n’a toujours pas démarrée et je pars en vacances durant un mois: c’est pas là que les choses vont s’arranger ! Et effectivement ça ne s’est pas arrangé.

Une semaine de picole avec des potes au pied du mont ventoux, une ascension de ce dernier entre deux apéros, voilà mon programme du mois de juillet. Ah non j’oubliais, 3 footings d’environ 10km.

Le mois d’août n’est guère plus productif mis à part un petit trek dans l’atlas et 2-3 footings.

Le retour à La Réunion fin août marque le vrai début de ma préparation : une première sortie de 40 bornes et 2000m de D+ le 28/08, 3 autres de 30 bornes et 2000 de D+ suivront pour conclure par une sortie de 50 bornes et 3200m de D+ le 3 octobre. Pendant cette période j’ajoute un entraînement de foot par semaine et un match le vendredi.

Voilà on est fin prêt à affronter la balade.

L’avant course :

Le lundi 18/10 au matin Rendez-vous à l’aéroport pour récupérer le colis ; râpé, grève et colissimo reporté au soir à 23h. Minuit ça y est j’ai récupéré le ware, buff kikourou sur la tête, on rentre on discutera demain.

Mardi 19/10, Grandware est calme trop calme, ça sent l’esbroufe. J’ai dormi 2 heures. C’est pas terrible à 2 jours du départ mais bon…

Mercredi 20/10, on se fait la pasta party kikourou, sympa, on a récupéré llouan au passage, et go pour la récupération du matos et des dossards. C’est fait, on rentre, on se couche, faut dormir, parait que demain on aura pas le temps ! On en profite pour dormir à Manapany à 20mn du départ ça sera toujours ça de moins à faire demain. Je crois que Grandware apprécie les conditions, le ware est toujours très calme !

Jeudi 21/10, nuit courte, j’ai une pression inconsciente qui m’a empêché de bien dormir et là c’est trop tard. Apparemment le bruit de la mer a perturbé le sommeil de Grandware, merde moi qui voulait le mettre dans les meilleures conditions avant le départ c’est raté. Ben on fera avec…

On s’équipe enfin ! Grandware est perturbé : le tee shirt de l’orga obligatoire est trop étroit ; je confirme il est un peu boudiné, doux euphémisme ! En même temps ça permet de distinguer une musculature (j’ai un doute quand même) irréprochable… Il se décide, « qu’ils aillent au diable, leur tee shirt, je le mets pas…. ». Grandware quoi !

19h Mme zoreil et ses gnards nous déposent à Cap Méchant, on ne peut plus reculer, la pression monte, on entre dans le parc fermé, dans 2 heures on lâche les fauves. Le Ware est bloqué dans le sas de contrôle, pas de tee shirt, pas de départ !! nan j’déconne, mais ils finissent par lui en dégoter un à la bonne taille, ça y est on est fin prêt.

Curieusement je flippe un peu, faut dire qu’avec mon entraînement au rabais je fais pas le malin. La tactique est simple : partir tranquilou et poursuivre tranquilou. N’arrivant ni l’un ni l’autre à nous appeler, ma femme servira de relais pour connaître nos positions respectives. Nous décidons de partir chacun à son rythme et de nous retrouver si possible soit au volcan soit à Mare à Boue.

La course :

Pour le temps ça s’annonce bien, c’est toujours ça de gagné par rapport au déluge de l’année passée.

Allez hop, 22h on décolle et les grands malades partent comme des bombes pour un 10km pense-je naïvement !

Et je trottine comme d’habitude sur les 4-5 1ers km histoire de laisser les plus lents que moi derrière (ça fait pas lourd mais c’est toujours ça). Le Ware me suit puis...disparait. Ce départ est toujours aussi impressionnant, du monde partout, devant (beaucoup) derrière (moins). Un monde impressionnant nous encourage sur le bord de la route. Cette course a une popularité incroyable.

