BouBou27 a écrit:Je n'ai aucune envie de défendre les ostéos contre les kinés ou les magnétiseurs, juste envie de savoir qui est le plus à-même de soigner un bobo. (l'homéopathie me paraît très fumeuse, mais elle semble bien soulager mon SJSR)
Perso, j'ai milité, à mon niveau, pour le déremboursement de l'homéopathie, qui n'est basé sur aucun fait scientifique avéré, n'a apporté aucune preuve de son efficacité (autre que placébo) et que pour sa mise sur le marché, les labos ont une dérogation pour ne pas avoir à apporter de preuve d'efficacité !
Mais ensuite, j'ai un peu mis de l'eau dans mon vin par le fait que l'effet placebo fonctionne, et que ces qui veulent en prendre le peuvent. Mais qu'ils n'essaient pas d'inventer des soit disante théories de mémoire de l'eau quantique ou autres fumisteries.
Je suis depuis très longtemps (+25 ans) utilisateur d'ostéopathie.
En général cela me soulage et sur certains sujets cela a même eu des effets spectaculaires sur moi ou sur des membres de ma famille, mais des fois, cela n'a pas non plus marché.
Comparer avec l'homéopathie et les magnétiseurs me semble très très faux.
On ne parle pas de médecine chimique ou "quantique" mais uniquement de mécanique.
Quand on voit le nombre d'inflammations liées à des postures mauvaises, je trouve scandaleux que l'homéopathie n'ait jamais été considéré comme une spécialité médicale et à ce titre remboursée (d'ailleurs, les mutuelles se sont posées beaucoup moins de question sur le sujet que la sécu).
On rembourse bien les podologues et les kiné.
Payer des sommes folles en anti-inflammatoires / IRM etc... sans se poser la question du pourquoi m'a toujours beaucoup questionné. Je suis persuadé qu'une utilisation renforcée et maitrisée de l'ostéopathie ferait économiser à la sécu. mais évidemment on s'attaque au monde médical et les débats sont forcément intenses suivant les intérêts (notamment économiques) de chacun...
En France, il faut juste se rappeler des débuts de l'ostéopathie : les premiers ostéopathes allaient se former en Grande-Bretagne pour des études de 5 à 6 ans minimum.
Quand ils sont arrivés sur le "marché", la quasi-totalité des médecins les ont rejetés, voire attaqués pour exercice illégal de la médecine.
Quelques petits rappels historiques (source syndicat d'osteos):
https://www.osteopathe-syndicat.fr/sfdo ... a-medecineLa loi reconnaissant la pratique de l'ostéopathie en France ne date que de 2002.
N'oublions pas que les ostéopathes ont cela de plus par rapport à d'autres spécialités (kiné etc...) d'établir un diagnostic et de proposer un traitement sans passer par un avis médical préalable, ce qui a toujours été considéré comme une exclusivité pour le corps médical.
Ce dernier point fait qu'un ostéopathe n'a pas le droit de prescrire une radio (dont il a parfois besoin pourtant) ou un médicament (dont en général il cherche justement à se passer)
Après sur l'efficacité du truc, le problème a été pendant assez longtemps que derrière le terme ostéopathe, on a mis des personnes avec des niveaux de formation très différent : allant des ostéo DO (diplômés d'ostéopathie) ayant suivi une formation en 5 ans minimum, jusqu'aux kiné ou médecins ayant fait une formation complémentaire sur quelques mois , 1 ou 2 ans en ostéopathie, et qui au début profitaient largement des failles de la sécu pour facturer des soins "d'ostéopathie" sous couvert de remboursement en frais de kiné ou consultation de spécialité médicale.
Pas mal de ménage dans les formations et accréditations a été fait depuis, mais il est toujours nécessaire un minimum avant d'aller voir un ostéopathe de se renseigner sur quel type de formation celui-ci a effectué, et si il exerce une autre spécialité en même temps ou pas. Dans ce dernier cas, il y a pas mal de chance que l'aspect ostéopathie soit une formation complémentaire, et il convient alors de regarder le sérieux de cette formation complémentaire.
Après, une fois qu'on a fait le tri dans tout cela, il y a le même problème que partout : certains praticiens sont meilleurs que d'autres, ou nous conviennent simplement mieux.
Ensuite, comme pour tous les métiers manuels, certains sont très bons, et d'autres non.
Perso, j'en ai côtoyé 3 bons et 3 autres beaucoup moins.
Faire une étude "scientifique" sur l'efficacité de l'ostéopathie est à peu près aussi compliqué que de faire une étude sur la qualité de la médecine il y a 250 ans: on sait tous que certains remèdes et potions de grand-mère étaient très efficaces contre certaines affections, tandis que des médecins à la formation douteuse pouvaient faire illusion (attention, je parle d'il y a 250 ans, mon exposé ne s'applique pas aujourd'hui où les formations médicales sont extrêmement poussées, codifiées et sérieuses).
L'ostéopathie a remplacé le "rebouteux" qu'on allait voir et qui avait des bonnes connaissances en posture et physiologie, et surtout savait manipuler les gens pour les remettre droit.
Tout l'enjeu actuel et à venir est le sérieux des formations. je pense que comme coureurs, nous pouvons nous faire une idée sur le sujet en allant consulter gratuitement les élèves osteo délégués à soulager nos bobos à la fin des courses.
Par contre, je suis persuadé que l'efficacité de l'ostéopathie ne provient pas d'effet placebo ou croyance, mais qu'elle est bien liée à un travail de posture destiné à diminuer des utilisations génératrices de traumatisme pour certains organes.
A ce titre, l'acupuncture me semble avoir pas mal d'effets similaires à l'ostéopathie dans la mesure où elles s'intéresse à la globalité du corps pour traiter un problème, et non uniquement attaquer un symptôme comme va le faire un anti-inflammatoire.
Mais je ne suis ni médecin, ni osteo ni rien du tout... je suis totalement d'accord avec l'avis émis par chasse-neige un peu plus haut.