Récit de la course : Saintélyon 2007, par Kriko

L'auteur : Kriko

La course : Saintélyon

Date : 2/12/2007

Lieu : St étienne (Loire)

Affichage : 5691 vues

Distance : 69km

Objectif : Terminer

15 commentaires

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Le récit

Avant la course:  

 

Avec ma femme et mes parents, on arrive à sainté en voiture vers 18h, retrait de dossard, puis direction le restau ou le forum de kikourou.net a pris ses quartiers (2 salles réservées!). Mangeage de pâtes à volonté avec une carbonara plutôt sympa, quelques discussions et faisages de connaissance plus tard il est temps de se déguiser en coureur et de rejoindre le gymnase marquant le point de départ.
Les kikoureurs y sont très présents, on fait quelques photos pour le "avant"... puis c'est le moment du départ.

La course: 

Le départ 

 


C'est énorme, on est environ 4000 partants en individuel, c'est dire la foule. Je pars en compagnie de Hervé (jepipote) et Laurence (moicélolo) avec qui nous avons un temps prévisionnel commun, 8h environ. La miss Lolo a préparé des temps de passage, pour ma part rien du tout, j'avais prévu de tout faire au feeling.
Les premiers kilomètres sont plutôt encombrés, avec une densité de coureurs impressionnante.
A peine sortis de Sainté, on attaque la première montée, qu'on négocie principalement au pas. dès les premiers sentiers, le ton est donné: ce sera boueux. Heureusement le temps est sec.
Le relief permet en se retournant de voir un long ruban de frontales, c'est bô. Les chemins ne sont pas techniques, mais la boue glisse et colle et il faut éviter certaines flaques qui ressemblent à des lacs. Maxime, (hms), se joint à notre petit groupe. Montées et courtes descentes se succèdent, jepipote nous mène à un train soutenu et, à peine le temps de nous en apercevoir, nous atteignons le premier ravito, à St Christo (16ème km). Nous le zappons royalement (beaucoup d'affluence) car le papa de Lolo nous attend 500m plus loin pour un ravito officieux. Nous sommes pile poil dans les temps de passage prévus par Lolo, une précision d'horloger vous dis-je.
Le ruban commence à être plus étiré, on se marche moins dessus.

 

Histoires de chaussettes

 

Après Saint Christo, ça continue à monter, principalement par des sentiers boueux. La frontale fait ce qu'elle peut, mais je ne peux éviter de mettre les pieds dans l'eau. Coup de fil à mon assistance mobile qui doit m'attendre à Moreau (ma femme et mes parents) et qui ont mes affaires de rechange, je leur demande de me préparer une paire de chaussettes propres. Je décide de prendre un peu d'avance sur mes deux cocoureurs pour pouvoir effectuer le changement de chaussettes. Je monte à un rythme un peu plus soutenu, toujours en marchant. A Moreau. je passe à côté du ravito fier comme un bar-tabac, persuadé que mes parents m'attendent un peu plus loin. Je cherche la voiture des yeux, et, après quelques centaines de mètres, je reçois un coup de fil: ils étaient au ravito, on s'est loupé, mais ils ont filé mes chaussettes à Hervé et Laurence. Pas de pb, je prends un peu mon temps, un pipi, j'avance à un rythme modéré, les autres ne me rattrapent toujours pas. Je décide de m'arrêter pour retirer les saloperies de mes godasses, je ne vois toujours pas les autres, il faut se rendre à l'évidence, ils m'ont doublé et on s'est loupés. Vu la largeur des chemins je me demande encore comment on a fait... je reprends mon rythme, persuadé de ne pas les rattraper et de courir le reste tout seul. Pas bien grave, j'ai encore la forme et je sais qu'il y a une deuxième paire de chaussettes de rechange, mais bon c'était plus sympa de courir en groupe. Lors de la descente vers sainte Catherine, je double pas mal de monde quand, vers la fin de la descente, je reçois un coup de fil d'Hervé qui me demande ou je suis. Je lui dis que je suis à 200m du ravito, ils y sont, ils m'attendent. Comme mes parents sont là aussi, je me retrouve avec 2 paires de chaussettes propres. Une se retrouve à mes pieds, l'autre dans mon sac.
Je mange un morceau, bois un coup et on repart.

