Récit de la course : Raid 28 2007, par LeSanglier

L'auteur : LeSanglier

La course : Raid 28

Date : 13/1/2007

Lieu : Bures Sur Yvette (Essonne)

Affichage : 3383 vues

Distance : 85km

Objectif : Terminer

11 commentaires

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Les jUcksOn Five en tournée

Octobre 2006, les 24h d’Arcueil, Koline, ThierryM, Lafrite34 venue nous supporter, et moi parlons du Raid 28 2007. Décision est prise, nous le ferons ensemble cette année, ThierryM venant remplacer Phil qui ne participera pas. Loran, notre orienteur de l’année passée, resigne avec plaisir. Notre objectif sera comme l’année passée de terminer tous les cinq ensemble, dans les délais. La stratégie : zapper des balises d’entrée pour avancer et ne pas risquer de se faire éliminer par une barrière horaire. L’année passée nous avions fini dernière équipe classée, pour seulement 50% d’équipes à l’arrivée (35 au départ, 19 classées). Koline est capitaine, Lafrite34 boosteuse de moral, Loran orienteur en chef, ThierryM co-orienteur et azymuteur, et moi je me coltine (mais j’aime ça) le poinçonnage sur les balises.



Notre équipe : les jUcksOn Five, comme les Jackson Five, mais à la sauce UFO. Notre signe de reconnaissance : nous sommes tous les cinq affublés d’une énorme perruque de cheveux frisés noirs. Notre entrée dans le gymnase avant course sera très remarquée !

- Quelques jours avant l'épreuve, Koko nous expose le contenu de sa pharmacie : "je prends du désinfectant pour les éraflures, du gel pour les entorses, une bande pour les straps, l'extrait de pépin de pamplemousse pour les maux de ventre, ....". La liste est longue, impressionnante, on a l'impression que Koline aura réponse à tout ! Et Lafrite34 de rétorquer : "Super Koko, nous on amène les blessures !". J'en ai ri pendant dix minutes.

- Avant course, dans la voiture qui nous mène d'Epernon à Bures, ThierryM, Loran et moi rapatrions Val et Sylvain61 de l’équipe des Bouffons (du Sanglier...), par pure charité (quelle idée de porter assistance à des membres d'une équipe adverse, je vous jure...). Il se trouve qu'en quittant Epernon, nous jardinons un tout petit peu pour rejoindre l'autoroute et Bures... Inquiétude dans le véhicule : Val et Sylvain commencent à soupçonner un plan visant à leur faire rater le départ ! Vu leur résultat (3ème) ça aurait pu être le cas !

- Le gymnase de Bures, quelques dizaines de minutes avant le départ : un terrible capharnaüm ! Les équipes sont étalées partout dans une formidable pagaille, les gens se marchent dessus, c'est l'effervescence, et au milieu de tout ce fourbi quelques coureurs essaient de dormir un peu pour profiter des dernières minutes de "calme".

- Le départ est donné, les capitaines retrouvent plus ou moins facilement leurs équipes et nous nous retrouvons après un petit kilomètre hésitant sous un pont magnifiquement éclairé par quelques feux. Les équipes assises au sol pour reporter les balises, le jeu des frontales et des feux éclairant l'énorme voûte qui nous surplombe donnent une atmosphère étrange, c'est magnifique !

- Premières balises et premières impasses... Loran a un peu de difficultés à entrer dans la carte, et nous pateaugeons un petit peu dans ces premiers kilomètres. Je gromelle déjà de poursuivre avec quelques cases non poinçonnées, mais il ne faut pas s'attarder : notre objectif est avant tout de finir dans les temps, tous les cinq.

- Passage de la départementale, puis montée vers une verte, pas mal d'équipes sont regroupées dans une petite rue et nous voyons passer deux équipiers encordés, un homme tirant une femme. Lafrite34 s'étonne de cette corde et de son usage, je lui explique qu'il me semble que c'est une pratique usitée en raid par équipe. Il n'en reste pas moins que c'est un peu bizarre pour nous autres coureurs, et assez gênant pour les autres équipes quand tout le monde est ensemble.

