Récit de la course : Saintélyon 2008, par vial
L'auteur : vial
La course : Saintélyon
Date : 7/12/2008
Lieu : St étienne (Loire)
Affichage : 4410 vues
Distance : 69km
Objectif : Pas d'objectif
21 commentaires
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saintelyon2008
Crac-crac dans la descente
Allez c’est reparti pour un tour, 7 h l’an passé, va falloir faire aussi bien voir mieux. Et cette année l’édition sainté tombe dans la grande fête des lumières. Le 8 décembre normalement fête chère aux lyonnais. Maintenant c’est plusieurs jours avec le point culminant le 8. Mais à l’heure où je tape ce récit je ne suis pas dans les rues de Lyon. Et pourquoi ?
Donc cette année en pleine fête des lumières. Dans les années 80 j’avais fait un faux départ. A l’époque c’était une fois dans un sens un fois dans l’autre. Un certain 8 décembre, le départ était de Lyon. Et en quelques minutes je saccageais à coup de papillotes et d’une petite mirabelle des semaines d’entrainement. Pourquoi ? J’étais jeune et fou, je voulais partir coûte que coûte ce jour –là ou plutôt cette nuit-là. Mon pote arrivant de Meximieux m’a glacé tout net : tout comme la neige qui envahissait la région lyonnaise…..On ne part plus, laisse tomber le sac et les baskets. Et m… vas pour les papillotes et la petite mirabelle…. C’aurait pu être ma première lyonsainté et mon premier abandon. La course avait été arrêtée à Saint Catherine ( y’avait aussi un lyon sainte Catherine qui partait de la cathédrale Saint Jean mais de jour et à un autre moment de l’année). A l’époque y’avait de la neige, et les quelques gars qui avaient pu passer avant la fatale décision avait du brasser toute la nuit pour tracer, et le vainqueur était …..un groupe de 4 gars qui avaient fait la course en relais. Mais pas les relais de maintenant, chacun à son tour pour tracer dans la neige et arriver ensemble. Bien ennuyée l’organisation car une telle arrivée n’avait jamais été envisagée…
Depuis me suis-je assagi ? peut être, un peu …C’est la dernière semaine, je suis inquiet, une météo exécrable et j’ai fait venir un ami et une amie du pays basque pour connaître la magie de la saintélyon… Tu parles la magie est déjà là, petite sortie mardi soir au km 2 grosse flaque : tiens c’est la prépa mentale sur la saintélyon, mais au km 4 une frontale sur le chemin « salut à samedi ». Le gars disparait dans la nuit mais le message est passé c’est un «saintélyonnais ». dans le temps on aurait pu dire une année sur deux : c’est un « lyonstéphanois »…
jeudi nouvelle sortie tranquille au km 4 ce n’est pas une frontale qui m’accueille, mais le vent et la flotte –pluie/neige qui me fouette le visage, me pique la peau de milles feux, ce n’est pas le feu des frontales, mais celui du « grésil », cette foutue pluie mi-eau, mi-glace qui vous bouffe le visage. Mauvais présage. Samedi les cieux sont un peu plus cléments, j’emmène mes amis basques pour un footing sur Parilly et leur faire découvrir la zone de rencontre de beaucoup de clubs lyonnais. Presque pas un chat, ils sont tous partis sur la saintélyon ?
Samedi milieu d’après midi : mauvaise nouvelle mon ami Florent est toujours à Besançon. Celui qui m’avait accompagné pour la sainté2007 jette l’éponge : il est patraque, malade. Doit pas être en forme le pote qui a plusieurs utmb à son actif, dans des temps plus que raisonnables.
on boucle les sacs un peu fébriles à la pensée de ce que l’on va trouver. Mais le ciel stabilisé me rassure. B’jour m’dame un petit ticket de bus. Merci. Et hop moins de 10 mn après le car s’élance.
Saint Etienne tout le monde descend, je cherche l’entrée du parc expo, je trouve le flore. On cherche un peu voilà la halle, déjà du monde, coup de fil au castor ;: on arrive bientôt…. Prévoyant je donne les trucs, on prend le dossard, vérifie tout de suit la puce, étiqueter les bagages de suite pour gagner du temps lors du chargement dans les cars..bonne orga c’est vrai même si j’ai parfois râlé contre la chèreté et la lenteur de l’inscription. En milieu de semaine , j’avais eu une grosse frayeur : partie le 24 novembre, les 4 inscriptions de mon groupe « finances » n’étaient toujours pas enregistrées le jeudi soir….. Mais maintenant tout va : ambiance sympa au Flore « merci aux GO de Kikourous ». mes amis basques apprécient et devraient bientôt choisir leur pseudo. Je retrouve des têtes connues, rencontre enfin Agnès94, et bien d’autres. Puis c’est le grand déballage, grosse bataille pour étrenner les belles guêtres achetées juste avant à Raidlight, avec aussi le joli sifflet orange pour les secours (si j’avais su j’l’aurais pô pris !). Merci Flappi pour le cours pratique sur les guêtres !.
