Qu’est ce la No Finish Line?

La No Finish Line est organisée par l'association Children & Future pour aider les enfants défavorisés ou malades.

Les sommes perçues seront intégralement utilisées pour soutenir 3 projets :

Centre Cardia Thoracique de Monaco :
Chaque année, depuis son ouverture en 1987 le Centre Cardio Thoracique de Monaco participe au traitement des patients pris en charge par des œuvres humanitaires en mettant à leur disposition compétences médicales et plateau technique, rares ou inexistants dans de nombreux pays afin d'opérer de jeunes enfants atteints de malformations cardiaques

Des familles d'accueil prennent en charge les jeunes enfants et s’engagent à :
- leur rendre visite tous les jours durant l'hospitalisation.
- les héberger souvent un mois après leur sortie du centre.
- les accompagner à l'aéroport pour leur retour dans leurs pays.
Les familles conservent souvent des liens affectifs très forts avec ces petits patients.

Service de Cardiologie, Hôpital de Nouakchott, Mauritanie :
Mise en place de matériel dans les blocs opératoires et réalisation d'une salle de stérilisation, projet soutenu conjointement avec le Département de la Coopération Internationale, Monaco. Projet mis en place sur 3 ans (2008/2010).
Fonctionnement de la salle de chirurgie avec achat de consommables et formation du corps médical. Projet également soutenu par la DCI en 2010-2011.
En association avec Fight Aids présidée par S.A.S. la Princesse Stéphanie, participation au financement d'une maison de vie à Carpentras pour des jeunes atteints du sida.

No Finish Line
Le principe est simple : il s'agit de courir ou marcher sur un circuit sur la digue du port Hercule d'une longueur de1.371 m. Chaque kilomètre ainsi effectué, est sponsorisé à la hauteur d’1 euro en faveur de l’association.

Circuit ouvert 24h/24 pendant 8 jours.
Libre à vous de participer 1 heure ou de courir un marathon par jour... Libre à vous de participer seul(e) ou en équipe.

Période : du 12 novembre 14h au 20 novembre 2011 14h (8 jours)

 

·Résultats 2011

·Résultats 2010

·Résultats 2009

·Résultats 2008

·Résultats 2007

 

 

 

Depuis quelques années déjà, je me lance des défis plus ou moins fous…où la recherche du dépassement de soi, l’exploration de ses limites est primordiale. Je m’entraine dur et sérieusement pour parvenir à mes fins, cela me prend énormément de temps, engendre quelques conflits familiaux. Difficile de faire la part des choses et je me rends bien compte que je suis tombé dans une spirale infernale… D’autant que cette addiction, m’aide énormément à faire face dans la vie…rendue très difficile depuis six ans, suite aux décès de mes parents.

Après mes trois Ultra-trail parcourus cet été, initialement je me prépare pour les 24h d’Aulnat. Mais début Octobre,  je suis licencié économique, plus de taf ! Du coup je change mes plans et me dirige vers cette course de 8 jours non stop. Un rêve que je ne pensais pas  pouvoir réaliser avant ma retraite! Point de vu familiale, il m’était impossible de prendre 10 jours de congés pour aller tourner en rond, je saisis donc cette opportunité in extrémiste! Moi qui n’ai jamais dépassé 24h sur les courses horaires et 37h d’effort sur ultra-trail, ça va être la très grande aventure et découverte !! Je me fixe de courir le maximum de temps à une vitesse inférieur à 10km/h. En aucun cas, je  ne dois dépasser ce seuil, me souvenant d’une préconisation d’un très grand fondeur qui est Serge Girard. Je modifie quelque peu mon entrainement pour mémoriser une vitesse de course entre 9 et 9,5km/h, en augmentant le volume progressivement pour parvenir à 290km sur 8 jours, à 3 semaines de l’épreuve ! Pendant cette période, je suis persuadé que je peux sortir la grosse course et faire un gros  “truc“, mais je reste discret pour ne pas passer pour un fou !