- Une balise, un poinçonnage, et deux choix : retour arrière de l'équipe pour emprunter la route, ou poursuite tout droit dans la pente et le bois pour rallier la suite du parcours. Une autre équipe fait demi-tour. Koline-pitaine tranche, on y va ! Nous nous lançons dans la descente d'un tas de gravats branlant et dangereux, puis taillons à la machette (pratiquement) notre chemin dans une zone visiblement peu empruntée (c’est la jungle !). Quelques minutes plus tard, nous retrouvons sans aucun souci notre route : vive notre orienteur en chef, Loran, et notre azymuteur, ThierryM, qui nous démontrent là qu'on pourra leur faire confiance pour la suite.

- A peine deux heures de course, nous sortons ThierryM et moi du ratissage d'un bois dans l'espoir de trouver une verte au fond d'une dépression, espoir non comblé puisque nous ressortons bredouilles, et déprimés. Nous repartons, et dans les trois secondes Thierry se tord violamment la cheville gauche dans un trou sur le bord du chemin. Il souffre, c'est visible, ce n'est pas anodin. Un froid glacial s’abat sur l’équipe, l’ombre de l’abandon plane au-dessus de nous.

- Une demi-heure plus tard, je reviens d'un pointage en solitaire d'une verte au coin d'un réservoir, pour assister au strappage de la cheville de ThierryM par Koline. Aïe, me dis-je, comme nous nous le disons sans doute tous, ça ne commence pas super bien cette affaire ! Pas mal de balises zappées, un équipier avec une cheville très enflée (bonne entorse diagnostiquée par Koline-médecin chef), la course ne débute pas sous les meilleurs auspices !

- "Dépression au milieu de la parcelle x", "Mare au nord de la parcelle y", Loran reporte, il m'envoie, je trouve, je poinçonne. Satisfaction de voir notre orienteur entrer dans la carte et prendre confiance. De toute la course, malgré quelques coups de moins bien, il restera parfaitement maître de la situation. A part dans la première heure, seules deux ou trois balises programmées sur notre itinéraire nous auront échappé.

- Un PC dans la nuit, une silhouette familière que je reconnais au premier coup d'oeil : Philippe Emonière, l'organisateur des 24h d'Arcueil, est là à féliciter et encourager chaque équipe qui passe. Au départ, puis à un, deux, cinq PC nous le verrons s'activer et finir par enfiler une chasuble "organisation" pour faire la circulation sur une route. Un sacré gaillard ! A noter que cinq personnes sont déjà inscrites pour la prochaine édition des 24h d’Arcueil, début octobre. J’y serai !

- Nous arrivons au bout d'un chemin, puis devons passer dans un champ pour retrouver la suite de l’itinéraire, 100m plus loin. Une balise se cache à l'angle du champ, où ? Je file au coin le plus proche, ne trouve rien. Je me dirige vers l'autre coin, puis entend des sifllets et apperçois des appels de frontale provenant de l'endroit où j'ai laissé mes coéquipiers. Je reviens, la queue entre les jambes, pour me rendre compte que c'est une autre équipe qui rappelle son poinçonneur : il disposait semble-t-il de 3mn pour trouver chaque balise, l'un de ses coéquipiers chronométrant montre en main ce laps de temps. A l'issue des 3mn, les autres faisaient un barouf de tous les diables pour le rappeler. Une idée comme une autre ! L'histoire veut que j'ai tout de même trouvé cette balise, après un autre aller-retour glorieux.

