Aujourd’hui, j’ai rendez-vous à Fuveau, lieu traditionnel de réunion des chevaliers de la table à apéro.

J’arrive sur place et je retrouve les quelques têtes qui font toujours plaisir à voir et revoir. Parmi eux Christophe du lac, le local tenant du titre, Jérôme le sanguinaire, Patrick de Vannes, Fabrice le chevalier au lion ou encore Jean-Louis de Calédonie qui court avec les Dunes d’Espoir.

On s’échauffe un peu puis je décide de me placer sur le départ. Je demande à Chris la direction.

- on file plein sud !

- Comment ça Sud ? ça veut rien dire ?!

- Le sud c’est le sud !

- Non mais j’aime pas ces machins là, ça change tout le temps !…selon comment on se tourne c’est plus la même direction!

 

Il me regarde avec de grands yeux et se décide enfin à me renseigner.

- On va vers le village quoi.

-  Ben voilà ! ça c’est concret !

 

Me voilà donc rassuré. Je n’apprécie pas trop ce manque de fair play de sa part…je crois qu’il a voulu m’embrouiller…

 

On se place donc tous sur la ligne de départ, comme des bœufs…environ un millier de lascars sont là, certains pour les 13kms, d’autres pour le 6kms. Chaque année les gens remontent l’info pour l’organisation…Apparemment ils n’ont toujours pas compris qu’un départ différé s’impose…pas grave ! Cette année même remarque donc. Et là messieurs les organisateurs, si j’étais nous je nous écouterais…non, si j’étais vous je vous écouterais…non, vous si vous étiez nous…non mais elle me fait chier cette phrase en fait…

 

 

Les joelettes des dunes d’espoir partent sous les applaudissements. Le speaker annonce le décompte pour le départ…et se ravise ! Trop tôt malheureux. Et vas-y qu’il y va de ses blagues…l’assemblée gronde : « on en a gros ! on en a gros !... »

 

 

Puis enfin le départ est donné. Difficile de se faufiler au milieu de cette masse. Je fais un premier km très rapide, trop rapide sûrement…C’est là que Jérôme le sanguinaire et Christophe du lac me rejoigne.

 

Je les suis qqs kms, jusqu’à la borne 4 environ…et puis je lâche. Je les vois s’éloigner inexorablement, sans le moindre regard…Ingrats !

 

Après une petite traversée de village, on file sur une looongue route monotone. Chaque année je me dis la même chose, au même endroit. Putain que c’est chiant !

 

Puis enfin on bifurque. On se retrouve enfin sur des sentiers. On arrive assez vite sur une belle bosse assez longue. Je rejoins un coureur qui me regarde de travers. Soudain il se met à accélérer et me lance un « tu pensais me doubler p’tite pucelle ! ». Comme il m’inquiète un peu je préfère ralentir et le regarder gober une poignée de graine sortie de sa poche.

 

 

Les kms défilent et les sensations n’y sont pas. Pas de jus, pas de gniac, et bientôt plus d’envie. Mon chrono vient confirmer ma détresse. Je me dis que pour finir il faudra être fort dans ma tête, un véritable combat agricole.

 

 

Après une succession de bosses on retourne sur la route. Cette fois c’est Chanty qui me rejoint. Il reste un peu avec moi puis s’en va, facilement.

Je retrouve un peu mes jambes mais ça ne dure pas. La dernière portion est à nouveau sur sentier. A qqs centaines de mètres de l’arrivée, j’aperçois mon Rafouille avec sa progéniture sur le bord du chemin. Il m’encourage et me sors un truc que je comprends pas… « C’est pas faux » lui dis-je dans un souffle. Il sourit mais semble dubitatif…

 

 

J’arrive enfin sur la ligne d’arrivée, déçu, dépité…En ce moment les contre performances s’enchainent. Un bénévole retire ma puce et, voyant ma mine sombre, essaie de me remonter le moral. Il me dit que c’est pas mal, il doit même pas y avoir 100 coureurs arrivés. Après un coup d’œil aux alentours, je lui dis qu’il y en a 146 mais que certains sont peut-être déjà partis…du coup je sais pas vraiment…Il me dévisage et me regarde m’éloigner, tête basse.

 

Les chevaliers se retrouvent pour se congratuler (ou se consoler) et comme d’habitude ça se finit en apéro sous le soleil chez Christophe du lac….Que du bonheur !

 

 

 

NDLR : cette course fût un véritable calvaire. Je termine en 1h03, soit 4mns de plus que l’an dernier. Je termine 181^ième, pas loin de mon décompte d’arrivée…

Pardon aux organisateurs que j’égratigne un peu, mais nous revenons chaque année faire cette course, preuve de sa réussite ! Vous êtes juste victime de votre succès…