Récit de la course : Trail de Faverges - 42 km 2009, par Rag'

L'auteur : Rag'

La course : Trail de Faverges - 42 km

Date : 13/6/2009

Lieu : Faverges (Haute-Savoie)

Affichage : 3517 vues

Distance : 42km

Objectif : Pas d'objectif

23 commentaires

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Handicapé toponymique de tout pays...

Ça y est, j’m’y mets ! C’est dit, c’est fait ! Enfin, c’est pas encore fait mais ça va l’faire bientôt. Dans quelques heures, quelques jours ou quelques semaines mais ce putain de CR que je dois écrire depuis des lustres, j’ai décidé de m’y atteler. Me demandez pas pourquoi aujourd’hui et pas hier ou demain, le début de ce CR que vous lisez aujourd’hui commence aujourd’hui. Mais pas le même aujourd’hui que votre aujourd’hui à vous. Je suis l’homme le plus décidé du monde et rien ne pourra me faire changer d’avis ! Foi de Rag’ ! Bon, vous me rétorquerez que ce CR, je l’ai pas encore commencé vraiment puisque je tourne autour du pot, que je vous nargue, lectrices et lecteurs impatients, que j’attise votre curiosité. C’est parce que je sais pas comment débuter l’histoire et, surtout, comment la raconter. J’ai bien quelques idées mais je pense que, comme à mon habitude, je vais laisser mon imagination divaguer et tenter de construire un CR qui récoltera plus de trois commentaires et demi… Ne tentez pas de deviner à qui appartient le demi-commentaire, je ne le sais pas moi-même. C’est juste une figure de style. « Laquelle ? » me demande le professeur de français. « qu’est-ce ça peut t’foutre ? » lui réponds-je.

Juste en passant : si quelques âmes charitables pouvaient s’inscrire sous de multiples pseudos, laisser des coms afin que cette production puisse franchir la barre des dix commentaires… Merci. Parce que, vu le temps que je passe pour écrire cette prose à deux balles, j’aimerais un peu de reconnaissance, bordel !

La Genèse

Un bien grand mot. Pas Génoise, Genèse !  La Génoise, ça se bouffe. Comme la Napolitaine… La Genèse, ça se lit ou ça s’écoute mais c’est moins bon.

Après avoir glorieusement vaincu Bouillon (cf. CR) et m’être piteusement initié au Bâton-Do (la Voie du Bâton pour les non-initiés), un pote à moi, Fabrice, me propose de participer à une course dans les Alpes. « Je sais plus où c’est, ni le nom, ni la distance et le dénivelé mais un de mes collègues peut nous héberger non loin de là ». « Ah ah ! » me dis-je en mon for intérieur. J’aime me parler. Je réponds que « pourquoi pas ? » que si c’est en montagne, cela doit faire une bonne expérience et que moi aussi, je veux devenir un trailer, un vrai, avec des bâtons et des fringues orange. Tout ce que je sais, c’est que ça a lieu mi-juin pas loin d’Annecy.

Ni une, ni deux, je saisis mon clavier et le PC qui est accroché au bout et je fais une recherche sur un trail qui aurait lieu au pays des montagnes autour de cette date-là. Et v’là ti pas que je découvre le Maratrail de FAVERGES ! Marathon pour la distance et Mont Olympe  pour le D+ (9 jours et 9 nuits pour qu’une enclume jetée du haut du Mont des Dieux touche le sol des Mortels, dixit les Grecs. Un peu naïfs les Hellènes.). Bon, j’exagère un peu pour le D+ mais ma région ne m’habitue que très peu à ce genre de D+. 2700 m de D+ à se coltiner en trois cols ! Un truc de dingue pour un bouffeur de bitume comme moi.

Petit aparté : évitez de rire à l’évocation du nom « Faverges » tant il est vrai que dans le mot « Faverges » on entend « Fa ». Comme dans « diverge », on entend « di » ou « converge » où l’on n’entend rien car on ne sait plus où se mettre tant la sonorité de ce mot nous semble incongrue. Faverges est une ville Handicapée Toponymique au même titre que Montcuq, Condom, Anus, Le Fion ou encore Le Saix Pourri. Le Handicap Toponymique, on n’en parle pas assez ! On nous dit rien, on nous cache tout ! Villes, villages, lieux-dits, regroupez-vous, que diable ! Formez une Internationale du Handicap Topnymique (y’a Fucking en Autriche par exemple) avec un rassemblement annuel dans une de ces localités. Imaginez Faverges, Le Saix Pourri et Condom réunis dans Montcuq… Imaginez, ça aurait de la gueule, non ?! Une Internationale pour faire pression sur les parties au pouvoir et réclamez l’arrêt (la raie ?) immédiat de tous les calembours douteux et graveleux sur ces lieux dignes de respect. Fin de l’aparté.