Me voilà proche de la ligne, maillot manche longue sous un autre maillot technique un peu plus épais, le même choix que l’an passé, et un collant long avec les booster dessous, une paire de trail au pied (j’ai renoncé à conserver une paire « bitume » dans le sac pour un changement de « pneumatique » à Soucieu.
Un silence impressionnant pour l’hommage à Lolo -Cécile mon amie basque m’avouera plus tard avoir été impressionnée par ce respect rarissime – et des pensées qui reviennent. Le petit mot de son papa. Merci l’orga pour ces moments précieux de notre petit passage sur notre grande planète.
Nous avons convenus, Didier, Cécile et moi de faire les premiers km ensemble. Oui au départ, mais très vite la mission devient impossible dans cette marée humaine.
je gère bien le départ, pas trop devant -1 mn avant le passage sous l’arche – et les rues de St Etienne défilent. Puis place à la première grimpée, les premiers chemins, le chrono est bon, trop tôt encore pour savoir si je serais dans les 7 h, temps de référence de l’an passé.
par contre je suis surpris de l’état du terrain. Chaussé à l’identique de 2007, la montée sur Moreau ressemble à une patinoire : si cela continue on va nous refaire l’arrivée des premières années : à Charlemagne, une des patinoires de Lyon car on sera à point ! Je n’ai pas souvenir, les années précédentes, d’avoir trouvé si tôt ces zones boueuses et autant glissantes. Très vite je suis les traces pour piquer sur les banquettes herbeuses, espérant ne pas trop traverser de cultures par respect pour nos jardiniers de la campagne –les agriculteurs-. La décision paye car je passe pas mal de coureurs, le pas hésitant sur un sol instable. Les chronos sont bons, 1h 32 à Saint christo. Puis c’est un peu la poisse car j’ai involontairement arrêté le décompte de mon gps ; les km ne bippent plus ! je fais un pointage sur le prochain panneau des km nous séparant de l’arrivée. Apparemment j’ai squizzé plus d’un km. Je me recale sur ma montre normale par rapport à l’heure de départ.
la descente sur Saint Catherine me semble facile, peut être fruit d’un souvenir cuisant lors de ma première édition : frontale défaillante jusqu’à Saint Genoux avec une grosse gamelle dans la descente sur Sainte Catherine !!. Aujourd’hui cela semble facile, je sens un peu de lassitude dans les jambes, mais c’est passager. Je ravitaille régulièrement- Camelbag avec eau/maxim neutre/grenadine et les gels fenioux bleus anti-crampe et rouges coup de fouet. Je réserve les longues énergies après Sainte Catherine. Une partie du parcours se fait en présence de « jhem », mais j’ai totalement perdu mes amis basques. Saint Catherine m’enchante tout comme St Cristo . Est-ce un avant goût de la fête de la lumière de LYON ? Je trouve féérique ces prairies en lumière rasant de l’éclairage des stades..
Ravito à Sainte Catherine, quelques minutes pour un coup de fil pour le fil à Emma sur le fil depuis le début de la course. « Bernard le Pirate » m’aborde « gentiment » puis repart de l’avant prendre d’assaut le bois d’Arfeuilles. Petit bout de chemin avec Le Blueb et ses conseils « gère dans la montée et tu pourras lâcher plus tard ». Merci le Blueb j’aurais pô du t’écouter ou bien on s’est mal compris dans les délais. Tout va aller très vite, trop vite… j’avale la montée sans force, mais tout en trottinant, pour moins perdre le rythme. Je me sens bien, je passe le plus léger possible dans le descente du bois d’Arfeuilles. Mais c’est « chaud » et je prends les côtés pour maintenir le chrono, voir faire mieux. Premier avertissement : je descends de quelques centimètres derrière une belle pierre bien lisse, réception sur les talons :ouf les empreintes trail ont bien rattrapé le coup. Le grand virage à droite, la rubalise. J’ai bien profité comme beaucoup du spectacle des frontales lors de la montée sur Moreau. Mais maintenant plus question d’en profiter. Je passe toujours, trop confiant peut-être, en essayant d’avoir le pied léger. Jusqu’alors tout allait bien : mais le funambule rate son sortie . je viens de passer « proprement » un gars. Hé hop tout le monde descend ! Le pied gauche pivote, je suis en travers, le pied droit glisse dans la pente, s’arrête, mais trop tard, comme me le signifie la douleur à la cheville. « Ca