Récit de la course : Trail d'Ecouché - 28 km 2009, par Mustang

L'auteur : Mustang

La course : Trail d'Ecouché - 28 km

Date : 20/9/2009

Lieu : Ecouche (Orne)

Affichage : 3411 vues

Distance : 28km

Objectif : Pas d'objectif

10 commentaires

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vas-y pépère !

Vas-y, pépère !

 

 

Dernier dimanche d’été, direction Ecouché pour le trail des pompiers. Ça va poutrer comme dirait le  Lutin, ça va saigner, ils vont  voir de quel b………………. Euh ! Non ! Zen, enfin  presque, non, pas vraiment en fait. Pourtant, j’ai presque l’esprit en apesanteur. Je suis à Ecouché, j’aurais pu être ailleurs mais j’y suis. Pourquoi ? Simplement l’envie d’être là, pourtant cela ne va pas être facile. C’est un trail roulant donc rapide. Je ne sais plus trop si je peux tenir une cadence élevée en proportion de mes capacités. Les entraînements dominicaux de septembre semblent montrer que j’ai retrouvé un peu de fond. La dernière fois que je suis passé à Ecouché remonte  au printemps dernier, sur le coup de  minuit. J’étais avec –loulou- pour la Mégatoff, une étrange aventure nocturne sur les terres de mon enfance.

 


 

Bon, ce  n’est  pas tout cela, il faut s’y coller  à ce compte-rendu ! Je suis arrivé de  bonne heure comme d ‘habitude. Ainsi je  peux  me garer prêt de  la zone de départ ! Certes, c’est le  plus facile  à faire !!! Je vais chercher  mon dossard, on a  droit à un t-shirt  manches  longues et  à une bouteille de  pétillant ! Un salut  à Philippe, l’organisateur. Puis je  vais me préparer. Entre temps, Breizhman 14 et Vetchar arrivent en compagnie d’un ami.  Emmanuel du club est  là aussi.  D’autres coureurs d’Alençon arrivent également: Pascal,  JMF et madame, Titi61 et Dom61, d’autres aussi. C’est  la grande famille du trail  ici ! Robin a fait le déplacement du Mans!

 

 
Breizhman 14 et Vetchar

 

Un  petit  pincement au cœur tout de  même. Je pars  avec  le grand Pascal  pour  un tour de chauffe.

 

 

 
JMF, Béa à droite

 

C’est  le  moment du départ. Bon,  mon compte-rendu rentre dans le vif du sujet ! Au fait, j’en ai fait  un en 2007. Je  peux  peut-être  le glisser en douce ici ? Comme  le  parcours est  identique  à part  une  petite variante après  le château de Mesnil-Glaise,  j’ajoute  juste un codicille et le tour est  joué !

C’est  le départ, bien sûr, à fond. Nous empruntons d’abord  les rues du village pour  nous diriger ensuite vers un herbage.  A l’écart, retenus  par une simple clôture électrique, des purs sangs veulent se  mettent au diapason de ceux qui traversent leur territoire. Ils se  mettent alors  à galoper, la frêle  clôture ne résiste pas  à leur assaut et  les voilà galopant  à la suite des coureurs. Magnifique  image de ces chevaux au  milieu des  hommes, courant dans  un même élan. Le  Lutin s’est fait  le  plaisir de  me passer !

Zut, la  leçon a  porté. Cela s’est passé de  la  même façon l’an dernier avec les chevaux, alors exit les chevaux ! Donc  on traverse  le champ sans  la compagnie des  chevaux. Euh…… exit aussi le Lutin qui est parti courir avec les Kikous  parisien ce dimanche aux foulées Chesnaysiennes.

Nous quittons  l’herbage en franchissant un petit cours d’eau sur  une passerelle  improvisée pour arriver dans  le parc du château de Sérans où l’artiste Balias organise des symposiums de sculptures. Nous évoluons donc  au  milieu d’œuvres en marbre et en  bois exposées dans  le jardin.  Je ne sais  pas si tous prennent  le temps de  jeter  un coup d’œil car cela va furieusement vite. Nous quittons  le parc pour  un chemin. La chaleur est forte. Je  me fais  passer par des coureurs en nombre !! C’est frustrant ! Va savoir s’il s’agit de coureurs sur le  long ou le court. Moi, il faut que  la machine chauffe  un peu !

Non,  il ne fait  pas si chaud que  ça, juste bon. Et  je ne fais  pas doubler en nombre, na !  Pascal et Breizhman sont  partis devant  moi. Je continue à mon rythme. A côté de  moi, un groupe chemine. Ils discutent. « Je te  dis que l’an dernier, on est passé par  là ! », « Non, je ne crois  pas ! », « Je te dis que  oui ! ». Passionnant !