Vendredi soir, veille de la course je reçois Laurent (le bagnard) accompagné d’un ami Thierry et l’ami Francky, tous les trois inscrits sur les 8 jours. Dernier repas un peu arrosé, et repos à la maison. Samedi matin 4h30, je n’ai pas fermé l’œil de la nuit et me retrouve 8 ans en arrière, la veille de mon premier marathon. Monaco, nous y voici ! Installation du campement le long du circuit, et de mon barda dans la tente jetable, pfff ! il ne me reste pas grand place, heureusement que je ne mesure pas 1m80 !!! 14h10 la Princesse Stéphanie donne le départ…

1^er 24h:    Samedi 14h – Dimanche 14h     environ: 150 km     total: 150 km

Cette première journée est satisfaisante dans l’ensemble. J’ai bien respecté mon allure contrairement à beaucoup qui sont partis assez vite ! Par contre malgré 2 arrêts assez conséquents je n’ai pas réussi à trouver un vrai sommeil dans cette première nuit.

2^eme 24h:    Dimanche14h –Lundi 14h     environ: 125 km     total: 275 km

Depuis le début, j’enchaine des périodes de course, d’une durée variant entre 4h et 6h entrecoupé d’une courte pause au milieu (15à 30min), à la fin de ces périodes je fais une coupure où je me repose et essaie de dormir ! Mais au fil du temps, je ne me fixe plus trop d’objectif de durée, du moins je ne m’y accroche pas si les sensations ne sont pas bonnes. Je pense qu’il est important de courir aisément, sans trop puiser, pour ne pas aller trop loin dans la fatigue. Durant ces 2 premiers jours l’absence de réel sommeil m’inquiète, ça fait 3 nuits sans dormir, c’est certain je vais finir par le payer !!! Et c’est ce qui arrive en cette fin de matinée du lundi ou je craque un peu…Je n’y arrive plus et décide de multiplier les pauses et les micro-siestes, faute de mieux !!!

 

3^eme 24h:    Lundi 14h – Mardi 14h    environ: 110 km     total: 385 km

Pour ce qui est de l’alimentation tout va bien! Je fonctionne avec quelques gels et barres énergétiques, eau, boisson de récup, rozana et un autre bidon avec de l’eau et du bicarbonate de soude, orange, banane et biscuit, ainsi qu’un seul gros repas chaud fourni par l’organisation le soir ! Je parviendrais enfin à trouver mes premières heures de sommeil le lundi soir après le repas et le mardi matin avant le levé du jour.

4^eme 24h:     Mardi 14h – Mercredi 14h   environ: 110 km     total: 495 km

Ce mardi après-midi est difficile, les jambes sont lourdes et répondent moins bien. Je dois effectuer mes premiers tours en marchant. La nuit est identique à la précédente, avec 2 petits dodos de  2 heures, sauf qu’à 23h c’est en compagnie du Prince que je repars trottiner. Je dépasse les 450 km avant la deuxième pause de 5 à 8h, et un nouveau marathon de couru en ce mercredi matin, un rythme commence à s’installer…A mi course j’en suis à 495km, les pieds sont dans un état plus que satisfaisant, pas une ampoule, ni échauffement. Il faut dire que je les bichonne très régulièrement lors de chaque changement de chaussures, toutes les 6h environ, avec une mousse hyper-hydratante (intens sport)

5^eme 24h:      Mercredi 14h- Jeudi 14h   environ: 105 km     total: 600 km

Une nouvelle fois l’après-midi, c’est assez moyen : 20km, ça faiblit ! Enormément de monde tourne sur le circuit, enfants courant dans tous les sens, beaucoup marcheurs, d’autres courent à vive allure, slaloment, prennent beaucoup de risques et rendent la course difficile ! Bref toutes les fins de journées, jusqu’à 22h c’est la grosse affluence. Avec la fatigue, je sens que j’ai plus de mal à rester zen, alors je multiplie les pauses. Je garde à l’esprit la raison première de la manifestation qui est de récolter des fonds pour l’association qui s’occupe de soigner des enfants du tiers monde. D’ailleurs c’est vraiment impressionnant, car c’est tout Monaco qui adhère, beaucoup de gens ne courent, marchent durant ces 8 jours, uniquement à cette occasion, ils mettront certainement bien plus longtemps que nous à s’en remettre ! Comme chaque soir, une petite visite chez l’hostéo ou kiné, pour essayer de soulager toutes ces douleurs tendineuses, et ça me rassure pour poursuivre ces efforts sans trop de risque. Toujours un sommeil assez aléatoire, surtout dû aux douleurs dans les jambes, elles sont électriques : de véritables décharges se produisent, du fessier à l’extrémité des doigts de pied ! En ce jeudi matin les jambes répondent superbement bien et en une dizaine d’heures de ‘’run’’ je parcoure 85 bornes pour parvenir au 600 km avant 14h.

