Récit de la course : Trail Glazig - 32 km 2010, par Mustang

L'auteur : Mustang

La course : Trail Glazig - 32 km

Date : 14/2/2010

Lieu : Plourhan (Côtes-d'Armor)

Affichage : 4319 vues

Distance : 32km

Objectif : Pas d'objectif

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Marches ou grèves !

Marches  ou  grèves !

 

Les  photos sont de ma Mireille, du Lutin, du Fox,  du Bagnard et de Haral Lejamtel. Merci  à eux!

 

Après  une supposée  nuit réparatrice,  nous  nous retrouvons au départ du trail du Glazig. Vu  le  profil de  la course,  il ne  va  pas falloir donner dans  la dentelle. Toujours est-il que ceux qui vont  prendre  le départ  ne sont  pas des petits bleus*. Le Sam et ses acolytes  nous  ont  brodé * un de ces  parcours ! Les différentes tribus de coureurs se regroupent devant  l’arc de triomphe Anima Sana In Corpore Sano.  Les  miens arborent les  couleurs  kikouriennes le  plus souvent sur  leur chef ; les  plus éminents sont  là : Bénos, Aleksou, Jéjé77, Vetchar, Breizhman, L'Ourson, Riah50, le Lutin  des Couves et des Meilleurs. Une autre tribu qui est  mienne aussi, les Ncapiens, est  là également. Mais ses  membres se font si discrets que je  ne  les remarque pas !

 


 

Bientôt  9h00 ; en  prologue, des coureurs emmènent  leur chien  faire  leur  petit tour  matinal. Puis c’est  notre tour. Ça part vite, il y a  beaucoup de  monde ! On se fait  un  peu de champs  puis  un peu de chemins. Les  pattes sont  moins fraîches qu’hier soir. Bolognaise  ou pas,  ça va  être dur ! Je fais  moins  le fier qu’hier soir,  la  preuve, ça commence à me doubler ! Après  un virage  à droite devant  un beau corps de femme de ferme, nous  plongeons dans  un de ces fameux vallons  boisés  par  un chemin  monotrace. Chemin  monotrace  ou pas, c’est  le périph à 18h ! Ça bouchonne dur  pour descendre  dans  le trou, ça se dégage un peu en  longeant  une  pièce d’eau puis rebouchon. Bon, ça  permet de reprendre du souffle ! Quelques  uns s’essaient au  hors  piste mais sans coupe-coupe, ce  n’est  guère efficace. On redescend à la queue  leu  leu. Un ruisseau  à franchir sans trop  se  mouiller  les  pieds ! Sur  la  pente en face, ce  n’est  pas  mieux, c’est  une véritable chaîne  humaine  agrippée  à une corde  bleue, forcément bleue ! Allez,  je  joue  les gros bras,  plutôt  les gros  mollets  et  je grimpe la  paroi en passant  sur  le côté !

 

 

J’arrive en terrain découvert, le cœur explosé ! Ça repart  par  une piste rapide qui serpente en descente,  pleine de trous, de troncs d’arbres ! On arrive au viaduc. Puis  un chemin pas trop boueux  mais  plus large permet de retrouver du rythme ! Je rentre  à l’étable, enfin  pour  moi, ça aurait  plutôt été  l’écurie !  Oui, trop facile ! Donc, c’est Etable. On  passe sous  la route côtière et c’est  le bord de  mer !

 

 

Ah, c’est que j’en avais assez de ce toboggan, vivement le  plaisir de courir sur  le sable ! Et  bien, mon sable,  je  le garde  pour  une autre fois ! Et zou, que  je te remonte pas  un  petit bois sur  la falaise. Je ne doute pas que  le gars Sam a  préféré  nous faire voir le beau  panorama d’ici. On a  même droit  à  la  petite chapelle ! Mais Sam est  bon comme Jean, il nous ramène en  bord de  mer par  une sente raide mais  point trop  n’en faut. Un première volée de  marches pour rejoindre  le  plateau. Bien  moins fringuant qu’hier mais  ça  le fait. On redescend en bord de  mer au  niveau de  la  pointe de Trouqueter puis  on remonte. C’est une  longue approche dans Binic. Tiens, voilà le  jeune Pascal qui  me double.  Je pensais le voir devant.

