Suite des aventures du "Bubulle sur les sauvages sentiers pyrénées", hier. Boucle Soulcem-Soulcem en suivant le parcours de la course, à l'exception (notable) de la section Etang de la Soucaranne-Port de Bouet-Pic de la Soucaranne-Port de Roumazet-Col et Etangs de la Gardelle.
En gros, 30km et 2800D+, quasiment sans répit, avec un gros (et beau) passage en Andorre.
Entrée tout de suite das le vif du sujet avec un Port et Pic de Caraussans de 900D+ avec un départ plus que raide et un balisage parfois....ariégeois où le fait d'avoir la trace de la course sur le téléphone était une aide précieuse pour ne pas partir sur faux sentiers et autres traces de troupeaux. Montée relativement tranquille cependant, sans grosse difficulté hormis la pente.
Au Pic de Caraussans, la trace de la course descendait tout droit vers une vague trace plus ou moins balisée, donc j'ai fait pareil. Un vrai sentier "à la nahu" selon une réputation locale visiblement solidement établie.
Descente ensuite sans souci à travers les pistes de ski jusqu'à la Coma d'Arcalis (bien connue des participants de la Ronda ou de l'Euforia) même si, là, je n'ai pas vraiment trouvé le sentier tout droit qui évitait un lacet de la piste de ski...ils avaient mis une espèce de barre rocheuse à la place.
Remontée de la station par le sentier commun du Port de Rat et des Etangs de l'Angonella. Là aussi, heureusemnt que j'avais la trace, sinon, je montais direct au Port de Rat et je revenais en France..
Au lieu de ça, direction un col dont je n'ai pas le nom, à 2720 (donc en gros 500D+ depuis la Coma), très très raide encore avec un sentier en gravierqui doit être une patinoire à descendre. Là, en montant, c'état juste "1m vers l'avant, 20cm vers l'arrière".
Vue magnifique en haut de ce col, plongeant sur les Etangs de l'Angonella et leur chevaux. Assurément le plus beau passage de ce crochet en Andorre. Totalement sauvage et minéral, mais deux lacs étincelants sous le (chaud) soleil.
Descente sur le même terrain que la montée : gravier ultra glissant où si tu dépasses de 1° la pente où tes pompes accrochent encore, tu te retrouves illico sur le cul.
Un peu de jardinage entre les étangs avec une trace peu évidente à retrouver. J'ai fini par tirer tout droit à la boussole, faut ce qu'il faut (et puis, une occasion de tracer un cap, ça ne se manque pas).
Remontée sur un col (dont je n'ai pas le nom encore) à l'Est du Pic de Les Fonts : deux montées de 200-250D+ très raides faites un peu aux taquets (quand je jardine j'ai tendance à vouloir "rattraper du temps".....et puis y'avait aussi des randonneurs à rattraper).
J'avais été briefé les jours précédents par les coureurs rencontrés à l'hôtel : "au Pic de Les Fonts", pour trouver le bon passage au début, tu vises la croix qui indique que le chemin n'est pas là et tu montes dans les blocs au dessus". Simple, finalement. Effectivement, il y a un beau parking d'autobus pétrifiés mal rangés dans lequel on arrive à se faufiler. Une crète assez longue mais bien débonnaire mène alors au Pic de Les Fonts (par contre, s'il y a du brouillard, ça doit être bien paumatoire). 2745m et vue à 360° sur toute l'Andorre --> je pouvais mentalement tracer le parcours de l'Euforia.
A cet endroit, on voit un petit lac qui est notre cible suivante, l'Estany de Montmantell. A la même hauteur sauf que la présence d'une ou 2 barres rocheuses fait qu'on se redescend 250D- avec une trace au balisage....aussi aléatoire qu'imprécis. Le genre de terrain avec des mottes d'herbe espacées par du gravier, le tout sur une pente à 45°. Pas hyper rassuré, le bubulle. La trace de la course fait bien quelques zigzags, mais pas trop de sentier visible....j'ai quand même fini par en trouver un au bout d'un moment, avec de vague points jaunes sur les rares cailloux. La aussi, en cas de brouillard, ça risque d'être un peu sport....surtout que les poireaux dans mon style doivent passer de nuit.