- Un chemin pierreux en descente, notre capitaine est 50m devant, mes trois équipiers 50m derrière. Soudain devant, Koline nous crie, heureuse : "Balise ! Elle est là, la suivante !". Grmbl, je gromelle intérieurement, c'est super l'enthousiasme des coéquipiers mais parfois ça aide les "adversaires" ! Mauvais esprit ? Toujours est-il que pour me punir de ces mauvaises pensées, le chemin fait ressortir une pierre du sol, mon pied droit le raccroche, et bing ! Je me retrouve en vol plané, avec atterrissage un peu plus bas sur la rotule gauche. Aïe ! Et même pas de spectateurs pour apprécier la chute et applaudir... Pffff, c'est vraiment trop injuste ! Au final, je mènerai sur le plan des chutes, avec trois cascades au compteur, contre une pour chacun de mes quatre coéquipiers.

- Les Vaux-de-Cernay et son petit ruisseau qui dégringole sur les rochers... La suite est de l'autre côté ? Et oui les amis, il faut traverser ! Certaines équipes tentent de passer sur les rochers, en évitant l'eau au maximum, la nôtre ne fera pas dans la dentelle : plutôt que de risquer de glisser et se faire mal sur les rochers, on passe dans l'eau ! Elle est fraîche, et les minutes qui suivent sont passées à tenter de se réchauffer les pieds en courant. Brrrr !

- Un chemin tout plat, nous venons de nous faire alpaguer par un type louche qui se plaignait du fait que nous faisions gueuler ses chiens. On s'imaginait bien le gaillard ressortir avec un fusil et tirer dans le tas. Déconcentration, une minute plus tard je me tords sérieusement la cheville gauche. Ca ne pardonne pas sur ce genre d'épreuve, il faut rester concentré sur le sol, sans quoi les risques sont grands ! Je fais des va-et-vient sur place pour atténuer la douleur pendant que Loran et ThierryM reportent des balises, et Koline ne trouve rien de mieux que plaisanter : "tu fais les 100 pas en attendant ta place aux toilettes ?". Au moins, on aura bien rigolé !



- Des éclats de rire, des cris, des éclaboussures entendus au loin... Hhhmmm, on approche de la balise "especiale", celle que les organisateurs doivent placer en rigolant et en se frottant les mains, ravis du mauvais coup qu'ils préparent... En effet, en arrivant sur le lieu des festivités, nous apercevons de l'autre côté d'un ruisseau une balise où toute l'équipe doit poinçonner son bracelet. Pas le choix, il faut traverser ! Et vas-y que je te saute à l'eau, fraîche, mais pas tant que ça. Nos deux féminines sont très dignes, rien à voir avec certaines voix qui se sont élevées à un niveau sonore impressionnant pour une petite trempette de rien du tout... Ah la la !

- Nous tournons autour d'une mare, sur le bord de laquelle doit se trouver une balise... D'autres équipes tournent aussi, personne ne trouve. Puis soudain, c'est fait, elle est là, assez évidente, sur le bord et pas en plein milieu. Nous avons côtoyé la Parfaite Lumière (équipe de Claude Hardel, cinq coureurs à plus de 200km sur 24h) qui avait l'air un peu faiblarde à ce moment précis : ça met du beaume au coeur que de voir une équipe jugée parmi les favorites galérer autant que soi.

- 4h du matin, la nuit s'étire en longueur, Lafrite34 a hâte que le jour arrive. Pour faire passer le temps plus vite, elle se donne des petits objectifs, le prochain est de tenir jusqu'à 5h pour avaler son premier sandwich. Je la titille un peu : allez, on attend le lever du jour pour attaquer nos jambon/crudités ! Le problème est que le jour n'arrive pas ! 6h, il fait toujours nuit noire. A 6h30, on ne tient plus, et d'un commun accord on décide de mettre fin à cette insoutenable attente...

