valdes a écrit:C'est bizarre quand même notre époque. "Vivre c'est mourir, il faut l'accepter". La citation est de Jean d'Ormesson.
Ce n'est pas contradictoire. La citation de d'Ormesson (
un gars que je n'ai jamais supporté, entre nous, même s'il ne disait pas que des conneries, et c'est pénible pour l'ego d'admettre qu'un gars qu'on ne supporte pas n'est pas foncièrement mauvais, mais je m'égare en digressions) contient en creux un élément qui n'est jamais mentionné, et ça commence à me gonfler, qui est celle de responsabilité.
Vivre, c'est assumer le risque de mourir en...vivant sa vie, tafdak : faire de la montagne, de la plongée, du base jump ou en picolant. Faudra pas venir se plaindre après, c'est tout, mais c'est le choix assumé de l'individu majeur et vacciné. Sa liberté, quoi.
Mais voilà, le prix de la liberté, c'est la responsabilité.
Je pars en forêt un jour de grand vent au risque de me prendre un arbre sur la gueule, je me prends un arbre sur la gueule, faut pas que j'aille coller un référé à Eole.
Je me surexpose en pleine épidémie, je multiplie les interactions avec autant de gens qu'il me chante...certes, moi, je m'en fous de mourir du Covid parce que yolo...mais les autres qui ne m'ont rien demandé, qui n'auraient peut-être pas fait le même choix de prise de risque que moi ?
C'est l'arrogance de cette revendication de "liberté" égoïstement irresponsable, planquée derrière l'étendard de la liberté foulée aux pieds par la technocratie dictatoriale qui commence à me gonfler.
Comme je l'exprimais autrement quelques pages plus tôt, nous (tous, ou presque) aurions pris l'affaire plus au sérieux, agi en fonction de notre part de responsabilité individuelle au sein du collectif, nous pourrions revendiquer de ne pas être traités comme des crétins immatures.
Là, nous l'avons quand même pas mal cherché.
(remarquez que j'écris bien "nous", pas "on". Je prends ma part de la responsabilité collective)