L'auteur : loicm
La course : Trail des Cerfs - 37 km
Date : 17/5/2009
Lieu : La Queue Lez Yvelines (Yvelines)
Affichage : 3456 vues
Distance : 37km
Objectif : Pas d'objectif
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Trail des Cerfs - 35km 37km
Après Cheptainville et le Trail de Vexin, je poursuis ce printemps de nouveauté.
Si j’avais déjà gouté par 2 fois au plaisir du trail sur 20km, cela sera pour moi la découverte sur 35km avec plus de dénivelé et surtout l’invitée dont je me serais volontiers passé : la BOUE !!
Donc, en ce matin du 17 Mai de l’an de grâce 2009, me voici parti de bon matin pour la bourgade de La-Queue-Les-Yvelines. Le départ du 35 n’est qu’à 8h00, mais j’ai envie d’y être bien avant le départ du 50 pour profiter pleinement de cette ambiance d’avant course avec les autres Kikoureurs engagés sur le 50km.
Comme annoncé Ouster est présent, montant le stand Kikourou, et petit à petit arrivent Eric41, Xbo, Murwar, Wendy78, Anne78, Astrophytum bien matinal aussi pour son départ sur le 20km, Papillon petit bout de femme qui bouge tout le temps, jeverdier, Shouky, Pottok, Ya+ka, Land tout nouveau kikou tout timide, et un grand représentant de la ménagerie en la personne de La Tortue. C’est amusant de voir certains regards étonnés de ce regroupement de personnages tout de rouge vétus, ou équipés d’un accessoire rouge, dont un K blanc est le signe de ralliement. Deux de mes collègues de boulot sont présents aussi, et j’avoue que ca fait plaisir.
6h50 : les forçats de la grande boucle rejoignent la ligne pour le briefing. La couleur est annoncée, c’est TRES humide. On fera avec.
7h00 : top départ. A tout à l’heure les kikou !
8h00 : Apres le même court briefing qu’une plus tôt , c’est le départ, nous sommes près de 200. Dans la meute je me retrouve aux côtés de Papillon toute heureuse d’être là. Il semblerait que nous puissions faire un bout de chemin ensemble. Au bout d’un peu plus d’un kilomètre on rentre dans le vif du sujet en entrant dans un single très boueux en forêt, et là … bein je perd Papillon visiblement beaucoup plus à l’aise que moi dans la boue, et véritable anguille au milieu des coureurs. Elle arrivera finalement 10 minutes avant moi. Mais je suis vite rejoint par une invitée que je n’avais pas eu depuis un moment : la douleur ! Et oui cela arrive de temps en temps, pas de bol ça tombe aujourd’hui. Une douleur qui part de la cheville et remonte jusqu’à la moitié de mes deux tibias. Je la connais, je l’ai avec moi de temps en temps pour une raison qui m’échappe complètement et je connais le tarif : 8km ! Je sais que je vais me la trimbaler pendant 8 km avant que ça ne passe et me libère les jambes. Pas grave puisque je sais que c’est temporaire, j’en prend donc mon parti et reste sur un rythme zen, 160 au cardio, faut que ca passe. C’est lancinant comme douleur, c’est chiant !
Dans un single j’aperçois du coin de l’œil un coureur derrière moi se vautrer dans les orties, je ne peux m’empêcher de pouffer de rire. Il s’avèrera quelques mètres plus loin que ce coureur n’est autre que Land lololol Les montées/descentes s’enchaînent. Pour l’instant ça va, même si la boue n’est pas une surface qui le laisse le plus à l’aise.
KM8 : YESSSSSSSSSS !! je retrouve mes jambes, enfin !! Douleur disparue !! Ca y est je peux enfin dérouler à mon rythme. Les descentes mes permettent de gratter un peu de monde. Décidément la Papytechnique me convient bien.
KM10 : un petit gel au miel, ca ne fait pas de mal au contraire.
