Récit de la course : La Cabro d'Or - 42.2 km 2009, par nono_la_robote07

L'auteur : nono_la_robote07

La course : La Cabro d'Or - 42.2 km

Date : 18/10/2009

Lieu : Calas (Bouches-du-Rhône)

Affichage : 1713 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Pas d'objectif

13 commentaires

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Marathon de la Cabro d'Or

Nous sommes le 18 octobre, il est bientôt 8h et dans quelques minutes nous nous élancerons pour 42kms195. Nous ne sommes pas très nombreux au départ de ce marathon, peut être 70 mais guère plus.

La Cabro d’Or existe depuis 30 ans mais les coureurs attendent surtout le départ du semi marathon puis du 10kms un peu plus tard dans la matinée support championnat de France FSGT.

Et là, je repense soudain à toutes les semaines qui se sont succédées depuis ma reprise mi-août.
Les premiers footings avant d’enchaîner les séances de vitesse et tous ces kilomètres à « allure spécifique ». Tiens parlons en de mon allure spécifique. Depuis 6 semaines (je sais c’est un peu court mais l’agenda ne permettait pas de faire autrement) je n’ai qu’un seul rythme en tête 5’25’’ au kilo. Je ne m’entraîne qu’aux sensations, pas de suréquipement en tout genre. Les premières séances sont toujours un peu laborieuses mais progressivement le rythme s’installe.
Très vite je vais réaliser que ce tempo là me convient bien.
J’enchaîne les séances sans difficulté et je suis à la lettre mon plan d’entraînement (et oui je suis bonne élève mais j'ai surtout pas envie de me fâcher avec le coach ).
Je suis maintenant capable de courir à 5’25’’ au kilo sans réfléchir, le rythme s’est imprimé dans ma mémoire, dans mon geste et la régularité étant ma force j’ai confiance. Je ne dis pas que le stress n’est pas là bien sûr.
 
Ce marathon c’est une étape dans ma préparation pour le Puy-Firminy mais cela reste un marathon.
Il y a trois ans que je n’ai pas pris le départ d’un marathon route. Il y a eu le marathon du Mont Blanc et le marathon de Crest mais pas de marathon route depuis la Rochelle en 2006 où j’avais marqué mon meilleur chrono sur la distance, 3h54’. C’était le 5ème et j’étais très fière de mon résultat. Certains prétendaient à l'époque que je n'étais pas capable de le faire la la lère, j'étais cap.
Je n’ai pas calculé les temps de passage et encore moins le chrono. J’ai juste envie de faire moins de 4 heures et de suivre les consignes de Bertrand : 22kms =2h et 33kms = 3h jusque là tout va bien c'est facile à retenir.


Enfin nous y sommes. La préparation spécifique est terminée, la dernière semaine allégée et nous voilà prêts à nous battre sur cette distance mythique. Bertrand m’accompagne pour l’occasion et je suis heureuse de pouvoir partager cette course avec lui. Le parcours s’annonce compliqué mais toutes les conditions sont réunies pour faire une belle course. La météo est idéale , le vent s’est arrêté dans la nuit, un beau froid sec d’automne avec déjà les premiers rayons du soleil qui se lèvent.
Je suis bien. J’attends le départ.


Les premiers kilomètres sont vraiment difficiles à négocier. Nous partons directement sur un sentier forestier avec montées et descentes successives. Surtout ne pas s’emballer, garder le bon rythme voire un peu en dessous, relâcher dans les descentes et s’économiser dans les montées.
Le ravitaillement du 5ème kilomètre annonce la fin du passage en sous bois, nous sommes enfin sur le bitume.
Comme à mon habitude j’ai beaucoup de mal à boire sur la première partie de course. Il faut que je cale convenablement mon rythme pour pouvoir m’alimenter. Cela ne m’affole plus, je sais que dans quelques kilomètres l’estomac sera débloqué.
Nous continuons ainsi notre route sur un circuit sans répits, jamais de bosses très importantes mais toujours en faux plat montant ou descendant. Cela ne me pose pas de problème. C’est un peu comme à la maison, il faut juste gérer, ralentir un peu à la montée et relâcher à la descente.
Je m’étonne de voir les kilomètres défiler aussi rapidement, nous voilà bientôt au douzième, je suis bien. Nous sommes sur une boucle qu’il nous faudra parcourir deux fois sur des petites routes de campagne. Les bénévoles nombreux nous encouragent. Nous courrons côte à côte. Personne devant, personne derrière, le peloton s’est vite éparpillé au rythme de chacun mais cela n’est pas fait pour me déplaire au contraire. J’aime courir dans le calme et les gros pelotons où tout le monde papote ne sont pas faits pour moi. J’aime le silence, c’est parfait.