Le tout pour arriver à une cabane et.....remonter aux Estanys de Montmantell. Evidement, encore en cherchant un peu les rares points jaunes et mini carins censés indiquer où passer pour éviter 2 ou 3 éboulis bien belledonniens.
Le plus grand étang de Montmantell est superbe dans un cadre hyper minéral, perché à 2600m sous le Port d'Arinsal, qu'on atteint assez vite (après toutefois un petit passage légèrement gazeux où mon ai constipé a bien faire rire deux randonneurs rencontrés à cet endroit).
Nous revoilà en France pour redescendre sous le vallon de Soulcem. Là, la descente du port d'Arinsal combine gentiment toutes les variations possibles de cailloux : depuis le gravier de 1cm au modèle frigo américain. Et surtout, elle est TRES longue (3,5km pour près de 900D-). J'y ai d'ailleurs perdu la trace officielle de la course en suivant le balisage (enfin, quand j'en trouvais). Apparemment, j'ai eu droit à plus d'éboulis belledonnesques et moins de sournois gravier à 45°. AU final, je n'ai pas regretté. La fin est par contre très ludique au milieu des alpages (on verra quand on passera là avec déjà 50 bornes dans les pattes).
Il restait le petit crochet que j'avais rajouté, pour aller voir l'Etang de la Soucaranne et me faire peur de près avec le pic éponyme. Je dois dire que ça n'a pas été pour me rassurer et je frémis quand même déjà à l'idée d'avoir à passer ce truc là (certes, de loin on ne se rend jamais bien compte, mais quand même). La montée à létang de la Soucaranne, c'est une bonne tuerie de 400D+ bien raides : là, après "seulement" 25km et 7 heures (!) j'ai pu faire ça en mode guerrier, mais ça risque d'être une autre paire de manches dans la fin de première nuit, sur la course.
Et pour finir, redescente par l'étang du Roumazet en zappant la dernière difficulté de cette boucle (col et étangs de la Gardelle) car j'étais un peu attendu à Soulcem....
Vraiment une excellente reconnaissance de cette partie qui m'a conforté dans ma vision de cette course : jamais aucun répit, du terrain technique en quasi permanence et un environnement fabuleux. Cela va êtr eun sacré challenge (surtout les passages aériens) mais, pour quelqu'un qui adore monter, c'est un terrain de rêve (certes, il faut aussi descendre, ce que je fais un peu comme une quiche, mais ça devrait aller).
Dernière vision de la course, demain, avant de revenir l'an prochain : le secteur du Pic Rouge et du Refuge de Bassiès, soit la fin du parcours.
Et, non, je ne suis pas allé au Montcalm.....cela sera donc LA découverte l'an prochain avec en prime les 2 autres 3000. Il faut bien se garder un peu de suspense.
Rencontres sympas pendant ces journées, avec d'autres coureurs (Alex, de la région....Laurent, de Clermont....Cyrille charentais qui a adopté la région du Montcalm et Maxime, qui avait prévu de faire le parcours entieren un peu plus d'un jour, mais qui a, je crois, arrêté à l'Artigue). On a battu (surtout moi) quelques records de vitesse de descente de pintes à l'Auberge du Montcalm : là, les cadors trouvent à qui parler, sur ce terrain.....
Et nos continuons à bien jouer à nous rater, avec nahu, qui devait faire le parcours du 73km avec un peti tgroupe, hier....et dont j'espère qu'ils ont évité les orages et pu terminer. Il reste donc encore au moins une pinte à faire d'ici demain soir!
Mais....quelle course ça va être, j'en salive (et frémis) déjà d'avance.