Grand Raid du Guillestrois-Queyras : 5-7 juillet 2024

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Grand Raid du Guillestrois et du Queyras - 45 km 2024 - Guillestre
avec 16 récits au total, 2 vidéos, les résultats
Grand Raid du Guillestrois et du Queyras - 64 km 2024 - Guillestre
avec 1 kivaoù, 16 récits au total, 2 vidéos
Grand Raid du Guillestrois et du Queyras - 100 km 2024 - Guillestre
avec 5 kivaoù, 2 récits pour 2024 et 16 au total, 2 vidéos
Grand Raid du Guillestrois et du Queyras - 25 km 2024 - Guillestre
avec 1 kivaoù, 16 récits au total, 2 vidéos
Grand Raid du Guillestrois et du Queyras - 164 km 2024 - Guillestre
avec 4 kivaoù, 1 récit pour 2024 et 16 au total, 2 vidéos


Messagepar Free Wheelin' Nat » sa fiche K
» 08 Juil 2024, 15:25

Vik a écrit:ça devait quand même être vachement impressionant de faire de l'helico sous la pluie, le vent, et en pleine nuit !

C'était même génial, j'ai adoré. C'est honteux de dire ça, mais j'ai trouvé le trajet trop court :mrgreen:
Pour connaitre un chouïa en tant que pilote les sensations que procure un aéronef aux prises avec une aérologie turbulente, oui, ça bougeait là haut , et ressentir dans ses tripes : 1)la rafale 2)la correction quasi instantanée de l'appareil par le pilote , c'est énorme. Ces types sont des dieux.
OK, c'est unanimement reconnu et limite poncif, mais je peux vous assurer que ça prend une toute autre dimension quand on vit la chose en direct .
Comme dirait Thomas Pesquet dans sa BD, "brûle un cierge" :lol:
Je ne peux que louer comme Bubulle (Hein???? Mais tu fais quoi là??! :lol: ) le grand professionnalisme des personnes là haut , et j'étais clairement mieux à ma place qu'à la leur ... L'un d'entre eux nous a confié que quand la cadence des arrivées préoccupantes s'est accélérée , c'était plutôt tendu du slip avec la crainte de rentrer dans une situation devenue incontrôlable.
A un moment, je serrais dans mes bras, mes jambes,( enfin tout ce que je pouvais lol) la jeune H. arrivée après (trouvée par un des secouristes limite inconsciente) .J'avais l'impression d'essayer de réchauffer ma fille... Ca fait bizarre :? ...
Cet instant là va me rester en tête un bout de temps...

Je trouve que ce qui a été dit par plusieurs kikoureurs précédemment devrait être relayé d'une manière ou d'une autre ne serait-ce que sous forme d'avertissement, à savoir que "continuer à cramer de la calorie" est très certainement préférable, c'est même évident. D'ailleurs, même avec une paire de gants et une seconde cape de pluie format film étirable bas de gamme dans le sac, je ne me suis pas arrêtée. Ma seule préoccupation c'était de ne pas m'arrêter, "sous-aucun-prétexte".

Par contre, j'ai dejà constaté plus d'une fois qu'il est très très très difficile de concevoir qu'une "simple" averse au départ d'un ravito à 500m peut devenir dramatique à 2500m avec un zéro pas loin... J'enfonce une porte ouverte en affirmant que dans des fringues trempées voire humides à des températures même pas forcément négatives, mais on les sent ces "pour 10km de vent, c'est moins un degré ressenti" ... Par moments , les rafales ont très certainement pointé à 80km/h . Allez, même si ce n'était qu'à 60 , moins 6 degrés , ça commence à causer, non? Et quand on a déjà plusieurs dizaines de km dans les pattes, la fatigue peut vraiment compliquer la situation.
Et bien tout ça , ça peut être vraiment difficile à anticiper (quand on ne l'oublie pas totalement) suivant la météo quand on part du ravito ou même quand on fait son sac et qu'il fait 25 dans l'appart par caricaturer . Même moi j'arrive à me faire avoir régulièrement en sachant le truc (OK, mon second prénom, c'est Avouvouzette Unefemme Barbara Gourde, mais quand même) alors un citadin dont c'est le premier ultra et qui n'en finit plus de remplir ce con de sac de 10l déja plein à craquer, imaginons un peu.
Tout ça je pense devrait être un peu plus considéré par les orgas . Je ne critique sur ce point aucune d'entre elles ,la plupart sont sérieuses, mais bon, nous vivons dans un monde où la tendance à la déresponsabilisation devient un fait avéré.
Reste à savoir comment enfoncer quel modèle de clou avec quel type de marteau , mais c'est pas évident pour un traileur lambda de réaliser les risques pris par les secouristes, pilotes etc... , le coût que ça engendre et le reste. Je me suis demandé dans l'hélico "mais combien ça coûte tout ça?.." Un peu merdeuse sur les bords malgré le moment inoubliable que j'étais en train de vivre.

Si notre expérience pouvait servir d'une manière ou d'une autre , ce serait bien. Je pense en parler à l'orga car bien sûr je vais leur envoyer un petit mot de remerciements.

Et me renseigner sur des ponchos légers... :mrgreen:

Ah , un truc a savoir aussi: quand on a subi une hypothermie, la probabilité d'en subir une seconde augmente.

Pour le reste , faut aller dans le Queyras, c'est vraiment beau .

Messagepar Vik » sa fiche K
» 08 Juil 2024, 16:29

Free Wheelin' Nat a écrit:Et me renseigner sur des ponchos légers... :mrgreen:


on me prend toujours pour un kamikaze à poil et sans matos, mais j'ai fait pas mal de course mieux équipé que bien des participants

my two cents:

pour la sécurité vis à vis du froid:
- une doudoune hyper légère sans capuche, en duvet 850 ou 900 cuin. ça ne se met pas pour marcher, ça se met pour survivre :mrgreen:
- le 3/4 accepté c'est une connerie sans nom, ça sauvera jamais personne d'avoir un bout de tissu respirant ultraleg' sur le genou. pantalon de pluie, ça fait aussi coupe vent efficacement.
- faut pas être trempé donc si les condis sont pourries, prendre une vrai veste. pas du 10k schmerberg, et attention au contact avec le sac. même une bonne veste peut prendre l'eau a cause du sac. donc en effet un ponchot par dessus peut bien aider.
- pas se précipiter, si t'as pas anticipé de mettre les gants qui sont au fond du sac, bha tant pis. pas s'arrêter au col, au pire moment au pire endroit, serrer les dents et avancer. les mains dans le slip c'est là qu'il ffait le plus chaud

Free Wheelin' Nat a écrit:Pour le reste , faut aller dans le Queyras, c'est vraiment beau .

vrai !

Messagepar jpoggio » sa fiche K
» 08 Juil 2024, 16:44

Je plusseoie les deux centimes de Vik qui à mon humble avis valent plus que ça.
Lors des confs de préparation du Cape Wrath, la recommandation de l'orga c'était : vous prenez ce que vous voulez, mais un jour ou il fait moins de cinq degrés, vous l'enfilez et vous vous asseyez sur un tronc d'arbre. Si vous tenez moins d'une demi-heure avant d'avoir vraiment froid, trouvez quelque chose de mieux.
Et une autre anecdote, en 2015 sur l'EB, j'avais bâché au col de la Vache, c'était une belle soirée d'été, il faisait largement positif, et j'avais basculé sur le "fond de sac" (trois couches sèches).
Au bout de vingt minutes je grelottais.
(heureusement, on avait attaqué le démontage du CP et ça m'avait bien réchauffé :) )

Messagepar AureLynx » sa fiche K
» 08 Juil 2024, 17:30

Kevin-Pilat a écrit:Et bah .... quelle année .... la nature n'épargne personne ...
je me pose une question :

- Cette année, la météo est réellement plus pourrie que les 20 dernières années en montagne pendant des courses? ...

Je reste persuadé que bon nombre d'entre nous ont déja vécu "l'enfer" en montagne mais que les événements actuels "nous" ont traumatisé et parfois à trop penser ou se retenir plutot que d'agir en "mode survie" et bien ça peut être pire... tout ça n'est que ma pensée personnelle

:)


des évènements comme à la Bérarde, il n'y'en a quand même pas tous les ans.
Je vis dans le massif de Belledonne depuis 12 ans, c'est la première année où je vois autant de dégâts : glissements de terrain, coulée de boue, débordement de torrents, etc
C'est aussi la première année où j'ai fait quasiment toutes mes sorties sous la pluie ! Je crois que quand même que cette année est particulièrement pluvieuse en montagne.

Messagepar bubulle » sa fiche K
» 08 Juil 2024, 20:12

Vik a écrit:je suis un peu étonné de la tournure des évenements. "il se passe quelquechose", et on vous envoie vous abriter sous une feuille d'alu, je comprends pas. a moins que vous étiez tous visiblement déjà en hypothermie ?

Qu'est ce qui empêchait d'avancer ? ça sent un peu la temporisation avec le cas numéro 2 à gérer, mais temporiser c'est refroidir les lascars.