Premier réflexe : les bâtons.

Mauvais réflexe en réalité. J’vous explique : je me suis mis à la recherche de bâtons coûtant moins qu’un rein. Et vas-y que je t’épluche le forum, les bouquins, que je demande conseil à l’un et à l’autre. Que je pèse le pour et le contre. Résultat, j’en achète pas. Je garde mes « tout-pourris » (ça finit comme Leki) et finalement, arrivé à Faverges (on ne rigole pas des handicapés !), je m’aperçois que les bâtons sont interdits ! Dire que j’ai failli contracter un prêt sur 20 ans, hypothéquer ma maison, vendre mon rein gauche et prostituer mes enfants pour acheter des LEKI !!! Y parait que si t’as pas des Leki avant 50 ans, c’est que t’as raté ta vie…

Deuxième réflexe : la préparation.

Etant donné que ça va grimper plus que de raison, j’adopte une préparation à la bonne franquette avec « chaise » devant la télé « que tes gosses et ta femme se demandent ce que tu peux bien foutre adossé contre le mur du salon ». Je vous fais grâce de la description de la « danse des cuisses qui brûlent » effectuée après chaque série de 2 minutes où même ton chien a honte de toi… Je m’adonne à l’exercice ô combien passionnant de l’aller-retour sans fin sur la seule pente digne de ce nom à 40 kms à la ronde. Quel pied, quelle poilade, trop fun ! « Tiens, j’l’avais pas vu ce caillou-là les vingt dernières fois où je suis passé. Tiens, les nuages bougent. Merde, je m’endors… » En plus de te faire chier comme un hamster sur sa roue, tu passes vraiment pour un allumé aux yeux des randonneurs du dimanche. Résultat : 1h30 pour 900 m de D+ et 14 kms, une misère… M’enfin (comme dirait Gaston), toujours ça de pris !

Troisième réflexe : préparation logistique.

Le trail a lieu le samedi matin donc départ en tuture de Dunkerque le vendredi matin et zou ! 850 bornes d’une traite pour aller chercher le collègue qui nous héberge à l’aéroport de Lyon et se rendre chez ses parents où nous passerons une très agréable soirée. Merci à tous. Accueil chaleureux, vue sur le massif où se déroule le Nivolet-Revard, bonne bouffe avec cerises cueillies le jour-même, sorbets-maison au melon, à la framboise, au kiwi et aux fraises. Les gens me connaissant se doutent bien que j’étais comme un coq en pâte prêt à tout goûter ! Le trail du lendemain était bien loin…

D-day !

Nous nous levons avant les poules, l’envie d’en découdre avec l’inconnu est forte. C’est ma première fois, ma toute première fois comme dirait Jeanne Mas. Des grosses montagnes avec plein de cailloux qui te bouchent l’horizon, y’en a partout ! A droite, à gauche, au milieu, derrière ! Cernés par les montagnes que nous sommes.

Nous arrivons à Faverges assez tôt pour observer le plateau des coureurs et coureuses. Le constat est sans appel : grosses montagnes qui montent et qui descendent = grosses cuisses sur de gros mollets. Pas d’bol, je suis plutôt du genre coq de basse-cour. C’est pas humain d’avoir des cuisses comme des troncs d’arbre ! Je note qu’il ne serait pas superflu dans un futur proche que je m’achetasse (imparfait du subjonctif oblige…) une paire de cuisses, des grosses, avec des muscles partout et des veines saillantes sur les mollets ! Merci Père Noël !

Question organisation, c’est le top. Bien rôdée, bien huilée. On sent tout de suite que l’on est au pays du trail. Ma garde-robe, cette fois-ci, s’est agrandie non pas d’un énième maillot technique mais d’un cuissard de marque ODLO. Cool, j’vais pouvoir rouler des mécaniques quand je serai de retour dans le plat pays ! Encore faut-il que les gens connaissent la marque et ne pouffent pas bêtement à l’évocation du nom de Faverges, handicapée toponymique à jamais.

