L'auteur : francois 91410
La course : Trail d'Ecouves - 33 km
Date : 7/6/2009
Lieu : Radon (Orne)
Affichage : 2601 vues
Distance : 33km
Objectif : Pas d'objectif
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Après m’être fait cramer dans le Pas de Calais ...
... j’ai fini sous la pluie en Ecouvie
La preuve ; en fait, c'est de la grêle...
Commençons par le commencement.
4 semaines après mon dernier marathon chez les ch’tis (voir récit de la Route du Louvre), où j’avais brillamment réussi à prendre un coup de chaleur et des bons coups de soleil, j’espérait secrètement retrouver la fraîcheur de la forêt normande, peut-être même sournoisement de la pluie, pourquoi pas un zeste d’orage et, on a le droit de rêver, un dose de grêle si possible.
L’idée était d’enchaîner et de profiter de la prépa endurance. De plus, le tirage au sort Kikouroù m’a permis de gagner mon dossard … fallait assurer maintenant !!
Il me restait 2-3 semaines pour manger de la côte (2400m D+ pour être précis), tout en me délectant du fil de discussion consacré à ce rassemblement.
6 juin 2009 : débarquement des kikous en Pays d’Alençon
18h, je suis au RDV du Mustang, sur le stand Kikouroù. La table se garnit rapidement des victuailles et réconforts liquides du terroir préparés par les régionaux de l’étape. Le cake à la châtaigne, au boudin et à l’andouille fait un malheur. Les kikous, très sérieux depuis le début de leur préparation, ne lâchent rien et assurent les réserves indispensables en glucides et oligoéléments pour le 33 ou le 61 du lendemain :
La famille est réunie, les conversations vont bon train, les stratégies des uns et des autres se dessinent …
La pasta party qui suit est riche en bonne humeur, la table des kikous est animée. La plupart des kikous, très consciencieusement, s’adonnent déjà à des étirements qui s’avèreront décisifs pour demain :
A Radon dès potron minet
7 juin - 8h. Les kikous les plus intrépides se préparent pour le départ du 61, chacun à sa façon
Et la photo de la fine équipe avant le coup de feu ; on note que le Lutin ne sait pas quelle position adopter … :
Une fois le trail 61 parti, place à la course jeunes, où Coline (françois 91410 juniore) termine 3e . Mazette ! Y a de la fierté dans l’air !
Le départ du 33
Je vérifie maintenant une dernière fois mon sac, assure la photo d’équipe, et c’est parti sous un soleil respectable et une température idéale.
Je suis les conseils de Vetchar pour partir vite et ne pas être englué dans le bouchon des premiers lacets monotraces.
Les premières pentes s’annoncent en effet très rapidement, je suis le rythme sur les 2-3 premiers km avant de commencer à lever le pied et me faire copieusement doubler. Je commence aussi à prendre le temps de prendre qq photos. Le terrain est gras, les traversées de ruisseaux fréquentes : il a plu hier soir :
Je progresse dans cette première moitié avec Bambi, qui n’a pas l’air d’apprécier ces bains de boue, ces cailloux et autres racines perfides, sans parler des descentes où les aérofreins sont en action ! Sur le plat, elle me rattrape à chaque fois assez facilement.
Il ne pleut jamais en Normandie
Une pluie fine a fait son apparition. Ca réveille. Le ravitaillement arrive après la moitié du parcours. Le cadre est grandiose. Je marche tranquillement, et m’aperçois que Bambi s’est échappée ; elle tourne déjà à gauche au loin … Andiamo !
Je mettrai quelques kms à la rattraper. Elle vient de chuter, boite bas, mais j’entends un « ça va ça va » qui me rassure. C’est vrai que le terrain oblige à des appuis précaires et je redouble de vigilance. Je profite du paysage même si la météo ne s'arrange pas...
Je poursuis ma route sur un rythme correct sans plus, je commence à lâcher tout dans les descentes, parviens à me faire quelques belles frayeur à la limite de la rupture ou de la chute. J’ai décidé d’attendre la dernière heure pour cela, à 9km de l’arrivée environ.
J’y suis, j’y vais, j’y fonce. Mon but est désormais de rattraper tous les traileurs trop ambitieux, et qui avaient osé me dépasser tout à l’heure par groupe de 2 ou 5. C’est un plaisir bien sadique, je l’avoue, de les gratter à la faveur d’une ascension où ils marchent péniblement, le souffle court, ou bien dans une descente qu’ils abordent avec les précautions légitimes dues à la fatigue.
Au deuxième ravitaillement, je m’informe auprès du fidèle bénévole : « plus que 7 » ! OK merci, j’avale le verre de coca et repars aussitôt, j’ai la frite.
Certains se sont arrêtés au bord du sentier, handicapés par des crampes. Je rattrape un gars avec lequel je cale mon allure ; plus sympa que moi, il m’attend à la montée suivante ou je cale un peu. On échange nos expériences de courses sur route, lui de trails ; il me demande si je connais un ancien pote à lui sur Rambouillet, combien il reste «3km maxi à mon GPS» ...