 

 

Danse sur la ligne imaginaire du marathon

  

Bon, redémarrage de sainte-Catherine, chaussettes propres, ça monte sérieux. Hervé mène toujours bon train, il faut parfois le réfréner car le chemin est encore long. Maxime est fringant également, Lolo prend parfois quelques mètres de retard dans les montées mais les rattrape facilement. Quelques km de terrain à peu près plat, puis nous plongeons dans une descente vertigineuse sur des sentiers glissants. Sur un des passages raides, je glisse, manque de me péter la g... et me rattrape de justesse. Il y a aussi un passage délicat dans les bois pour éviter une énorme flaque, peu technique mais avec un petit saut en bas, et on ne peut y passer qu'un par un. Comme certains hésitent, ça queute un peu, et comme il y a des intercalés je prends un peu de retard sur mes compagnons. Je les rattrape dans la suite de la descente, et nous arrivons à St Genoux. La descente vers le ravito est boueuse, sous la tente de ravito nous pouvons prendre un thé chaud et nous croisons d'autres kikoureurs et kikoureuses. Pour Souris, c'est l'abandon, elle n'est pas blessée mais la tête ne suit pas. Trop d'ultra cette année, un UTMB et un GRR entre autres. Comme il n'y a pas de navettes à cet endroit, mes parents, encore une fois présents, l'emmènent jusqu'au point suivant.
Dans la montée qui suit, c'est Maxime qui mène le train, il en a encore sous le pied. Hervé nous demande de le prévenir au 42ème, car il veut fêter son "premier marathon".
Nous basculons dans une descente, en pente plutôt douce, idéale pour dérouler. Maxime et moi prenons un peu d'avance, nous en profitons pour une pause pipi, les autres nous rejoignent. Nous repartons, reprenons un peu d'avance sur eux, décidons de les attendre dans une petite remontée. Comme ils tardent un peu, nous les appelons, ils ont un coup de moins bien. Lorsqu'ils arrivent, nous décidons arbitrairement que c'est le 42ème, et Hervé peut faire un pas de danse pour fêter son premier marathon. Lolo et Hervé trainent un peu la patte, ils nous disent de partir devant. C'est ce que nous faisons, et nous dévalons à nouveau une pente douce, en bitume ou en sentier plat et peu technique, à un bon rythme. Nous passons sans nous arrêter à Soucieux en Jarrest (ces noms, ça ne s'invente pas...) car mes parents et ma femme nous attendent quelques centaines de mètres plus loin. Comme il n'y a plus de sentiers techniques, je décide de changer mes chaussures de trail, bien boueuses, pour des routes (c'est bien une assistance mobile). Nous appelons Hervé pour savoir ce qu'il en est de nos deux compagnons, ils ont quelques problèmes de genoux et se font soigner au point médical de Soucieux. Nous repartons donc à deux.

 

 

Kriko coule une bielle 

 Le rythme reste soutenu, on est principalement sur du bitume en descente douce. Je m'aperçois vite que Maxime est plus en forme que moi et que j'ai un coup de moins bien, que je crois à ce moment être petit. Je lui dis de partir devant, de faire sa course. Il proteste, puis finalement s'exécute. Heureusement pour lui, il passera la ligne une heure avant moi.
Ca commence à ne pas aller fort pour moi, les premiers ennuis sérieux sont des crampes d'estomac (ou d'intestin, ou je ne sais quoi, en tous cas, de bide) à l'approche du 50ème kilomètre. Chaque choc de la course me fait mal au ventre, je suis obligé de marcher dans les faux plats descendants. Et puis c'est les genoux qui se mettent à appeler leur mère, et les pieds qui on l'impression de marcher à même le bitume (pas sûr que le changement de godasses ait été une brillante idée). J'accueille les portions montantes avec plaisir, car là au moins en marchant j'ai moins l'impression de me trainer, les portions plates et plus encore descendantes sont un vrai enfer. Mes parents m'appellent, ils sont à Beaunant, je leur dis que j'ignore à quelle distance j'en suis. Ca continue comme ça plusieurs kilomètres, les choses sont loin de s'arranger, et le moral n'est pas au top non plus. J'évite de penser plus loin que Beaunant, que je crois plus proche que ça n'est en réalité (il y a 11 km entre Soucieux et Beaunant, heureusement à ce moment là je ne le sais pas). Je ne sais pas ce que je ferai après Beaunant, si je rejoindrai Lyon à pied comme prévu ou en voiture. Je me fais dépasser par Pierre (Sarajevo), qui voit que ça ne va pas fort et ralentit pour me faire un brin de causette. Je lui fais part de mes doutes, il me dit qu'il est interdit d'abandonner à Beaunant.
Je continue de marcher lentement, sur la route et les chemins. Impossible d'avaler quoique ce soit, le ventre fait trop mal. Je décide de m'asseoir sous un réverbère et de sortir mon arme secrète: des petits mots que j'avais demandé à ma famille et mes amis de m'écrire pour ce genre de circonstance. Ca n'arrange pas le bide, les pieds ou les genoux, mais ça soutient le moral. Je finis par arriver à Beaunant, (mon père m'attend quelques centaines de mètres avant le ravito), dans un état proche de l'ohio... j'ai la bonne surprise d'arriver là en même temps que Lolo et Hervé. Sur leurs conseils je bois du coca pour soigner mon bide, et je m'assois pour me requinquer un peu.