va ? » Ca c’est la solidarité du trailer. « ca va aller, mais c’est fini pour moi ». Ca c’est ma réponse, parfaitement lucide. Je sers un peu les dents, récupère et repart en boitillant. A peine + de la moitié du parcours, je retente un démarrage sans conviction. Plus de 30 bornes encore à faire, un chrono foutu : et pas un déambulateur de disponible alentour : put…. d’organisateur (lol)! Coup de fil à Emma pour lui annoncer la bonne nouvelle : je vais pouvoir réduire le kilométrage ! Je prends mon bâton de pèlerin et reprend le chemin de Saint Genoux. Je maudis ma stupide décision du départ : refuser la gnole de Khanardo à la fin de l’AAB. Peut-être que bourré j’s’rais pas tombé. Pas la peine d’être sérieux, ça paye pas. Khanardo, si tu me lis, met la bouteille de côté, j’te jure que la prochaine fois je vais la siffler en totalité. Vous avez dit « sifflet ».Le beau sifflet que j’ai acheté au départ ?: mauvais présage, mais je suis encore, sinon en piste, en tout cas encore sur la piste. Un gars me rejoint : boueux à souhait, le coude en vrac, et ne sens plus son bras tétanisé. Je crains qu’il n’ait de gros dégât, mais je renonce à lui mettre le bras en écharpe dans le dossard, car il ne peut plier le bras. Donc voilà notre convoi sanitaire qui descend à un train de sénateur ! Toujours une petite attention des gars qui passe pour une aide éventuelle. De toute façon j’ai le portable et le numéro PC médical, si ça veut bien passer….
Selon mon comparse d’infortune, on est proche au km 35, on est trop sur les genoux pour remonter à Saint Genoux. Et chance on croise la petite route d’Arfeuilles, où un auvergnat cherche sur la carte le moyen de retrouver son équipe de relayeurs, puisque Sainte Catherine lui est inaccessible. Et hop le voilà promu ambulancier pour nous ramener sur Soucieu. S’il le lit merci l’ami.
Soucieu : un signaleur nous conseille de suivre le couloir réservé à la course : il est fatigué le gars : nous ne sommes plus coureur mais rameur….en galère !!! direction le point secours, après une vaine tentative d’arrêter une ambulance qui quitte Soucieu avec une cliente à la cheville bien explosée selon nos futurs soigneurs. Mais pas moyen de courir et l’ambulance s’en va..
premiers clients pour les secouristes, à qui on présage une longue série. Faut encore monter à l’étage, pas top pour nous, mais mieux pour nos soigneurs plus au chaud à l’étage. Retirer ses foutues guêtres si amoureusement installées… je suis pas un homme mais une omelette : la chaussette retirée, y’a un gros œuf sur la cheville j’comprends pas bien c’est bientôt Noël, pas encore Pâques ? Un travail de qualité, un super strapp et on quitte le centre de soins. Pour mon compagnon c’est un genoux abimé, un gros coup tant au coude qu’au moral, et la couverture de survie car il claque des dents. La chasse à la voiture de rapatriement est ouverte pour filer sur Lyon. On se sera même pas à l’heure voir l’arrivée du premier.
Ensuite , je n’assisterais pas au sacre d’Agnès94, quitterai le palais des sports avec mes amis vers 10h, renonçant à affronter la file d’attente pour manger, préférant le calme de mon proche domicile.
Ce soir bilan des courses (si je puis dire) après la visite chez mon médecin du sport : une attelle pour quelques semaines, une seule béquille (qui m’a permis d’aller quant même de descendre dimanche soir voir les illuminations de Lyon avec mes amis chut ne e répéter pas ça fait pas sérieux mais le suis plus qu’il n’y a 20 ans ). Et 6 semaines d’arrêt du sport sauf si je me sens mieux –pour aller au championnat ski finances début janvier à Méribel pour défendre les couleurs du Rhône- Jouable ?
et puis pourquoi pas aller taquiner la petite nouvelle : il y aurait une piste des seigneurs le 21 ou 22 février du côté de Millau : faites comme moi, renseignez-vous. La saintélyon2008 n’est plus vive la 2009.
21 commentaires
Commentaire de chtigrincheux posté le 09-12-2008 à 04:42:00
C'est sur qu'il y a eu beaucoup de casse dans le quartier .... Le platre était en promo à
"brico dépot".Soigne toi correctement,la vie est drôlement belle quand on ose la regarder droit dans les yeux.A tout bientôt mon pote
Commentaire de millénium posté le 09-12-2008 à 06:45:00
dommage , vraiment dommage....
Soigne toi bien .