Bin, à vrai dire, ce qui empêchait d'avancer, c'est que l'équipe de secouristes avait une évacuation à organiser. Au moment où, moi je suis arrivé juste après le couple qui était 1 ou 2 minutes devant moi, ils avaient déjà 2 victimes.....et il y a donc eu une toute petite fenêtre temporelle d'à peine quelques minutes où ils ont pensé que l'hélico était en route, d'où nécessité de dégager l'espace.....et nous arrêter.

C'est donc là que mon sort a été réglé....et que je me suis transformé en une chiffe molle tremblotante.

Et je ne suis pas tout à fait d'accord avec l'idée que nous réchauffer dans les tentes était une mauvaise idée. L'essentiel de la baisse de température était le vent et la pluie. Et dans les tentes il n'y avait ni l'un ni l'autre. Et donc, ils n'ont pas refroidi les lascars mais ils nous ont plutôt bien réchauffés et gardés stable.

Par contre, c'est sûr que c'était arrivé à la limite et qu'ils ne pouvaient pas se permettre de continuer à stopper trop de coureurs. Comme j'ai du l'écrire, je ne suis pas totalement certain s'ils ont continué à en laisser passer ou si derrière nous tout le monde a été renvoyé en sens inverse vers le bas. Je crois plutôt que c'est la première solution (laisser continuer avec force avertissements de prudence) qui a été utilisée. Renvoyer les coureurs, sans accompagnement et encadrement, aurait induit de la confusion avec ceux qui montaient encore.

Le point délicat à se rappeler est qu'en fait les trois gendarmes (en tout cas au moins deux dont L. le chef du poste) étaient seuls à gérer tout cela, donc à la fois la coordination avec le PC Sécurité à la radio, mais aussi la gestion du flux (certes faible) de coureurs....tout en continuant à s'occuper de leurs victimes.

Ce qui continue à me faire penser qu'ils ont pris les bonnes décisions au bon moment. Je n'étais alors plus un trailer assez expérimenté, assez fatigué, mais encore en possession de moyens suffisants pour partir sur une descente longue et difficile. Je l'étais en arrivant près du col. Mais au bout de 3 minutes à me battre pour m'abriter, je ne l'étais plus. Et c'était pareil pour Nath, nous en avons discuté après.

Sur un autre sujet, je dois dire que, non, l'évacuation en hélico n'était pas impressionnante du tout pour moi. En fait....je n'ai rien vu du tout ! Ni même senti quand on a décollé! Ce qui prouve la maîtrise du pilote. Par contre, quand on te fait accroupir sur un vague bout de terrain plat en herbe et que le gros machin te fond dessus dans un bruit infernal, tu ne penses vraiment qu'à un truc : ne pas te relever...et faire tout pile ce que les Messsieurs te disent de faire par signe. Surtout quand tu es encore juste en short avec un juste un TS manche longues sur le dos (le seul machin sec qui restait) et les pieds nus dans des pompes détrempées.

Et faire tout pareil quand ils te débarquent 2000m plus bas, 3 minutes plus tard...:-)

Messagepar queenmarie12 » sa fiche K
» 08 Juil 2024, 20:35

bubulle a écrit:
Vik a écrit:je suis un peu étonné de la tournure des évenements. "il se passe quelquechose", et on vous envoie vous abriter sous une feuille d'alu, je comprends pas. a moins que vous étiez tous visiblement déjà en hypothermie ?

Qu'est ce qui empêchait d'avancer ? ça sent un peu la temporisation avec le cas numéro 2 à gérer, mais temporiser c'est refroidir les lascars.


Bin, à vrai dire, ce qui empêchait d'avancer, c'est que l'équipe de secouristes avait une évacuation à organiser. Au moment où, moi je suis arrivé juste après le couple qui était 1 ou 2 minutes devant moi, ils avaient déjà 2 victimes.....et il y a donc eu une toute petite fenêtre temporelle d'à peine quelques minutes où ils ont pensé que l'hélico était en route, d'où nécessité de dégager l'espace.....et nous arrêter.

C'est donc là que mon sort a été réglé....et que je me suis transformé en une chiffe molle tremblotante.

Et je ne suis pas tout à fait d'accord avec l'idée que nous réchauffer dans les tentes était une mauvaise idée. L'essentiel de la baisse de température était le vent et la pluie. Et dans les tentes il n'y avait ni l'un ni l'autre. Et donc, ils n'ont pas refroidi les lascars mais ils nous ont plutôt bien réchauffés et gardés stable.

Par contre, c'est sûr que c'était arrivé à la limite et qu'ils ne pouvaient pas se permettre de continuer à stopper trop de coureurs. Comme j'ai du l'écrire, je ne suis pas totalement certain s'ils ont continué à en laisser passer ou si derrière nous tout le monde a été renvoyé en sens inverse vers le bas. Je crois plutôt que c'est la première solution (laisser continuer avec force avertissements de prudence) qui a été utilisée. Renvoyer les coureurs, sans accompagnement et encadrement, aurait induit de la confusion avec ceux qui montaient encore.

Le point délicat à se rappeler est qu'en fait les trois gendarmes (en tout cas au moins deux dont L. le chef du poste) étaient seuls à gérer tout cela, donc à la fois la coordination avec le PC Sécurité à la radio, mais aussi la gestion du flux (certes faible) de coureurs....tout en continuant à s'occuper de leurs victimes.

Ce qui continue à me faire penser qu'ils ont pris les bonnes décisions au bon moment. Je n'étais alors plus un trailer assez expérimenté, assez fatigué, mais encore en possession de moyens suffisants pour partir sur une descente longue et difficile. Je l'étais en arrivant près du col. Mais au bout de 3 minutes à me battre pour m'abriter, je ne l'étais plus. Et c'était pareil pour Nath, nous en avons discuté après.

Sur un autre sujet, je dois dire que, non, l'évacuation en hélico n'était pas impressionnante du tout pour moi. En fait....je n'ai rien vu du tout ! Ni même senti quand on a décollé! Ce qui prouve la maîtrise du pilote. Par contre, quand on te fait accroupir sur un vague bout de terrain plat en herbe et que le gros machin te fond dessus dans un bruit infernal, tu ne penses vraiment qu'à un truc : ne pas te relever...et faire tout pile ce que les Messsieurs te disent de faire par signe. Surtout quand tu es encore juste en short avec un juste un TS manche longues sur le dos (le seul machin sec qui restait) et les pieds nus dans des pompes détrempées.

Et faire tout pareil quand ils te débarquent 2000m plus bas, 3 minutes plus tard...:-)


Sacré aventure Bubulle
Bon je vais avoir besoin de tes conseils pour trouver qq chose de ressemblant à la MH en terme km/deniv pour 2025
Tellement déçue mais tellement reconnaissante pour la réactivité de l’équipe de la MH

Messagepar gabkikour » sa fiche K
» 08 Juil 2024, 23:45

Je vais moi aussi vous raconter mon passage au col de Serenne (j'étais inscrit sur le 100k), ça répondra en partie aux interrogations de Bubulle sur ce qu'il s'est passé derrière lui. Et ça me permettra aussi d'exorciser, désolé pour le pavé.

Mais avant pour me situer: je suis un modeste trailer de plaine, habitué au dernier quart de peloton, dont l'expérience en ultra montagnard se résume à une Montagn'hard sous une météo idéale bouclée en 28h30, et ma tentative l'année dernière sur ce même ultra du Queyras au format 160k que j'avais abandonné à St-Véran (donc finalement 110k).

L'année dernière, j'avais eu très froid dans la montée du col Vieux que j'avais entamée à la nuit tombée. J'avais ainsi fait le dernier tiers de l'ascension dans le froid, le vent et la pluie. Sans aller jusqu'à l'hypothermie, j'avais eu conscience qu'un arrêt forcé aurait été compliqué à gérer, et j'avais alors "chaleureusement" remercier le bénévole solitaire au col, mais sans m'attarder pour rejoindre le refuge Agnel. Pour cette ascension du col Vieux l'année dernière j'avais alors mis sur moi tout le contenu de mon sac (je portais donc un Tshirt ML, une polaire, et ma veste, ainsi qu'un bonnet (recouvert de la capuche de la veste) et de simples gants de running non imperméables. Dans mon sac, il ne restait qu'un Tshirt ML en merinos que j'avais gardé au sec "au cas où".

"Fort" de cette expérience et vu les prévisions météo pour cette année, j'avais prévu de me changer complètement à Ceillac. C'est ce que j'ai fait me remettant ainsi complètement au sec temporairement, vêtu de 3 Tshirt superposés en mode oignon (1 Tshirt seconde peau à manches courtes, un 2è Tshirt basique manches courtes, des manchettes et enfin un Tshirt manches longues). J'avais en surplus ma polaire que j'avais pris soin de mettre dans un sac étanche, ainsi que mon Tshirt merinos également dans un sac étanche toujours dans l'idée de l'utiliser uniquement en cas d'immobilisation. J'avais également investi dans des sur-gants imperméables que j'ai étrennés dès la descente depuis le refuge Agnel.