KM15 : ca commence à me tirer dans les cuisses. Quelques séquence montée/descentes/montées enchaînées sans zones de relances possibles m’ont un peu tiré dessus. Rien de grave pour l’instant, mais je reconnais que ca entame un la confiance. Mais étonnamment question souffle et cardio les voyants restent au vert. Les montées et descentes ne sont pas longues, mais bien raides dans un sens comme dans l’autre. Des coupe pattes où j’aurais peut être dû m’abstenir de courir
KM17 : le ravito est en vue, après une courte descente bien raide qui me raidit un bon coup les cuisses. A près une courte pause coca + dés de gruyère c’est reparti.
KM20 : on grimpe on grimpe on grimpe et c’est reparti pour du yoyo sans relance entre chaque. Là Ca monte vraiment fort dans les cuisses.
KM21 : j’apprend que chez nous le fiston n’a pas pût courir sa course: les boules + les cuisses bien prises jusqu’en haut + le semi passé en 2h21, ça me fout un coup ce temps affiché + ça y est je gamberge. Oh !! Qu’est ce que tu nous fait là mon gars ?? ça ne sert à rien de gamberger ! T’es pas blessé, aucune contracture, pas de claquage, pas de crampes, justes les cuisses dans un bidon d’acide lactique !! tu gardes le rythme et t’as le cardio étonnamment stable ! De toute façon t’as rien d’autre à faire que courir pour l’instant, il n’y a pas un troquet, pas un ciné et les filles ne sont pas causantes, alors avances !! Et puis si tu te permet de râler intérieurement parce que celui de devant est trop lent dans les montées, c’est tu peux encore … C’est facile à écrire comme ça, mais il m’a fallu un bon kilomètre pour se mettre ce coup de pied au cul et le souvenir de bien des post dans le forum. En plus je suis aidé par le terrain qui nous offre un peu de répits. Pas de répis dans la boue je vous rassure, juste du répits sur le dénivelé. J’en profite pour prendre un gel salé, et veiller à toujours bien m’hydrater selon le plan.
KM26 : ravito !! miam ravito ! Eau, dés de gruyère, Je ressere le brelage de mon sac et là …. C’est le drame .. THE drame ! blessé ? non ! mes yeux tombent sur ……….. un saladier rempli de tranches de saucisse sèche ! Je rappelle aux organisateurs que la torture est interdite par les conventions de Genève. C’est pas humain de me mettre ça sous les yeux. Du coup je desserre le brelage et je plonge dans les tranches de saucisse sèche.. une véritable tuerie !! Ca n’apporte strictement rien, mais alors rien de rien … mais « le saucissong, c’est bong ! ». Il va quand même falloir penser à repartir car ca fait déjà 5 minutes à la montre je squatte là, et puis, à grand regret, il faut bien en laisser pour les autres. Donc resserrage de brelage et ça repart.
L’état des cuisses n’a pas changé mais j’ai compris que c’est « normal » et que ça ne m’empêchera pas d’avancer au même rythme. Pas de blessure ça le fait bien. Par contre cette boue, pfffffffffff
KM28 : je reprend un concurrent du 50, ou peut être lui qui m’a repris … bref nous sommes ensemble. Il peste comme un fou, il a mal aux jambes, il en chie franchement. C’est son premier trail, il vient directement de la route distance marathon, embarqué ici par ses collègues. Bravo ! La partie de yoyo s’est accentuée, mes adducteurs estiment qu’il est temps de me rappeler qu’ils existent, mais vu la raideur des descente ca permet d’envoyer ou de jouer les funambules en fonction de la boue. « bang bang » me hurle le groupe Rammstein dans les oreilles, c’est marrant c’est à l’unissons de mes cuisses et adducteurs.
KM30 : c’est justement sur une glissade dans la boue que ma cheville gauche part en vrille. Même ma voisine que je passe à cet instant entend CRAC. Est-ce moi ?? quelques foulées plus tard il s’avèrera que non. Premier avertissement, la vigilance commence à faiblir.