 

La fin 

Nous repartons donc à 3, avec Lolo et Hervé, plus quelques autres kikoureurs. Juste après le ravito, il y a la côte de Ste Foy, redoutée par beaucoup de monde, mais que j'accueille avec plaisir, c'est en montée que je me sens le plus à l'aise. Je me refais la cerise dans la montée, le ventre va mieux, les genoux ne se manifestent plus, ça serait presque le bonheur s'il n'y avait la perspective de la descente qui suit. Et effectivement, ce qui devait arriver arrive, une fois en haut il faut redescendre. Ca se passe plutôt mieux que prévu, je cours à nouveau, à part un passage terrible par des escaliers. Dans la descente, Lolo crois un ami à elle, un grand noir (désolé je n'ai pas retenu son nom) à qui elle fait la bise. Je lui claque aussi 2 grosses bises, il a du halluciner.
Nous arrivons sur Lyon, passage près de Perrache, direction Bellecour. Là, le sadique qui a fait le tracé nous fait descendre sur les quais pour emprunter une portion pavée complètement destructrice. Je prétexte quelques gouttes dans ma vessie pour laisser filer Hervé et Lolo, et je repars en clopinant vers Bellecour. Là, après avoir posé pour Badgone et l'avoir remercié d'un "ALLEZ LES VERTS" il y a un dernier ravito que je zappe royalement, inutile de réveiller un estomac qui me fout la paix. Hervé et Lolo me font signe, je ne les vois pas et je passe. Le même sadique que tout à l'heure nous fait descendre par des escaliers (salaud, le peuple aura ta peau) pour emprunter la longue et désespérante ligne droite des quais. J'y alterne marche et course, jusqu'au parc de la tête d'or. Là, à 2 km de l'arrivée, Lolo et Hervé, que je croyais devant, me rejoignent. Avec eux, il y a Béné, en relais par 2, et Denise, sa première relayeuse, qui sert de meneuse d'allure (ce qui me fait un peu râler, je trouve l'allure un poil rapide).
Les dernières souffrances plus tard, nous passons la ligne à 4 en se tenant la main, les 3 du départ (partis ensemble, arrivés ensemble, c'est bô non?) + Béné, qui était en relais avec Lolo l'année précédente. On est en près de 9h50, elles sont loin les 8h envisagées au départ, mais nous sommes heureux d'être finishers.

15 commentaires

Commentaire de sarajevo posté le 04-12-2007 à 14:31:00

bien Kriko ... tu as tout d'un "grand" felicitation car vu ton état avant Beaunant, beaucoup auraient abandonné.....
a+
pierre

Commentaire de hms posté le 04-12-2007 à 14:38:00

Hello Kriko,
Il me semble après coup qu'on était un peu optimistes sur le passage du marathon. Pas grave, ça vallait quand même la micro-saturday-night-fever de Hervé. En tout cas, tu as surmonté ta défaillance de fin de course, et ça c'est la classe !

Bravo à toi et merci pour le bout de chemin ensemble !

Commentaire de millénium posté le 04-12-2007 à 14:38:00

ET BIEN CROIS MOI ! UN BADGONE qui félicite un "vert" , c'est rare !
Mais là , je m'incline : BRAVO !!!!!!

Commentaire de Vizcacha posté le 04-12-2007 à 14:58:00

Bravo Kriko,
Voilà une belle course à ton palmarès.
Vivement les prochaines...