Je lis parfois de la part de trailers expérimentés et/ou de début de peloton que ceux à l'arrière des pelotons ont souvent des sacs beaucoup trop chargés ou bien encore que l'on met nos peurs dans nos sacs à dos… je ne sais pas trop quoi en penser…

Pour en revenir à cette année, j'ai donc quitté le ravito de la Barge vers 22h20, en avance de bien plus d'une heure sur mes prévisions les plus optimistes. C'est pile quand je suis arrivé à ce ravito que s'est produite la pire averse de toute la course selon moi. Toutes celles avant ou après étaient bien moins violentes et donc supportables, bizarre car ça ne semble pas coller avec le timing de l'arrêt imposé à Bubulle entre autres. Les quelques km d'écart peuvent sans doute expliquer cela.

A ce ravito de la Barge, je n'avais pas trop de doutes sur ma poursuite de la course alors que c'était un peu la cour des miracles avec abandons en pagaille. Pour autant, l'ambiance était plutôt sereine avec une super équipe de bénévoles dont le "jeu" pour passer le temps était de parier sur le nombre d'abandons à chaque nouvelle arrivée de groupes de coureurs. J'y suis resté un peu moins de 25 minutes, le temps de reprendre des forces et enfiler mon collant long. J'ai alors regretté le choix fait à Ceillac de laisser dans mon sac d'allègement mon pantalon imperméable puisque mon sac de trail était alors bien rempli, mais après coup le seul moment où il m'aurait été utile, c'est lors de la longue phase d'attente pour mon rapatriement de Basse Rua (donc pour une phase d'immobilisation). Les bénévoles n'étaient pas avares en encouragement pour les téméraires qui osaient repartir sous la pluie battante. La seule chose qui m'a mis un doute, c'est quand j'ai entendu le bénévole qui avait la radio en main, évoquer un arrêt de course. Quand je lui ai demandé des précisions, il est resté très vague en disant que rien n'était décidé. Le temps que je sois donc prêt à repartir la pluie avait largement baissé en intensité. J'ai d'ailleurs rapidement ouvert ma veste en grand et retiré les sur-gants imperméables car la "trop" longue descente le long de l'Ubaye m'a vite réchauffé.

Les derniers bénévoles croisés avant le col ont été ceux postés au tout début de la montée du col. Un mot d'encouragement de leur part, et me voilà lancé dans l'ascension. C'est très dur, mais je suis serein grâce à l'avance que j'ai accumulé vis-à-vis de la BH.

Je ne suis plus trop sûr mais je crois que c'est juste après la fin de la partie la plus raide que j'ai entendu le 1er hélico. Les allées et venues s'enchainent rapidement et là c'est le choc : je ne pense carrément pas à des hypothermies, mais plutôt à des glissades. La chose qui me rassure c'est la présence de mes crampons tous neufs dans mon sac. Je me rappelle alors avoir lu (je ne sais plus dans quel contexte, mais avant l'épisode UTHG) que quand des hélicos passent au-dessus de coureurs en pleine nuit, les pilotes sont éblouis par les frontales. J'envisage d'éteindre ma frontale mais j'abandonne aussitôt cette idée étant seul dans cette montée, et spectateur d'un balai d'hélico que je ne comprends pas vraiment et dont je ne peux prédire le timing (le secouriste au col m'expliquera que la "solution" pour ne pas éblouir le pilote est de passer la frontale en lumière rouge, mais on n'a alors plus d'intensité lumineuse).

Je voyais parfois un projecteur s'allumer depuis l'hélico alors je commence à me faire un film en m'imaginant le pire. Ils sont en train de chercher en vain des trailers qui ont dévissé… Je m'efforce donc uniquement de bien baisser la tête pour orienter le faisceau de ma frontale vers le sol, et continuer d'avancer.

J'arrive enfin à proximité du col. Le jeune secouriste qui est 50m sous le col me crie au loin qu'un hélico revient à nouveau pour récupérer un trailer, et qu'il va se poser. Il m'ordonne donc d'éteindre ma frontale, il me dira quand la rallumer et je pourrai alors finir mon ascension mais sans franchir le col en attendant qu'il me donne des consignes.

Après avoir constaté qu'il n'y avait pas d'autres coureurs à proximité derrière moi, le secouriste me rejoint et me demande comment je me sens. Je lui donne visiblement satisfaction concernant mon état de forme (j'ai compris après coup qu'il m'avait probablement dévisagé pour déceler d'éventuels signes d'hypothermie). Il me demande ensuite s'il y a d'autres coureurs qui peuvent se trouver derrière moi. Je lui réponds "oui bien sûr" puisque d'autres avaient annoncé partir du ravito après moi, mais ils avaient besoin de se restaurer un peu plus longtemps. A la lecture du récit de bubulle j'imagine le désarroi intérieur du secouriste mais il ne m'en montre rien.

Entre temps l'hélico a décollé (probablement le dernier, en tout cas je n'en ai pas entendu d'autres). Il me dit que les consignes concernent le passage du petit névé juste derrière le col. Je lui demande si je dois mettre les crampons : "pas nécessaires". Juste se concentrer un maximum sur la pose de pied dans les marches qu'ils ont taillées et s'aider des bâtons. Le passage compliqué est à la fin du névé où "tout le monde tombe" dixit notre ange-gardien. Mais pas d'inquiétude, il y a un petit replat juste après… Effectivement je dérape et tombe sur les fesses sans gravité. Je glisserai aussi un peu plus loin sur un autre névé mais qui était quasi plat donc sans gravité non plus.

Dès mon passage du col je me suis aperçu qu'il y avait au moins 5 frontales de coureurs qui venaient de franchir le col récemment alors qu'il ne m'avait pas semblé voir de coureur devant moi dans la montée. J'imagine qu'ils avaient été retenu pour le balai d'hélicos qui venait d'être intense et qu'ils venaient juste d'être relâchés dans la descente. J'imagine que d'autres secouristes les ont briefés et que c'est pour ça que je n'ai moi-même vu qu'un seul secouriste pendant mes quelques minutes passées au col (sans vent ni pluie me concernant, j'en mesure ma chance!!)

Je rattrape très rapidement un premier groupe de coureur que je dépasse puis un peu plus loin un couple avec qui je finirai toute la descente jusque Basse Rua. La descente s'avérera assez facile techniquement hormis le tout petit névé juste après le col. Elle est juste interminablement monotone tant qu'on est dans le vallon. Les seules difficultés sont la boue qui rend certains passages (à plat) glissants, mais aussi quelques franchissements de rocher avec les mains que la femme du couple de mosellan que j'accompagne, va détester.

Dès notre arrivée à Basse Rua, on nous annonce l'arrêt de la course avec les premiers éléments d'explication. D'autres coureurs continuent d'arriver aussi bien de derrière, que de devant : ceux qui se sont faits refouler de l' "échelle de Basse Rua" avait pour consigne de retourner au refuge pour se faire rapatrier. Je partirai avec la dernière fournée de trailer puisque les navettes n'emportaient que 9 coureurs et que la rotation était assez longue. Le moment de la course où j'aurai eu le plus froid est donc lors de cette attente sous le barnum du ravito ouvert à tous les vents. Un bénévole aura finalement l'idée de nous faire patienter les dernières minutes dans la chapelle.

Après ce récit bien trop long, je me pose des questions dont je n'ai pas toutes les réponses et sans aucun esprit polémique (j'ose car je sais que Kikourou est très bienveillant) :
-un coureur comme moi a-t-il sa place sur une telle course ?
-les organisateurs devraient-ils exiger une certaine expérience montagnarde (sous-entendu en condition difficile) pour s'inscrire, au-delà de toutes les mises en garde des sites web (cf UTHG) ?
Mais si on exige de l'expérience à l'inscription, ceux qui n'en ont pas ne pourront jamais en cumuler, et donc jamais s'inscrire… J'ai moi-même appris des choses l'année dernière et encore plus cette année !! J'ai adoré ces expériences, ces paysages magnifiques, mais j'ai aussi eu des moments d'inquiétude : les prévisions météo les jours précédents, les prévisions météo données par des suiveurs sur les ravitos (avec différents sons de cloches), l'appréhension des névés et l'utilisation des crampons reçus 6 jours avant la course…

-suis-je un inconscient?
-suis-je un égoïste au vu du risque que je pourrai potentiellement faire prendre à des secouristes au vu de ma maigre expérience en montagne ?

Messagepar samontetro » sa fiche K
» 09 Juil 2024, 07:30

A la vue de ton récit, je n'aurai jamais eu le moindre doute à t'accueillir sur une course lorsque j'étais dans les organisations. Tu es resté constament dans la maîtrise, en retrait par rapport à ce que tu penses être ta limite. Sur l'UTV en 2017, c'est le coureur très expérimenté et en tête de course qui s'est mis dans une situation dramatique en surestimant sans doute ses capacités (ne pas se changer alors qu'il était trempé à la dernière base vie, ne pas prendre le temps de se ravitailler pour maintenir son avance sur le second, ne pas prendre le peu de temps nécessaire pour refaire correctement son sac et il a perdu sur le sentier sa réserve alimentaire pour la dernière section... etc) et qui a failli y laisser la peau (hypoglycémie -> chute -> hypothermie sévère -> hélicoptère et 3 jours d'hospitalisation en "observation") à 8km de l'arrivée de cet ultra-trail.