 

 

Tant qu’à faire, je vais essayer de  m’accrocher  à ses  basques. Je  le suis dans  les  marches qui nous conduisent  au ravitaillement du  11 km. Pas question de  le griller, coca et bananes ! La Bagnard, blessé  hier soir, tire  le  portrait des coureurs. Je repars en  longeant  une  petite  plage et  je débouche  sur  le  port de Binic. Ah, Binic, ta  mer !

 

 

Peu de  monde sur  le  port,  vite  le passage de  l’écluse  puis  quelques  marches  glissantes  et je  longe  la  piscine d’eau de  mer. D’autres  marches  nous amènent sur  le sable pour traverser  les  400 m de  la  plage  découverte. De  là,  j’ai eu  tout  le temps d’apprécier ce qui  m’attend ! Ici, ce  n’est  pas  la  plage du Touquet !

 

 

 

Allez,  on remonte ! Ben voyons ! Bientôt  le  14e et que vois-je ? Rien, je ferme  les  yeux! Le gars Haral ne  m'a pas raté!

 

 

 

Enfin, il faut  bien regarder quand  même! Un escarpement rocheux  que  l’on doit gravir ! Bon, ce n’est  pas Bovine  non  plus; enfin c’est  une question d’état d’esprit. C’est  la  montagne qui s’invite. Au  pied de ce monticule, on croise  les coureurs qui,  me semble-t-il en reviennent. Je  n’ai  même pas été fichu d’étudier  de  près  le parcours ! En fait, au  pied,  j’en suis au  km 13,72 et le  point retour en est  lui au  km 18,8. Ils ont  5 km d’avance, les  insolents ! Enfin,  je  ne  le sais pas, et c’est tant  mieux ! Je  suis    juste  pour la figuration ! Oui,  mais  le figurant  doit faire  le  même travail, allez  ouste,  il s’agit de grimper !

 

 

J’applique  ma tactique nez  dans  le guidon, c’est-à-dire que  je regarde devant  moi  pour  ne  pas  me  laisser  impressionner  par ce qu’il  me reste  à gravir ! Enfin, parfois,  je triche, je regarde quand  même ! C’est  une tactique  à  la con,  l’effort est  le  même ! Quoiqu’il en soit, avec ces digressions ;  je suis arrivé en haut ! Et qu’est-ce qu’on fait  là-haut,  on redescend ! Et ça descend !!Virage en épingle  à gauche, c’est encore  plus pentu et le  monotrace est étroit ! Pas  le choix, il  faut  y aller surtout que derrière, ça  pousse !

 

 

Ouf,  me voilà sur  la  plage ! Pas de sable fin ici sur cette  grève, c’est du gros  galet ! Pas terrible  pour  les appuis. 700 m comme  ça entrecoupés de  petites  barres rocheuses avant d’arriver  à  la  pointe.

 

 

Je regarde avec désespoir  les coureurs accrochés  à la falaise qu’ils gravissent  péniblement. En attendant, il  y a quelques gros rochers  à franchir avant d’attaquer  le sentier. Je suis  presque au  mitan de  la course. Tout en grimpant, je regarde vers  le bas. Horreur et chaussettes trouées,  je crois reconnaître parmi  les  petites  larves colorées sur  la  plage,  le Lutin. Je vais avoir  le bougre  à  mes bretons, euh  à mes  basques. Heureusement que  la course se  poursuit  par  un chemin  plutôt  plat, cela  me redonne  un  peu de répit. Répit, ça  ne doit  pas  être  un  mot connu du Sud-Goëlo. Il faudra que  je  me renseigne cependant s’il l’est du côté du Nord-Goëlo ! Les Bretons sont très  à cheval sur  leurs  particularismes ! Donc,  pas de répit, on redescend dans  un petit  vallon  boisé,  histoire de nous mettre  à  l’ombre ! Euh, y a  pas tant de soleil que  ça !! Ah oui ? Et  bien,  il faut remonter dans  un champ ! Pas content et zou, on redescend dans  le  même vallon.  Les vaches, en regardant  par  la suite  le tracé GPS, ils auraient  pu faire  l’impasse sur ce  petit détour en  nous faisant continuer dans  le vallon! Quoiqu’il en soit,  j’arrive au  pied  de  l’escarpement de tout  à  l’heure. C’est  là que  je comprends  l’immense écart qu’il  y a entre  moi et ceux que  j’ai croisés tout  à  l’heure. Et  je vois de  pauvres  malheureux qui, à  leur tour, entreprennent de gravir le Bovine  local. De  mon côté, je dois gravir aussi puis c’est  une  longue descente vers Binic. On revient  par  le front de  mer. Certains sont  heureux d'être  là,  n'est-ce  pas  L'Ourson?