6^eme 24h:      Jeudi 14h – Vendredi 14h   environ: 105 km     total: 705 km

Les après-midi se suivent et se ressemblent. Je reste assez concentré, et continue mon petit bonhomme de chemin, écoutant mon corps faisant de courtes pauses lorsqu’il me les réclame. Après le repas du soir et le traditionnel passage sous les mains du kiné réparateur, c’est reparti et compte bien pousser un peu la ‘’machine’’ jusqu’à 4 ou 5h du mat ! Mais à 2h30 puisant de trop, je file me coucher ! Je parviendrais à dormir 3h durant cette pause de 4h ! Je me souviens d’être reparti un peu fort et décidé comme jamais. Il est vrai que ça fait quelques jours que je suis 3eme et que ça commence à batailler dur, les regards de mes concurrents sont différents, je ressens un peu de tension et j’ai l’impression de commencer à déranger où à inquiéter. On vient me trouver pour me dire d’aller un peu moins vite…peu être à tord, mais j’apprécie guère ! En effet, on vient me trouver assez souvent pour me demander si ça va… des coureurs qui me prêtent une attention particulière, à la quête de petites infos, de petit signes de faiblesses pouvant peut être rassurer certains adversaires : je ne suis pas habitué et je trouve ça bizarre ! Du moins c’est mon sentiment…D’autant que la fatigue et la lassitude se fait de plus en plus sentir chez tout le monde. Un autre souci survient et s’amplifie avec le temps : le pointage des tours, l’actualisation des kilomètres effectués est très irrégulière et parfois très longue, jusqu’à 4à 5h sans mises à jours ! Etant assez régulier j’arrive à compter mes tours et jusqu’à maintenant ça ne me perturbe pas de trop, mis à part un certain mécontentement de pas mal de coureurs concernant leurs décompte de tours ou de kilomètre. Depuis le début de cette aventure, je partage ma course sur facebook où beaucoup d’amis, camarade de club, kikous et famille suivent mon évolution et m’encouragent, ça fait énormément plaisir et je les remercie à nouveau ! Certains messages sont assez inattendus et poignants…Je parviendrais au 700km à 12h30, en ce vendredi.

7^eme 24h:      Vendredi 14h- Samedi 14h   environ: 95 km     total: 800 km

Ce 7eme jour sera le début de la fin, l’après-midi se déroulera normalement: 2 bons “run” de 2h entrecoupés de 30 min de repos. Malheureusement en soirée je perdrais pied et sortirais de la course. En effet, les kilomètres n’étant pas actualisés de l’après midi, avant le repas je pense en être à plus de 740, et l’actualisation tardive m’indique que 734 ! Gros coup au moral, surtout que lors de mon 2eme tour après le repas, je passe seul sur le tapis qui se trouve à mi parcours où l’on fait demi-tour, et aucun bip signalant mon passage…je ferais marche arrière pour le faire sonner !! Dans ma tête, ça ne fait qu’un tour…leurs comptage est défectueux ! D’où le soi disant manque de tours de l’après-midi ! Je file signaler calmement mes craintes à l’organisateur. Il a beau à me rassurer, pour moi à ce moment là, le truc n’est plus crédible !! Un peu abattu et perdu, je ne sais plus trop quoi faire, discute, essaie de comprendre, tergiverse, hésite à aller me coucher ! Impossible de me remettre dans la course sans avoir l’explication que je cherche partout ! Entre temps un magnifique feu d’artifice est tiré, suivi d’un concert de cornes de brume de l’ensemble des bateaux, c’est époustouflant !!! Mais tout va trop vite en ce vendredi soir…finalement je me remémore mon après midi en discutant avec Didier le gars qui me devance au classement, et m’aperçois  que je me suis trompé et que le décompte de l’organisation est juste !!! P***** !!! Ça fait plus d’une heure que je me pourris la vie tout seul ! Je m’excuse au prés de l’organisateur qui vient de sortir sur papier mon décompte que je ne regarderais même pas, n’ayant plus de doute. Je m’en veux énormément de cette bourde, mais d’un autre coté je suis soulagé d’avoir trouvé mon erreur : c’était vraiment le seul moyen de repartir et poursuivre cette course folle ! Après cet évènement j’aurais bien aimé voir le kiné, mais il n’est pas trop volontaire et en a peu être un peu marre de me voir ! Tant pis, on fera sans pour ce soir… Je ne me rappelle pas à quelle heure je suis allé me coucher, surement vers 2 ou 3 heure, seul souvenir : très peu de personnes tournaient lors de cette avant dernière nuit. Après avoir dormi un peu, je repars tranquillement pour un dernier rush d’une bonne trentaine d’heures. Malheureusement ce  samedi matin vers 9h, une douleur assez vive et surtout inhabituelle apparait en bas du tibia, au dessus de la cheville droite. C’est une inflammation d’un tendon qui actionne l’articulation de la cheville pour dérouler le pied, appelé plus communément « releveur ». Aie aie aie ! Il me reste plus de 24h à parcourir avec une patte folle ! En moi-même je sais que c’est sérieux et que mon rythme de course va en pâtir fortement pour devenir quasi nul et que je peux dire adieu à cette 3eme place ! Sniff…Pendant ce temps 21 coups de canon retentissent dans le ciel à l’occasion de la fête du Prince. C’est énorme et prend de plus en plus conscience que je suis entrain de vivre vraiment une folle semaine pleine de surprises ! En cette fin de matinée je poursuivrais en serrant les dents et multipliant les périodes de repos. J’alterne course et marche en essayant plusieurs rythmes pour trouver le meilleur rendement possible et gérer la douleur. L’idéal est de bloquer la cheville, mais comporte le risque de provoquer d’autres blessures…Bref pas facile ! Dans le même temps, j’ai régulièrement Séverine au téléphone qui s’organise pour modifier ses impératifs et cherche la meilleure solution pour me rejoindre et partager cette fin de course qui s’annonce très difficile.