En patientant jusqu’à l’heure du départ, j’observe les participants et j’ai la chance de faire la connaissance de la Rapace Family, de Lulu et de Gibus. Sympa tout ce beau monde ! On voit les habitués, les guerriers de la montagne !

N.B. : Il faut savoir que Rapace74 n’a pas une paire de cuisses, il a une paire de GROOOOOSSSSSSEEESSSS CUISSSSSSSSSSSES. C’est de la triche.

Entre potes, on parle de choses et d’autres car pas la peine de faire une prévision, je n’arrive même pas à imaginer ce qui m’attend. Pas de pression, c’est pas mal. Nous voulons juste finir et prendre du plaisir. Le temps est magnifique mais la température risque de grimper en cours de journée. Je discute avec Fabrice et Vincent, ce dernier est le plus expérimenté de ce genre de relief, il a grandi dans la région et a pas mal pratiqué de VTT sur les pentes abruptes des massifs alentours. Nous sommes décidés à vivre l’aventure le plus longtemps possible ensemble. Cela a quelque chose de réconfortant de ne pas se sentir seul face à l’inconnu. Si j’en bave, je me contenterai de suivre…

Départ – Ravitailement (20 bornes, 1500 D+ et 800 D-)

Le départ est donné à 7h30. « Pourquoi si tôt ? » me demandé-je un court instant. Cependant après une brève estimation de ma future performance (sic), je conviens qu’il est plus sage de partir tôt car cela signifie « arriver tôt », avant la nuit quoi… De plus, vu la température à 7h30 du matin, j’ose pas imaginer la fournaise vers 14-15h ! Après moult palabres et présentations de trailers connus que je ne connais pas, le speaker libère les coureurs dans les rues  de Faverges.

Le rythme est rapide car, à la lecture de CRs sur Kikouroù, je sais qu’il y a un rétrécissement au bout d’un kilomètre et que tous les ans cela bouchonne. Mes infos étaient bonnes, nous sortons de l’agglomération et nous voilà sur un sentier pas très large où des centaines de coureurs se suivent sur quelques kilomètres. Des petites bosses se succèdent et cela devient assez vite monotone car il faut faire attention aux ralentissements, aux accélérations, aux racines piégeuses, aux coureurs et coureuses pressées de doubler dans des positions les plus improbables ma modeste personne. Durant les premiers kilomètres, je subis. Impossible de profiter du paysage.

Puis, petit à petit, le peloton s’étire, les écarts se creusent et je retrouve un peu de liberté. Nous sommes dans la première montée (15 kms et 1500D+) avec une petite relance au 1/3. Nous marchons beaucoup, à bonne allure certes, mais la prudence m’indique qu’il faut se préserver. Un peu de bitume où je fais la connaissance du Jaguar Blanc, je fais quelques centaines de mètres avec le félin mais je préfère le laisser partir et rester avec mes deux acolytes. Gibus me dépasse également. Toujours souriant le Gibus ! Nous traversons une petite bourgade où la Rapace Family moins Mister « Grosse Cuisse » Rapace (il est encore derrière moi à ce moment pour cause de sorite longue en prépa Montagn’Hard, excusez du peu…). Petit salut à la smala. Et zou, ça remonte par un sentier boisé où tout le monde marche. Rapace me rattrape et je papote un bon quart d’heure avec la légende vivante ! On parle de points UTMB, de courses, enfin de trucs assez banals pour des coureurs !

Cela fait une heure et demie que l’on grimpe et tout se passe bien, le cardio est correcte, le moral est au top. Je suis zen. Vivement le sommet que je puisse un peu courir !

Au fur et à mesure de l’ascension, le paysage change. Les arbres se font plus rares, mon regard se porte de plus en plus loin, de plus en plus haut. Quelle sensation de plénitude ! Quand tous les voyants sont au vert, c’est le pied. Je me permets même de doubler quelques coureurs sur les passages « plats », sur les monotraces tortueuses à flanc de montagne, je dois me tempérer car j’ai envie d’accélérer, d’aller chercher le coureur devant moi.  A chaque fois que je m’emballe, je pense aux collègues derrière avec qui je veux finir. Heureusement qu’ils sont là car j’aurais eu tendance à m’enflammer rapidement.

