J’abandonne pour une fois la narration linéaire pour vous livrer ce petit CR des Coursières des Hauts du Lyonnais (parcours de 47 km ; 1958 m de D+ ; 1782 m de D-) en forme d’acrostiche.

 

Compétition :

Fidèle lecteur de mes « œuvres » sur Kikourou, je sais que tu viens de tomber de ta chaise : on nous l’a changé ! Arclusaz met ce mot en premier dans son CR ! Non, rassure toi, c’est pour en être débarrassé.

J’ai prévu de mettre 7 heures (soit un peu moins de 7km/h) avec comme principal objectif de ne pas finir dernier (je sais il en faut un, ça va finir par m’arriver, ce n’est pas infamant mais bon, c’est mon « défi » du jour, ma « compétition »). J’ai sur moi un profil de l’épreuve avec des temps de passage. Je passe le premier ravito avec 15 minutes d’avance ; comme d’habitude, je suis donc certainement parti un peu trop vite. Par la suite, mon road-book s’avérera juste quasiment à la minute près. Je finis donc en 6h43 ce qui fait pile-poil 7 km/h et j’intègre le top 100 (sur 118 arrivants). Le formidable outil des résultats sur kikourou m’a permis de constater que les gens qui finissent autour de moi venaient avec des références bien meilleures que les miennes : je progresse donc un peu, course après course et (tant pis, je le dis), j’en suis content.

 

Organisation :

Je vais faire court : c’est parfait ! Tout est bien huilé, maîtrisé, avec des bénévoles super gentils, des ravitos bien garnis (je vous vois déjà rigoler mais sachez, bande de mauvais esprits, que j’ai fait d’énooooooormes progrès : je m’arrête beaucoup moins longtemps qu’avant). A noter une particularité sur ce trail : les signaleurs ne donnent pas des indications fantaisistes ! A chaque fois que j’ai demandé combien il y avait de kilomètres avant le prochain ravito ou l’arrivée, j’ai obtenu des réponses claires et fiables. C’est suffisamment rare pour être signalé.

 

Utiles :

Le seul tout petit « regret » de la course. Je n’ai pas pris de bâtons qui, avec ma faible vitesse et la quantité de boue, auraient été utiles. Les prendre m’aurait surtout permis d’en améliorer l’utilisation en vue des échéances futures (mais je ne dis rien, je fais durer l’incroyable suspens….)

 

Rencontres :

vous savez que si je « cours », c’est avant tout pour les paysages et les rencontres. Là, j’ai été servi !

Je suis arrivé tôt à St Martin et nous avons passé un long moment avec Pierrot69 et Fabien Flacher (longtemps en tête du 47 et qui finira finalement 3eme). J’adore ces moments de discussion avec des gars qui ont un niveau dingue par rapport à moi mais avec qui on parle d’une passion commune. Nous avons attendu Sebmelalix qui malheureusement n’a pas pu participer puisque son fils était malade : Seb est venu nous voir à l’arrivée, c’était vraiment sympa et en plus nous avons tous eu droit à une bise de sa fille.

Alors que je déambule dans le gymnase, je me fais héler par un coureur qui me dit « Bonjour Arclusaz » : c’est Yannos69. Encore un qui me connaît, j’ai donc une tête si caractéristique ? On discute un peu mais on ne se verra plus de la journée : ce n’est que partie remise !

Puis, au départ, j’ai eu le plaisir de retrouver la LalanTeam (Elcap, Ogo et Marat) qui feront tout au long de la journée un boulot énorme. Je cours les 13 premiers km avec un collègue de boulot, un « p’tit jeune qui en veut » : on parle presque tout le temps du boulot (c’est pas bien !), de politique (c’est encore moins bien !) et un peu de course à pied (on a le droit , je pense ?). Comme il est jeune, il ne sait pas que les meilleurs moments se passent aux ravitos donc il ne s’arrête pas au Grand Mazel et je ne le verrais plus. Il finira une demi-heure devant moi, y a plus de respect pour les anciens !