8^eme 24h:       Samedi 14h – Dimanche 14h   environ: 63 km     total: 863 km

Le compteur kilométrique tourne beaucoup moins rapidement, et plus j’avance dans la journée, plus cela devient douloureux et difficile. A 16h, le kiné n’y pourra pas grand-chose, à part diminuer l’œdème. Il appliquera un emplâtre de voltarène qui ne me soulagera guère…à 19h, course et marche deviennent une véritable souffrance, je passerais prés de 2h sous les mains des osthéos qui ne feront pas de miracle et ce n’est pas faute d’avoir essayé ! Ils me conseillent le repos, sans toute fois m’interdire de continuer, mais savent que la douleur sera difficilement supportable…Après avoir mangé, je refais 2 tours qui me font affreusement souffrir, je prends de véritables décharges électriques dans l’autre jambe, ça tourne vraiment au calvaire ! 22h30 et 836 km, je me résous à stopper et à attendre Séverine qui doit arriver vers minuit au bout de 7h de train. A son arrivée je vais à sa rencontre au bout du circuit et finissons ce tour ensemble. Une fois inscrite elle en fera une quinzaine jusqu’à 3h00 avant une pause dodo, moi je n’ai pu l’accompagner que sur 2 ou 3 tours…6h30, je me réveille après avoir réussi à dormir 2h. Je décide d’y retourner accompagné de Séverine pour cette dernière matinée, espérant que ce repos ai été bénéfique ! Nous nous levons  et constatons les dégâts au classement, une bonne surprise toute fois : je suis 5eme ! Je m’attendais à perdre plus de places, le 6 eme est encore à 10 km !l’objectif est tout trouvé : garder cette 5eme place. En route il ne faut pas trainer, ce ne sera que de la marche, la course est quasi impossible et vraiment trop douloureuse ! Il vaut mieux y aller doucement mais surement et surtout durer ! Durer jusqu’au bout, jusqu’à 14h ! Et si j’y arrive, après un rapide calcul j’assure ma 5eme place, même à la marche ! Il ne m’en faut pas plus pour repartir avec une très grande motivation ! Je glisse dans ma chaussette un des 3 pochons de gel glacé que nous avions mis au congélateur cette nuit, ça fait un bien fou et me soulage bien et en les changeant régulièrement c’est efficace. En fin de matinée mon poursuivant abandonnera l’idée de me rattraper, faut dire que plus le temps avance plus cela devient difficile et impossible…Un peu avant midi ma place assurée, nous filons à la douche et faisons une pause repas bien apprécié. A 14h, j’effectue et savoure avec Séverine le dernier tour, derrière le cortège officiel composé du Prince et de la Princesse et des enfants ! C’est GRANDIOSE

 

Je reviens d'un long voyage très particulier...un défi et une expérience unique! Je remercie tous ceux qui m'ont suivi, encouragé durant cette folle semaine!!!
Je suis heureux de partager ce beau succès avec vous!
Mille Mercis à vous!

Stéphane