Et ça commence à monter, va falloir penser à s’arrêter de courir, c’est ce que je fais et j’enclenche la marche rapide sur ce faux plat montant d’une dizaine de km avant d’entamer la rude montée vers le volcan. Après un certains temps (ben oui j’ai pas de montre !), j’arrive au 1er pointage du kiosque de Basse Vallée sans m’être fait violence, je me restaure (bananes, fruits secs, orange, coca), je fais le plein en flotte, prends 2 bananes, m’étire, avale un sporténine et hop m’engage dans le boyau qui monte au volcan. Là c’est nez contre cul et ça dure 4 heures ! 2 mn de montée et déjà un 1er ralentissement, ça promet ! ça monte doucement, c’est impec pour moi ça permet d’en garder pour la suite mais des ânes pestent contre cette lenteur. S’ils étaient si forts que ça on se demande ce qu’ils branlent à la 2000ème place. Et ça monte toujours et ça bouchonne encore, au moins 30’ de perdues dans cette montée mais bon faut faire avec et toujours des trous du cul pour doubler dans les embouteillages. C’est vrai qu’entre 1923ème et 2056ème ça change tout…

Bon enfin on finit la montée, ça pèle de plus en plus, le vent glace et je sors l’artillerie lourde : bonnet, coupe vent et mains dans le benard, c’est là que ça chauffe le plus. Puis c’est un spectacle magique, l’éruption en cours dans l’enclos du volcan : je m’arrête 5mn, c’est toujours un plaisir mais ne traîne pas trop avec cette fraîcheur.

Arrivée au ravito de Foc Foc, rapidement je bouffe 2-3 trucs, ne remplit pas ma poche à eau, mes doigts gelés ne permettent pas de manier quoi que se soit et soudain un type relou me tape dans le dos ! Merde c’est loulou, ah ben tiens, allez on va faire route ensemble jusqu’à la route du volcan. Le jour se lève, ça devrait se réchauffer un peu. Loulou est pas très bien, a déjà du mal à avaler quoi que se soit mais bon y a moyen de récupérer…

Route du Volcan : le jour s’est levé mais quedchi la T° ne s’élève pas beaucoup à cause du brouillard. J’en profite pour me soulager, je serre les fesses depuis un moment ! J’ai remarqué qu’en 4 grands raids le gogue est toujours une étape à ce poste de ravitaillement, drôle non ?

Sinon tous les clignotants sont au verts, je refais le plein, mange tout ce qui passe à ma portée : pain pâté, jambon, soupe, coca, dynamalt, une banane, tiens une orange et c’est reparti direction Plaine des sables où je rejoins loulou parti légèrement avant moi. Il est toujours moyen mais il continue. Je trottine avant d’arriver au pied du rempart basalte  où la montée se passe bien comme d’habitude.

Oratoire Ste Thérèse : c’est parti pour 15 km de descente jusqu’à Mare à Boue. J’envoie un peu, je connais bien cette descente et je double pas mal de monde. Il fait un temps superbe, le terrain est sec, bref les conditions sont idéales. Je m’enquière auprès de ma femme de la position du ware qui est passé 1 heure après moi au volcan. Je continue donc. Arrivée à Mare à Boue où il y a toujours autant de monde pour accueillir les raiders. C’est un point stratégique pour les assistances personnelles. Personnellement je n’en n’ai pas, je navigue en autonomie totale.

Ce ravito est complet, il y est proposé un repas. C’est pas terrible mais j’ai faim et donc j’avale les coquillettes et la cuisse de poulet sans chipoter. J’y ajoute les habituels soupes, coca, dynamalt et autres bananes. J’enlève mes pompes et mes chaussettes, tout est ok, passe de la vaseline, et hop là c’est reparti vers Hell Bourg.

Cette partie de la course m’est peu connue, mais je la pense facile : 20km et 500 de D+ c’est pas effrayant a priori. Ouhai ben les a priori merci. Ça commence par la descente de la mort pour rejoindre la route forestière de Bélouve. Une descente qui relève davantage de l’escalade que de la randonnée. Bref passons ça dure pas longtemps. Puis ensuite un 1er sentier qui plonge dans une ravine puis remonte durement : c’est sympa, c’est joli, on prend ! mais le second sentier là est une surprise et pas que pour moi : ça monte, ça descend, et ça continue encore et encore, c’est que le début d’accord d’accord… et putain ça monte, ça descend et merde , la route est à 20 mètres, on la longe mais ne la rejoignons jamais, et merde, on va y arriver. Après 1h30 d’une lutte acharnée on finit par déboucher sur la barrière de la RF de Bélouve où l’on est pointé. Déjà ça bouchonne au pointage, le ravito est famélique, je me barre vite fait de ce coin maudit…

 Direction le gîte de Bélouve et Hell Bourg point d’étape crucial avant l’ascension du « famous » Cap Anglais. A ce moment là une scène incroyable : une nana qui marche 50m devant moi s’arrête brusquement, baisse son bénard, s’accroupie à peine et lâche tout ce qu’il est possible de lâcher ! Scène surréaliste, la pudeur mademoiselle, la pudeur, vous connaissez ? Aucune dignité pffff… On descend en courant les jambes sont toujours là. Arrivée à Hell Bourg, la pluie commence à fariner. Manquerait plus que ça ! A ce moment là je m’inquiète pour Grandware passé à 11h23 à Mare à Boue, les barrières horaires suivantes sont ultras serrées pour ne pas dire plus pour ceux  ayant passé Mare à boue après 11h.