- Un PC à la fin de la nuit, il fait frais, voire froid. Juste devant nous, un pont sur lequel passe le chemin de fer. Aucune échappatoire, il faut passer sous le pont pour poursuivre. Seulement, sous ce pont, le chemin est encaissé, et comme nous sommes en hiver, malgré le peu de précipitations cette année, c'est complètement innondé. Il y a une vingtaine de mètres à parcourir dans une eau qu'on estime à un petit mètre de profondeur au maximum, et une jolie balise à poinçonner au milieu. Lafrite34 et Koline se chaussent de sacs poubelle prévus exprès pour ce genre d'épisode, alors que Loran (porteur de chaussettes étanches !), ThierryM et moi filons sans trop réfléchir (le propre de l'homme ?) à travers la mare. Brrrr, ce n'est pas bien chaud, surtout en ressortant de l'autre côté ! Les filles sont moyennement satisfaites de leur technique : les sacs n'étaient pas assez hauts ! Sans ça, parait-il que c'est impeccable !

- Des brins d'herbe blanchâtres... Ca ne m'étonne pas que je grelotte ! Il gèle blanc dans les forêts proches de Rambouillet, et je frissonne. Je n'ai pas envie d'enfiler une veste ou une polaire, et reste en tee-shirt (long tout de même). Toute la nuit il a fait une température douce, par contre au lever du jour la chute est impressionnante. Du coup, mes doigts sont complètement gourds : je n'ai plus aucune force, et mon pouce ne peut plus accomplir sa fonction primaire de pince. Je me vois dans l'incapacité de poinçonner normalement, je suis obligé de coincer le poinçon entre ma cuisse et ma paume et d'appuyer comme je peux... Un poinçonneur "adverse" voyant ça me trouera lui-même mon carton sur une balise où nous sommes arrivés ensemble. C'est vraiment bizarre, et flippant, de se retrouver ainsi handicapé !



- Un autre handicapé, c'est ThierryM. De temps en temps, on l'entend pousser un petit cri de souris. On sent bien qu'il se retient, mais vu le terrain un peu cahotique, c'est difficile de progresser sans solliciter sa cheville blessée. Le bougre aura tenu bon jusqu'au bout, réelle performance, au profit de l'équipe. Ca mérite beaucoup de respect.

- Au petit matin, un sentier sablonneux qui serpente dans une forêt... Devant nous une équipe, nous la rattrapons rapidement, et reconnaissons avec joie "La Belle et les Bêtes". La Belle (Anne93, arrivée par hasard dans l’ultra l’été dernier, « à cause » de son père Magib) souffre, son genou en mauvais état depuis des heures et des heures. Les bêtes sourient bêtement. On ne peut pas trop leur en demander non plus, ce ne sont que des bêtes ! Enfin, ça, c'est ce qu'ils ont choisi de faire croire, parce que vu le nombre de balises récoltées, ils sont loin de l'être, bêtes ! UFoot au bob sympa (et le bonnet jaune il est passé où ?) mène sa petite troupe avec l'aide de son papa Paulo, infatigable. Une sacrée bande de joyeux drilles qu'on croisera et recroisera toute la matinée sur la plupart des balises. Très amusant, ces observations à distance, ces courses au premier qui pointera (Bottle et YSolo râtissant soigneusement les zones à balises), ces options qui font qu'on se sépare pour se retrouver un quart d'heure plus tard... C'est très ludique !

- Après une nuit noire en forêt, le matin se lève. Le soleil nous abreuve de ses rayons à travers d'innombrables rangées d'arbres. Nous sommes en hors piste, en approche d'une balise. Hormis le bruit de nos pas, pas un son ne vient troubler la forêt. La brume s'élève doucement, et s'agglutine en un nuage cotonneux à un petit mètre du sol. Le froid qui nous engourdissait se dissipe, la chaleur du soleil nous ranime. La forêt est magnifique, la vie est belle.

- Une balise qui me fait de l'oeil, à dix mètres, négligemment adossée à un arbrisseau, sur un carré d'herbe au milieu d'un infâme bourbier... Mes coéquipiers se dirigent vers la suivante, à une centaine de mètres de là, à travers les herbes hautes et les arbres couchés au sol. Pas le temps de tergiverser, il faut foncer : je prends le chemin le plus court et fonce à travers le marécage, tele le sanglier que je suis. Bruits de sucion, gargouillis infâmes, ça passe. Je poinçonne, repère au loin mes coéquipiers, et retraverse au plus court. Pas de bol ! Ma jambe gauche soudain s'enfonce, s'enfonce, s’enfonce... Hé, ça va s'arrêter oui ! Me voici déséquilibré, le genou gauche disparaissant dans cet immonde bourbier dégageant une odeur pestilentielle. Je suis bon pour mettre les mains, grmbl. De retour parmi mon équipe, personne ne fera de remarque sur l'odeur que je colporte. Manquerait plus que ça !