Sur la dernière montée, je double une jeune femme qui m’interpelle à la vue du Buff «K », c’est Elga. Nous faisons connaissance et plaisantons jusqu’au sommet. Elle me parle de ses courses passées, de son objectif en août (CCC) et de sa poche à eau qui fuit et qui lui dégouline le long des cuisses. Bon, de l’eau qui coule sur de belles cuisses, ça a quelque chose d’érotique, c’est vrai, ne dites pas le contraire ! Mais je ne suis pas là pour ça et ça me gêne.

Même si cette charmante compagnie est bien agréable, je dois la laisser s’échapper car j’attends Fabrice et Vincent qui sont cinq minutes derrière. Beaucoup de spectateurs nous encouragent et je discute avec l’un d’eux. La vue est magnifique, on peut apercevoir le Mont Blanc ! Paf ! Encore une carte postale dans la tête ! Une !

La descente qui suit est une vraie galère : c’est large, c’est caillouteux, ça descend plus que de raison. Une piste 4x4 comme disent les initiés, une saloperie de pente comme dit le Rag’. Descendre, ça ne s’improvise pas, au-dessus de 7-8%, je m’explose les genoux. Et comme celle-ci accuse 5 kms et 800 D-, je vous fais pas un dessin : je peste. Tout le monde me double, je tente toutes les techniques mues et relues sur différents forums, magazines et revues. Trop relâché, ça s’emballe et je ne contrôle plus rien, pas assez, je fais un remake d’Heidi par C6-PO. C’est une métaphore parlante, non ? Heureusement, mon calvaire prend fin et au bout de 2h40, nous atteignons le ravitaillement. Quel choix, quel gentillesse, quel sollicitude ! Les bénévoles sont aux petits oignons pour tous les participants.

Ravitaillement – Maison forestière (30 bornes, 2200 D+ et 1600D-)

La montée suivante nous permet de croiser des randonneurs et des concurrents du 28 km. Certains sont déjà en galère, la chaleur se fait pesante. Il faut penser à bien s’hydrater. Pour cela, j’ai décidé de faire sonner ma montre toutes les 15 minutes. Chiant mais efficace ! A aucun moment je n’ai ressenti la soif. Je mange régulièrement une barre ou un gel. Tout va bien de ce côté-là.

C’est durant cette montée que je ressens mes plus grandes émotions. Le paysage d’abord, la longue montée qui serpente jusqu’au sommet nous permet d’apprécier une vue remarquable sur d’impressionnantes montagnes. Pas l’habitude d’avoir la vue bouchée par quoique ce soit… C’est gigantesque ! J’en prends plein les yeux. Côté physique, je décide de monter à mon rythme car je sens que David décroche un peu et que Fabrice est dans le dur. Les attendre ou continuer à leur rythme est très fatigant pour moi. Je regarde loin devant moi et pose un pied devant l’autre. Je rattrape quelques coureurs-marcheurs, ça rassure. Non loin du sommet je double un concurrent qui semble en totale perdition, le regard lointain, la bave aux lèvres, il ne répond que par onomatopées à mes questions. Je lui propose une barre qu’il refuse. Il ne désire aucune aide et veut seulement atteindre le sommet. Je le laisse, le sommet n’est pas loin. Ma seule et unique préoccupation vient du fait que je me sente de temps à autre opprimé au niveau de la cage thoracique. Sensations désagréables jamais encore ressenties. A quoi est-ce dû ? Je me le demande encore. L’altitude peut-être. Etant donné que cela n’affecte en rien ma progression, je subis en attendant que cela se passe.

Au sommet, il y a une source où je plonge les jambes, la tête et remplis ma poche à eau. Vincent arrive 6 minutes derrière et Fabrice 10 minutes. Ce dernier a vraiment souffert durant la montée ! Manque d’entraînement durant l’année mais il serre les dents et laisse passer les gros coups de moins bien. Nous repartons ensemble, conscients d’avoir fait le plus dur.

Cette dernière ascension me rassure quant à mes capacités et c’est ragaillardi que je tente de relancer le groupe. On trottine dès que l’on peut et ces quelques kilomètres de « plat » me font du bien, les jambes se délient et là je suis sûr de finir dans de bonnes conditions. Une petite pensée pour ma femme qui aimerait tant être là à admirer le paysage et pour mes deux loustics qui n’imaginent même pas que je puisse me trouver à 900 kms de la maison et à 2500 m d’altitude !