Je me restaure, avec tout ce qui traîne boit même un supradine vitamine C, je sais pas ce que c’est mais pourquoi pas !

Allez on y va, Cap Anglais nous attend, ça commence durement puis un « replat » dans la forêt de cryptomérias avant d’entamer le mur dont le point final est une croix blanche. Et comme chemin de croix, croyez moi mes amis, on ne fait pas mieux ! je me demande si je n’ai pas utilisé davantage mes mains que mes jambes tellement c’est vertical. Ça n’en finit pas, tout le monde souffre ça me rassure. Un abrutis qui possède un altimètre fout le bourdon à tout le monde : « nous sommes à 1400m, il reste 600m de D+ » ; 15mn après « on est à 1500m il reste 500m de D+ » ; tu vas la fermer connard. Je vais te le faire bouffer ton altimètre.

Bon on arrive enfin à la croix, après ça monte moins dur jusqu’au gîte du Piton des neiges, la nuit tombe, faut ressortir la luciole ; une heure après, le gite du Piton des neiges, son pointage, son ravito. Une soupe, un coca et on redescend vers Cilaos où nous attendent kinés, podologues, sacs de rechange, douches (enfin glacées…). La descente du bloc de nuit c’est chaud, surtout glissant et j’ai du me gauffrer au moins 3 fois sans dégâts mais bon faut être prudent. Des types s’enroulent dans leur couverture de survie pour descendre alors que la T° remonte : ça sent la mort pour eux !

Enfin, la route, encore 3 km et mes guiboles sont dans de bonnes mains. Je suis toujours en bonne forme, pas de coup de bambou, toujours pas envie de dormir. On va quand même prendre son temps à Cilaos !

J’appelle ma femme pour connaître la position du Ware : il est passé à Hell Bourg et les barrières horaires ont été élargies, je suis optimiste et lui dit de le rappeler pour lui dire que je l’attends à Cilaos. Un rappel plus tard, elle m’informe qu’il a rendu son dossard ! Merde !! ça aurait pu passer je pense d’autant qu’ils ont été assez larges avec les barrières mais on ne le saura qu’après. On va continuer seul tant pis.

Arrivée à Cilaos : je prends mon sac de rechange direction le vestiaire où une horde de raiders se douche malgré une eau glaciale : ils sont givrés ces types (spécial dédicace à Kadoc !). Moi je mouille mes jambes et enfile un collant chaud, un tee shirt manche longue, une polaire, un bonnet malgré l’odeur de fennech mort qui me caractérise à ce moment là. Direction ensuite les kinés où je suis pris en charge par une charmante mademoiselle. Pas de bobos mais 2 jambes de bois qu’il va falloir assouplir. 20 mn après c’est gagné, les jambes sont prêtes à repartir, en revanche le sommeil commence à me gagner. Puis c’est le tour du réfectoire, où un poulet coquillette de 1er choix (1er choix au sens 1er prix !) m’attend, accompagné de soupes et bananes pour changer. Je m’affale sur une chaise et mange tant bien que mal : j’ai envie de roupiller.

Mais il faut y aller ! je remplie mon camel back et c’est reparti pour les 70 derniers km et à commencer par la cascade Bras rouge ce putain de détour qui vous nique le moral tellement ça n’en finit pas. Comme chaque fois cette portion est difficile d’autant que pour le coup je dors en marchant. Je finis par m’allonger sur un tapis de brin de Filaos et tente de m’endormir. Je dois y reter 15 mn à tout casser, j’ai somnolé, faut que je reparte ! en route vers le pied du Taïbit ; je lutte contre le sommeil et finit par atteindre le ravito du pied du Taïbit. Super ravito, agréable, il y a du feu, une variété de mets à manger importante, des bénévoles au top (m’enfin tout le long du parcours ils sont géniaux) j’y reste un peu plus longtemps que prévu. Je m’allonge même sur un lit picot. Et je repars pour la difficile montée du Taïbit, le sommeil au dessus de ma tête : je passerais le reste de la nuit à monter le Taïbit en luttant. J’y arrive enfin sur les coups de 5h00, le jour pointe son nez et ça me revigore ! j’ai une patate d’enfer, je m’engage dans la descente et fond sur Marla en 30’. Arrivé à Marla, je me ravitaille et me casse rapidement afin de profiter un max de cet état d’euphorie. Le soleil commence à chauffer et ce n’est qu’un début… Puis Trois Roche, la forme est toujours au top, puis Roche Plate puis les Orangers, il fait de plus en plus chaud, je bois abondamment et m’arrose dès que possible lors des passages à gué ! Et ça continue, la passerelle d’Oussy où un type est évacué par hélico (ça rassure !)

