L'auteur : Kadoc-31
La course : Trail des 3 Rocs
Date : 13/5/2010
Lieu : St Antonin Noble Val (Tarn-et-Garonne)
Affichage : 2038 vues
Distance : 38km
Objectif : Terminer
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Alalalala qu'il est ardu de (re)débuter une pratique sportive. Quelle qu'elle soit...
Le problème avec la course à pied et, en particulier le trail, c'est que l'apprentissage est quand même vachement plus contraignant physiquement que, au hasard, le point de croix artisitique ou la belote sur gazon.
Comme vous le savez certainement, dans le mesure où je suis une célébrité mondiale adulée par les millers (milliards ?) de fans (par la plupart féminines et bien gaulées) j'ai repris la CAP (et arrêté la clope) il y a environ 6 mois. A raison de trois à quatre sorties hebdo, logées comme je peux dans mon emploi du temps de ministre du temps perdu à rien foutre.
Je suis donc un redébutant dans tout sa splendeur. Le corps luisant de lipides stockés par des années d'incapacité sportive.
Pourquoi ce préambule ?
Grosso modo pour expliquer, et je suis certain que vous me passerez l'expression, que :
J'ai chié dans les grandes largeur ce trail des trois rocs.
J'ai chié la préparation.
J'ai chié mon alimentation en course.
J'ai chié ma gestion d'effort pendant la course.
Et j'ai mis le clignotant aprés la grotte.
Une course tellement chiée, vous disais je, qu'elle s'est finie dans la grotte. Grosso merdo.
Explications de texte et de la situation : thése, antithése, synthése et prothése.
La préparation.
Comme vous l'avez certainement entendu aux journaux de vingt heure, j'ai laissé une cheville sur le 20 km des citadelles.
1 semaine avant les trois rocs, j'ai encore une gène. Mes sorties ont été réduites. Je suis sur les dents et un poil tendu.
Du coup, je veux me tester le dimanche avant la course (soit 4 jours avant les trois rocs) sur une sortie longue.
Je me farci 24 bornes et 700 m D+ en me paumant grave dans les vertes collines lauragaises. Il pleut, il mouille c'est la fête à la grenouille. Je rentre à la maison pourri, gelé et quand même content.
La veille de la course, je me couche et passe une nuit blanche. Je suis trop énervé.
Je jeudi fatidique arrivé, je me débâche à 4h30 et en route vers l'aventure.
L'alimentation en course.
Ma chérie, ma douce, ma moitié, est formidable en tout point.
Afin de m'assurer de son soutient, elle a pris l'initiative d'aller en boutique spécialisée (alors qu'elle n'y connait RIEN) pour aller m'acheter des gels. Elle est sure de son coup, elle m'a déjà vu en acheter et en prendre. Donc pas de soucis (et les soucis sont secs).
Sauf que je n'ai JAMAIS acheté ou pris de gels de ma vie entiére. Détail...
Je me retrouve donc chargé de six tubes de gel (dont 2 au "magnésium"). Il faut en prendre un par heure semble-t-il.
Bon ben on va tester la chose. Bilan ? Non seulement c'est absolument dégueulasse, mais ça a vraiment un texture de morve du matin un lendemain de nouvel an.
Pour faire passer ces trucs, j'aspire goulument dans mon camelback. 1kg5 de flotte trimballé tout au long de la course... Floc, floc, floc, floc, floc, floc... J'en ai chopé mal au dos !
En plus, je bois trop. J'ai du boire 3 litres de flotte pendant la course. J'ai le bide lourd. Les gels passent moyennement, j'ai un camelback dans le dos et un autre dans le bide.
La gestion d'effort.
Encore une fois, je part comme un con dés le départ
Sur le premier plateau de la course, je sens que je n'ai AUCUNE guibole. Mais vraiment aucune.
Les pompes que j'ai mises sont finalement trop peu amorties pour le terrain et à la fin du premier parcourt (1h37, je crois) j'ai mal aux genoux et sous les pieds...
Je démarre le second parcourt trop vite. La premiére bosse passe nickel, la seconde et la descente qui suit me rappelle que mes jambes ne sont pas au niveau... La montée avant la grotte devient un calvaire. On me double depuis un bon moment.
J'arrive à la grotte en me disant que la derniére montée "terrifiante" va être croquignole. Je ne la verrai pas.
Aprés la descente de la grotte je veux relancer un peu. Mais c'est difficile avec une jambe en bois.
Ma jambe gauche est totalement tétanisée : cuisse, molet, pied et la tête (alouette).
Je refléchie : le lendemain j'ai 800 bornes de bagnole à faire...
J'analyse : Comment débrayer et accélérer avec la même jambe ?
Je décide : je bâche.
4h15 de course dont une grande partie courrue avec des jambes de culbuto.
Conclusion :
- je n'aurai JAMAIS du faire la sortie du dimanche qui a été trop longue et m'a coupé les guiboles ;
- J'étais trop tendu, et la nuit (quasi) blanche ne m'a pas aidée ;
- tout le monde dit : il faut tester les gels en entrainement. Effectivement, tester les gels pour la première fois de ma vie sur les trois rocs ne m'a pas facilité la tâche !
- la prochaine fois je prend un bidon de 500 ml. Pas besoin de camel ou de poche à eau. Trop lours, trop chiant, pas adapté quand il y a beaucoup de ravito. En plus il faut que j'arrête de boire complulsivement. Je me rempli le ventre en permanence et je fais pipi partout !
- arrêter de démarrer trop vite (comme tout le monde) ;
- acheter des pompes bien amorties !