Deuxième grosse descente de la journée. La pente est moins raide que la précédente, c’est une monotrace en terre et le sentier fait des dizaines et des dizaines de lacets : le pied pour relancer ! Une fois n’est pas coutume, j’abandonne mes coéquipiers et me lance aussi vite que je le peux dans ces virages. C’est grisant. A l’aune des champions, je suis une vraie limace mais faut bien être content de soi à un moment ou à un autre.. Et là, je suis content, heureux ; je passe quelques coureurs. « pardon, à droite », « pardon, à gauche », « merci », « courage », etc… je passe en revue le lexique du « parfait petit trailer bien élevé », ce qui n’est pas le cas de tout le monde (« Crève Charogne ! »). Je ne pourrai même pas le reconnaître mais un abruti (et je suis poli) a failli me faire exécuter une descente rapide de chez rapide genre 3000D-/heure ! J’ai failli mourir. Deux fois : la première parce qu’une chute à cet endroit-là aurait été « un chouilla » fatale. En tout cas pas fatal pour les rapaces et autres bestioles qui se seraient repus de ma carcasse désarticulée ! La deuxième parce que mon cœur est presque sorti de ma poitrine en jouant les Tambours du Bronx sous Acid. Après avoir passé deux minutes à reprendre mes esprits, à injurier, pester, prier, invectiver, pleurer, souffler, inspirer, expirer et éructer, j’ai repris mon petit bonhomme de chemin remonté par cette poussée d’adrénaline. Même pas fatigué, super speed ! Si j’avais su, je lui aurais jeté des cailloux. Honte à toi, raclure de poche à eau !

Au ravito de la Maison forestière, j’attends mon duo de choc une dizaine de minutes. Je papote, me rafraîchit au bachal.

Maison forestière – Arrivée (42,195 kms, 2700 D+ et 2700 D-)

Une petite montée, une grosse descente et ça en sera fini, 12 bornes en tout. Mais petit détail quand même : la montée est de 3 kms avec 300D+. La fatigue commence à pointer et l’effort est assez violent. Vincent, au bout de quelques centaines de mètres, me laisse passer devant car il sent qu’il ne peut pas tenir le rythme. Personnellement cela m’arrange car le fait de piétiner à certains endroits m’agace quelque peu alors que je peux augmenter de rythme. Il fait chaud, très chaud et le couvert des arbres est le bienvenu pour notre petit groupe.

Arrivés au sommet, nous contemplons le Lac d’Annecy. Quelques photos avec le Mont Blanc en arrière-plan et nous voici d’attaque pour 9kms et 1000 D-.

Cette descente réveille une douleur aux genoux et cet évènement me mine le moral. Je pensais boucler ce trail sans pépin. Merde. Je relance quand même et me refuse à marcher même si l’articulation gauche couine de temps à autre. Je passe quelques coureurs supplémentaires, me fait passer une paire de fois par des gars qui semblent beaucoup plus à l’aise que moi sur ce genre d’exercices. C’est peu de le dire… De nombreux bénévoles nous encouragent tout en nous indiquant le kilométrage restant. Je n’oublie pas de les remercier, « petit trailer poli oblige ».

L’arrivée sur Faverges est agréable, les rues sont quasi désertes, quelques encouragements tout au plus, ça me va. Il ne reste que 1500 mètres maximum et c’est plat, du bitume. Je décide d’enclencher la seconde ! Va vaoum ! Je me lance alors dans un « sprint » à 13-14km/h : je suis un mec des Flandres ou pas ? Le bitume, c’est mon dada ! Les cheveux aux vents, la sueur perlant sur mon front, je dépasse un coureur boitillant qui me lance un « Allez Kikouroù ! », je lui réponds maladroitement (le manque d’oxygène…). C’est Sarajevo qui viendra me saluer peu après l’arrivée. Durant ce sprint final, je rattrape une demoiselle et, galanterie oblige, ou bon sens tout simplement, je ralentis et la suit sur les deux cents mètres restants. Nous arrivons tous deux dans l’anonymat le plus complet. Le contraire m’eut étonné !

7h05 pour boucler ce trail, le constat est positif. J’arrive frais avec encore du jus mais avec un genou en alerte orange.