 puis on rejoint le sentier qui mène à Aurère que j’atteints au moment même où la 1ère féminine du semi passe en l’occurrence Maud Combarieu. Je m’accroche à sa roue et poursuit la descente vers Deux Bras accroché à ses basques. Elle s’agace de voir qu’un type 1000ème du grand raid puisse lui tenir tête ! Bon ok je fabule, bref elle est passée j’ai à peine eu le temps de la voir et continue ma marche en avant sous une chaleur devenue insupportable.

Arrivée à Deux Bras, je récupère mon sac, me débarrasse de tous mes vêtements chauds, me fais masser, mange du poulet avec des coquillettes que je qualifierais de pâteuses ! Bref c’est dégueu mais faut bien manger. Il doit faire 45° sous les tentes, faut pas trop tarder ici même si derrière la montée de Dos D’âne nous attend. Je prends à nouveau un supradine puis un 2ème. La représentante de la marque tente de m’arrêter en me disant que c’est un maxi sinon ça risque de causer des troubles gastriques ; Trop tard c’est fait et il n’en sera rien ! Je fais le plein du camel et entame la montée de Dos d’Âne. Je pars lentement mais à un rythme régulier. Je me fais doubler régulièrement par les semis raideurs qui d’une part sont plus frais et d’autre part sont plutôt en tête de course donc rapides. 1h45 plus tard, arrivée à Dos D’âne. Ça c’est super bien passé, la forme est toujours là et toujours aucune alerte. On entame la descente vers La Possession sur un long chemin bétonné pour commencer puis en s’engageant sur le sentier de la Kalla. Je sais qu’il y a une remontée sévère mais la plupart pense que ça descend jusqu’à la Possession. Et un type à mi-montée c’est arrêté pour regarder le profil et cherche désespérément cette montée qui n’apparait pas ! oui mais elle est bien là. Un peu plus haut un type dégueule ses tripes et se voit proposer un médoc qui soigne tout par un gars qui s’adresse à lui en créole. Le type est anglais ou je ne sais quoi et ne pipe mot. De toute façon il est bien trop occupé à gerber !

Et on descend enfin jusqu’à la Possession, la nuit tombe à nouveau, c’est parti pour une 3ème nuit loin des bases. J’appelle madame afin qu’elle m’apporte un bon truc à bouffer et une boisson autre que eau et coca : y en a marre !!!! je sais pas pourquoi mais je veux une menthe à l’eau, c’est con mais c’est comme ça ! elle me dicte la carte d’un resto et je choisis un riz cantonnais avec du poulet sauce d’huitre, enfin une motivation pour arriver à la Possession !

J’arrive vers 20h à La Possession, le ware, ma femme et mes enfants m’attendent avec la menthe à l’eau et le riz cantonnais. Je pointe et une collègue est là pour m’accueillir, sympa !

Je mange mon riz cantonnais, suis toujours bien, il faut pas trop trainer, le coup de bambou n’est pas loin. Je passe au ravito, refais le plein, bouffe tout ce qui se mange et repars en compagnie du ware sur la portion de route avant d’entamer la montée du chemin des anglais. Et c’est reparti pour les 20 derniers km sur un chemin pavé. Ça monte assez dur, puis ça descend dur et ça remonte dur ! Enfin ça devrait remonter dur parce que moi je ne monte plus rien du tout. Le coup de bambou est là, je dors littéralement et finis par m’allonger sur le bord du chemin. Je reste 10mn et repars : il faut que j’atteigne la grande chaloupe pour dormir. C’est ce que je fais tant bien que mal; la descente vers la grande chaloupe est un enfer sur ces pavés non stabilisés, c’est la 1ère fois de la course que ça me gave.