- "Tu peux me sortir un gel de ma poche arrière" ? C'est la phrase que Loran notre orienteur aura prononcée le plus grand nombre de fois pendant ces heures de course. Le pauvre ne profite jamais des moments d'arrêt pour se ravitailler, puisqu'à chaque fois il reporte des balises et calcule notre chemin au mieux. Si bien qu'il n'avale pratiquement rien de la course, il aura à peine touché à ses deux sandwichs. Heureusement que Lafrite34 veille au grain, et prend bien soin de lui, jusqu'à lui donner "la becquée" de chocolat noir aux fruits secs. Hhhmmm, un régal de bon matin !

- "Hé, voilà les filles !" ; "Faudra penser à passer chez le coiffeur hein !". On en aura entendu, tout le long de la route, des remarques sur nos chevelures assorties ! Ebouriffées et ébouriffantes, elles font rire la plupart des gens qu'on croise, et nous valent un tonnerre d'applaudissements et d'encouragements la plupart du temps. Oh, parfois quelques moqueries fusent, mais ce n'est pas bien grave. Le pire, c'est qu'après la course, une fois nos "têtes normales" récupérées, il y avait comme quelque chose qui manquait... On s'habitue vite !

- Un point de contrôle bien avancé, des équipes qui se ravitaillent, d'autres qui reportent... Loran et ThierryM, sur le capot d'une voiture, reportent nos prochaines balises. La Parfaite Lumière arrive, passe, je salue l'Castor Junior qui échangerait volontiers quelques mots. C'est compter sans Claude Hardel, qui rappelle à l'ordre le cadet de l'équipe... Pas le temps de discuter ! Il y a un tas de manières de vivre un raid de ce genre, on peut venir pour passer un bon moment entre amis, venir pour gagner, pour un podium... Mais tout de même, ça n'empêche pas de rester correct avec ses coéquipiers, et les autres équipes.

- La balise suivante semble être disposée sur une île au milieu d'un marécage, chouette ! Ca tombe bien, je commençais à sécher... Nous arrivons sur les lieux, au moment où le poinçonneur d'une équipe nous précédant glisse sur un tronc d'arbre et chute dans la tourbière. Gloups ! Les caméras de l'équipe Turoom sont sur place, prêtes à saisir la plus belle chute de raideur. Mes équipiers m'encouragent et je file vers le tronc qui semble glissant, mais pas trop. Heureusement qu'il ne pleut pas ! Entre temps, un autre pointeur revient par le tronc, seul passage à sec pour se rendre sur l'ilôt abritant la balise. Il opte pour une technique peu acrobatique, mais sûre : à califourchon sur le tronc. Je passe debout pour ma part, c'est finalement bien stable, et je jardine un peu dans les broussailles pour repérer la balise... Perte de temps ! Sur le retour je croise YSolo, qui part poinçonner (en tentant de faire la roue sur le tronc d'arbre) pour le compte de "La Belle et les Bêtes". Petite hausse des battements de coeur lors de cet épisode un tout petit peu acrobatique, c'est bon pour la santé !



- Une rigole que nous suivons depuis quelques dizaines de mètres. Soudain, Koline stoppe net et s'accroupit (quelle souplesse !) à la surprise du reste de l'équipe : elle a trouvé au sol quelque curiosité botanique qui nous parait quelque peu incrongrue, à nous autres brutes épaisses (pardon Lafrite34) et basiques. Quelle chance de s'émerveiller ainsi de tout ce que la nature nous offre, et d'arriver à repérer au milieu de toute cette végétation les raretés botaniques. Nous nous moquons gentiment, mais c'est plein d'admiration que nous sommes, devant l'étendue des connaissances des végétaux de notre capitaine préférée. Elle parviendra même quelques kilomètres avant l'arrivée, à trouver des marguerites dans un champ et à s'en orner sa proéminente chevelure !