 

 

 

Puis je  longe  le fond du bassin et  j’arrive à un carrefour  où, en compagnie de madame Lutin, ma  petite femme m’attend. Je  m’arrête pour  lui faire  un bisou, St-Valentin oblige, et aussi  pour  me faire pardonner de  mon petit coup de Calgon d’hier soir où  je  l’attendais  en vain  à l’arrivée  pour avoir mon change !

 

 

Bien sûr,  prendre  à droite vers  le  port aurait été trop simple, n’est-il pas  mieux de nous  faire emprunter une ruelle  pittoresque à gauche. Inutile de  préciser que  ladite ruelle est  montante, vous l’avez compris ! Mais de quoi  je  me  plains,  on redescend vers  le  port ! Arrêt au ravito de  tout  à  l’heure. Coca, bananes ! On coupe  par  une  petite  plage, quelques rochers ensuite et  on regagne  le chemin des douaniers. Depuis quelques temps,  je suis  à peu  près dans  le même tempo que d’autres coureurs, dont  une coureuse aux couleurs bretonnes.

 

 

Dans  les  montées,  ils  me  lâchent  un peu mais  je reviens sur  eux sur  le  plat. Bientôt  le  km 25, et  le  parcours  nous  conduit dans des gros rochers et qu’aperçois-je au  milieu de ce chaos rocheux ? Riah50 ! Je suis sur  le cul ! Il n’y a  pas  une semaine qu’il est rentré du désert  marocain  où il s’est  tapé  480 km en  dix  jours et  le voilà caracolant sur  une  plage bretonne. C’est qu’il a de  la ressource, notre VH3 alençonnais ! En tout cas, il ne s’agit  pas de se casser quelque chose en franchissant  la pointe rocheuse.  De  nouveau,  une  petite  grève  à  parcourir avant de gravir, euh zut, d’emprunter  un escalier bien raide  pour remonter sur  le  plateau. Mais, avant cela,  nouvelle surprise, voilà la  mobylette qui  me  passe. Je veux dire Ricounette ! Tout guête ! Ah, ben, ça alors !  Elle  m’annonce que –loulou- et le Fox sont cramés derrière ! Moi, qui  les croyais devant ! Et  bien, ça en fait des  nouvelles d’un coup ! En attendant,  j’ai  un escalier  à emprunter ! Effectivement,  j’ai  l’air  bien emprunté dans  mon escalier ! Je regarde derrière  moi pour éventuellement   m’écarter afin de  laisser passer celui qui  me suit, mais ce  dernier est aussi gaillard d’avant que derrière ! Boudiou,  ça décalamine  les artères,  un truc comme ça.  Un  peu sonné,  je repars pour redescendre encore sur  une  autre  plage. Et que croyez-vous que se trouve  à  l’autre bout ? Un bien bel escalier ! Je  ne sais  trop comment  le  prendre; marche  par  marche, ça donne  un rythme trop rapide ; deux  à deux, c’est trop épuisant. Il faudrait  par  marche et demie ! Bon,  pour  l’an prochain, vous  me refaites les  marches  à  la  bonne  hauteur ! Cahin-caha,  je reviens sur Etables  par  la  pointe du Vau ! Si, si ! A  un  moment, je  dépasse  une  Joëlette dans  le sentier côtier! Quel courage ! Quelle aventure  pour  les gamins ! Je  passe des chicanes afin que  les deux roues  ne viennent sur ce sentier. La Joëlette devra  passer  par-dessus !