Au 15ème kilomètre j’oublie de m’alimenter (ah j’avais oublié qu’il fallait aussi respecter le plan alimentation à la lettre) et au 18ème je le paie un peu. Je rattrape le coup mais le doute s’est installé dans mon esprit. J’avais oublié qu’un marathon ce n’est pas simple, qu’un marathon c’est exigeant et qu’on ne doit pas l’aborder sans l’avoir préparé physiquement mais mentalement aussi. Bertrand me secoue un peu, me rappelle que je tourne bien, que je peux faire une belle course mais que pour cela il faut s’accrocher. C’est vrai que je ne regarde pas la montre jusque là et lorsque je découvre mon chrono d’1h52’30’’ au semi, je me dis que je peux peut être faire un beau chrono. Je regarde à nouveau le tempo au 22ème 1h58’ tout va bien j’ai 2’ d’avance sur le temps prévu, soit une petite avance qui peut se révéler utile en fin de parcours lorsque cela deviendra plus difficile. Enfin ça c’est mes réflexions à ce moment là de la course.


C’est au 23ème kilomètre que mes espérances se sont envolées. Une violente douleur au tendon externe du genou me cloue sur place. Je ne comprends pas vraiment ce qui m’arrive. J’étais si bien. Je tente de continuer, je marche un instant pour faire passer la douleur, je repars mais je n’arrive plus à prendre appui convenablement sur ma jambe gauche et dès que le rythme s’accélère trop la douleur revient. Bertrand me propose de faire quelques étirements. Nous décidons de continuer mais progressivement la douleur devient insupportable. Chaque descente est terrible. J’alterne ainsi marcher/courir jusqu’au 32ème kilomètre. Nous sommes à 3h02’ de course et nous décidons d’arrêter.


Arrêter en course n’est jamais simple. J’étais vraiment triste de subir cette mésaventure mais je pense très fort à ce moment là et je me le répète plusieurs fois « sois sage » « n’insiste pas, tu vas te faire vraiment mal » alors seulement j’ai pu le dire « stop ».


Les raisons de cette inflammation, je les pressens. Il y a 15 jours après une séance de natation je suis rentrée éreintée mais surtout avec une douleur dans le fessier droit inhabituelle. Nous avions fait énormément de battements et j’ai mis cela sur le compte de la séance.
A l’entraînement ensuite, à deux reprises, mon genou a donné des signes de faiblesse et malgré les étirements la douleur au fessier droit était toujours présente. Je ne me suis pas inquiétée pour autant. C’était la fin de la prépa marathon et les nouvelles séances de natation. Bref, je me doute à ce moment là que finalement ce n’était pas rien et que j’avais dû me déplacer quelque chose au niveau du bassin.


Nous sommes déçus tous les deux, nous avions envie de parcourir ces 42kms195 côte à côte et nous sommes stoppés en plein effort. Mais heureusement que nous étions deux à ce moment là car cela m’a aidé à prendre la bonne décision.


La séance chez l’ostéo le lendemain confirmera mes doutes. Déplacement du sacrum occasionnant une inflammation du tenseur du fascia lata. Maintenant tout est OK.
Quelques jours de repos et je peux reprendre l’entraînement.


Je n’aurai pas bouclé ce 8ème marathon, je suis déçue mais de nature optimiste je vois beaucoup de points positifs à cette aventure.

-    Je suis bien entraînée et physiquement en bonne forme

-    Je me suis rappelée à quel point il faut être combatif sur une compétition route car il n’y a pas de répit comme en trail (à mon niveau bien sûr)
-    J’ai pu réviser les classiques de l’alimentation en compétition soutenue
-    Enfin, je suis super motivée pour le Puy-Firminy  et je ne dis pas qu'au printemps je ne reviendrai pas sur la distance avant d'attaquer ma préparation montagne histoire de tenter un meilleur chrono sur marathon.
- Bon, je dois aussi réviser sérieusement ma technique de battements de jambe

 

Je tiens aussi à remercier les organisateurs de cette Cabro d’Or. L’accueil est exceptionnel. Le parcours du marathon est superbe. Nous reviendrons.