J’arrive à la grande chaloupe où je demande directement un lit. On m’en propose gentiment un dans l’ancienne gare de chemin de fer et suis accompagné par un type qui ne veut dormir que 10mn. La bénévole propose donc de nous réveiller respectivement dans 10mn pour lui et dans une heure pour moi. Je m’endors et me réveille seul 1h15 plus tard, le type qui voulait dormir 10mn dort encore, je crois qu’elle nous a oublié ! je repars donc en ayant pris soin de me ravitailler en mangeant tout ce qui traîne : saucissons, pâté, soupe, banane, orange…

Dernière montée avant l’arrivée, c’est raide mais je monte lentement et régulièrement. L’heure de sommeil m’a fait du bien. A l’approche de Saint-Bernard un chat noir croise ma route. « casse toi connard de chat », il va me porter la chiasse ce con.  La traversée de Saint-Bernard sur routes est ennuyeuse. On atteint enfin le sentier qui mène vers la fenêtre avant la descente vers le Colorado puis vers notre délivrance, la Redoute ! ça monte encore et encore, ça devient dur mais ça passe. Je ramasse au passage des types dont les genoux les ont lâchés : les 10 derniers km sont un calvaire pour ceux-ci. Je réveille le ware pour qu’il vienne me chercher à l’arrivée : je l’estime dans une heure 30. Un peu présomptueux le type, je mettrais 3 heures pour finir !! Au Colorado, un vent terrible nous accueille, je renfile mon coupe vent et mon bonnet. Au ravito de nombreux cadavres dorment sous les tentes alors qu’il ne reste qu’une heure trente de descente. Ils doivent être en grande forme.

Je recharge les batteries en avalant une nouvelle fois tout ce qui traîne : pain confiture mélangé avec du pâté, du saucisson, de la soupe, du dynamalt… Et je repars pour la dernière descente. Je suis pas mal et je double pas mal de monde. On voit au loin le stade que l’on doit atteindre.

1h30 après, Grandware m’attend au pied du pont, 300m avant l’arrivée. On finit ensemble, je franchis la  ligne d’arrivée dans un anonymat général mais c’est enfin la délivrance.

Il est 5 heure du matin j’ai mis 55h00 tout rond ! je récupère ma médaille, mon tee shirt « j’ai survécu ». C’est TERMINE !

Oh les crevures, je viens de m'apercevoir qu'ils m'ont enflé de deux minutes! On verra pour le recours devant le tribunal administratif...

Après course :

Retour sur Saint-Leu pour prendre un peu de sommeil avant de revenir accueillir loulou qui est toujours en course. Je dors 5 heures et nous repartons avec le ware sur St-Denis. Loulou arrive en 64h environ, et je lui dis chapeau compte tenu des difficultés qu’il a traversé lui : un moral d’acier ce type je vous le dis. INDESTRUCTIBLE. On s’enquille 2 bières, le ware aussi (si si !) et on retourne sur Saint-Leu fiers du travail accompli.

Les 2 jours suivants sont constitués de glandouillage en compagnie de loulou et du ware : plages, lagon, resto, baignade en bassin, cascade,… que c’est dur la vie !

Bilan :

Une traversée de rêve. Le parcours parfait : pas une douleur, pas de faillite mentale, bien du début à la fin. C’est à peine croyable. La fatigue est assez limitée, les jambes sont un peu lourdes c’est tout.

Merci à tous ceux qui m’ont encouragé et suivi. Merci en particulier à Grandware sans qui je n’aurais pris part à la course et ça n’est pour lui que partie remise je vous le dis.

21 commentaires

Commentaire de Kadoc-31 posté le 27-10-2010 à 15:13:00

Ben dis donc...

Les mots me manquent. J'ai rarement ressenti une telle émotion...

Sauf le jour où je me suis coincé le chose dans fermeture éclaire de mon pantalon.

BRAVO !

Commentaire de Epytafe posté le 27-10-2010 à 15:15:00

Ben alors ? Et ces photos magiques du volcan de nuit ?

Bel exploit l'Zor', très bel exploit plein de sport tout en branlitude.....

Bravo !

Commentaire de Francois dArras posté le 27-10-2010 à 15:29:00

Aussi impressionnant à suivre en live qu'à lire en récit.
Respect, bel esprit, belle course.