- Encore un chemin étroit qui serpente entre deux rangées d'arbres. Depuis quelques heures, les coups de feu se succèdent, je m'imagine mes congénères mortellement touchés par une salve de plombs, et je peste un peu. Juste un peu, parce qu'après tout, je ne crache pas sur un morceau de gibier moi non plus. Mais le fait est que je n'apprécie guère le monde de la chasse, pour l'avoir un peu côtoyé et savoir un tantinet le genre d'individus qu'il renferme. Et là, face à nous sur ce petit chemin, déboulent un, deux, trois chasseurs, accompagnés de leurs chiens, et armés. Ce n'est pas les premiers que nous croisons, mais ceux-ci sont plutôt agréables, par rapport aux précédents, qui nous ont regardé passer d'un air un peu hautain et peu avenant. Pourtant, on prêtait plutôt à sourire avec nos touffes ! Nous auraient-ils pris pour un gibier rare ?



- Une balise à l'extrême ouest des ruines aux Hautes Bruyères... Hhhmmm, facile, a dit Loran ! C'est là, fait-il en désignant un point sur la carte, et en pointant le doigt vers un corps de ferme précédé d'un panneau "les Htes-Bruyères". On ne peut pas se tromper ! Je file pendant que mes coéquipiers attendent (ou prennent de l'avance) et râtisse les alentours de la ferme, entourée de clôtures électrifiées. Brrr, pas commodes les habitants ! Rien de ce côté, je contourne, et découvre, en même temps qu'un autre poinçonneur, les vestiges d'une maison. Parfait ! Nous fouillons, cherchons, râtissons, les pierres, les herbes hautes, les arbres, les abords du champs... Rien ! Pas même un confetti ! Dépité, nous rejoignons nos équipes respectives... Une de loupée ! Parait-il que seule la première équipe a déniché cette balise, toutes les autre ayant fait chou-blanc ! Que s'est-il passé ?

- L'arrivée approche à grands pas, je viens de poiçonner la 107 devant le monument surplombant Epernon. Encore quelques escaliers à descendre, une balade en ville, et ce sera terminé ! Sauf que ces escaliers, lafrite34 peine à les dévaler... Un genou douloureux ces derniers kilomètres la contraint à descendre marche par marche en s'appuyant sur le mur... Entre la cheville de ThierryM et le genou de Lafrite34, notre équipe aura bien souffert ! Et sans se plaindre plus que ça. D'ailleurs, sur ce genre de raid, il faut être bien préparé et chanceux pour finir sans bobos je crois !

- Un stade, une arche d'arrivée, ce sera terminé dans quelques secondes. Dommage ? Oui, un petit peu, j'aurais bien prolongé la balade de quelques balises supplémentaires. C'est que ce job de poinçonneur, je l'ai à coeur, un vrai chien ramenant entre ses crocs la balle à son maître ! Quelle joie que de rentrer au sein du groupe avec quelques trous de plus dans ce carton plastifié, de sourire aux quatre coéquipiers en leur annonçant que l'équipe a engrangé une balise de plus.

60 balises, 53 vertes et 7 bleues, ce n'est pas trop mal, c'est même énorme pour nous quand on voit notre résultat l'an passé (une vingtaine de balises récupérées). Nous arrivons 35ème sur 51 équipes au départ et 41 classées (arrivées complètes et dans les temps). D'accord, on pourra toujours dire que les condtitions étaient extrêmement favorables, que c'était une édition facile, etc etc. Mais quand même, tous les cinq, on est super heureux et fiers de notre petit résultat !