Finalement, le trail des troics rocs en plus d'être une course en tout point parfaitement organisée, avec un parcourt somptueux, m'a permis d'apprendre beaucoup.
C'était le premier trail aussi long auquel je m'attaquais. j'aurai du (pu) en choisir un plus simple, mais bon. Pas de regret.
Pour l'heure, je vais reprendre tranquillou l'entrainement. La contracture contractée (héhéhé) à la cuisse pendant la course est (enfin) résorbée. La prochaine course fera vingt bornes. Je revois, sans aucune honte, mes ambitions à la baisse pour être certain de na pas sauter d'étape.
Le prochain 30 sera à Verfeil pour le Cassoulet (sauf si je me sent d'en faire un avant).
En attendant, je vais continuer à apprendre, à courir, à boire de la bière et à me vauter dans le stupre et la luxure
Bon film et bonne nuit.
Tchi tcha
NB : J'ai essayé de repérer des kikous aux trois rocs, j'en ai pas vu le début d'un !
10 commentaires
Commentaire de mic31 posté le 26-05-2010 à 09:44:00
Salut,tu as dans ta conclusion déjà analysé ce qui n allait pas, belle claivoyance.
Je rajouterais que les gels ne sont pas une obligation, une aide parfois pour les coups durs, mais on peut se faire plaisir en course en mangeant des bons trucs (pates de fruits, biscuits d apéro etc). La nuit blanche n est pas forcément gênante, à condition que les nuits précédentes aient été bonnes.
Tous les Kikous n ont pas un signe distinctif, pas évident à repérer...Je ne t ai pas vu non plus.A une prochaine fois.
Commentaire de Epytafe posté le 26-05-2010 à 10:26:00
Bien, tu as réussi ta course à 100% ! Tu en as tiré plein d'enseignements, c'est l'essentiel, la ligne d'arrivée n'est que fioriture !
Bravo !
Commentaire de picos de europa posté le 26-05-2010 à 12:51:00
Je ne sais pas si tu es une célébrité adulée, mais tu es en passe de devenir une "figure kikouresque", avec ton style si particulier. Lire ton récit juste après une réunion plus que barbante, permet de faire fonctionner les zygomatiques et ça détend!
T'es le pro de l'analyse en rétrospective, la conclusion est parfaite et on peut dire que tu apprends sur le terrain! Merci pour ce bon moment.
Le site des trois rocs est effectivement magnifique, tu n'as en effet rien à regretter, moi j'ai pas encore osé m'y attaquer,peut-être que je devrais moins réfléchir!Mais bon, j'ai aussi laissé un petit peu de mon tendon d'Achille aux citadelles!!
Commentaire de MemePasPeur posté le 26-05-2010 à 14:28:00
Pourquoi des gels ? en effet on peut tt aussi bien manger des pâtes de fruits etc. La seule chose à faire c'est de bien les mâcher pour éviter que ce soit l'estomac qui le fasse ... et de boire en même tps qu'on absorbe le gel. Ceux-ci ne provoquent pas de douleurs en principe. Certes ça ne vaut pas un bon confit, mais le tps d'une course ...
Pour le moment de l'ingestion, perso c'est dans les descentes, le gel entre les dents, par petites goulées.
Pour l'eau, il est conseillé de boire régulièrement, 1 à 2 gorgées toutes les 10 mn, à affiner selon la météo.
J'ai trouvé ce trail vraiment super, tant au niveau du tracé que du balisage, que de la météo ! ça c'est une idée de Mic31 la météo, non ?
A+
Franck
Commentaire de mic31 posté le 26-05-2010 à 16:10:00
Il parait que la pluie me suit partout où je vais...
Bon point pour Memepaspeur, Kikou repérable grâce à sa casquette.
Commentaire de Berty09 posté le 26-05-2010 à 17:44:00
Avec un peu d'optimisme on peut se dire que ça ne pourra pas être pire(si,la blessure). Moi j'ai mis un an à apprendre ce que tu as appris en un jour. Au fait, j'ai pas trop pigé sur la fin...tu arrêtes les excès ou tu cumules courses, alcool et nuits blanches?...
Bonne chance pour la suite.
Commentaire de Ben64 posté le 26-05-2010 à 21:56:00
Il faut faire fi des éléments, et c'est par l'échec (et parfois quelques victoires...) que l'on se construit sa propre expérience de kikoureur "re-débutant". Une bonne analyse teintée d'humour qui, je n'en doute pas, ravira les membres de la communauté qui sauront en échange partager leur histoire de baroudeurs confirmés des sentiers escarpés.
@+
Ben
Commentaire de grandware posté le 02-06-2010 à 16:03:00
Tu serais donc un VRAI branleur !!! en voila une bonne nouvelle... bienvenue au club
Commentaire de leeson posté le 09-06-2010 à 14:12:00
Un plaisir de lire ton récit.
Moi aussi les gels ca me fouttait le bide en vrac maintenant ca va bcp mieux, il y a plein de marque et de choix tu peux en tester d'autres, enfin y'a rien d'obligatoire comme c'est ecrit.
Au plaisir de lire tes prochaines aventures
Commentaire de shunga posté le 16-07-2010 à 12:29:00
depuis hier soir je cherche un truc à dire, beh je trouve pas. Je suis impressionné. Je crois. On a un nouveau branleur de compet' purée, si j'étais pas en pleine prépa de l'objectif d'une vie je m'en servirai un pour fêter ça. Mais j'ai pas le droit, c'est interdit dans mon plan. Bon je vais m'en servir deux alors...
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