Messagepar miniping » sa fiche K
» 09 Juil 2024, 09:20

Ce que je remarque aussi c'est que beaucoup de traileur ne savent pas trop dans quelles conditions leurs vêtements marchent. Certaines vestes ont besoin d'avoir des t shirt manches longues en dessous pour fonctionner en terme de respiration. De même, une casquette sous la pluie permet souvent d'éviter que l'eau rentre dans le col de la veste et mouille sous le cou.

Tous les t shirts ne se valent pas aussi : suivant les manches longues, leurs matériaux, leur coupe, il y a une meilleure ou une moins bonne évacuation de l'humidité et conservation de la chaleur.

Sur les vestes imper, je trouve que tant que des coureurs tenteront d'utiliser des vestes type Bonatti/Evadict/S-lab dans des conditions difficiles de montagne, on s'en sortira pas. La veste la plus légère que je considère OK pour affronter du gros temps pèse 280g et c'est une licorne...

Maintenant comme dit Samontetro, on a affaire en partie à une population de "traileur consommateurs" pour lesquels on doit dimensionner la sécurité des courses. On peut noter qu'en ski alpinisme ça devient aussi le cas, avec des conséquences qui peuvent être encore plus grave car les températures sont bien plus basses.
Comment on éduque ou on prend par la main un traileur consommateur qui n'a pas eu l'occasion ou n'a pas pris le temps d'apprendre quand est ce que son matos fonctionne ?

Vik a écrit:my two cents:

pour la sécurité vis à vis du froid:
- une doudoune hyper légère sans capuche, en duvet 850 ou 900 cuin. ça ne se met pas pour marcher, ça se met pour survivre :mrgreen:
- le 3/4 accepté c'est une connerie sans nom, ça sauvera jamais personne d'avoir un bout de tissu respirant ultraleg' sur le genou. pantalon de pluie, ça fait aussi coupe vent efficacement.
- faut pas être trempé donc si les condis sont pourries, prendre une vrai veste. pas du 10k schmerberg, et attention au contact avec le sac. même une bonne veste peut prendre l'eau a cause du sac. donc en effet un ponchot par dessus peut bien aider.
- pas se précipiter, si t'as pas anticipé de mettre les gants qui sont au fond du sac, bha tant pis. pas s'arrêter au col, au pire moment au pire endroit, serrer les dents et avancer. les mains dans le slip c'est là qu'il fait le plus chaud

Mis à part la doudoune, où je suggère une petite synthé type Patagonia Micro ou Nano Puff, je trouve que ces conseils sont à lire, relire et imprimer. Le dernier est fondamental : anticiper aux moments où on est bien de placer les buffs, gants, vestes, ... à portée de main avant le moment où ça merde.

Messagepar Rafouille13+ » sa fiche K
» 09 Juil 2024, 09:33

bonjour à tous!
j'y vais également de mon modeste retour..
je suis arrivé à la Barge vers 18h30 environ . La longue montée précédente de Ceillac vers le col Girardin avait été tres humide mais rien de fou en regard de la suite.
A mon arrivée sur la Barge, c'était un peu un lieu de désolation, avec une grosse présence de coureurs en train de rendre leur dossard. Dans un 1er temps , j'ai cru que la course était arrêtée en raison de la météo, et j'avoue que je n'étais pas surpris.
puis, j'ai longuement parlé avec le représentant de la sécurité civile, puis le responsable du ravito.
leur discours à ce moment là fut clair net et précis. La météo allait se dégrader assez violement entre 20h et 02h au minimum avec vent et fortes précipitations. ils me disent que j'ai le droit de repartir mais sous ma seule responsabilité car ils ne pourront pas engager de secours, sauf le PGHM...

c'est tjs frustrant de devoir rendre son dossard quand la forme est là et que le classement est pas trop dégeu (j'etais dans les 50/55), mais j'ai trop vécu de plan galère en montagne pour faire abstraction de la vitesse à laquelle une situation compliquée peu vite basculer vers un mode "survie" ...

chacun est libre de ses choix en fonction de son expérience, de son matériel et de la connaissance du secteur. j'avoue avoir hésité assez longtemps , puis en avoir discuté avec Denis Crazy french avec lequel on se suivait...

on a joué la carte sécurité et plaisir, car en ce qui me concerne , je suis très mauvais sur terrain humide et l'idée de continuer encore 30km dans la boue ne me faisait pas rêver :lol:

heureux de savoir que toutes les mésaventures se sont bien terminées.

en conclusion, j'ai adoré cette course, la gentillesse des gens, la bienveillance des signaleurs sous ses temps humide, les ravitos gargantuesques, et le Queyras que l'on aime tant.

je reviendrais en 2025 finir cette aventure, c'est sur..

Messagepar NRT421 » sa fiche K
» 09 Juil 2024, 12:22

gabkikour a écrit:[...]
Après ce récit bien trop long, je me pose des questions dont je n'ai pas toutes les réponses et sans aucun esprit polémique (j'ose car je sais que Kikourou est très bienveillant) :
-un coureur comme moi a-t-il sa place sur une telle course ?
-les organisateurs devraient-ils exiger une certaine expérience montagnarde (sous-entendu en condition difficile) pour s'inscrire, au-delà de toutes les mises en garde des sites web (cf UTHG) ?
Mais si on exige de l'expérience à l'inscription, ceux qui n'en ont pas ne pourront jamais en cumuler, et donc jamais s'inscrire… J'ai moi-même appris des choses l'année dernière et encore plus cette année !! J'ai adoré ces expériences, ces paysages magnifiques, mais j'ai aussi eu des moments d'inquiétude : les prévisions météo les jours précédents, les prévisions météo données par des suiveurs sur les ravitos (avec différents sons de cloches), l'appréhension des névés et l'utilisation des crampons reçus 6 jours avant la course…

-suis-je un inconscient?
-suis-je un égoïste au vu du risque que je pourrai potentiellement faire prendre à des secouristes au vu de ma maigre expérience en montagne ?

Je suis bien moins pertinent pour réagir que nos camarades dont les ADN présentent de troublantes proximités avec ceux des bouquetins. Je suis par contre un hyper expert des conneries en tout genre que je continue à inventer avec une créativité étonnante pour mon âge. La chance (surtout) et la fréquentation de vrais montagnards m'ont (à ce jour) épargné de subir un vrai problème si ce n'est de voir des proches être eux fauchés par la fatalité ou la mauvaise erreur au mauvais endroit au mauvais moment.

Sans te connaître ce qui me paraît particulièrement intéressant dans tes propos est ce qu'ils projettent en terme de capacité à douter (pas le doute qui bloque ou handicape, mais celui qui consiste à ne rien prendre pour acquis, à identifier les risques et anticiper les problèmes), s'interroger, se remettre en question et demeurer humble.

Donc franchement pas l'impression que tu abuses. De toute facon em montagne, l'apprentissage n'est jamais achevé. Si je peux me permettre, cela vaut même pour nos camarades qui viennent de nous distiller des perles de savoir et de savoir-faire.

Messagepar Free Wheelin' Nat » sa fiche K
» 09 Juil 2024, 12:28

Ah oui Samontetro, je me souviens de cette édition, j'avais moi même abandonné à cause du froid et de l'humidité ...
Bref, je suis du même avis Gab, tu as plus que ta place :D Tous les traileurs n 'ont pas le recul que tu as ...
Pour l'égoïsme, c'en aurait été si tu avais fait preuve d'imprudence , ce qui n'est pas le cas.
Cela dit,avec le recul, je m'interroge aussi sur plusieurs points , même si j'étais loin d'être à la masse côté protections thermiques.

Concernant les peurs que l'on emmène dans son sac, je tente encore de corriger ça :lol: , et bon, je reste bloquée pour ma part sur la bouffe, mon sac est plein de trucs entamés pas finis,et ça m'énerve. J'ai fait un effort, et ça m'a permis de mieux vivre malgré tout le froid et la flotte, même si c'était dans mon cas, insuffisant.
A côté de ça, je n'ai pas été assez maline pour mettre en accès direct du matos utile sans avoir à ouvrir le sac et y farfouiller pendant des plombes ..., donc (j'avais commencé avant de partir et Miniping m'a devancé ;-) ) oui et re oui, se mettre à dispo immédiate tout ce qui pourrait servir en cas de pb, gants , bonnet , cape etc...
Pour ma part , c'est une des leçons que j'ai prises pour ce coup ci, on peut charger le sac à partir de la base vie, car quoi qu'il arrive, tout du moins à mon niveau, on ne court plus ou quasi donc si c'est un peu volumineux ( je n'ai pas dit lourd...), finalement est-ce si grave?

