11 Octobre 2009: 10km 5m d+,5m d-

Ca y est, c'est fait.

Il y a un an à la Rochette: 40'36'', il y a 6 mois au Mée sur Seine: 40'12‘', il y a un mois à la forêt de Bréviande: 39'52‘', «y avait plus qu'à» ...plus qu'à confirmer, à Sélestat, pour un 10km qualificatif.

Autant vous dire qu'en ce matin brumeux du 11 octobre il y avait un peu de pression sur la ligne de départ. Mon rythme cardiaque à 110 pulsations/mn, immobile à quelques secondes du coup de feu, me le confirme. Je me dois de réussir, d'autant plus que mon objectif est connu, je ne m'en suis pas trop caché. Quelle déception si je n'y arrive pas. Cet objectif j'en ai rêvé depuis que je suis dans cette catégorie de «jeune» vétéran! Les moins de 40' je les ai réalisés maintes et maintes fois avant que les trails m'emportent sur des parcours fabuleux mais au rythme lent et surtout accompagnés d'entrainements longs, envahissants et m'empêchant d'envisager ces distances de sprint.

Cette année c'était décidé, il ne fallait pas se laisser tenter encore une fois et me détourner de cet objectif qui me tient à cœur. Il s'en est fallu de peu pourtant, que je me laisse emporter vers les Aiguilles Rouges, les Templiers, l'Origole ... Mais non, les Terrils m'ont sauvé et je les en remercie.

Nico (BZH67) a accepté de me servir de lièvre. Comme l'année précédente j'essaye de l'emmener dans le sas des licenciés juste derrière l'élite (vous savez ceux avec le T shirt Orange) et devant nous permettre un départ dégagé à l'avant des 1600 coureurs. Une bénévole tout sourire aura raison de notre détermination. Pas grave, Nico m'indique qu'il me rattrapera au 1^er kilo. C'est bien ce qu'il fera ... après le 9^ème!

Ma stratégie de course, expérimentée lors de mon dernier "10 kilomètres", est basée sur un départ rapide sans me griller, aux alentours de 3'45''/km puis une «gestion» de cette avance de 15 secondes sur les 9 kilomètres suivants en espérant tenir environ 3'58» au kilo. J'adore cette précision, assez déroutante quand on s'est élancé sur des trails où les repères sont plus près de l'heure que de la seconde.

1er kilo 3'40''.

Je ne sais si c'est grâce aux deux premières féminines qui me dépassent à ce moment là que je maintiens mon rythme rapide et passe ce 2^ème kilo à la même allure ? Je suis à la fois satisfait de cette avance de 40 secondes mais inquiet d'avoir dépassé la ligne rouge du raisonnable. Ce serait trop bête de faire une telle erreur de débutant, aujourd'hui ! Le 3^ème kilo me déstabilise avec son surprenant 4'12, je pense à un mauvais positionnement de la borne. Le 4^ème kilo me rassure avec un idéal 3'57 » que j'aimerai pouvoir maintenir jusqu'au bout.

Hélas les sensations ne sont pas vraiment là. Est-ce le départ trop rapide ? Est-ce le stress trop présent au départ ? La mi-course avec son ravitaillement ne me ralentira pas cette fois ci. J'ai emporté une petite gourde m'évitant la perte sèche d'une dizaine de secondes. Bien m'en a pris, ma marge de manœuvre étant trop étroite pour me permettre le moindre ralentissement.

La 2^ème moitié du parcours se déroule en dehors de la ville, sur des chemins toujours goudronnés mais présentant quelques nids de poule ainsi que de subtiles bosses qui feront sourire les adeptes de la la Montagn'hard. A mon grand désespoir, les kilos se succèdent à 4'02''/4'03 au lieu des 3'57'' espérés et je me mets à calculer pour estimer si mon avance acquise lors du départ suffira à atteindre l'objectif. A priori cela devrait le faire mais je reste inquiet y compris à l'annonce du 9^ème kilomètre.

Pourtant cette borne du 9^ème kilo est tout simplement magnifique. Comme à mes 2 dernières participations; un speaker est là et indique à chaque coureur son temps de passage (ça c'est pas bien difficile me direz-vous) mais surtout le temps prévisible à son arrivée. Je n'ai vu cela nulle part ailleurs, sur aucun des 10 kilomètres auxquels j'ai participé, et j'en ai quelques uns à mon actif. L'indication des moins de 40' à mon intention ne me rassure qu'à moitié. Pourtant Nico me rejoint à cet endroit précis et tente de m'emmener à son rythme qui sera trop élevé pour moi.

Il reste 500 mètres. Je sais qu'il y a un léger faux plat (montant bien sur) avant la délivrance devant mon lycée du D' Koeberlé (ouais j'y ai passé 7 ans quand même). Ce n'est qu'au moment où j'aperçois le chrono officiel aux environs de 39'30‘' que je commence à réaliser que mon rêve va se concrétiser.

Je tombe dans les bras de Nico, je suis heureux, qualifié pour les «France».

Résultats:

1^er Foulhoux (Karim) en 29' 36''

2^ème Joncheray (Pierre) en 29'52''

1^ère féminine Jacquot (Emilie) 37'04''.

Je termine 150^ème sur près de 1600 arrivants et à une surprenante 6^ème place V2 sur 192.

JLW super content