L'auteur : Mustang
La course : Trail d'Ecouché - 28 km
Date : 20/9/2009
Lieu : Ecouche (Orne)
Affichage : 3377 vues
Distance : 28km
Objectif : Pas d'objectif
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Vas-y, pépère !
Dernier dimanche d’été, direction Ecouché pour le trail des pompiers. Ça va poutrer comme dirait le Lutin, ça va saigner, ils vont voir de quel b………………. Euh ! Non ! Zen, enfin presque, non, pas vraiment en fait. Pourtant, j’ai presque l’esprit en apesanteur. Je suis à Ecouché, j’aurais pu être ailleurs mais j’y suis. Pourquoi ? Simplement l’envie d’être là, pourtant cela ne va pas être facile. C’est un trail roulant donc rapide. Je ne sais plus trop si je peux tenir une cadence élevée en proportion de mes capacités. Les entraînements dominicaux de septembre semblent montrer que j’ai retrouvé un peu de fond. La dernière fois que je suis passé à Ecouché remonte au printemps dernier, sur le coup de minuit. J’étais avec –loulou- pour la Mégatoff, une étrange aventure nocturne sur les terres de mon enfance.
Bon, ce n’est pas tout cela, il faut s’y coller à ce compte-rendu ! Je suis arrivé de bonne heure comme d ‘habitude. Ainsi je peux me garer prêt de la zone de départ ! Certes, c’est le plus facile à faire !!! Je vais chercher mon dossard, on a droit à un t-shirt manches longues et à une bouteille de pétillant ! Un salut à Philippe, l’organisateur. Puis je vais me préparer. Entre temps, Breizhman 14 et Vetchar arrivent en compagnie d’un ami. Emmanuel du club est là aussi. D’autres coureurs d’Alençon arrivent également: Pascal, JMF et madame, Titi61 et Dom61, d’autres aussi. C’est la grande famille du trail ici ! Robin a fait le déplacement du Mans!
Un petit pincement au cœur tout de même. Je pars avec le grand Pascal pour un tour de chauffe.
C’est le moment du départ. Bon, mon compte-rendu rentre dans le vif du sujet ! Au fait, j’en ai fait un en 2007. Je peux peut-être le glisser en douce ici ? Comme le parcours est identique à part une petite variante après le château de Mesnil-Glaise, j’ajoute juste un codicille et le tour est joué !
C’est le départ, bien sûr, à fond. Nous empruntons d’abord les rues du village pour nous diriger ensuite vers un herbage. A l’écart, retenus par une simple clôture électrique, des purs sangs veulent se mettent au diapason de ceux qui traversent leur territoire. Ils se mettent alors à galoper, la frêle clôture ne résiste pas à leur assaut et les voilà galopant à la suite des coureurs. Magnifique image de ces chevaux au milieu des hommes, courant dans un même élan. Le Lutin s’est fait le plaisir de me passer !
Zut, la leçon a porté. Cela s’est passé de la même façon l’an dernier avec les chevaux, alors exit les chevaux ! Donc on traverse le champ sans la compagnie des chevaux. Euh…… exit aussi le Lutin qui est parti courir avec les Kikous parisien ce dimanche aux foulées Chesnaysiennes.
Nous quittons l’herbage en franchissant un petit cours d’eau sur une passerelle improvisée pour arriver dans le parc du château de Sérans où l’artiste Balias organise des symposiums de sculptures. Nous évoluons donc au milieu d’œuvres en marbre et en bois exposées dans le jardin. Je ne sais pas si tous prennent le temps de jeter un coup d’œil car cela va furieusement vite. Nous quittons le parc pour un chemin. La chaleur est forte. Je me fais passer par des coureurs en nombre !! C’est frustrant ! Va savoir s’il s’agit de coureurs sur le long ou le court. Moi, il faut que la machine chauffe un peu !
Non, il ne fait pas si chaud que ça, juste bon. Et je ne fais pas doubler en nombre, na ! Pascal et Breizhman sont partis devant moi. Je continue à mon rythme. A côté de moi, un groupe chemine. Ils discutent. « Je te dis que l’an dernier, on est passé par là ! », « Non, je ne crois pas ! », « Je te dis que oui ! ». Passionnant !