Messagepar PhilippeG-637 » sa fiche K
» 09 Juil 2024, 17:11

Un grand merci à bubulle pour ce témoignage, ainsi que ceux des autres et vos différents retours sur la position à tenir dans des conditions difficiles.
J'étais loin d'imaginer ce que d'autres coureurs auraient à subir quelques heures plus tard :o
Etant un peu devant j'ai pu échapper au mauvais temps et j'ai bien fait de partir un peu vite en voulant prendre de l'avance sur la dégradation de la météo qui nous avait été annoncée :(
J'ai pris la pluie seulement pendant 15' dans la 2e partie de la montée du col de Serenne, et au col plus rien et surtout une descente avec très peu d'humidité.
Du brouillard mouillant en haut du dernier col également.
Je mesure la chance que j'ai de ne pas avoir eu à affronter ce mauvais temps, étant adepte du port d'un haut très léger, car je sais que je serai le 1er à mal supporter ces conditions :shock:
En fait j'arrive à ne pas mettre ni haut chaud, ni veste toute la nuit tant qu'il ne pleut pas mais à condition de basculer de suite en descente pour regagner un endroit moins exposé.

Mais vos témoignages sont précieux car avec du recul et malgré le nombre de courses effectuées j'ai eu très peu l'occasion de vivre de longs moments de mauvais temps...

Sinon ces épreuves se déroulent dans un cadre magnifique, le 166 pour ma part, super bien organisées, j'étais tout le temps serein et heureux de pouvoir visiter ces endroits et de pouvoir profiter de l'aide proposée par tous les bénévoles.
Je recommande vivement et ça me donne vraiment envie d'y revenir :P
Bravo et bonne récupération à tous !

Messagepar bubulle » sa fiche K
» 09 Juil 2024, 17:29

Rafouille13+ a écrit:je suis arrivé à la Barge vers 18h30 environ . La longue montée précédente de Ceillac vers le col Girardin avait été tres humide mais rien de fou en regard de la suite.
A mon arrivée sur la Barge, c'était un peu un lieu de désolation, avec une grosse présence de coureurs en train de rendre leur dossard. Dans un 1er temps , j'ai cru que la course était arrêtée en raison de la météo, et j'avoue que je n'étais pas surpris.
puis, j'ai longuement parlé avec le représentant de la sécurité civile, puis le responsable du ravito.
leur discours à ce moment là fut clair net et précis. La météo allait se dégrader assez violement entre 20h et 02h au minimum avec vent et fortes précipitations. ils me disent que j'ai le droit de repartir mais sous ma seule responsabilité car ils ne pourront pas engager de secours, sauf le PGHM...


Merci pour ce retour supplémentaire qui montre bien que tout se joue à de tout petits détails !

C'est quand même troublant que, à 18h30 (soit 2h30 avant moi), tu aies eu ce type d'infos et d'ambiance.....alors que 2h30 *plus tard* je suis arrivé dans un ravito qui n'était finalement pas tant un mouroir que cela et où je n'ai rien entendu de tout ce que tu mentionnes. Aucune question sur notre certitude de continuer, pas de mention de dégradation des conditions météo dans les heures à venir....et pas de discours clair net et précis, comme tu l'indiques.

Ce n'était pas une ambiance de fin du monde, cela blaguait un peu entre coureurs et bénévoles, certains coureurs ont demandé s'il y avait un endroit pour dormir ou, au moins se poser, j'ai entendu un bénévole leur indiquer un endroit où il y avait 3 lits (le bâtiment à côté, il me semble). J'ai même été tenté, puis me suis dit que j'aurais du mal à repartir.

C'est pour ça que quand crazy_french a indiqué que l'équipe de La Barge savait ce qui arrivait, j'ai eu un peu de mal à le croire.

Donc, pour ce qui me concernait, j'ai fermé toutes les écoutilles, bien remis en place ma veste Evadict si inappopriée à ce type de situation à en croire ce que j'ai lu y'a quelques heures (je me mets un boeuf sur la langue pour pas être plus....direct)....et je suis reparti dans une bulle plutôt confortable pour, pour commencer, 7 bons kilomètres de marche nordique...à 7 km/h... jusqu'à Saint-Antoine.

Personne ne m'a alerté de quoi que ce soit, je savais que Sérenne serait dur, j'y étais préparé et plutôt optimiste. Je l'ai même dit aux bénévoles avec qui j'ai échangé quelques mots.

Et je l'étais encore à 10 mètres du sommet du col, après avoir mis 2h à le monter. Sauf qu'en quelques secondes, tout a basculé.

A posteriori, je pense que je pouvais faire mieux sur le matériel et l'équipement sur....un point. J'aurais du avoir des sur-gants imperméables et pas juste des gants avec sur-moufles imperméables sur 4 doigts (protection totalement illusoire). Cela aurait sûrement suffi à ce que je ne galère pas à mettre de quoi me protéger correctement à l'arrêt : la seconde couche que j'avais toute prête dans le sac et la couv. de survie. Et cela aurait suffi, même avec ma veste pourrie de consommateur amateur.

Et c'est tout à fait pareil pour mes camarades d'infortune....et je ne peux que confirmer à gabkikour qu'il a certainement parfaitement sa place dans ce type d'épreuve, rien qu'au vu de son recul sur son expérience et la façon dont il a géré sa course.

Messagepar AureLynx » sa fiche K
» 09 Juil 2024, 18:24

bubulle a écrit:
C'est quand même troublant que, à 18h30 (soit 2h30 avant moi), tu aies eu ce type d'infos et d'ambiance.....alors que 2h30 *plus tard* je suis arrivé dans un ravito qui n'était finalement pas tant un mouroir que cela et où je n'ai rien entendu de tout ce que tu mentionnes. Aucune question sur notre certitude de continuer, pas de mention de dégradation des conditions météo dans les heures à venir....et pas de discours clair net et précis, comme tu l'indiques.

Ce n'était pas une ambiance de fin du monde, cela blaguait un peu entre coureurs et bénévoles,

C'est pour ça que quand crazy_french a indiqué que l'équipe de La Barge savait ce qui arrivait, j'ai eu un peu de mal à le croire.

Personne ne m'a alerté de quoi que ce soit, je savais que Sérenne serait dur, j'y étais préparé et plutôt optimiste. Je l'ai même dit aux bénévoles avec qui j'ai échangé quelques mots.

Et je l'étais encore à 10 mètres du sommet du col, après avoir mis 2h à le monter. Sauf qu'en quelques secondes, tout a basculé.


je viens de regarder ma trace, je suis passée au ravito de la Barge à 18h, et l'ambiance était détendue et "normale". Pas d'inquiétude sur quoi que ce soit, ni de mise en garde sur la météo annoncée.
Quelques abandons de coureurs se disant fatigué (mais pas de notion de lien avec la météo prévue). Je suis repartie plutôt confiante. Pour moi, la pluie allait s'arrêter en début de nuit (comme ce qui était prévue à la météo du matin avant le départ).
J'ai entamé la longue portion de route vers St Antoine, que, clairement, j'ai détesté, à part le vue sur le pont perché au-dessus des gorges à la fin. Bref, je suivais un Belge dont la famille était présente le long de la route avant qu'on entame la montée vers Serenne. Et là, j'ai déchanté. La famille belge nous a appris que des gros orages étaient annoncés prochainement, et que l'organisation hésitait à interrompre la course avant la montée de Serenne ! A priori ils avaient eu ces infos au ravito de la Barge, peu de temps après qu'on en soit partis (ils sont descendus par la route en voiture, pour nous retrouver plus bas sur les croisement des routes.)
Vers 19h, on est arrivé au départ du petit sentier raide pour le vallon de Serenne, personne de l'organisation, aucune info supplémentaire, on en a déduit que c'était OK pour monter....!
Le déluge a commencé vers 19h45, gagnant en intensité à partir de 2200m d'altitude.
Je m'interroge sur le fait que les personnes postés au col n'aient pas averti + tôt l'organisation qu'il ne fallait plus laisser les coureurs monter au col de Serenne. à moins qu'il y'ait eu des problèmes de réseau... ?
Quand je vois que Bubulle et ses compagnons d'infortune y sont passés encore plus tard alors que c'était déjà limite vers 21h, ça me pose question.

Messagepar Free Wheelin' Nat » sa fiche K
» 09 Juil 2024, 18:42

Je suis partie de la Barge vers 20h40, RAS et personne au départ du sentier ...

Messagepar Rafouille13+ » sa fiche K
» 09 Juil 2024, 18:44

AureLynx a écrit:
bubulle a écrit:
C'est quand même troublant que, à 18h30 (soit 2h30 avant moi), tu aies eu ce type d'infos et d'ambiance.....alors que 2h30 *plus tard* je suis arrivé dans un ravito qui n'était finalement pas tant un mouroir que cela et où je n'ai rien entendu de tout ce que tu mentionnes. Aucune question sur notre certitude de continuer, pas de mention de dégradation des conditions météo dans les heures à venir....et pas de discours clair net et précis, comme tu l'indiques.

Ce n'était pas une ambiance de fin du monde, cela blaguait un peu entre coureurs et bénévoles,

C'est pour ça que quand crazy_french a indiqué que l'équipe de La Barge savait ce qui arrivait, j'ai eu un peu de mal à le croire.

Personne ne m'a alerté de quoi que ce soit, je savais que Sérenne serait dur, j'y étais préparé et plutôt optimiste. Je l'ai même dit aux bénévoles avec qui j'ai échangé quelques mots.

