Récit de la course : Courmayeur - Champex - Chamonix 2008, par JLW

L'auteur : JLW

La course : Courmayeur - Champex - Chamonix

Date : 29/8/2008

Lieu : Courmayeur (Italie)

Affichage : 2442 vues

Distance : 97km

Matos : Asics 2120 trail (modèle US), Booster, short Raidlight, T Shirt Raidlight et Salomon + micro polaire Patagonia, coupe vent gore tex Salomon, casquette et buff Kikou, bâtons Leki 2 brins, Polar RS800, ipod shuffle, lunettes, sac Salomon Rev 15

Objectif : Terminer

17 commentaires

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Courmayeur Champeix Chamonix - 29 Aout 2008

Courmayeur Champeix Chamonix - 29 Aout 2008

98,5 km 5600m de D+/D- (à peu près)

 

 

8 mois de préparation, que dire ...

98 km, que dire  (*)  

 

(*  petite intro empruntée à Khanardô, j'espère qu'il ne m'en voudra pas)

 

Je ne reviendrai pas sur l'inscription internet au CCC le 9 janvier en 9 minutes et mon petit moment de panique quand je me suis vu inscrit et pas Jean-Marc ...

Je ne reviendrai pas sur le 1er trail de préparation au Vulcain début mars, le marathon de Paris en Avril ni sur le marathon du Mont Blanc fin Juin. Que dire enfin de toutes les sorties aux 3 Pignons de jour comme de nuit, à l'hippodrome de la Solle, aux  rochers du Cuvier ... Toutes les discussions quasi quotidiennes avec Bruno, Eric, Philipe, Stéphane, Fred et Jean-Marc sur le programme d'entraînement, le matériel, l'alimentation ... Ah l'alimentation ... J'y reviendrai.

 

On ne s'imagine pas que courir des trails est si compliqué. Pour moi,  coureur de bitume à mes débuts comme beaucoup d'entre nous et non habitué du milieu de la montagne, les derniers jours furent assez pénibles, non par la fin de l'entraînement (que j'adore en fait, l'entrainement, pas la fin !) mais tous ces petits détails, qui de plus, sont extrêmement fluctuants au gré de la météo, des sensibilités personnelles et surtout de sa propre expérience.

 

Il m'a donc fallu répondre à des questions métaphysiques telles que : gants ou pas gants ? guêtres ou non ? buff ou casquette ou les deux ? micro polaire ou polaire ou les 2 ... ? bâtons ? (là c'était un oui facile depuis l‘expérience réussie au marathon du Mt Blanc),  chaussettes de rechange ou non ? short trail ou cuissard ? bouteille(s) en plus du camel bag ? ...

Je ne refais pas l'énumération complète concernant l'alimentation mais c'est un peu la même chose entre les gels, barres, poudre énergétique, soupe ... renforcé par le fait que je savais que l'alimentation serait probablement mon plus grand point faible ... J'y reviendrai.

 

 

 

Tous ces détails (qui en fait n'en sont pas) réglés, nous nous retrouvons à Courmayeur dans un café bien agréable à attendre l'heure de départ un peu tardive à mon goût (11h00).

 

 

 

 

 

 

 

 

Ces moments d'attente passent en fait très vite par toute l'ambiance et l'animation qui me semble déjà bien rodée pour cette 3ème édition. De l'émotion déjà avec la musique et la succession des speakers qui nous mettent en condition. « N'oubliez pas que se mettre sur cette ligne de départ est déjà une victoire en soi », je confirme : c'est comme cela que je le ressens !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Le départ est donné à travers Courmayeur et le peloton s'effiloche un peu. Un peu seulement car la montée vers Planpincieux reste encombrée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

Pas grave, il vaut mieux partir doucement. Un hélico nous accompagne et les pales nous rafraîchissent agréablement. L'arrivée sur Bertone me surprend par le croisement des trailers qui montent déjà vers la « Tronche ». Pour nous il s'agit de faire un petit aller-retour, mais surtout une descente suivie d'une remontée autour de ce 1er ravitaillement. Remplissage d'eau pétillante dans ma gourde et un geyser m'arrose copieusement, pas top.

 

S'en suit la 1ère vraie montée dure, un mur en fait et une longue file indienne qui monte au ciel, enfin vers la tête de la Tronche. C'est à partir de là que l'on peut mesurer l'efficacité de tous les entraînements en dénivelés des mois passés, un peu plus de 36000m en ce qui me concerne. Il aurait fallu en faire un peu plus je crois mais en forêt de Fontainebleau ce n'est pas très évident. Le palpitant est voisin de la zone rouge, je ne sais pas comment le faire descendre ou alors je m'arrête. Je dépasse le point culminant de la course avec soulagement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La descente qui suit est du même acabit mais c'est de la descente et le paysage me plait bien. Pour le

moment tout va bien ou presque, pas vraiment de sensations, mais bon, j'avance. Cette partie s'avère

assez roulante mais je remarque qu'il faut que je me force déjà un peu. Pas très bon signe mais mon mental n'est pas trop affecté.