Déjà, la file des coureurs s’étire. Un lacet sur la route, puis nous empruntons un chemin montant. Première pente, mais tous continuent de courir ; sur du plus long, il aurait fallu marcher ! Nous arrivons, le cœur affolé, dans un champ hersé et roulé de frais où le soleil est sans pitié. Vite, voici un petit bois à l’ombre accueillante. Une longue ligne droite le traverse. Le rythme est soutenu. Je prends le mien. J’ai endigué le flot de coureurs qui me passaient. Voilà, c’est bon.. Suis au 6e km en 30 mn. Nous sortons du bois pour descendre dans la vallée de l’Orne. A cet endroit, dans les coteaux, ce petit fleuve a creusé des méandres encaissés. En face de nous, sur un affleurement rocheux, se dresse le château de Ménil-Glaise, nom pompeux pour une construction sans grâce qui ne déparerait pas sur la côte normande. Seulement, c’est Ménil-Glaise
Non, non, il fait moins chaud !! Mais ça sent bien bon tout au long de cette ligne droite dans le bois. Pas l’odeur de champignons, il fait bien trop sec mais celle de la forêt, des feuilles qui se dessèchent, de la résine des pins. Et je n’avais rien à en endiguer ! Et j’arrive au 6e km en 31 mn ! Et puis, le parcours change un peu. On va jusqu’au bout du petit bois et on reste ensuite en lisière. Un bout de route je crois puis on dévale un herbage en pente vers l’Orne. Je suis en compagnie de Xavier. J’arrive assez vite sur lui si bien qu’il me demande si je fais le court. Euh, non ! Oui, ça casse un peu. Si le haut du pré est correcte vers le bas, c’est furieusement casse-cheville tellement le sol a été piétiné par les animaux ! Nous arrivons à l’entrée du hameau. Ceux qui font le court filent à droite, nous à gauche. Nous franchissons le pont puis la petite route désormais mondialement connue depuis qu’elle figure dans le magnifique calendrier Kikouroù.
Je traverse le petit hameau au pied de la falaise. Oh ! Nous allons prendre le chemin escarpé qui mène au château ! Que ne l’ai-je dévalé, étant gamin ! Là, il s’agit de grimper J’émerge sur le plateau, le cœur en feu. Je passe devant les bâtiments de la ferme, chacun portant le nom de sa fonction. Celui de vacherie me faisait bien rire ! On oblique à droite pour reprendre un bois, tant mieux.
La grimpette est là mais pas de vacherie car ici débute la grande variante qui va rallonger le parcours. Nous redescendons le long de l’Orne et empruntons un chemin mal commode que barrent quelques gros arbres abattus ! A son extrémité, le chemin remonte sur la route. C’est là que j’aperçois Pascal. Je ne sais si c’est ma tenue jaune rayée de noir mais me savoir derrière, lui a fait l’effet d’une piqûre de guêpe. Il repart de plus bel alors qu’il semblait accuse un coup de moins bien ? Non, il accuse vraiment, je le rattrape un peu plus loin.
J’entame la deuxième heure au kilomètre 12. Le ravitaillement est dans un champ aménagé avec des tables de pique-nique sous des pommiers. J’attrape un verre de coca et je repars. J’arrive Quelques mètres sur un pont qui enjambe l’Orne puis à droite, une grimpette sévère dans un bois. On redescend pour suivre le petit fleuve sur plus d’un kilomètre. L’eau s’écoule discrète, presque paresseuse. Seul, par moment, un éclat d’eau sur une pierre rappelle la présence du cours d’eau. Je suis presque seul, cependant j’aperçois non loin devant moi un coureur, puis un autre devant. Ce sont autant d’incitations pour moi à aller de l’avant. Le chemin s’élève le long d’un bois. Bientôt, j’aperçois un groupe de coureurs. Voilà un bon objectif, peut-être ambitieux. Il reste une dizaine de km à parcourir. J’ai encore de la ressource, me semble-t-il. Sur le bord du chemin, éloigné de tout, une carcasse jaune d’un ancien fourgon de la poste finit de rouiller. Par quel étrange destin, est-elle là ?
Mince, un km de retard : 11 km en une heure ! Bon le ravito, bien mais ce qui m’énerve ce sont les gars qui emmènent leur gobelet pour le jeter quelques dizaines de mètres plus loin ! Les sagouins ! Sinon, la camionnette de la poste est toujours là. Va-t-elle devenir aussi emblématique que la bassine rouillée du trail de la vallée de la Vère ! On a les madeleines qu’on peut ! Nous sommes dans les bois de Montgaroult. Plus trop de souvenirs là. On est passé dans un chemin single trace comme on dit, c’est ça ?? Oui après le pont donc avant la camionnette. Vous me suivez ? Sinon, y a bien des coureurs mais pas les mêmes qu’en 2007. Je les passe en descente et sur le presque plat, ils me doublent dans les montées ! Le chemin est agréable dans le bois. Il est large, les senteurs sont fortes. Le deuxième ravito doit se situer par là. Il se trouve en bas d’un talus qu’on dégringole. Pour un peu, on s’affalerait sur la table. Un p’tit coup de coca, une banane, un p’tit bonjour et grrrrrrrr les gobelets sur le chemin. Ah ce chemin qui ondule en lisière ! Qu’il est long ! Qu’il est long ! Je m’y ennuie ! Deux heures de course et 22 km parcourus. Les jeunes ont finalement pris le pas sur moi. Ils filent !