Et je l'étais encore à 10 mètres du sommet du col, après avoir mis 2h à le monter. Sauf qu'en quelques secondes, tout a basculé.


je viens de regarder ma trace, je suis passée au ravito de la Barge à 18h, et l'ambiance était détendue et "normale". Pas d'inquiétude sur quoi que ce soit, ni de mise en garde sur la météo annoncée.
Quelques abandons de coureurs se disant fatigué (mais pas de notion de lien avec la météo prévue). Je suis repartie plutôt confiante. Pour moi, la pluie allait s'arrêter en début de nuit (comme ce qui était prévue à la météo du matin avant le départ).
J'ai entamé la longue portion de route vers St Antoine, que, clairement, j'ai détesté, à part le vue sur le pont perché au-dessus des gorges à la fin. Bref, je suivais un Belge dont la famille était présente le long de la route avant qu'on entame la montée vers Serenne. Et là, j'ai déchanté. La famille belge nous a appris que des gros orages étaient annoncés prochainement, et que l'organisation hésitait à interrompre la course avant la montée de Serenne ! A priori ils avaient eu ces infos au ravito de la Barge, peu de temps après qu'on en soit partis (ils sont descendus par la route en voiture, pour nous retrouver plus bas sur les croisement des routes.)
Vers 19h, on est arrivé au départ du petit sentier raide pour le vallon de Serenne, personne de l'organisation, aucune info supplémentaire, on en a déduit que c'était OK pour monter....!
Le déluge a commencé vers 19h45, gagnant en intensité à partir de 2200m d'altitude.
Je m'interroge sur le fait que les personnes postés au col n'aient pas averti + tôt l'organisation qu'il ne fallait plus laisser les coureurs monter au col de Serenne. à moins qu'il y'ait eu des problèmes de réseau... ?
Quand je vois que Bubulle et ses compagnons d'infortune y sont passés encore plus tard alors que c'était déjà limite vers 21h, ça me pose question.


en effet, le responsable de la sécurité civile (reconnaissable par sa tenue) a fait une mini intervention orale aux coureurs présents, ca devait être vers les 18h45, pour bien présenter la situation et le les conditions météo à venir. la plupart d'entre nous ont décidé de rendre leur dossard à ce moment là...
allez l'an prochain , je viens de regarder, il fera tres beau!!!

Messagepar crazy_french » sa fiche K
» 09 Juil 2024, 19:15

allez l'an prochain , je viens de regarder, il fera tres beau!!![/quote]

:mrgreen:

Messagepar miniping » sa fiche K
» 10 Juil 2024, 07:54

bubulle a écrit:bien remis en place ma veste Evadict si inappopriée à ce type de situation à en croire ce que j'ai lu y'a quelques heures (je me mets un boeuf sur la langue pour pas être plus....direct)....

Enlève ton boeuf de la langue, et viens plutôt courir dans le coin, on échangera de vive voix et je pense qu'on pourra tomber d'accord.

Pour info, la veste Evadict c'est celle que j'utilise la plupart du temps au dessus de la maison ;)

Messagepar shef » sa fiche K
» 10 Juil 2024, 13:06

Chaud. J'ai une toiture en fibrociment couverte de tuiles provencales pour la déco. Jamais eu de fuite

Messagepar laulau » sa fiche K
» 10 Juil 2024, 15:13

Est-ce qu'il existe vraiment une veste trail totalement imperméable et respirante sous un orage terrible ? Ne vaut-il pas mieux avoir une cape de pluie courte imperméable même non respirante (surtout s'il fait froid, on transpire quand même beaucoup moins), un surpantalon et des gants et sur gants style Mapa ?
Lors de mon dernier trail dans les Pyrénées, arrêté au 18km sur 80km prévus, en raison d'un orage violent (orages annoncés), j'ai hésité à faire ce choix là au départ alors que le matos obligatoire était très light.

Messagepar samontetro » sa fiche K
» 10 Juil 2024, 16:26

Sous un orage les rafales de vent peuvent être violentes. Je ne suis pas sûr qu'un "poncho" soit la meilleure protection.
Les gants "mapa" (ou gants pour faire la vaisselle, c'est bien ça ?) sont à proscrire dans le froid. En 2012 lors de la CCC très froide et enneigée mon voisin de camping partait avec cela (gants non étanches + surgants mapa pour l'étanchéïté) et je lui ai proposé mes sur-gants gore-tex que je n'avais pas utilisé lors de la TDS (je venais d'arriver). Il m'a dit ensuite qu'en haut du Grand Col Ferré (donc assez tôt dans sa course) il avait enlevé ses gants + surgants "mapa" tellement il avait froid aux doigts avec cet équipement pour les remplacer par une paire de chaussettes sêches qu'il avait dans le sac + mes sur-gants et que ça lui avait sauvé la vie: il les a gardés sur toute la suite de la course.
Je pense que ça condense trop dans ces gants de caoutchouc et l'humidité ne fait pas bon ménage avec le froid.

Messagepar Aquanaut » sa fiche K
» 10 Juil 2024, 16:48

samontetro a écrit:Les gants "mapa" (ou gants pour faire la vaisselle, c'est bien ça ?) sont à proscrire dans le froid. En 2012 lors de la CCC très froide et enneigée...

A contrario, les Mapa ont très bien fonctionné pour moi lors de cette CCC mémorable: gants chauds + gants de ménage Mapa taille L serrés au poignet par un élastique...
J'ai gravé dans ma mémoire mon arrivée sous la neige à la Bovine avec les vaches dont on ne distinguait que les yeux. Et le mouroir qu'était l'étable où était installé le ravito à la place des vaches.

Messagepar samontetro » sa fiche K
» 10 Juil 2024, 17:03

Peut être une question de taille/serrage ? Ou de sensibilité au froid ? Les sur-gants gore-tex prétés étaient grands ( j'ai de très grandes mains :D ).
Ça ne semble pas généralisable en tous cas sans plus de précision.

Messagepar laulau » sa fiche K
» 10 Juil 2024, 17:38

Aquanaut a écrit:
samontetro a écrit:Les gants "mapa" (ou gants pour faire la vaisselle, c'est bien ça ?) sont à proscrire dans le froid. En 2012 lors de la CCC très froide et enneigée...

A contrario, les Mapa ont très bien fonctionné pour moi lors de cette CCC mémorable: gants chauds + gants de ménage Mapa taille L serrés au poignet par un élastique...
J'ai gravé dans ma mémoire mon arrivée sous la neige à la Bovine avec les vaches dont on ne distinguait que les yeux. Et le mouroir qu'était l'étable où était installé le ravito à la place des vaches.

Les moniteurs de ski alpin (au moins chez moi) les utilisent lors des journées pluvieuses. Ils sont fourrés et vraiment style gants de vaisselle à l'extérieur. Mon fils, dans sa période moniteur ESF en avait une paire.

Messagepar Simon71 » sa fiche K
» 10 Juil 2024, 22:28

Un copain qui part pour quelques tresses longues courses cet été a étrainé le week-end dernier cette veste poncho toutes la nuit de samedi à dimanche en montagne, hyper satisfait
https://www.nautisports.com/poncho-coupe-pluie-mixte-nousty-bermudes.html
Avec des coutures étanches et une finition déperlante longue durée (DWR), ce poncho est aussi doté de capuche ajustable et de poignets avec boutons-pression pour une protection renforcée contre les éléments.

Messagepar FLØ » sa fiche K
» 11 Juil 2024, 07:15

Simon71 a écrit:Un copain qui part pour quelques tresses longues courses cet été a étrainé le week-end dernier cette veste poncho toutes la nuit de samedi à dimanche en montagne, hyper satisfait
https://www.nautisports.com/poncho-coupe-pluie-mixte-nousty-bermudes.html
Avec des coutures étanches et une finition déperlante longue durée (DWR), ce poncho est aussi doté de capuche ajustable et de poignets avec boutons-pression pour une protection renforcée contre les éléments.


Dans le même esprit, ne pas hésiter à jeter un oeil sur ce qu'il se fait dans d'autres sport. Me souviens avoir embarqué sur la TDS une paire de gant néoprène du rayon voile de chez D4.

Messagepar miniping » sa fiche K
» 11 Juil 2024, 07:36

Pour les situations pluvieuses et froides, il y a les gants Ninja Ice de manutention qui restent relativement chaud dans les situations humides. Après y'a pas de secrets, il faut repartir régulièrement avec des gants secs ou avoir des chaufferettes chimiques dans les gants pour les personnes sensibles des mains.

Messagepar Aquanaut » sa fiche K
» 11 Juil 2024, 08:21

samontetro a écrit:Peut être une question de taille/serrage ? Ou de sensibilité au froid ? Les sur-gants gore-tex prétés étaient grands ( j'ai de très grandes mains :D ).
Ça ne semble pas généralisable en tous cas sans plus de précision.

Ca confirme qu'il n'y a pas qu'une seule solution à ce genre de problème.
A chacun de trouver celle qui lui convient...

