CROSS DES CALANQUES OU LA TRAVERSEE DES CALANQUES DE MARSEILLE A CASSIS 

Cela fait à peu près 20 ans que le Club Alpin Français organise une course unique en France.

1. Unique car c'est la seule course qui se déroule dans les Calanques
2. Unique car vous ne la trouverez pas dans le calendrier des courses , ce fut en quelque sorte la première off !

3. Unique par son parcours où chacun choisit sa route même si au fil du temps 95% du peleton passe aux mêmes endroits ( je vous rappelle qu'il faut juste passer aux points de contrôle : sommet de Marseilleveyre; Col de Morgiou; Col de la Candelle et bien sûr l'arrivée à l'auberge de la Fontasse)

 Un an après mon premier trail , ici même , je reviens bien décidé pour battre mon temps de l'an passé. Entre temps , nous avons effectué maintes et maintes reconnaissances, testant les variantes possibles. Le jour est proche et Nelson est toujours indécis......

Nous serons donc 4 pour cette course : Pascal, Nelson, Yves et moi

Nous arrivons à 8h20 à Callelongue, un vent d’est s’est levé, nous l’aurons donc de face toute la course, vu que c’est une course en ligne d’ouest ( Callelongue) en est ( Auberge de la Fontasse, Cassis).

En cherchant les dossards, je croise Richard  et Steeve , nous nous préparons, Akuna arrive avec Jacqueline et aussitôt commence à mitrailler la foule.

Le départ est proche !

Il est 9h00, départ au micro, "3,2,1,Partez!....." 128 coureurs s’élancent.

127 partent à gauche ( trace jaune) et une coureuse à droite ( trace verte) , une originale ? Non j’ai regardé le classement à l’arrivée, c’est la première féminine, parcours à étudier pour l’année prochaine !

J'ai testé la trace verte : la jaune est nettement plus rapide ( màj 11/07)

Juste avant l’escalier des Géants , quelques dizaines de coureurs dont Riri51 préfèrent l’éboulis au passage en escalade, je suis avec Joy dans l’escalier des Géants.

Les « ébouleurs » rejoignent les « escaladeurs » et prennent d’assaut le sommet de Marseilleveyre (432m), ça monte dur ( 420 m en 2km250)

C’est le sommet, premier contrôle/ravitaillement, 30mn et des poussières, je ne regarderai plus le chrono après. C’est la bascule, de ce coté avec le vent d’est, la roche est humide, ça glisse par endroit et je ne suis pas un bon descendeur !

3 ou 4 personnes que j’avais doublées dans la montée me passent mais j’ai la connaissance du terrain et j’emprunte l'option « Anne ( la découvreuse malgré elle du passage qui permet d'éviter un petit passage très technique) » et je me retrouve juste derrière eux

Col de la Selle, j’emprunte l’éboulis cela me permet de courir pendant que ceux qui ont fait le choix de la crête galèrent.

Montée de l’Homme Mort, je suis bien, je m’hydrate, au sommet je marche un peu en mangeant du pain d’épice…..

Plateau de l’Homme Mort, je suis en train de ruiner mes « trabbuco » neuves….Il n’y a pas de chemin mais que des rochers avec des lames acérées…

Descente vers la route de Sormiou, 2ème éboulis, à fond, je m ‘éclate…..

Je coupe la route en étant applaudi par un groupe de randonneurs, ça fait du bien.
J’emprunte le chemin qui rejoint la route de Morgiou, et là dans un petit raccourci pierreux mon pied butte sur une souche et je pars la tête en avant dans les pierres de ce chemin raviné par les pluies, j’évite le pire mais je suis en sang partout ( torse, bras, jambes, pommettes, joue et menton plus un pouce endoloris) je me relève difficilement la bouche et le nez plein de terre et de sang, un coureur s’arrête, à sa tête je comprends que la mienne doit être en sale état !!!
Je récupère en marchant, le 2ème contrôle/ravitaillement n’est pas loin.

 

Joy arrive, il me tiendra compagnie jusqu’au ravito.
Ravitaillement : je me fais soigner les blessures, Akuna arrive , séance photos, je repars avec lui mais j’ai peur, le moindre dévers m’effraie, j'ai quand même la force de sourire pour la photo...

je le laisse partir et décide de trotter tranquille dans les descentes. Peu à peu je reprend confiance.

Beaucoup de pensées se mêlent dans mon cerveau . Toutefois le positif l'emporte sur le négatif.

C’est une course en ligne, ma femme et mes enfants m’attendent à l’arrivée, difficile d’abandonner ! Alors je continue....

En montée, je me sens bien, on traverse le domaine de Luminy (le paradis du jogger marseillais ) en direction de la Candelle , une énorme montée d’éboulis nous attend .

C’est bizarre je me sens de mieux en mieux mais lorsque je croise des randonneurs, je m’aperçois à leur regard que je les effraie ! Je ne me suis pas encore vu !

3ème contrôle / ravitaillement Nouvelle sansation à l'arrivée du ravito, la bénévole « mais allez vous laver ! » Celà me fait sourire et je lui répond que j'ai préféré garder l’eau de mon camel back pour la boire  !

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C’est la fin, corniche des Estrets, un long chemin pas très beau plein de pierres, j’envoie au maxi de mes possiblités, je m’aperçois que je serais sous les 3 heures ( mon objectif)

On approche de l'arrivée, les premiers spectateurs,venus à notre rencontre sont là.

Je croise les femmes des copains, je fais sensation, j’appréhende la rencontre avec ma femme !

C’est l’arrivée 2h57mn11s, je bats malgré tout mon record de 12 mn sous les applaudissements des enfants. Ils voient mon visage ensanglantés et arrivent en courant.

Ma femme Véronique et ma fille Laure (5 ans) me soignent……c’est le réconfort
Ma fille est au petits soins pour moi.
Je suis un peu la vedette du "cross", tout le monde me parle, ils veulent savoir comment et où s’est arrivé, me félicitent d’avoir terminer.

Pascal, Jean-Marie et Richard sont déjà là, Steeve arrive juste derrière moi ( il s’est un peu égaré dans Luminy ) Nelson et Yves arriveront un peu plus tard.

Les Kikoureurs s’en vont , on se retrouvera sur Kikourou ou sur une prochaine course.
Je reste là pour le pique-nique avec les femmes et les enfants, la journée est belle, très belle et je suis conscient de mon bonheur et d’une journée qui aurait pu être celle de mon malheur……Mais que la course est belle