Déjà, la file des coureurs s’étire. Un lacet sur la route, puis  nous empruntons  un chemin montant. Première pente, mais tous continuent de courir ; sur du plus  long, il aurait fallu marcher ! Nous arrivons, le cœur affolé, dans   un champ hersé et roulé de frais où  le soleil est sans  pitié. Vite, voici  un petit bois à l’ombre accueillante. Une longue ligne droite le traverse. Le rythme est soutenu. Je  prends  le  mien. J’ai endigué  le flot de coureurs qui me  passaient. Voilà, c’est bon.. Suis au 6e km en 30 mn. Nous sortons du bois pour descendre dans la vallée de  l’Orne. A cet endroit, dans les coteaux, ce petit fleuve  a creusé des  méandres encaissés. En face de  nous, sur  un affleurement rocheux, se dresse  le château de Ménil-Glaise, nom  pompeux pour  une construction sans grâce qui  ne déparerait  pas sur la côte  normande. Seulement, c’est Ménil-Glaise

Non,  non,  il fait  moins chaud !! Mais  ça sent bien bon tout au  long de cette ligne droite dans  le bois. Pas  l’odeur de champignons, il fait bien trop sec  mais celle de  la forêt, des feuilles qui se dessèchent, de  la résine des  pins. Et je n’avais rien à en endiguer ! Et  j’arrive au 6e  km en 31 mn ! Et  puis, le parcours change  un peu. On va  jusqu’au bout du petit  bois et on reste ensuite en  lisière. Un  bout de route  je crois  puis  on dévale un herbage en  pente vers  l’Orne. Je suis en compagnie de Xavier. J’arrive assez vite sur  lui si  bien qu’il  me demande  si je fais  le court. Euh, non ! Oui, ça casse  un peu. Si  le haut du  pré est correcte vers le bas, c’est furieusement casse-cheville tellement  le sol a été  piétiné  par  les animaux !  Nous arrivons à  l’entrée du hameau. Ceux qui font  le court  filent à  droite, nous  à gauche. Nous franchissons  le  pont puis la petite route désormais mondialement connue depuis qu’elle figure dans  le  magnifique  calendrier Kikouroù.

 

 

Je traverse  le petit  hameau au  pied de la falaise.  Oh !  Nous allons prendre  le chemin escarpé qui mène au château ! Que  ne l’ai-je dévalé, étant gamin ! Là, il s’agit de grimper  J’émerge sur le plateau, le cœur en feu. Je  passe devant  les bâtiments de  la ferme, chacun portant  le  nom de sa fonction. Celui de vacherie me faisait bien rire !  On oblique  à droite  pour reprendre  un bois, tant mieux.

La grimpette est  là mais pas de vacherie car  ici débute  la grande variante qui va rallonger  le parcours. Nous redescendons  le  long de  l’Orne et empruntons un chemin mal commode que barrent quelques gros arbres abattus ! A son extrémité, le chemin remonte sur la route. C’est  là que j’aperçois Pascal. Je  ne sais si c’est  ma tenue jaune rayée de  noir  mais  me savoir derrière, lui a  fait  l’effet d’une  piqûre de guêpe. Il repart de  plus bel alors qu’il semblait accuse un coup de  moins  bien ? Non,  il accuse vraiment, je  le rattrape un peu plus  loin. 

J’entame la deuxième heure au  kilomètre 12.   Le ravitaillement est dans  un champ aménagé avec  des  tables  de  pique-nique sous des  pommiers. J’attrape un verre de coca et  je repars. J’arrive Quelques  mètres sur  un  pont qui enjambe  l’Orne  puis  à droite, une grimpette sévère dans  un bois. On redescend pour suivre  le  petit fleuve sur  plus d’un  kilomètre. L’eau s’écoule discrète, presque  paresseuse. Seul, par  moment,  un éclat d’eau sur  une  pierre rappelle  la  présence du cours d’eau. Je suis  presque seul, cependant  j’aperçois non loin devant  moi  un coureur, puis un autre devant.  Ce sont autant d’incitations pour  moi à aller de  l’avant. Le chemin s’élève le  long d’un bois. Bientôt, j’aperçois  un groupe de coureurs. Voilà un bon objectif,  peut-être ambitieux. Il reste  une dizaine de  km à  parcourir. J’ai encore de  la ressource, me semble-t-il. Sur  le bord du chemin, éloigné de  tout,  une carcasse  jaune  d’un ancien fourgon de  la poste finit de rouiller. Par quel étrange destin, est-elle  là ?

Mince,  un km de retard : 11 km en une  heure ! Bon  le ravito, bien  mais  ce qui  m’énerve  ce sont  les  gars qui emmènent  leur gobelet  pour  le  jeter  quelques dizaines de  mètres  plus  loin ! Les sagouins ! Sinon, la camionnette de  la poste est  toujours  là. Va-t-elle devenir aussi emblématique  que  la bassine rouillée du trail de  la vallée de  la Vère ! On a les  madeleines qu’on  peut ! Nous  sommes dans  les bois de Montgaroult. Plus trop de souvenirs là. On est  passé dans  un chemin single trace  comme  on dit, c’est ça ?? Oui après  le  pont donc avant  la camionnette. Vous  me suivez ? Sinon,  y a bien des coureurs mais pas  les  mêmes qu’en 2007. Je  les passe en descente et sur le  presque  plat, ils  me doublent dans les  montées ! Le chemin est agréable dans  le bois. Il est  large,  les senteurs sont fortes.  Le deuxième ravito doit se situer par  là. Il se trouve en  bas d’un talus qu’on dégringole. Pour un peu, on s’affalerait sur la table. Un  p’tit coup de coca, une banane, un  p’tit bonjour et grrrrrrrr les gobelets sur le chemin. Ah ce chemin qui  ondule en  lisière !  Qu’il est  long ! Qu’il est  long ! Je  m’y ennuie ! Deux  heures de course et 22  km parcourus. Les  jeunes ont  finalement  pris  le  pas sur  moi. Ils filent !