Messagepar samontetro » sa fiche K
» 11 Juil 2024, 16:52

FLØ a écrit:
Simon71 a écrit:Un copain qui part pour quelques tresses longues courses cet été a étrainé le week-end dernier cette veste poncho toutes la nuit de samedi à dimanche en montagne, hyper satisfait
https://www.nautisports.com/poncho-coupe-pluie-mixte-nousty-bermudes.html
Avec des coutures étanches et une finition déperlante longue durée (DWR), ce poncho est aussi doté de capuche ajustable et de poignets avec boutons-pression pour une protection renforcée contre les éléments.


Dans le même esprit, ne pas hésiter à jeter un oeil sur ce qu'il se fait dans d'autres sport. Me souviens avoir embarqué sur la TDS une paire de gant néoprène du rayon voile de chez D4.


J'allais aussi évoquer cette piste, un collègue les utilise pour le vélo sous la pluie en hiver. Jamais testé de mon côté.
Pour tout dire, même sur la TDS en 2012 dans le froid et le grand mauvais temps, je n'ai pas utilisé de gants ni mes sur-gants gore-tex. Ça a été souvent limite mais je me disais toujours que tant que c'était supportable je préférais les garder au sec au cas où la situation dégénèrerait. Je n'avais pas d'assistance, donc juste le matos du sac.

Messagepar bubulle » sa fiche K
» 12 Juil 2024, 08:10

miniping a écrit:
bubulle a écrit:bien remis en place ma veste Evadict si inappopriée à ce type de situation à en croire ce que j'ai lu y'a quelques heures (je me mets un boeuf sur la langue pour pas être plus....direct)....

Enlève ton boeuf de la langue, et viens plutôt courir dans le coin, on échangera de vive voix et je pense qu'on pourra tomber d'accord.

Pour info, la veste Evadict c'est celle que j'utilise la plupart du temps au dessus de la maison ;)


J'ai voulu prendre mon temps pour réagir à ton message initial qui m'a fait un peu bondir...:-). Je vais le faire maintenant, un peu volontairement en public, j'espère que la suite permettra de comprendre pourquoi.

Même si je crois qu'on ne s'est jamais croisés, je respecte très largement ton expertise évidente de tout ce qui touche à la pratique du sport dans les environnements montagnards et je suis parfaitement convaincu que tes avis techniques sont toujours pertinents. Ce que je conteste est la façon de les présenter avec des jugements souvent un peu définitifs et plutôt élitistes. Et, clairement, me faire indirectement traiter de "trailer consommateur", j'ai pas trop aimé...:-). Je sais très bien que, même après 10 ans de pratique de la course à pied (enfin, de la rando rapide...) en montagne, je reste basiquement un monchu qui a beaucoup à apprendre. Surtout de ses erreurs, soit de comportement, soit de choix techniques.

Je suis totalement convaincu qu'en live, on n'aurait aucun problème à tomber d'accord sur ces sujets. Le problème, c'est que, sur le forum, on n'est pas en live. Un post de forum, c'est un écrit, qui reste. Et, comme je le dis souvent (et là, l'expérience elle est chez moi), sur les medias électroniques, ça n'a jamais changé en 40 ans : si quelque chose a la moindre chance d'être mal interprété, cela le sera immanquablement.

Et donc là, ça a pas loupé, j'ai immédiatement réagi instinctivement dans le style "putain, il fait un peu chier, miniping, avec ses jugements définitifs et élitistes". Ce qui est dommage, car, finalement, tes conclusions (qui étaient en fait des conseils), sont parfaitement justes. Mais j'ai fini par un peu jeter le bébé avec l'eau du bain et ne pas trop lire les points non polémiques.

Bref, venons-en maintenant au fond plus qu'à la forme...

Quelques jours après cette aventure, j'ai essayé de comprendre pourquoi et comment j'aurais pu l'éviter.

1) j'étais relativement peu couvert au moment de l'arrêt : comme je l'ai écrit, un TS manches courtes avec simplement la veste Evadict 10k/10k. En fait, je déteste avoir trop chaud en course et, s'il n'y avait pas le vent et la pluie, la température était plutôt clémente. C'est donc assez volontairement que je n'ai pas mis, en repartant de La Barge, la deuxième couche ML que j'avais dans le sac à dos. Je me savais partir pour une heure de marche nordique, suivi d'une montée très raide et j'étais certain que j'aurais trop chaud (donc forte transpiration). Au final, je ne crois pas qu'une couche de plus m'aurait évité le problème : en fait, même, la deuxième couche est largement ce qui m'a permis de me réchauffer pendant qu'on nous a mis sous la tente.

2) la veste elle-meme : pour les raisons précédentes, elle était suffisante.....tant qu'il n'y avait pas de problème. Comme déjà écrit plein de fois, au moment de l'arrêt, je n'étais pas en hypothermie, j'avais juste très froid aux mains et j'aurais basculé sans problème sur la descente. Mais, dès qu'on a été arrêtés (sans vraiment pouvoir se mettre à l'abri du vent), là ça a été très vite. Plus vite que le temps nécessaire pour mettre une couche de plus, ou déplier la couverture de survie (challenge intéressant avec 60 à 80km/h de vent). Là, oui, peut-être qu'une veste plus résistante aurait fait la différence. Je commence de ce fait à regarder de plus près les 20k/20k orientées "trail" qu'on commence à bien voir apparaître. Faut juste que je décide quel rein je sacrifie...:-)

3) le froid aux mains. Là je sais que c'est ma très grosse faiblesse personnelle. Et, plus je vieillis, plus cela devient un problème : la circulation aux extrémités devient de moins en moins bonne et j'ai très vite froid aux mains. C'est flagrant en hiver sur les sorties raquettes ou ski de rando, mais aussi dans des conditions comme samedi dernier. Et là, j'ai bien trop mal protégé ces précieuses vieilles mains ! J'avais pourtant mis les gants dès La Barge bien que je sache, alors, que j'allais avoir très chaud aux mains (la marche nordique, quand on fait autre chose que promener les bâtons, ça réchauffe bien...et c'est pareil quand on monte raide). Mais.....ça n'était pas étanche et je pense que c'est ce qui m'a été fatal. Je me revois encore me débattre juste avec la fermeture éclair de la poche du sac où la couv. de survie était là, toute prête dans sa poche plastique.....pas moyen d'ouvrir, avec les doigts en bois. Idem s'il avait fallu mettre la deuxième couche sous la veste.

Donc, trois conclusions :
- trouver et emporter à bon escient.....une veste plus adaptée. Là, je pense que les pistes ne manquent pas et je vais donc relire les posts de miniping en arrêtant de faire mon vieux ronchon.
- retrouver des sur-gants imperméables. J'en avais une excellent paire Raidlight que j'ai perdue et jamais renouvelée (on les utilise tellement peu souvent!). Là aussi les pistes données seront utiles.
- me décider, peut-être, à emporter, au cas où, des gants bien plus costauds lors des courses. Après tout, quand je pars en raquettes ou en ski de rando, je n'hésite pas à mettre dans le sac, une très grosse paire, voire même, depuis 2 ans, des gants chauffants

Et aussi, peut-être finalement, une quatrième conclusion : arrêter de chercher à mettre à tout prix tout cela dans un classique sac de trail (j'ai un des premiers très bons sacs de trail D4 qui doit faire officiellement 15-20l). Je me fous un peu, à mon niveau, du poids de l'équipement supplémentaire ci-dessus. Mais le problème, plus que le poids, c'est l'encombrement ! Surtout que je pense que les obligations de crampons risquent de devenir de plus en plus fréquentes et, ces machins, ça prend de la place.

Donc, faut peut-être que je sacrifie un deuxième rein (ce qui va devenir un problème) pour être sûr de ne jamais m'auto-limiter, lors des sorties longues, ou lors des courses, sur le matériel que j'emporte avec moi.

C'est d'ailleurs sûrement sur ce dernier point que les monchus de base de mon style ont le plus à travailler, en apprenant des montagnards burinés....ce que beaucoup d'entre nous sont prêts à faire, du moment qu'on ne nous prend pas trop de haut (les vieux cons, ça aime pas trop ça)...;-)

Allez, Arvi Pa !

Messagepar Vik » sa fiche K
» 12 Juil 2024, 08:56

Bhaaaa y a les gars dont je fais partie comme miniping qui font pas tourner 7 fois leur clavier pour dire un truc et puis y a les susceptibilités des lecteurs qui font pas tourner 7 fois l'intérêt des problématiques d'ego

Je suis rarement 100% raccord avec miniping et on a d'ailleurs pas forcément la même pratique mais sur la forme il n'est pas insultant et a part quelques trolls c'est souvent du conseil ou de l'info.

Détendez vous les gars. Dsl bubulle mais le public kikourou a tendance à dire à quel point tu es beau grand fort; réussi de magnifiques ultras; et C'est vrai. T'es aussi une chouette personne avec des valeurs. Mais des fois faut rester les pieds dans la caillasse et accepter les regards plus goguenard des montagnard burinés de naissance ou des jeunes cons qui font nawak dans leur coin.

