Tout commence lorsque Loïc s’inscrit avec la ferme intention de faire un meilleur temps que l’année dernière (1h49). Je ne le fais pas avec lui, je ne me sens pas assez prête pour faire une telle distance mais je compte bien être là pour le supporter avec notre fils.

Sauf que … manque de chance pour lui, il s’est blessé une semaine avant et malheureusement il ne pourra pas prendre le départ. Jusqu’à J-3 il pensait pouvoir le faire, en n’étant pas raisonnable. J-2 au soir, il se résout à jouer la sécurité et déclare forfait. Super déçu, le dossard restera à l’appartement ou proposé à qui le voudra.

J’étais tellement déçue pour lui que je décidai de le faire à sa place, Loïc manquant de s’étouffer quand je le lui ai dit. Et voilà comment je me suis retrouvée aux « 20km de Paris » ! Après tout ça reste dans la famille, et j’ai mon certificat médical, et des kilomètres d’entraînement.

J’avoue avoir eu un doute sur mes capacités, car je n’avais jamais couru plus de 15km. Samedi soir j’ai un peu l’angoisse .. et si je n’y arrivais pas ? Et puis non il ne faut pas que je pense à ça, plutôt à mon objectif : Finir !! et puis pourquoi pas en 2h15 (je vois encore les même au fond qui rient !! si si !! ), Loïc a calculé pour moi, ça fait du 6 minutes 30’’ au kilomètre maximum et je pense que je peux par rapport à mon allure sur 10km de 6’00 ou moins.

Dimanche matin, je me réveille tôt, très tôt. Je pense à ma course, Loïc est là pour me soutenir et me donner les conseils pour que je réussisse sans souffrir, prendre du plaisir.

Notre fils sera avec lui pour m’encourager. 7h45, nous partons tous les 3 direction la Tour Eiffel. Arrivés 8h30, comme ça j’ai le temps de me préparer, mettre nos baskets usager dans le collecteur Africarun (et hop la bonne action ), aller aux toilettes avant que 20 000 personnes ne se ruent dessus. Une copine l’ayant fait l’année dernière avec Loïc nous retrouve là bas, au stade servant de vestiaire, et hop nous voilà au départ parés de nos sacs poubelle de la dernière collection automne-hiver Andibag.

J’avoue que le sas de départ est un grand moment à observer tout le monde, ça destresse … et un bon fou rire en voyant tous ces mec pisser dans leur bouteille !! celle là je ne m’y attendais pas je l’avoue.

Il fait super beau, nous avons beaucoup de chance, tout est réuni pour que ca se passe bien.

Une casquette rouge m’appelle soudain, tiens c’est isopropylamine !! ça fait plaisir ces coucou entre kikoureurs, même si c’est bref.

Loïc me donne ses dernières recommandations, m’hydrater, m’hydrater tout le long … je crois qu’il a un peu peur pour moi quand même. Il faut dire que je ne suis pas préparée pour cette course, c’est un peu l’inconnu. Ce n’est que ma 3^ème course, ma seconde un 10km datant du week-end d’avant et j’ai fait une séance de fractionné le vendredi L

10h00 Top départ !! c’est parti !! tout tranquille au début sur le premier kilomètre, ma copine m’a déjà laissée tomber, elle va plus vite que moi, peu importe, chacune sa façon de faire. Je veux profiter et prendre du plaisir, pas me crever pour un chrono.

A tous les kilomètres des musiciens, des gens sur le chemin pour encourager, c’est génial, les kilomètres défilent et je me sens bien, même très bien. Le parcours est très agréable, facile, sans compter la bonne ambiance qui règne.

10^ème kilomètre et je suis toujours bien, n’oubliant pas de m’hydrater par petites gorgées régulièrement, souvent, et maintenir mon allure. Par moment je m’emballe, prise par la course, je regarde régulièrement ma Garmin car j’ai tendance à accélérer et je ne vais pas tenir jusqu’au bout à cette vitesse. Loïc et notre fils sont là, ca fait un bien fou, ils me crient leurs encouragement, leur bravo avec une petite photo souvenir en passant. J’ai la pêche ! De les voir ça me booste, et puis 500m plus loin j’ai l’émotion qui grimpe et je fond en larme, heureuse d’être là et de me sentir prête à faire le reste.

Je passe les 10km en 1h03, plutôt pas mal pour moi dont le record est de 1h00 pour 10km. J’arrive très vite sur les quais où l’image est impressionnante de dominer ainsi les quais envahis par des milliers de coureur, avec au fond  cette chère dame de fer. J’ai beaucoup aimé. Km après km, je suis toujours à un rythme régulier, toujours dans une ambiance bon enfant où ca rigole, ça répond  des « On est pas fatigués » sous les ponts aux « Vous êtes fatiguééés » lancés par les spectateurs. Kilomètre 13 malheureusement il nous est rappelé qu’il ne faut pas faire n’importe quoi, un jeune homme est réanimé au sol, il est d’une couleur douteuse, les pompiers s’afférant sur lui. Franchement ça jette un froid. Mais il faut continuer, show must go on !

Km15, mes hommes sont là de nouveau, Loîc étonné de me voir aussi « fraîche », et surtout que j’y sois en 1h32 !! Record absolu pour moi sur cette distance !! J’ai tout pour y arriver aujourd’hui.

Les ravitos sont un peu galère, il faut jongler entre les quartier d’orange et les bouteilles au sol, rendant celui-ci très glissant. Pas grave, je les zappe depuis le début, j’ai mes flacons de boisson énergétiques sur moi depuis le début.. La Tour Eiffel est derrière nous à présent depuis un moment, j’arrive bientôt au pont Royal, km17, je ne souffre toujours pas, les descentes et remontées des passages de pont sont casse-pattes mais ça va.

Km18 je regarde ma Garmin : 1h52 !! Génial je peux arriver avant mon objectif et même avant 2h10, voir 2h04 !! le rêve !! Mais … la dernière remonté de pont m’a cassée, je faiblis, plus de jus.. arrrggg ! c’est pas le moment de fléchir il ne reste que 1km500. Je ne me relancerai pas assez vite, mais je veux tenir sans casser.

Km19,5, mes hommes sont là, fiers de me voir arriver … et moi donc !!

Je franchi l’arrivée en larmes, je suis tellement heureuse, je l’ai fait !!

Mon temps de 2h08’08’’  ne sera pas si mal pour une première course de 20 km non préparée. Pour moi c’est énorme en tout cas.

La copine du départ est finalement passée explosée avant moi en 2h01.

Merci à mon homme et mon fils, sans eux je n’aurais pas vécu cette course aussi bien.

Merci aussi aux kikous comme Corto, Bambi ou iso , qui ont cru en moi la veille de la course et qui m’y ont encouragée.

Chrystellem qui n’a même pas mal !! ouééééééé !!