Commentaire de Baobab posté le 04-12-2007 à 15:49:00

Bravo, vous avez réussi votre mission agent Kriko.
Vous avez bien mérité de vous empifré de bonne pitance et douce binouze pour vous refaire une sainté...euh ma langue a fourchu...une santé bien sûr !!!
Pour l'édition de l'année prochaine, je vous conseille de viser 3h pour atteindre la tête de course (5h00)

Bonne récup !

Merci pour ce récit tout chaud sorti du four

Commentaire de NoNo l'esc@rgot posté le 04-12-2007 à 16:40:00

Eh ben ! Quel récit ! Et quelle histoire ... de chausettes !
Bravo pour ta course finie au mental, à l'arrache. Ravie de
t'avoir croisé ce week end entre les buffs et les casquettes !

A bientôt - L'esc@rgot

Commentaire de le_kéké posté le 04-12-2007 à 16:58:00

Bravo Kriko, c'est moi qui vous ai doublé au moins 5 ou 6 fois à la faveur des ravitos (ou des changements de chaussettes)
L'important dans une sainté (surtout la première) c'est de terminer et tu l'as fait, peu importe le temps, c'est bien de t'être accroché, bien joué garçon.
Sinon moi la première année j'avais aussi une assistance (qui a disparu depuis) et j'avais changé de pompes, résultat, je sais pas si c'est lié, 3 kms après une douleur horrible aux 2 genous.
A une prochaine rencontre sur une course ...

Philippe

Commentaire de jepipote posté le 04-12-2007 à 20:39:00

salut l'ami,

bien ton CR, y'a plus qu'à attendre celui de lolo comme ça je fais un mix des trois pour faire le mien-))
j'espére avoir le plaisir de refaire une course avec toi, en attendant, remercie encore tes parents pour m'avoir déposé à la gare, vraiment trés sympa de leurs part.
au fait la créme pour les pieds c'est de la NOK, dans toutes les bonnes pharmacie-))
bonne récup

Commentaire de vial posté le 04-12-2007 à 23:50:00

on t'a bien conseillé: on n'abandonne pas à Beaunant, on s'y prend avant à Soucieu (coupe)Jarrest!
On t'a mal conseillé: y'avait des pavés et ça c'était la grande nouveauté d'un final modifié
Si tu identifies le salaud du tracé, ne le dénonces pas car je ne donnerais pas cher pour sa peau!!!
Bravo pour le courage de finir....

Commentaire de bouzzy-goulum posté le 05-12-2007 à 12:44:00

Il faut garder le positif : tu as fini, et en + dans les délais et ça c'est l'essentiel !

Pour le reste, tu vas courir plus souvent en montée en 2008, si possible avec des chaussettes pleines de merde ou des jours bien humides ... et l'année prochaine, tu gagneras une bonne heure

Bravo à toi et tes ami(e)s

Commentaire de blob posté le 05-12-2007 à 22:36:00

ton réçit retranscrit bien les différentes phases par lesquelles on passe sur une course aussi longue.
Bravo pour être allé jusqu'au bout

Commentaire de Moicélolo posté le 05-12-2007 à 23:32:00

Super ton cr Kriko, moi pas encore eu letemps de faire le mien... j'ai vraiment passé un super moment entre toi et Hervé... on a formé une belle équipe... et super aussi le bout de route avec Maxime/Hms et DéfiFranck. Au fait le nom de mon grand pote c'est 'Doude'. A + sur une course... longue j'espère. Lolo_ravie_de_sa_saintélyon

Commentaire de eric74 posté le 06-12-2007 à 13:21:00

bravo MISTER KRIKO

respect champion !!

t'as la bise de SQP ;-))

Eric74 ou riri sur d'autres forums

Commentaire de Gibus posté le 10-12-2007 à 15:01:00

Ouai t'a raison : il est sadique le gars pour les pavés. En plus il y avait des rails. Tout pour se tordre de douleur.
Enfin on l'a fait et c'est tant mieux.

Commentaire de Jerome_I posté le 17-12-2007 à 11:24:00

bravo pour ta course et ton CR. C'est sympa de lire les meme annectotes vue par Hervé, Sarajevo et toi...

Beau de finir les mains dans les mains avec les kikous.

Bien de finir lorsque la voiture est la à Beaunant et que tu n'as plus le gout, il faut du courage pour continuer.

Jèrome

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