Faites vous un bisou et rigolons un peu de ces aventures à 12 pointes

Messagepar Mazouth » sa fiche K
» 12 Juil 2024, 09:28

C'est bien tout ça, ça fait réfléchir aussi ceux qui n'y étaient pas :wink:

Et donc côté veste de pluie, j'avais une 10k/10k depuis des années, et depuis quelques mois j'ai une 20k/20k. Elle est top pour la pluie, mais ce week-end sur la MH j'ai eu l'impression qu'elle n'arrêtait pas super bien le vent. Alors on n'a pas eu trop de passages très ventés ni eu vraiment froid donc c'est resté une petite impression, je ne sais pas, mais sur le coup je me suis dit que le côté plus respirant pouvait impliquer un côté mois coupe-vent.
Jusque là je me suis toujours dit que si je prenais la veste de pluie dans mon sac, je n'avais pas besoin d'emporter un coupe-vent puisque la veste pouvait servir de coupe-vent.
-> maintenant je me dis que le coupe-vent est petit et léger et que des fois (notamment si on est arrêté en haut d'un col venté, pluvieux et froid) ça peut être vachement utile de le rajouter en couche sous la veste de pluie. Donc je le prendrai toujours dans mon sac à l'avenir pour ce genre de conditions météo.

Côté gants, j'ai entre-autres les Décathlon avec sur-moufles, et j'ai constaté lors du dernier trail des Cabornis froid et très pluvieux, que les sur-moufles sont très peu étanches, en fait ça ne m'a protégé que quelques minutes. Après j'avais les gants trempés et les mains qui commençaient à refroidir à tel point que je me disais que je serai peut-être mieux carrément sans les gants. Mais je les ai gardés quand-même en me disant que si je les enlevais et que c'était pire sans gants, je ne serai plus capable de les remettre tellement ils étaient trempés et avec les doigts engourdis... Donc pas facile à gérer ces histoires de gants.
Ca m'embête un peu de devoir m'acheter des vrais gants imperméables, mais j'y réfléchis, du coup.

Messagepar jano » sa fiche K
» 12 Juil 2024, 10:00

Suite à ton CR Bubulle, j'ai aussi posé la question du choix de la veste D4 en sachant les conditions annoncées.
Comme je l'ai dit, j'ai l'équivalent : 10k/200g/épaisseur vraiment fine...c'est une montane minimus.(ah, elle est même à 20k mais on s'en fout en fait c'est surtout qu'elle pèse à peine 200g avec une membrane très fine)
Je n'avais pas perçu les remarques sur le matériel si élitistes et donneur de leçons.

Cette veste light, je la considère comme un petit coupe-vent étanche : je peux la prendre au cas où sur une sortie longue bretonne avec risque de pluie (donc toujours :mrgreen: ).
En montagne et surtout en course, elle a le mérite de respecter l'obligation d'une veste membranée. Et elle est largement suffisante en cas de pluie passagère, ou même de temps humide plus long mais sans être trop violent (pluie forte, température, vent).
Par contre, si la météo est plus incertaine avec potentiellement du temps plus dégueulasse, je prends plutôt ma veste intermédiaire, une mountain hardwear de 340g (et ça n'est qu'une 2,5 couches annoncée 40k mais on s'en fout un peu). ça fait 100-150g de plus, ça prend à peine plus de place mais ça n'a rien à voir.
Par exemple le we dernier, vue la météo sur les alpes, je l'avais prise à la place de la montane. (au final, on a été presque épargnés en maurienne).
Et même si j'ai aussi vite chaud et que j'ai du mal à supporter une veste, la différence est vraiment importante au niveau de la protection quand la vitesse est entre 0 et 2km/h en passant un col à 2800m avec du vent et de la pluie et que finalement, tu sens bien que ça va pas le faire en t-shirt.
Bon, je retarde aussi le moment et je me trimballe toujours un coupe-vent sans manches avec manchettes voire un coupe-vent manches longues tant que la pluie est fine ou absente.

Ce type de veste un peu plus lourde, tu peux aussi en voir la différence en statique. En 2020 avec vik au col de la perche en bénévole sur l'EB, il n'a pas fait un temps exécrable mais frais, gris, un peu humide et surtout du vent.
J'ai pu y passer 24H avec cette veste...avec la light, j'aurais vraiment souffert.
Pour finir sur les vestes, j'ai aussi une veste 3 couches de 450g achetée en 2018 pour le Tor (en 2017 il avait fait beau mais très froid avec du vent sans parler des années avec de la neige). Au final, je ne m'en suis pas servi mais c'est encore un gap au-dessus de la MH.
Mais pour un tor ou une SP, j'ai au moins 2 de ces vestes disponibles.
Et donc 3 vestes différentes et 3 reins mais c'est comme pour un haut, on va passer d'un débardeur à un manches courtes ou un manches longues. En bas, on va mettre un short, un 3/4 ou un collant long.

pour les mains, je suis aussi sur une frilosité très pénible (j'ai eu fait des igloo à main nue pendant des heures il y a longtemps) et la moindre humidité est fatale si c'est sous 10 degrés et pire avec un peu de vent.
j'ai depuis longtemps les surmoufles raidlight qui sont bien (à part pour se servir de ses mains)
d'ailleurs, je crois les avoir vues à moitié prix en ce moment avec les soldes

@Mazouth : ouais, ces gants D4, c'est vraiment pas terrible et puis le pouce n'est pas protégé.

Messagepar bubulle » sa fiche K
» 12 Juil 2024, 11:11

miniping a écrit:Pour les situations pluvieuses et froides, il y a les gants Ninja Ice de manutention qui restent relativement chaud dans les situations humides.


Je dois dire que pour un prix de 10 à 15€, cela reste une option à sérieusement considérer !

https://www.singer.fr/fr/p/ninja-ice-ga ... paume/NI00
https://www.singer.fr/download/FIT/FIT_NI00_FR

Au pire, ça va pas et ça peut faire d'excellents gants de bricolage...;-)

Messagepar fred_1_1 » sa fiche K
» 12 Juil 2024, 12:37

Ma petite contribution basée sur mes sorties ski de fond par temps dégeu :

Oui les mains gelées c'est le principal problème sous fortes pluies lorsque la température approche le zéro. On n'arrive plus à rien manipuler ni sortir les affaires chaudes et étanches du sac..

Avoir des bâtons en main est un problème majeur dans ces conditions. On se crispe sur les bâtons ça diminue la circulation sanguine dans les doigts. L'idéal est d'avoir des bâtons pliables et de mettre ces mains dans le slip ( :wink: @ Vik ).

Parfois ne pas avoir de gants c'est mieux que des gants trempés.

Clairement c'est les conditions les pires, ensuite si la température descend de quelques degrés et que la pluie se transforme en neige, le problème d’humidité disparaît et il existe des vêtements efficaces pour se protéger

Messagepar bubulle » sa fiche K
» 12 Juil 2024, 16:14

Je viens tout juste de trouver des crampons Snowline Chainsen Pro au Mountainstore de Passy. En fait, ils avaient été dévalisés la semaine précédant la MH (et le GRGQ, et la X-Alpine) et ils ont fait une commande en urgence...:-). Dommage, j'y étais passé voir à tout hasard juste 2 jours avant.

J'aurai ça pour la prochaine fois !

Messagepar Simon71 » sa fiche K
» 12 Juil 2024, 22:07

jano a écrit:Et donc 3 vestes différentes et 3 reins mais c'est comme pour un haut, on va passer d'un débardeur à un manches courtes ou un manches longues..

Pour les "vestes lourdes", la cimalp storm pro (20000/80000 ; 300g) semnle une bonne option.

Peut être qu'un topic dédié à l'équipement pour affronter le mauvais temps serait intéressant

Messagepar laulau » sa fiche K
» 13 Juil 2024, 09:27

Simon71 a écrit:
jano a écrit:Et donc 3 vestes différentes et 3 reins mais c'est comme pour un haut, on va passer d'un débardeur à un manches courtes ou un manches longues..

Pour les "vestes lourdes", la cimalp storm pro (20000/80000 ; 300g) semnle une bonne option.

Peut être qu'un topic dédié à l'équipement pour affronter le mauvais temps serait intéressant


Tu as raison, on dérive du sujet du post.
J'aimerais bien y aller dans 2 ans sur le 100km. L'organisation a l'air solide...et pour avoir fait l'été dernier l'étape du GR5 Brunisssard-Fouillouse par Château Queyras-col Fromage-Ceillac-Col Girardin-La Barge, c'est vraiment splendide.

Messagepar Aquanaut » sa fiche K
» 13 Juil 2024, 11:24

bubulle a écrit:...au moment de l'arrêt, je n'étais pas en hypothermie, j'avais juste très froid aux mains et j'aurais basculé sans problème sur la descente. Mais, dès qu'on a été arrêtés (sans vraiment pouvoir se mettre à l'abri du vent), là ça a été très vite...

"Dès qu'on s'arrête"... C'est bien là le coeur du problème.
Dans les intempéries, on a le choix entre la veste trop chaude tant qu'on avance ou la veste trop limite dès qu'on s'arrête. Parce que, par principe, on ne prend pas les 2. :mrgreen:

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