 

 

 

Je vois arriver le refuge Bonatti avec soulagement. Bruno est en train d'en repartir. C'est un peu la pagaille et je perds pas mal de temps à faire la queue aux divers ravitaillements en eau, coca et soupe. Le tronçon qui suit jusqu'à Arnuva se passe correctement mais sans éclat. Malgré le monde, je crois avoir mieux géré ce ravitaillement mais je n'arrive pas à avaler de salé. Seul l'orange, l'eau pétillante et le coca semblent passer. Tant pis, il me reste plein de réserves en gel (je n'en ai mangé qu'un jusqu'ici), barres, sporténine.

 

La montée vers le grand col Ferret semble ne pas finir. Jusqu'au refuge Elena cela ira à peu près, mais la suite de la montée m'obligera à 3 arrêts sous peine d'exploser sur place. J'y laisserai beaucoup d'énergie je crois,  et sera probablement la cause principale de ce qui va suivre.

La suite ? Et bien elle se passe dans la descente, interminable, mais surtout faite à une allure de sénateur. J'avais prévu de ne pas me lâcher complètement dans cette descente sous peine de le payer dans les dernières montées. Mais alors là, il faut vraiment que je me force à trottiner pour ne pas perdre trop de temps.      Dans le même temps je n'arrive plus à avaler quoi que ce soit.  Même la sporténine ne passe plus.

 

 

 

 

Je m'arrête à la Peule, pour me ravitailler en eau alors qu'il n'y a qu'un poste de secours. Le reste de cette étape sera du même acabit. Pénible, aucun plaisir, mais qu'est ce que je fais là ?

 

 

 

 

 

J'arrive difficilement à la Fouly et la vue (ainsi que l'odeur) de la soupe, des raclettes (si si)  me dégoute si fort que je m'assieds sans rien prendre. A ce moment là, je commence à envisager de ne pas terminer ..., ou plutôt je commence à espérer que les barrières horaires m'empêcheront de continuer et décident à ma place d'arrêter mon calvaire .... Je regarde autour de moi des traileurs manger avec un semblant d'appétit (mais comment font ils ?), je bois, j'essaye un truc que certains appellent micro-sieste .... Et j'attends. Je sais bien qu'il ne faut pas rendre son dossard de suite, qu'après le coup de « moins bien » cela peut revenir. Sur le coup, cela me parait bien théorique. Je n'ai pas envie de continuer.

 

Je repars, après 30 minutes d'arrêt.

Pourquoi ? Je ne sais pas trop.. Je me dis peut-être qu'il faudrait quand même atteindre la mi course, dépasser la distance des Templiers (ma plus grande distance jusqu'ici). Il fait encore jour mais plus pour longtemps. Je mets ma botte secrète (la lampe frontale Myo XP  rachetée à Julien Chorier) cela ne va pas beaucoup mieux mais j'avance grâce à une partie en descente facile et c'est déjà pas si mal. La montée vers Champex se passe correctement à la même allure que mes voisins. L'accueil à Champex sera chaleureux, très chaleureux, trop chaleureux ... La chaleur de la tente, le bruit, l'odeur, encore cette odeur des ravitaillements, tout cela me fait tourner la tête et je manque faire un malaise en m'asseyant à une table près du sas des secours !

A ce moment là mes idées sont plus noires que noires, un néerlandais me regarde d'un drôle d'air, je me dis que je dois être dans un sale état. Je m'en fous. Je re-essaye les micro-siestes, bof. Je me change complètement . Je repense aux barrières horaires, pourvu qu'elles m'arrêtent. Mais non, il n'est que 10h30 et la barrière est à minuit. J'essaye une compote servie aux ravitaillements, beurk pourtant j'arrive à avaler le reste de ma compote Pom Pot. C'est bien la seule chose qui passe pour le moment, avec le coca.

... le temps passe ...

Au bout d'une heure, je me lève. Tiens ils servent du café, essayons. Un délice. Cela me donne un tout petit peu d'espoir et c'est sur cette impulsion positive que je sors de la tente, dans la nuit sans lune, tout seul, et pas rassuré du tout de ce qui m'attend avec la terrible montée vers Bovine.

 

Le départ de Champex se faisant en descente je me surprends à courir et ....donc dépasser des traileurs marcheurs. Tiens, c'est curieux. Encore sceptique, j'aborde les premiers mètres de dénivelés de Bovine.