28e km et  un ravitaillement qui est  le bien venu ! Coca, bananes et  pain d’épice ! Ça commence  à sentir  l’écurie ! On repasse sous  la voie rapide. J’ai toujours Riah50 en  ligne de mire. Je  gagne sur  lui dans  une descente puis  le  passe en  lui donnant  une tape sur  l’épaule ! Sacré Allain !  Voilà  le viaduc  sur lequel  on passe. En face,  j’aperçois  des concurrents  dans  le champs  mais je sais qu’il  me faut redescendre  au  pied du viaduc et  refaire  le vallon. Me  voilà dans  le champ, le  plus gros est fait ! Je suis au  30! Il doit  bien en rester deux ! Pas si simple ! Encore  un p’tit coup de vallon boisé aux  pentes si accueillantes ! Bon, allez  fini de rigoler ! C’est  le  32! Et Plourhan  n’est pas en vue !  Mais  ça  ne saurait tarder ! L’écurie est  là,  ça  me donne des  jambes. Je  lâche tout  le groupe avec qui  j’étais depuis  une dizaine de  kilomètres, surtout que  j’aperçois  à une centaine de  mètres devant  moi, Breizhman ! Hé, hé ! Je fais ce que je  peux,  mais  plus guère de  munitions ! Et je commence  à cramper ! C’est  mort  pour faire  moins de  4 h !  Oh,  il s’en faut de deux  minutes !  C’est  l’arrivée !

 

 

 

  J’ai toute  la remontée du terrain de foot pour  l’apprécier. C’est  bien  bon ! ‘tain, tout  ça  pour ça ? Et  il ne reste  plus de St-Jacques ! Pas grave, j’en mangerai le soir !

 

 

 

13 commentaires

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 19-02-2010 à 11:05:00

Meuh non, ça ne pouvait pas être moi derrière ! Pour une fois que je n'étais pas à ta poursuite !

Cela dit, si j'avais su, je me serais fait un peu plus mal pour voir la tête du Loulou et du Fox !

Commentaire de gdraid posté le 19-02-2010 à 11:22:00

Très beau parcours que tu nous contes, sur ce trail Glazik !
Merci Mustang pour ce bon récit, et bravo pour ta course jusqu'aux ... coquilles St Jacques !
Belle assiette, on en mangerait.
JC

Commentaire de RogerRunner13 posté le 19-02-2010 à 12:06:00

Encore un bien beau récit pour une magnifique course. Super la photo de la monotrace et pas mal l'assiette garnie, ça a l'air bon......

Commentaire de CROCS-MAN posté le 19-02-2010 à 13:45:00

Il est bien en forme le Mustang dis donc sur un parcours bien péchu.
Un grand BRAVO pour ta course et ce SUPER récit plein d'humour.
MERCI.

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 19-02-2010 à 14:22:00

Merci pour la photo de monotrace Epilobe...

Commentaire de robin posté le 19-02-2010 à 17:37:00

Moi j'aime bien la fin !

Commentaire de breizhman14 posté le 19-02-2010 à 20:00:00

Mon pauvre , une poignée de secondes devant toi et j'ai quasi raflé les derniers misérables échantillons de st-jacques qui traînaient dans les plats.... Pour 2011, si on demandait à sam de nous en réserver au DEPART?

Commentaire de le G.G.O. posté le 19-02-2010 à 22:13:00

ha tu aimes les rochers et le monotrace, et bé tu va te régaler dimanche

Commentaire de la panthère posté le 20-02-2010 à 11:33:00

c'est du costaud le glazig, et si beau.....on a vite fait de prendre un abonnement!....
bon, faut inclure des escaliers dans l'entraînement! une spécialité locale...

Commentaire de -loulou- posté le 21-02-2010 à 15:19:00

Bravo champion, magnifique WE chez les bretons,un grand merci pour nous avoir conseillé cette petite balade….

Commentaire de frankek posté le 21-02-2010 à 18:44:00

super reportage! dans un bien joli coin ! bravo et récupère bien

Commentaire de l'ourson posté le 21-02-2010 à 23:20:00

Ah !... Fallait courir un peu plus vite pour le carpaccio de st jacques ;-)

L'Ourson_content_d'avoir_été_là_:-)

Commentaire de le p'tit zef posté le 24-02-2010 à 12:12:00

Je me suis bien marré en te lisant, bravo pour ce récit mais, n'oublies pas de préciser que la photo de la concurrente avec son Gwen ha du dans le dos, tu l'à copiée sur mon site: http://penfoultreize.e-monsite.com/blog.html
sacré mustang, au plaisir de faire ta connaissance prochainement.
le p'tit zef.

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