Dans la montée après Sainte Catherine, je me fais rattraper par un gars qui marche très vite avec des bâtons. Nous entamons la discussion et tout de suite la magie opère : on est pareil ! Il ne pense qu’à discuter, on a fait plein de courses en commun, on a des niveaux comparables (il est quand même meilleur que moi). Il a un très sympathique accent de la Haute-Loire. J’apprendrai à l’arrivée qu’il se prénomme Franck : c’est normal, à St Catherine, il me faut toujours un Franck (cf. mon récit de l’hivernale des coursières). Nous resterons environ 1 heure et demi ensemble à papoter et le temps passera très vite (notamment la descente du Bois d’Arfeuille).

Autre rencontre bien sympathique : lors du repas d’après course pris avec Fildar, je fais la connaissance de Corbasien que je trouve très frais pour son premier 100 bornes. Encore une bonne recrue pour nos off ! J’ai aussi croisé plusieurs fois Bouzzy-Goulum en VTT : j’ai eu l’impression qu’il attendait quelqu’un, mais qui ???????

Dernières rencontres, le lendemain lors de la remise des prix. Oui, bon, j’étais à la remise des prix, je ne venais pas chercher le trophée de l’Attila des ravitos ou du Moulin à paroles pourtant bien mérités ! Le hasard m’obligeait à être à 14h à St Symphorien sur Coise, j’en ai donc profité pour assister aux podiums. J’ai beaucoup parlé avec des bénévoles et un gars du coin m’attend l’année prochaine pour boire un coup au « joly » : j’ai un an pour trouver ou c’est…

 

Sécheresse :

J’exagère à peine. Pas une goutte d’eau entre 11h30 et 18h30 alors qu’il pleuvait des trombes entre 9h et 11h. Y a de la chance pour la canaille ! Temps parfait pour courir, pas trop chaud, un peu de boue (le bois d’Arfeuille, c’était marrant !).

 

Impressionnants :

Evidemment, il me faut parler de Lalan et de LilineC tous les deux vainqueurs du premier 100 bornes auxquels ils participent et avec une classe d’écart sur leurs poursuivants. Je n’en dirais pas plus, ils sont tellement modestes. Mais je suis également très impressionné par Fildar et Corbasien, néo-100 bornards. Plus généralement, tous les kikourous ont fait de sacrées performances : la place de voiture-balai d’une écurie de F1 (dédicace à quelqu’un qui se reconnaîtra !) me va bien.

 

Emotion :

Ben oui, y en a eu ! Merci à Lalan pour toutes celles qu’il nous a procurées. J’ai vécu à distance son épopée, j’ai loupé ses larmes à l’arrivée mais quand Jean Pierre Molinari au dernier ravito m’a dit « ce con, il a failli me faire pleurer », c’était fort. J’ai espéré qu’Aline me rattrape pour que nous fassions quelques hectomètres ensemble mais mon quart d’heure d’avance sur mes prévisions à empêcher cette jonction. Je regrette de ne pas m’être arrêté pour l’attendre, j’aurais aimé faire un bout de chemin avec elle : ce plaisir valait bien un quart d’heure !

 

Résurrection :

Je pars toujours trop vite dans mes courses et je finis comme je peux. Là, j’ai connu un gros coup de bambou au bout de 4 heures et demi avec une grosse lassitude et une perte d’envie. C’est le moment où j’ai laissé partir Franck. Et puis, mystérieusement, au bout de 45 minutes, tout est revenu j’ai même connu des minutes euphoriques : j’ai rattrapé Franck et l’ai même dépassé. C’est la première fois que je connais ce genre de résurrection (classique sur des distances plus longues). C’est donc une étape importante dans ma progression, je saurai m’en souvenir. J’ai plus doublé qu’été doublé à la fin (grande première !).

 

Et maintenant ?

Prochaine course : le Maratrail de Lans en Vercors le 03 juin. J’attendais de voir comment cette « sortie longue » allait se passer avant de m’inscrire. Mon bulletin partira cette semaine.

 

Sourire :

Le plus important. Pour moi, une course est réussie, si on a le sourire à l’arrivée. Là, c’était réussi !

 

On pratique vraiment un beau sport…..