 

Et ... ô miracle, mais que se passe-t'il ... ? Je me sens bien...  J'ai l'impression de me retrouver dans la forêt de Fontainebleau avec ses gros rochers. Je rattrape des coureurs, je les dépasse ... Oh là on se calme. Il faut dire que je ne mange toujours pas grand-chose et la panne peut surgir à tout moment. Surtout que les étapes entre ravitos restent longues. Et que se passera-t'il à la prochaine montée ? , aux derniers ravitaillements que j'ai plutôt mal gérés jusqu'ici ? Bien que des sensations soient là je reste inquiet. Au sommet je reprends du café quand je remarque qu'il y a également du thé. Le thé, un très bon souvenir issu de mon 1er marathon. Je n'hésite pas et repars dans la nuit vers Trient. La descente me semble longue mais je cours régulièrement, dépasse encore quelques coureurs et arrive très à l'aise à ce qui sera mon meilleur arrêt.

Beaucoup moins de monde qu'à Champex, très accueillant. Mon protocole est maintenant au point, coca, eau pétillante, thé et je repars. Un peu plus rassuré mais pas encore tout à fait. La montée vers Catogne se passe à nouveau très bien. Encore une fois je mène mon groupe puis je me détache, personne ne me suit ... Quelle différence par rapport au grand col Ferret. Vallorcine n'est plus très loin et mon moral monte en flèche.

Je prends encore un peu « trop » de temps à ce ravitaillement de Vallorcine mais cela me parait indispensable vu le mode d'alimentation que j'ai adopté. Je réussis même à avaler un petit bout de banane et un peu de potage, une première pour moi.

 

Je reconnais le coureur néerlandais rencontré un peu plus tôt à Champex. Il me dit que ses jambes, son cœur, sa tête, bref tout lui dit d'arrêter mais lui veut rejoindre Chamonix à tout prix. Et il le fera. Il fait encore nuit quand je repars pour le col des Montets, j'ai décidé de me débarrasser de la frontale et de me vêtir d'un T Shirt. Je sais que la montée vers la Tête aux Vents va me réchauffer. J'avais raison.

 

Mon moral est maintenant au beau fixe. En entamant cette dernière ascension de 700m je me dis que je pourrai en faire d'autres, des bosses, après celle là ...  N'exagérons pas, cette ascension est dure, je ne dépasse plus mais je reste au rythme de mon entourage. Le jour se lève au cours de la montée et le soleil recommence son œuvre dès la tête aux Vents. Je décide de mettre un T shirt un peu plus léger. Le parcours magnifique jusqu'à la Flégère est très usant. Je revois cependant avec plaisir une partie du parcours du Marathon du Mont Blanc que j'ai effectué en juin dernier. Dernier arrêt coca à la Flégère avant de basculer vers l'ultime descente. Comme tout le monde j'ai mal aux quadriceps mais c'est gérable. Je me force un peu au départ puis je me laisse emporter sur toute la descente. Je dépasserai environ une cinquantaine de concurrents dans cette dernière partie malgré une erreur de parcours qui me coutera exactement 7 minutes (merci mon RS800 pour cette précision) et 50m de d+, mais cela n'entamera plus mon moral qui est au plus haut.

 

L'arrivée est bien sûr magnifique, émouvante, je me dis même que j'ai eu raison d'arriver plus tard que mes coéquipiers (qui ont eu l'élégance de m'attendre),  le public étant nettement plus nombreux à cette heure.... Probablement une façon de me consoler un peu de mon temps très, très, moyen mais à cet instant je ne veux retenir que les points positifs.

1- J'ai terminé

2- J'ai fait une 2ème partie de parcours avec de très  bonnes sensations

3- J'ai réussi à dépasser mes gros « coups de moins bien »

4- J'ai une bonne marge de progression si jamais je me décide à refaire un jour ce très beau trail (il suffira de m'arrêter un peu moins ...,  je me serai arrêté au total pendant 3h, avouez qu'on doit pouvoir faire mieux !!)

 

Je terminerai en remerciant toute mon équipe pour cette belle aventure qui a pratiquement commencé le  9 janvier dernier et tous les messages chaleureux que j'ai découvert à mon retour. Je n'avais pas imaginé toutes ces personnes qui se sont pris au jeu à nous suivre sur internet, très tard dans la nuit et puis très tôt le matin. Cela fait d'ailleurs bizarre de penser qu'en plein milieu de la montagne, un pointage par quelques bénévoles isolés sera visible pour tout internaute. Une façon de se sentir moins seul sans doute !

 

  PS : merci à Philippe (Phil77) et Bruno (Bruno84) pour la plupart des photos

 

Et quelques photos bonus sur:

http://picasaweb.google.fr/altisibmdpi2/CCCUTMB2008#

 

 

                                                                  Jean-Luc

17 commentaires

Commentaire de L'Castor Junior posté le 10-09-2008 à 22:35:00

Renaître dans Bovine, ce n'est pas banal ;-))
Bravo pour ta course Jean-Luc : aller au bout après ce départ difficile est déjà, en soi, un bel exploit.
Et merci pour ce récit !