A un prochain carrefour je demande à nouveau aux signaleurs pour confirmer « 1400m ! »
Puis au suivant « 1000m et ça descend ! »
Il pleut parfois en Normandie …
La dernière descente est dantesque : l’orage gronde, il pleut de plus en plus, il fait très sombre dans le sous-bois.
Ca glisse, je ne vois plus grand chose et suis à deux doigts de me vautrer lourdement, et me ravise.
Soudain j’entends les clameurs de l’arrivée, il reste 400m, après un passage complètement inondé sous 15cm d’eau, je déboule sur le champ de la St Jean.
Une averse de grêle fait rage, les éclairs déchirent ce qu’il reste de ciel.
Je passe enfin, en trombe (d’eau ?) sous l’arche ... puis file direct me réfugier en trottinant sous le stand Kikouroù.
Mireille me rejoint, ainsi que Zabou arrivée quelques minutes avant, puis Bambi.
Nous grelottons, il ne doit pas faire plus de 10°C.
Je rentre vite au sec dans la voiture pour me changer, puis rentre prendre ma douche.
Plus tard, ne voyant pas le soleil revenir, j’abandonne l’idée de revenir sur le terrain : pas le courage, bien que très frustré : j’aurais bien aimé saluer à nouveau tous les kikous et assister aux podiums.
J’irai revoir ma Normandie …
Il me faut quitter la Normandie.
Je suis cassé de partout, mais l’estomac ce coup-ci a tenu bon (voir récits précédents) belle satisfaction … le problème c’est que je ne sais pas pourquoi !
Je savoure sur le trajet vers la maison ma course, le plaisir que j’ai éprouvé, la satisfaction d’avoir bien géré le parcours, le grand bonheur d’avoir rencontré ou revu autant de kikous.
Quelle belle famille !!
François - Dossard 29
118e en 3h45’31’’
Photos complémentaires empruntées à Mireille et normandiecourseapied.com
12 commentaires
Commentaire de tintinmar75 posté le 09-06-2009 à 22:40:00
Sympa ton CR. Il ne faisait effectivement pas chaud à l'arrivée...
Commentaire de Mustang posté le 09-06-2009 à 23:23:00
Très content d'avoir fait ta connaissance!!
Pour cette 9e édition, le beau temps nous a fait faux-bond!! dommage!!
Mais la chaleur des Kikous nous a comblé!!
bravo pour ta course et ta bonne humeur
à une prochaine fois!!!
Commentaire de breizhman14 posté le 09-06-2009 à 23:24:00
bien sympa en effet, ça illustre bien le w-end qu'on a passé
Commentaire de domdom g posté le 10-06-2009 à 08:31:00
bjr francois
bravo pour ta course! et Très content d'avoir fait ta connaissance!!
bon recup
dominique
Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 10-06-2009 à 09:20:00
Je ne comprends pas ! Je n'ai eu que du beau temps sur le 61 !!!
On se revoit bientôt ?
Commentaire de la panthère posté le 10-06-2009 à 09:25:00
ravie d'avoir fait ta connaissance!.....
génial de recontrer en vrai les kikous croisés sur le forum ou sur les récits!
à l'occasion dans l'Ouest, le Nord ou ailleurs, bonne récup!
Commentaire de artveja posté le 10-06-2009 à 09:41:00
Bravo pour ta course, j'ai eu l'impression de revivre la course grâce à ton CR, sauf que moi j'étais dans un grand moment de solitude:-)
Bonne récup
Commentaire de taz28 posté le 10-06-2009 à 12:18:00
Merci François pour ce récit fort sympathique et un peu humide !!!
Bravo pour ta course et ta prépa spécifique ;-))
A Ecouves ils savent recevoir !!
Taz
Commentaire de titi61 posté le 10-06-2009 à 13:22:00
bravo francois pour ta course.t'as pris une bonne averse.mais pas grave quand on est heureux du resulat.ca ete un plaisir de te revoir a nouveau.a bientot dans une prochaine course.
Commentaire de Dom 61 posté le 10-06-2009 à 19:52:00
Bravo François !
Quelle arrivée " d'anthologie " sous le déluge !
Peut-être à bientôt au détour d'une course.
Commentaire de c2 posté le 12-06-2009 à 11:22:00
la fragilité du témoignage humain!!!
pour moi sur le 61 c'était tout plat, sec et grand soleil, bizarre, bizarre !!!
Merci "cher voisin" pour ta vision de ce 33 qui te laisse visiblement un bien bon souvenir
Christian
Commentaire de wendy78 posté le 12-06-2009 à 22:36:00
Merci François pour ce récit qui donne vraiment envie d'y aller, une course bien varié, le temps inclus et félicitations!
Wendy
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