Le  profil s’assagit  dans  la campagne. Nous traversons des champs de  maïs.. De place en  place, des spectateurs  nous encouragent. C’est le retour, j’emprunte  le chemin de  l’aller. Le  petit bois  puis le champ labouré. Et la montée, enfin la descente dans ce sens, hihi !! Le chemin remonte sur  un plateau. Là, au  milieu d’un champ, une silhouette connue. C’est l’ami Wilh avec son appareil  photo. Il est  toujours par  monts et par vaux chaque week-end  pour couvrir  les courses  normandes.

   Robin a bien poutré!!!!!!!!!!! 10e!!!

 

Rien à changer !  Même  pas Wihl toujours  là ! Auparavant, j’ai retrouvé  l’endroit  où je faisais  moi-même  le  photographe  pour NCAP.   Ah ! J’allais  oublier. Un malotru de  spectateur  m’a encouragé en  me criant  « Vas-y, pépère ! ». Non, mais,  l’insolent !

Voilà, ce sont  les derniers  kilomètres, je commence  à être sur la réserve. Je repasse devant le château. Les  organisateurs nous font  passer sur l’Orne  par  une sorte de  passerelle en bois qui me semble  bien précaire. D’ailleurs, les  pompiers sont  présents et un homme dans une embarcation  surveille  le  passage des coureurs. Un dernier champ à traverser. Me voilà dans  les rues d’Ecouché. J’arrive sur le foirail que  je contourne et franchit  l’arche en 2h28 ; je  prends  la 42e  place sur 131 classés ! Vraiment, une bien  belle sortie.

Je finis  bien  et  je remonte sur des coureurs en dérive sur la route du château. La  passerelle est  bien  là mais  pas de  barque. En tout cas,  moins bien bricolée,  la passerelle car à son extrémité elle  penche  beaucoup ! C’est  l’arrivée dans  les rues d’Ecouché. JMF déjà arrivé bien sûr  m’encourage avec sa Béa. J’en termine en 2h32 !  Bien content ! Oui, une belle sortie ! Une  ombre au tableau : la  pompe  à bière est tombée en panne ; Pascal  pas rancunier  m’offre  une bière en bouteille, une kro ! Cela aurait  plus  mal se terminé, non ?

 

Une belle coupe  pour Vetchar !

10 commentaires

Commentaire de francois 91410 posté le 27-09-2009 à 21:09:00

Faudrait bien que je me le fasse ce trail d'Ecouché ; ça a l'air bien sympa, et fort bien fréquenté !

Commentaire de hellaumax posté le 27-09-2009 à 22:16:00

Super bonne idée de coupler les deux récits, ça donne une dynamique surprenante à la lecture... En tout cas très belle course, Philippe. Amitiés

Commentaire de hellaumax posté le 27-09-2009 à 22:17:00

[Blague privée] : tu es sûr de ta trace GPS, je voyais ça dans les Alpes, Ecouché?

Commentaire de la panthère posté le 27-09-2009 à 22:39:00

un bien joli trail, et l'occasion de revoir les traileurs kikous bas normands, et même robin!....
l'an prochain, tu rajoutes un récit? à bientôt aux roches d'oëtres,bisous

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 28-09-2009 à 13:06:00

Rallonger la sauce avec le récit précédent, c'est de l'escroquerie ! C'est bien du boulot de fonctionnaire ça madame !
Sinon, t'as bien couru pour ton âge !

Commentaire de CROCS-MAN posté le 28-09-2009 à 16:12:00

Bravo et merci pour la ballade et l'entorse du cerveau avec les 2 récits.
Il est jaloux le lutin.

Commentaire de robin posté le 28-09-2009 à 17:37:00

Gloups ! je viens de m'apercevoir que j'avais tout faux sur la localisation de la photo du calendrier ! Mea culpa !

joli C.R. Made in Normandy bien illustré !

Commentaire de Dom 61 posté le 28-09-2009 à 21:33:00

Beau C.R Philippe, trés agréable à lire !

Commentaire de titi61 posté le 29-09-2009 à 08:57:00

super cr philippe.super perf.parcour tres difficile pour moi trop casse patte pour mes petites chevilles.a+ ...titi61

Commentaire de RogerRunner13 posté le 29-09-2009 à 10:35:00

Merci pour ce beau récit et j'aime beaucoup ces retours en arrière cela donne beaucoup de poésie à l'ensemble.....

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