Commentaire de laurent05 posté le 09-12-2008 à 10:23:00
bon courage
soigne toi bien et reviens nous encore plus fort
a+
laurent
Commentaire de Davidou le minou posté le 09-12-2008 à 10:49:00
Récupère bien Michel; car j'espérais bien te retrouver sur les pistes cet hiver... J'espère vraiment que tu pourras faire du fond avant la fin de l'hiver. Surtout que je comptais bien sur toi pour m'accompagner cette année au run and skate de Cham !
J'étais aussi à la Sainté en relais, mais j'ai vu personne.
A +
David
Commentaire de Jerome_I posté le 09-12-2008 à 12:02:00
bravo pour ton récit... Et ca ira mieux en 2009... Et fait attention de ne pas recommencer trop vite. Pour ma part en 2006, la mème chose et j'ai repris dès le début du mois de Janvier avec le trail blanc sans douleur.
Jérome
Commentaire de mysterjoe posté le 09-12-2008 à 12:29:00
dommage pour cette course michel, mais tu as l'air d'avoir déja rebondi et etre sur tes futurs projets, soigne toi bien pour reprendre de plus belle.
Commentaire de Baobab posté le 09-12-2008 à 13:44:00
Beau récit, tu gardes l'humour dans la douleur, c'est fort et ça impose le respect.
Tu n'auras pas omis d'intégrer l'enseignement d el'édition 2008 : Lâcher les basques à la boutanche au Khanardô, ça peut vite te couper le sifflet.
Récupère bien ; )
Commentaire de Khanardô posté le 09-12-2008 à 15:24:00
Alors Khanardo t'a lu.
:-)
Il m'en reste, des bouteilles. Pour ce qui est de celle apportée à la STL, elle a été entièrement bue !
Donc, à l'année porchaine, à Sainté ou sur une autre course, ou un off !
Commentaire de lechamois posté le 09-12-2008 à 18:49:00
Salut,
Bon rétablissement à toi, et comme les anciens que nous sommes tu sais au combien il faut être raisonnable face à la blessure...d'ailleurs tu as bien commencé en allant au illuminations :-)
Alors peut-être à bientôt sur les cross...pas décines dimanche c'est un peu tôt tout de même ;-)
Le_chamois_qui_plaisante_mais_qui_te_plain_sincèrement
Bon courage
Commentaire de agnès78 posté le 09-12-2008 à 19:22:00
un récit plein d'humour michel... Prends soin de toi maintenant et reviens nous en pleine forme!
bises
agnès
Commentaire de calimero posté le 09-12-2008 à 20:05:00
Que de courage pour nous raconter tout çà avec tant d'humour!
Repose toi et l'année prochaine çà le fera!!
Commentaire de peeweeonline posté le 09-12-2008 à 22:29:00
Je reviens sur ton récit que j'ai déjà lu et c'est vrai que ton sens de l'humour reste aiguisé malgré les circonstances. Pour jouer le chrono ça ne peut pas être du 100%, il faut prendre des risques. Bon rétablissement !
Commentaire de MIKE13 posté le 09-12-2008 à 22:31:00
Soigne toi bien, digere la course et on se remet ça l'année prochaine, au top.
A+
michael
Commentaire de golum posté le 09-12-2008 à 23:02:00
Merci pour ce CR Michel, soigne toi bien et surtout garde ton super moral. Les 6h30 à la STL c'est pour 2009 ;o). Et peut etre bien au 21 Février à Rodez, elle à l'air sympa cette "piste des seigneurs".
A bientot. Christophe
Commentaire de nicnic38 posté le 09-12-2008 à 23:17:00
dur dur...
mais on te sent philosophe...
soignes toi bien et l'année 2009 sera bien remplie
Commentaire de flapi38 posté le 09-12-2008 à 23:53:00
heuuuu, c'etait pas NicNic pour les guetres, c'était Flapi ;-)
Remets toi bien, Michel, a très bientôt, j'en suis sur.
Commentaire de sarajevo posté le 10-12-2008 à 07:33:00
sacré course ... sacré lucidité ...
c'est ca l'ultra...
bravo a toi
pierre
Commentaire de Mamanpat posté le 10-12-2008 à 09:10:00
Super stoique... Ca m'épate, le propre des grands champions surement...
Soignes-toi bien et rendez-vous dans les mont d'or en mars !!!!
Pat
Commentaire de langevine posté le 10-12-2008 à 20:11:00
d'une lucidité et d'une sagesse exemplaire...
reviens vite Michel, on a encore plein de courses à partager mais sur tes deux pieds!!
Biz et bon rétablissement!
Commentaire de Gibus posté le 17-12-2008 à 19:42:00
Remets toi vite Michel
et l'année prochaine, la descente du bois d'Arfeuille : cul sec.
Commentaire de p'tetortue posté le 29-12-2008 à 19:17:00
j'ai esquissé le même pas de danse, à peu près au même endroit que toi, l'année passée.
Soigne toi bien, n'essaie pas de reprendre trop vite!
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