PS : ne cherchez pas les photos, Bertrand a oublié de prendre l'appareil.

13 commentaires

Commentaire de RogerRunner13 posté le 20-10-2009 à 11:28:00

Je suis triste pour toi que tu es du abandonner, mais bon la course à pied c'est comme ça on ne pas tout maitriser et puis il faut toujours relativiser les échecs et en tirer les leçons. En tout cas ce fut un plaisir de vous rencontrer tous les deux même si ce fût bref et à une prochaine j'espère.

Commentaire de brague spirit posté le 20-10-2009 à 13:03:00

C'est vrai que c'est dur de renoncer,lorque l'on se sens pret,mais sans doute as tu pris la sage décision.Bonne récup,et bonne course nocturne en Hte Loire.

Commentaire de taz28 posté le 20-10-2009 à 13:25:00

Désolée pour cette blessure Caro ...D'autant plus que je connais bien cette douleur de la tendinite, dûe aussi à mon bassin décalé... !!

Tu as été sage, mais ce n'est jamais de gaîté de coeur que l'on prend la voie de la sagesse !!

Remets toi bien et ça va repartir de plus belle ...

Taz

Commentaire de CROCS-MAN posté le 20-10-2009 à 13:38:00

La sagesse l'a emporté heureusement. Allez, on remet ça à l'an prochain.

Commentaire de eric41 posté le 20-10-2009 à 13:56:00

Vraiment désolé pour toi Caro car je ne m'attendais pas du tout à la blessure en lisant ton CR.
Tu as certainement bien fait et sur la prochaine course çà passera sans problème avec la prépa que tu as faîte.
Bises.
Eric

Commentaire de Bruno CATANIA posté le 20-10-2009 à 14:31:00

Pour avoir vraiment insisté à courir sur une blessure et en avoir payé lourdement les conséquences. Je peux te dire que tu as pris la bonne décision.
Le repos fait aussi partie de l'entrainement. Mais c'est vrai que cela reste très frustrant.

Bonne récup et bon retour, peut être à l'année prochaine.
Bruno

Commentaire de Bruno CATANIA posté le 20-10-2009 à 14:31:00

Pour avoir vraiment insisté à courir sur une blessure et en avoir payé lourdement les conséquences. Je peux te dire que tu as pris la bonne décision.
Le repos fait aussi partie de l'entrainement. Mais c'est vrai que cela reste très frustrant.

Bonne récup et bon retour, peut être à l'année prochaine.
Bruno

Commentaire de Françoise 84 posté le 20-10-2009 à 16:18:00

C'est vraiment dommage, ça partait bien... Bon, soigne toi bien maintenant, la prépa n'est pas perdue! Bisous à vous deux!

Commentaire de chanthy posté le 20-10-2009 à 16:34:00

sage décision.tu finiras la prochaine fois
bon rétablissement.

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 20-10-2009 à 19:02:00

Il faut un certain courage pour relater un abandon*.
Soigne-toi bien et reviens en forme !




* Dans mon cas, ce n'est pas du courage, c'est de l'inconscience...

Commentaire de cloclo posté le 20-10-2009 à 21:44:00

Très lucide, ton CR, Kro !
Pas grave, ça t'aura fait une sortie longue avant ton vrai objectif, le Puy-Firminy.
PS: je t'envoie en MP et en retard la recette du cake au safran ;-)

Commentaire de LtBlueb posté le 23-10-2009 à 22:26:00

chapeau pour ta sagesse caro !
cet abandon raisonné ne doit pas être une déception, mais plutot vu comme qq chose de positif qui te permet certainement de sécuriser tes futurs objectifs court terme !
pas tjrs facile à réaliser en tout cas : bravo !
bises

Commentaire de yves_cool_runner posté le 11-11-2009 à 17:07:00

Comme le disent tous les autres commentaires, la sagesse était bien d'arrêter pour ne pas aggraver la blessure... Mais c'est toujours dur de le faire ! C'est marrant, mais mon seul abandon sur marathon c'était aussi à l'occasion de mon... 8ème !!! A bientôt pour un prochain récit de "finisher".

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