11 commentaires

Commentaire de L'Castor Junior posté le 17-01-2007 à 10:33:00

Beaux clichés que ceux-là, qu'ils soient (photo)graphiques ou textuels...
L'esprit d'équipe permet souvent de dépasser et d'oublier presque les bobos plus ou moins graves de chacun des membres.
Dans votre cas, cet esprit a joué à bloc, et vous avez su allier votre bonne humeur légendaire et le sérieux nécessaire à une progression efficace et rentable.
Que ce soit au départ, sur la course ou après l'arrivée, le sourire de la bande aux tignasses surréalistes a mis, je pense, du baume au coeur de celles et ceux qui vous ont croisés.
Merci pour ça, et pour tout le reste.
A la prochaine !
L'Castor Junior

Commentaire de agnès78 posté le 17-01-2007 à 12:14:00

Merci pour le CR, les photos et surtout la bonne humeur sur tout le parcours!
On vous a souvent croisé et c'était vraiment agréable de voir l'ambiance qui règnait dans votre équipe!
Bravo à tous pour la performance!
A l'année prochaine!
Bises

agnès

Commentaire de Kiki14 posté le 17-01-2007 à 12:25:00

mais comment faites vous donc....vous etes des surcoureurs ou quoi..????
en tout cas bravo bravo bravo bravo bravo en y a 5....

Commentaire de taz28 posté le 17-01-2007 à 12:32:00

Coucou Manu,
C'est vrai que vos perruques vous allaient à ravir, vous avez réussi à les garder jusqu'au bout, et c'était un réél bonheur de vous voir arriver tous ensemble, le sourire immense !!!
Merci pour ce récit et ces photos, comme tu le dis, la vie est belle !!!
Taz

Commentaire de Tamiou posté le 17-01-2007 à 13:00:00

Beau récit, on vous à croisé si souvent que c'est comme si c'était ma course. Tu te rapelles peut être d'un mec qui a fait un soleil en vous dépassant??? mais moi je n'en ai fais qu'un!
Pour les cris dans la rivière, c'est Sylvie de MEGATAGADOURUN, elle gueule tout le temps!! je suis pas fayot mais j'aime la justice.

Commentaire de Geronimo posté le 17-01-2007 à 20:36:00

Effectivement pas passés inaperçus à l'entrée dans la salle...
Bravo pour la perf et la narration... quelle mémoire !

Commentaire de gdraid posté le 17-01-2007 à 20:38:00

Bravo Le Sanglier !
Je n'y étais pas, mais par un tel récit je m'y suis cru, presqu'au milieu de vous, et parfois au milieu des mares froides et nauséabondes...
Coup de chapeau au photographe, pour traduire si bien, les ambiances, les difficultés, et votre joie de vivre !
JC

Commentaire de Karllieb posté le 18-01-2007 à 18:35:00

Y'a pas de doute. Vous étiez les plus beaux du Raid. Et puis les perruques, ça tient chaud la nuit. A l'année prochaine ?

Karllieb

Commentaire de Sandrine74 posté le 19-01-2007 à 07:58:00

Super ton récit Emmanuel, en fait il retrace tout ce que tu m'as déjà dit ! Enfin presque !
J'espère pouvoir le faire l'an prochain !
Bises et à tout à l'heure
Sandrine

Commentaire de runner14 posté le 21-01-2007 à 19:47:00

Salut Manu et félicitations à toute l'équipe car évoluer de la sorte sur de tels terrains n'est pas toujours chose facile de plus avec les quelques déboires en prime la partie à été savamment menée et avez maitrisée avec bonheur vôtre Raid28 de belle manière et en finalité de magnifiques photos souvenirs de vôtre challenge!

Commentaire de _azerty posté le 30-01-2007 à 09:24:00

Ah !! je suis content que toi aussi, tu aies ressenti le froid du matin !!! je croyais que j'avais eu une hallucination ;-)))


Quant à l'idée des perruques !!! çà c'est une idée grandiose !!

Bravo pour votre performance et votre bonne humeur

A bientôt pour un grand moment de convivialité

Domi

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