Le profil s’assagit dans la campagne. Nous traversons des champs de maïs.. De place en place, des spectateurs nous encouragent. C’est le retour, j’emprunte le chemin de l’aller. Le petit bois puis le champ labouré. Et la montée, enfin la descente dans ce sens, hihi !! Le chemin remonte sur un plateau. Là, au milieu d’un champ, une silhouette connue. C’est l’ami Wilh avec son appareil photo. Il est toujours par monts et par vaux chaque week-end pour couvrir les courses normandes.
Robin a bien poutré!!!!!!!!!!! 10e!!!
Rien à changer ! Même pas Wihl toujours là ! Auparavant, j’ai retrouvé l’endroit où je faisais moi-même le photographe pour NCAP. Ah ! J’allais oublier. Un malotru de spectateur m’a encouragé en me criant « Vas-y, pépère ! ». Non, mais, l’insolent !
Voilà, ce sont les derniers kilomètres, je commence à être sur la réserve. Je repasse devant le château. Les organisateurs nous font passer sur l’Orne par une sorte de passerelle en bois qui me semble bien précaire. D’ailleurs, les pompiers sont présents et un homme dans une embarcation surveille le passage des coureurs. Un dernier champ à traverser. Me voilà dans les rues d’Ecouché. J’arrive sur le foirail que je contourne et franchit l’arche en 2h28 ; je prends la 42e place sur 131 classés ! Vraiment, une bien belle sortie.
Je finis bien et je remonte sur des coureurs en dérive sur la route du château. La passerelle est bien là mais pas de barque. En tout cas, moins bien bricolée, la passerelle car à son extrémité elle penche beaucoup ! C’est l’arrivée dans les rues d’Ecouché. JMF déjà arrivé bien sûr m’encourage avec sa Béa. J’en termine en 2h32 ! Bien content ! Oui, une belle sortie ! Une ombre au tableau : la pompe à bière est tombée en panne ; Pascal pas rancunier m’offre une bière en bouteille, une kro ! Cela aurait plus mal se terminé, non ?
Une belle coupe pour Vetchar !
10 commentaires
Commentaire de francois 91410 posté le 27-09-2009 à 21:09:00
Faudrait bien que je me le fasse ce trail d'Ecouché ; ça a l'air bien sympa, et fort bien fréquenté !
Commentaire de hellaumax posté le 27-09-2009 à 22:16:00
Super bonne idée de coupler les deux récits, ça donne une dynamique surprenante à la lecture... En tout cas très belle course, Philippe. Amitiés
Commentaire de hellaumax posté le 27-09-2009 à 22:17:00
[Blague privée] : tu es sûr de ta trace GPS, je voyais ça dans les Alpes, Ecouché?
Commentaire de la panthère posté le 27-09-2009 à 22:39:00
un bien joli trail, et l'occasion de revoir les traileurs kikous bas normands, et même robin!....
l'an prochain, tu rajoutes un récit? à bientôt aux roches d'oëtres,bisous
Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 28-09-2009 à 13:06:00
Rallonger la sauce avec le récit précédent, c'est de l'escroquerie ! C'est bien du boulot de fonctionnaire ça madame !
Sinon, t'as bien couru pour ton âge !
Commentaire de CROCS-MAN posté le 28-09-2009 à 16:12:00
Bravo et merci pour la ballade et l'entorse du cerveau avec les 2 récits.
Il est jaloux le lutin.
Commentaire de robin posté le 28-09-2009 à 17:37:00
Gloups ! je viens de m'apercevoir que j'avais tout faux sur la localisation de la photo du calendrier ! Mea culpa !
joli C.R. Made in Normandy bien illustré !
Commentaire de Dom 61 posté le 28-09-2009 à 21:33:00
Beau C.R Philippe, trés agréable à lire !
Commentaire de titi61 posté le 29-09-2009 à 08:57:00
super cr philippe.super perf.parcour tres difficile pour moi trop casse patte pour mes petites chevilles.a+ ...titi61
Commentaire de RogerRunner13 posté le 29-09-2009 à 10:35:00
Merci pour ce beau récit et j'aime beaucoup ces retours en arrière cela donne beaucoup de poésie à l'ensemble.....
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