Commentaire de Khanardô posté le 10-09-2008 à 22:36:00

Tu décris bien les diverses sensations qui nous envahissent tous, de la pleine forme au gros coup de barre, toujours suivi d'une reprise... enfin, quand ça veut bien...

Pour toi, ça a voulu, et ta volonté a fait le reste !

Bravo, récupère maintenant, et à une prochaine course ; j'espère que nous aurons plus de temps pour discuter !
(Mais que faisais-tu à la Fouly ?)

Alain

Commentaire de hagendaz posté le 10-09-2008 à 23:06:00

bravo à toi

Commentaire de Tercan posté le 11-09-2008 à 07:23:00

Quelle 2ème partie de course !!!
Tu finis... 1 place avant moi :) j'arrive qq secondes après, autant dire qu'on s'est forcement vu, mais pas reconnu (je n'avais plus ni buff ni casquette ni tshirt kikourou en fin de course).

Bravo à toi

Commentaire de Mustang posté le 11-09-2008 à 07:51:00

bravo!!

Comme quoi, on peut trouver de la ressource quand on s'y attend plus!

Commentaire de frankek posté le 11-09-2008 à 08:56:00

bravo pour ta course ! ton réçit est sympa et tes photos superbes ! récupère bien

Commentaire de Lolarun posté le 11-09-2008 à 10:31:00

Un grand bravo encore une fois Jean Luc, encore plus grand après la lecture de ton récit et de tes différents états d'âme au fil de la course. Chapeau bas.
lola

Commentaire de akunamatata posté le 11-09-2008 à 11:36:00

Bravo JL,
ce coup de barre fait echo à un autre (le mien il y a un an!), bien d'avoir passé le cap et d'avoir eu le petit + pour ne pas sombrer. UTMB maintenant ?

Commentaire de Akran posté le 12-09-2008 à 21:31:00

Félicitations Jean-Luc pour être allé jusqu'au bout et n'avoir pas lâché prise quand il était si facile de le faire !
Peu importe le temps mis, le chronomètre est de toute manière soluble dans la mémoire et il ne restera bientôt de la course que les bons souvenirs :)
Il reste désormais à voir, au fil des entrainements et des courses, ce qui peut être amélioré dans la gestion de l'alimentation afin que tu puisses délaisser les trains sénatoriaux au profit des couloirs aériens des jeunes premiers !!

Commentaire de agnès78 posté le 12-09-2008 à 22:34:00

merci jean luc pour ce récit... marrant, tu sais quoi, je te suivais particulièrement sur la CCC pour ton premier ultra et ton récit est vraiment tel que j'imaginais ta course : volontaire et plein de sensibilité à la fois! Un grand BRAVO à toi. Grosses bises
agnès

Commentaire de bzh67 posté le 12-09-2008 à 23:17:00

Encore une fois bravo pour cette course Jean Luc. Belle force de caractère que tu démontres dans ce récit. Félicitation à toi...

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 13-09-2008 à 08:15:00

Moi qui explose déjà sur les marathons, tu me donnerais presque envie de faire la CCC !

Commentaire de gdraid posté le 13-09-2008 à 20:44:00

Merci Jean-Luc pour ton récit bien mené, qui décrit un état de détresse physique et mentale, à la limite de l'abandon, suivi d'un état d'euphorie jusqu'à la fin de l'épreuve.
Ta machine à endorphine fonctionne bien ...
Bravo pour ta course bien préparée et bien gérée.
A+
JC

Commentaire de phil77 posté le 15-09-2008 à 10:20:00

Une nouvelle fois bravo pour ta course Jean-Luc ! Je pense que tu es fin prêt pour t'engager sur la grande boucle en 2009 !

PS: Très belles photos en effet ;-)

Commentaire de Speedy little turtle posté le 15-09-2008 à 20:08:00

salut,
Akharan me guide sur le forum; je peux voir enfin ton commentaire, félicitation pour ta course, j'en rêve!!!!!!

Commentaire de kikidrome posté le 19-09-2008 à 11:07:00

Ce récit, je vais le mettre en book-mark, le lire et le relire... parce que j'espère bien qu'un jour, je pourrais prendre le départ. mes initiales sont ... CCC
Les images sont superbes et c'est ne belle aventure...
Bravo

Commentaire de myrtille posté le 09-05-2010 à 15:52:00

Merci pour ce beau récit très instructif que je lis aujourd'hui en prépa de ma future CCC.
Quelle course! Un bel exemple de courage récompensé par ce retour de forme inespéré! Bravo à toi! Tu te lances sur le grand tour en 2010?

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