Commentaire de Tamiou posté le 27-10-2010 à 16:08:00

Bon, ben je me suis régalé en te lisant mon poto.
ça me donnerai presque envie d'y retourner.
J'ai eu l'impression de revenir 3 ans en arrière au moins jusqu'à Aurère et Dos d'Ane.

Encore un grand BRAVO, même pas mal...

Finalement Loulou et toi, 2 footeux à l'arrivée...no comment

Commentaire de cakou posté le 27-10-2010 à 16:21:00

Merci
un grand moment de lecture et enfin je sais pourquoi le chemin était embourbé.

Commentaire de shunga posté le 27-10-2010 à 16:40:00

c'est ni'mpoirte quoi ce bordel !!
attends qu'on se pointe en 2012 tu vas voir la gueule de ton île après notre passage ! Dis-toi bien que le ware n'est venu qu'en repérage...

Commentaire de Joe One posté le 28-10-2010 à 06:13:00

félicitations pour ta réussite et merci pour ce beau récit hyper réaliste qui m'a bien fait rire... je me suis retrouvé sur pas mal d'impressions...entre le volcan et cilaos...
Pour moi c'est le mental qui a pêché.... obligé de revenir l'an prochain ;-)

Commentaire de Eponyme posté le 28-10-2010 à 12:11:00

Bravo pour ta course, et merci pour ce récit bien vivant !!! :)

Commentaire de DROP posté le 28-10-2010 à 14:50:00

Merci por ce récit et bravo pour ta course.

Bonne récup

Commentaire de leeson posté le 30-10-2010 à 07:27:00

Bravo, je crois que c'est le mot qui s'impose pour le recit bien sur, mais pour cette course surtout tu sais tu as acomplis ce que beaucoup reve en secret.

Commentaire de Françoise 84 posté le 31-10-2010 à 15:08:00

Merci pour ce récit qui rappelle déjà plein de choses!! Et bravo, "survivant"!!

Commentaire de canoecl posté le 01-11-2010 à 10:04:00

merci pour ce pittoresque récit, beaucoup d'humour pour une très belle performance !

Commentaire de llouan posté le 03-11-2010 à 09:41:00

Et ben pour un gars qui etait pas preparer tu me casse les jambes, et la du coup je reprend le foot

Bravo pour ton recit et ta grande course et ton accueil . Felicitation mec.

Commentaire de Xavhië posté le 03-11-2010 à 22:34:00

Super ton récit!!! Qu'est ce qui faut pas faire pour pouvoir porter un T-shirt jaune...
Bravo à toi!

Commentaire de grandware posté le 04-11-2010 à 17:59:00

Ca vaut pas le coup de finir, il est pourri le tshirt... par contre les ananas sont bons !!!

Merci pour l'accueil ma poule

Commentaire de grumlie posté le 06-11-2010 à 17:23:00

Aller on se dit tout! Bravo d'être aller au bout et merci de nous avoir fait partager l'aventure.

Commentaire de Pegase posté le 18-11-2010 à 11:38:00

"Le Grandware est perturbé". Ha oui, tu as remarqué aussi ;-))

Bravo pour ta course en mode branleur

Commentaire de Cédric74 posté le 28-11-2010 à 03:19:00

Moi aussi, C décidé après avoir lu ton récit: j'arrête l'entrainement, ça sert à rien puisque tu fais une course canon sans !!!

Bravo dilettante !

Commentaire de Bacchus posté le 19-12-2010 à 16:14:00

J’avais gardé ton récit pour le déguster pendant les vacances, hébé, je ne suis pas déçu, je me suis poilé à souhait.
Pas d’assistance, pas d’assistance que tu as dit !! c’est quoi alors ce riz cantonnais avec du poulet au jus d’huitre ? :lol: ne nous fait plus des menus comme ça j’ai failli en gerber ma pizza en te lisant :lol:
En tout cas bravo pour ta course, content d'avoir fait ta connaissance

Commentaire de Rag' posté le 17-06-2011 à 13:53:00

Purée, j'ai oublié de laisser un com' sur ton CR! Ça fait tellement longtemps que je l'ai lu... La flemme de relire.
Bah félicitations pour cette fabuleuse épreuve qu'est le marathon de Paris. ;)

Commentaire de ArnaudP59 posté le 17-06-2011 à 14:07:00

Trop sympa ton CR L'Zor

ça donne vraiment envie :)

Et comme le dit si bien Shunga, le Ware n'était là que pour la reco, en 2012 c'est toute la FBBGT qui va débarquer !!!

Toujours OK les branleurs ?

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