KM32 : c’est la cheville droite qui joue à son tour. Là je commence à flipper, je me dis que si je ne reste pas vraiment vigilant ca va se payer dur. C’est dans ce moment que je reprend Land. On se regarde, un petit rire et en cœur « on en chie hein ?? » bah ouais !
Voyant que j’en reprend qui ont du mal, j’égrène les kilomètres pour redonner du peps à tout le monde.
KM35 : heuu .. j’ai l’air bête là avec mon « c’est le dernier kilo les gars !! » …. 35 et là ligne d’arrivée n’est franchement pas encore en vue. On se retrouve sur le single du départ avant d’entamer les bords du village. C’est peut être l’effet « ca sent le retour à l’écurie » mais lancé par un autre concurrent j’accélère, lui aussi, à celui qui placera une mine à l’autre lololol c’est pas malin mais ça rassure.
KM37 : finish !! 4h04 !! Accueilli dans l’arrivée dans le stade par 2 supporters kikou (Nath78 et Obelix_du_78), merci à eux, puis par Anne78 que je crois arrivée du 50, mais qui a dû rebrousser chemin au bout d’un kilomètre pour enquiller le 20, par la faute de sa poche d’eau tres fuyante. Les minutes qui suivent sont bizarres, car j’ai les cuisses en feu, juste en feu, rien qu’en feu. Même statiques elles sont irradiées ! On s’en amuse avec une concurrente qui visiblement est dans le même état. Petit à petit ca se calme. Je retombe sur Papillon, micropap dans les bras, et arrivée 10 minutes avant moi. Finalement papillon c’est comme les pimousses …
Je m’enquiere de l’arrivée des autres kikou, ceux du 20 sont arrivés, quelques un du 50 commencent à arriver. Apres m’être changé et refait une fraîcheur, je profite du peu d’attente pour confier mon squelette aux osteopathes qui tiennent un stand sur la course. Ca fait du bieeeeeeeeeen. Merci à elles !
Petit à petit tous les kikous sont rentrés, sans casse ! Tout le monde a mal aux cuisses et adducteurs, merci la boue, mais tout le monde est heureux. Et comme avant le départ de la première course, tout le monde ou presque se retrouve autour de la bannière kikourou après la dernière course, bière et/ou sourire pour tout le monde. Barvo à toutes et tous pour vos chrono et votre esprit.
Conclusion : encore de la découverte. La boue déjà, enfin LES boues (collante, liquide, de glaise, de sable, gluante, caillouteuse, etc …). Et quand ce n'était pas de la boue c'était du sable ...Découverte aussi sur moi-même, sur l’apprivoisement des sensations dans les cuisses. Mais aussi une bonne remise des pendules à l’heure après l’euphorie du roulant trail du Vexin, les choses sont remises à leur place : le Trail des Lavoirs sera rude. Ce n’est pas le dénivelé total de 700m en lui-même qui fût dur, mais cette succession de parties de yoyo abruptes sans relance possible entre montée et descente .. du moins sur le 37km. Donc il y a encore beaucoup de travail de côte à faire.
Point positif : je me suis tenu à la plage cardio que je m’étais fixé (pour une fois que j’utilise ce truc sur une course) …. Moyenne 166, pic max à 181 … pour une pseudo fcmax stable de 203 … Sur le coup j’étais très mitigé du résultat, car nous sommes bien d’accord, question cuisses j’en ai franchement chié par moment, mais la caisse restait présente.
Et le résultat me convient bien.
C'est un belle course, avec une ambiance très agréable. Je remercie l'oganisation et ses bénévoles pour tout ce boulot. Les ravitos sont très complets, il ne manque rien, sucré, salé, gateau... Mais l'année prochaine évitez la saucisse sèche, car sinon c'est un coup à ce que je campe sur le ravito
Et le décrassage de 10km le lendemain m’a conforté dans cette idée que heureusement je ne me suis pas cramé malgré bobo les cuisses et adducteurs, ce que je craignais si proche des Lavoirs.