Vincent et Fabrice arrivent 5 et 10 minutes plus tard. Nous nous douchons et allons nous restaurer dans le parc de Faverges où une tartiflette géante a été organisée. Le pied ! Nous mangeons à notre faim : tartiflette, charcuterie, salade, fromage, tarte aux pommes. Que demander de plus ?

Le bilan de ce week-end « trail-express » est très positif. Une bonne expérience pour tous les trois, expérience qui permet de pointer mes points faibles et mes points forts sachant que mes points forts ne me servent pas à grand-chose quand il s’agit de grimper ou de descendre (surtout !). Un petit mot sur l’épreuve en elle-même : de très beaux paysages, quelle splendeur ! Le parcours, quant à lui, est correct sans plus. Ayant couru La Bouillonnante en Belgique, j’ai pris beaucoup plus de plaisir en Wallonie qu’à Faverges. Bon, cette course fait quand même partie de mes trois ou quatre meilleurs souvenirs. Je chipote comme Charlotte.

 

Voilà, c’est fait. J’ai fini ce CR. Pas le meilleur. Plus ça se passe mal, plus c’est marrant. Et là, rien. Pas une gamelle, pas de préparation à la con, aucune mésaventure ou si peu. Si ça continue à aller de mieux en mieux, je vais finir par faire des CR du style « chronométrique » ou « pub-matos »… faites gaffe.

 

 

FIN

23 commentaires

Commentaire de Epytafe posté le 07-10-2009 à 20:16:00

Bon, ya plus rien à dire... J'ai déjà fait tout mes commentaires sur le chat...

Commentaire de Epytafe posté le 07-10-2009 à 20:23:00

Et tu appelles ça un CR !!! Juste un taser...! au boulot, on attend une suite...!

Commentaire de shunga posté le 07-10-2009 à 21:01:00

4 mois pour faire l'intro... Purée... En plus tu parles de tout sauf de la course. T'es plus le même depuis que tu t'es fait agresser par un short RL.

Commentaire de Manuwak59 posté le 07-10-2009 à 21:34:00

Ouais l' rag, assis toi et prends une tisane !!

Commentaire de lulu posté le 08-10-2009 à 15:06:00

Et tu veux 10 commentaires pour ça !!!!!????

Commentaire de Epytafe posté le 08-10-2009 à 20:12:00

En fait, tu publies ton récit en deux fois juste pour qu'on ait l'air un peu naze avec nos coms qui ont l'air hors de propos?

Commentaire de Epytafe posté le 08-10-2009 à 20:14:00

J'aime bien le passage sur la montée et les plus belles émotions... Mais fallait il le mettre deux fois de suite? Mais c'est vraiment un beau passage!

Commentaire de Epytafe posté le 08-10-2009 à 20:18:00

A part cette technique un peu sournoise pour avoir dix coms, j'aime vraiment bien ton récit! Et j'arrête là ma contribution, ya la nuit Zeuhl qui va débuter! Avec la question que se posent avec angoisse chaque participants: - MDK ?

Commentaire de shunga posté le 08-10-2009 à 21:37:00

mouais mouais mouais.
C'est un bon récit le rag'. Une belle course. C'est vrai que j'aurais aimé que tu galères plus, pas que tu te pètes un genou mais pas loin. Que tu te retrouves sans eau par exemple. La ça aurait été beaucoup plus marrant. Bon en gros tu l'a joué petit bras. Traverser tout un pays pour 42km... 7heure de courses, même pas mal. A peine un essouflement... Comme c'est triste.
M'enfin... T'es un vrai coureur toi. T'as pas une vma à 11km/h... Bon n'oublie pas la ccc c'est 2fois et demi Faverges en tout. Ceci dit comme t'es un vrai coureur ce ne sera qu'une formalité et c'est bien triste. Tu devrais peut-être te lancer directement sur l'utmb.

Commentaire de shunga posté le 08-10-2009 à 21:38:00

Fin avant on un rdv qui pourrait s'avérer bien difficile et donc beaucoup plus drôle. Pour te suivre à la course va bien falloir que je te charge de quelque chose supplémentaire ? J'ai ma petite idée, hic... hic...