Prochaine étape ? le Trail des Lavoirs !! The objectif de l’année pour moi !
Vous pouvez couper le PC et reprendre une vie normale …..
Loic_qui_n’en_finit_pas_d’apprendre
12 commentaires
Commentaire de hagendaz posté le 20-05-2009 à 23:19:00
punaise 10km de décrassage après le trail des cerfs t'as la patate !
gaffe aux chevilles quand même au prochain trail, lol
bravo à toi (encore une étape de faites)
Commentaire de Land Kikour posté le 20-05-2009 à 23:32:00
Merci Loic pour ce trés agréable récit qui m'a replongé au coeur de cette course dont la fin a été compliqué a gérer pour moi !!
C'est vrai, cette belle famille de Kikourou m'a quelque peu intimidé mais, trés vite, je me sentirai à mon tour pleinement Kikoureur.
Bon courage pour les Lavoirs...
A une prochaine,
Olivier.
Commentaire de marioune posté le 21-05-2009 à 07:56:00
J'espère pouvoir courir avec toi..je ne savais pas que ce serait pour T'EXTRAIRE du saladier de saucisson...!!
bonne course test. Tu es peut etre parti un peu trop vite dans les casses pattes car, avec Rummstein, vin diou, t'envoies du lourd!!!!!
bises
Commentaire de taz28 posté le 21-05-2009 à 09:10:00
Joli récit Loic, c'est vrai que la boue, faut aimer, et à part en centre de thalasso, c'est moyen pour y tremper les pieds et avancer correctement !!
Remets toi bien,
Taz
Commentaire de shunga posté le 21-05-2009 à 10:45:00
ah ça fait plaisir ! Tu vas en baver aux lavoirs et ça c'est bon. +30km autant dire presque le double. MMmmmm le délice. Et vu qu'il y a peu de chance que ça sèche d'ici là, tu vas bouffer de la boue en pagaille, même la saucisse sera mouillée. On va bien rigoler :)
Commentaire de Astro(phytum) posté le 21-05-2009 à 17:02:00
Bravo loic pour ta course bien gérée .
Je crois que ce qui est le plus à craindre pour toi en trail c'est le saucisson, c'est qu'il y en a souvent aux ravitos
Donc prochaine étape à passer pour ton entrainement trail résister à la saucisse sèche .
Si je peux j'essaie d'aller faire la fin de parcours avec toi aux lavoirs.
Bonne prépa
dominique
Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 21-05-2009 à 19:41:00
Vu le terrain et la distance, t'as de la caisse, effectivement. Bravo !
Commentaire de wendy78 posté le 21-05-2009 à 22:07:00
Excellent ton récit, Loic, félicitations pour ta course! Je n'ai pas vu du saucisson, tu m'as rien laissé??? Mais je n'ai pas remarqué trop de la boue non plus ... je me demande si j'y étais vraiment? Je suis à 2 doigts de m'inscrire au Lavoirs en solo, alors peut-etre à bientot!
Bises
Commentaire de eric41 posté le 22-05-2009 à 12:08:00
Tu apprends vite Loïc,bravo et merci pour le CR détaillé.
Un peu de travail musculaire pour tes cuisses (chaise,stepper,..) et cela sera tout bon aux Lavoirs.
Eric
Commentaire de grandware posté le 22-05-2009 à 19:02:00
ben tu vois, ça sert à rien de te toucher le cul... trop facile pour toi !
Commentaire de TomTrailRunner posté le 22-05-2009 à 21:06:00
Dans le trail, ce qui est bon c'est le saucisson donc....
Bravo pour cette gestion de la découverte. Pour apprendre la boue, il y a eu l'Icetrail et les Citadelles cette année...
Commentaire de Murwar posté le 31-07-2009 à 15:08:00
:-) j'avais pas lu ton CR où je suis cité :-) J'ai bien aimé, même si j'étais sur le 52km!
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