Commentaire de Francois dArras posté le 08-10-2009 à 21:52:00

A défaut d'un club des communes au nom graveleux qui font rire sournoisement le Rag il y a "l'Association des communes de France aux noms burlesques et chantants" (sic) qui organisent des rencontres annuelles et dans laquelle figurent quand même : Bèze, Cocumont, Cudos, Longcochon, Montcuq, Monteton, Poil, Bellebrune, Sainte-Verge, Seyssins qui devraient te plaire et d'autres qui me font marré aussi comme Trécon ou Bouzillé.
Ceci dit venons en au plat de résistance qui s'il ne te permettra sans doute pas de remporter la finale des finales "d'un diner trop de la balle" est quand même fort sympathique et instructif.
Faut l'encourager le Rag sinon il va bouder et n'écrira plus rien.

Commentaire de Francois dArras posté le 08-10-2009 à 21:53:00

C'est beau toute cette mobilisation de ton fan club pour essayer de gonfler tes stats de commentaires. Ca me fait penser au tléthon toute cette générosité.

Commentaire de _azerty posté le 09-10-2009 à 09:06:00

"Si ça continue à aller de mieux en mieux, je vais finir par faire des CR du style « chronométrique » ou « pub-matos »… faites gaffe. "

Si j'ai bien compris, c'est ce qui nous attend la semaine prochaine, non ?

Commentaire de shunga posté le 09-10-2009 à 13:36:00

cool et après on se matte drucker ?

Commentaire de Manuwak59 posté le 09-10-2009 à 17:47:00

Merde ! les coms sont plus interessants que le récit !! lol !! encore !!

Commentaire de Manuwak59 posté le 09-10-2009 à 19:08:00

allez un p'tit seizième pi c'est tout !!

Commentaire de Francois dArras posté le 09-10-2009 à 22:23:00

Aaahhh ! J'ai trouvé ! Entre les lignes de ce récit classique se trouve un brûlot érotique et un coming presque out.

Un détail m'a mis la puce à l'oreille :
"de l’eau qui coule sur de belles cuisses, ça a quelque chose d’érotique, c’est vrai Mais je ne suis pas là pour ça et ça me gêne."

POURQUOI ETAIT-IL LA ALORS ?

POUR CA :

"C’est durant cette montée que je ressens [...] la longue [...]. C’est gigantesque ! J’en prends plein [...]. Côté physique, je décide de monter [...] David [...] Fabrice est [...] dur. [...], le regard lointain, la bave aux lèvres, [...] Je lui propose une barre [...]. Il [...] désire [...] seulement atteindre le sommet. [...] Ma seule et unique préoccupation vient [...]. Sensations [...] jamais encore ressenties. A quoi est-ce dû ? Je me le demande encore. [...] je subis [...].
Au sommet, il y a une source où je plonge [...] et remplis [...] Fabrice. Ce dernier a vraiment souffert [...] mais il serre les dents et laisse passer les gros coups [...]. Nous repartons ensemble, conscients d’avoir [...] plus dur."

Commentaire de Epytafe posté le 09-10-2009 à 22:59:00

François ! Un maître du champs lexical

Commentaire de gilou01 posté le 10-10-2009 à 12:18:00

super recit et super course au plaisir de croiser sur un trail

Commentaire de philkikou posté le 11-10-2009 à 21:10:00

CHOUETTE !!! on arrive au 10 commentaires, on pourra continuer à lire la prose du "L'Rag" pour ca prochaine course...

Kikous des 4 coins de l'Hexagone : Si vous participez à la prochaine course ou cet animal sévi, essayez de rajouter un peu de piquant à sa course (le pousser dans le précipice, ou autre idée ), le C.R. en sera d'autant plus "poilant" à lire ;-)...

Bravo quand même pour la perf. et le c.r. ...
et bienvenu dans le monde des trailers qui s'la pètent (ok je sors...)

Commentaire de Gibus posté le 28-10-2009 à 21:06:00

heureux d'avoir fait ta connaissance sur ce trail très dur mais si bô.

A bientôt sur des pentes abruptes.
Gilbert.

Commentaire de Delphine posté le 17-08-2010 à 14:30:00

Salut L'rag,

Grâce à Epy qui fait lien sur lien dans ses billets, je lis ton billet bien plus tard, mais d'un traite (comme tes 850 bornes), et franchement ça vaut son pesant de cacahuètes.
merci pour ce super CR :o)
Bon tu m'excuses, je dois à présent lire le deuxième épisode écrit par Epy :o)

Delphine

Commentaire de llouan posté le 17-08-2010 à 14:55:00

Bravo pour ta course et ton recit, et je suis pressé de voir le recit de la ccc .

bravo

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