Récit de la course : La Course des Terrils - La Sauvage 2009, par Francois dArras

L'auteur : Francois dArras

La course : La Course des Terrils - La Sauvage

Date : 27/9/2009

Lieu : Raismes (Nord)

Affichage : 3325 vues

Distance : 22.8km

Objectif : Se défoncer

11 commentaires

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Wild terrils

Après 4 années d'incompatibilité d'agenda j'ai enfin réussi à participer à cette grande classique qu'est la Course des terrils. Laquelle ? La plus longue évidemment, les terrils c'est comme les fous, plus il y en a, plus on s'amuse.

Objectifs ?

  1. Voir si la course est à la hauteur de sa réputation.

  2. Faire une sortie longue pour débuter une éventuelle prépa Saintélyon et voir où j'en suis. Après le semi de Lille en 1h36', j'applique un coefficient ralentisseur pour franchissement de terrils et un autre pour non recherche de performance et j'arrive à une fourchette entre 1h55 et 2h dans le viseur.

  3. Croiser des kikous.

  4. Prendre des photos en vue du calendrier 2011 (s'il y en a) car je subodore un parcours  plutôt photogénique.


Résultats :

  1. La course ?

    Elle mérite ses bonnes notes : parcours vraiment agréable, varié, original..., organisation impeccable malgré le monde (merci aux bénévoles très pros et avec le sourire), ambiance agréable mais sans rien d'extraordinaire (je m'attendais à mieux, beaucoup d'individualisme dans le peloton, peu de spectateurs (sauf sur le dernier km) ni de musique... où alors c'est que je les ai pas remarqués).

    Le tour de force est de proposer des courses et randonnées pour toute la famille et la possibilité de passer une journée sur place (sauf que j'ai pas pu venir en famille) & de gérer plusieurs milliers de coureurs sans bousculade, ni attente, ni effet de troupeau.

     

  2. Ma course ?

    Départ au feeling pour doubler un max sur le 1er km.



    Premier terril abordé avec humilité pour pas me griller, tout en essayant d'aller plus vite que les autres, sans y arriver : mes tentatives de dépassement se soldent irrémédiablement par des déséquilibres et des reculades.


    Devant le 1er terril

    Je finis donc par mettre docilement mes pieds dans les « marches » ouvertes par celui qui me précède. Quitte à ne pas gagner de temps autant en perdre un peu et je m'autorise une pause photo à rebours.
    Et un terril de fait mais encore pour tout le monde
    Plutôt content du résultat.

    Je profite de chaque descente pour remonter peu à peu le peloton en version kamikaze : à fond, à fond, à fond... sur les bordures en me faisant fouetter par les branches bordant le chemin.

    Je profite des parties roulantes entre les terrils pour faire redescendre le palpitant et me recaler dans une allure raisonnable.
    Passage au pied d'un chevalet

    Le 2e terril se grimpe de façon plus classique par des lacets, doucement mais surement et en zigzaguant entre les coureurs presque tous reconvertis en marcheurs.

    Juste avant l'assaut du 3e terril par la face nord, Super speed fufu me double en m'encourageant. (sur la photo à droite)
    Super speed fufu à l'attaque du 3e terril

    La pente est raide mais le sol plus stable que sur le premier permettant de monter plus vite...
    ...ou pas.

    Arrivé au sommet mes cuisses sont en feu et Fufu m'a déjà pris 20 m. J'hésite à mettre le turbo pour le rejoindre car nous avons mis le même temps au semi de Lille mais mes jambes ne semblent pas d'accord avec moi et refusent d'enchainer un sprint après cette montée.

    Les « accidents » géographiques du parcours étant maintenant derrière moi, il est temps de faire un point sur le chrono. Avec 3' de retard sur les 1h55' je suis dans les temps. Je dois donc veiller à rester en dessous des 5'/km pour rester dans ce tempo.


    Km après km je grignote peu à peu ce retard, en faisant du yoyo au grès des pauses photos, des ravitos, des wagons ascendants que j'accroche ou des tortillards derrière lesquels je reste confortablement installés. Je reviens à 1'30'' de retard dans les meilleurs moments.

    La lune ? Non, le lavoir Rousseau

    La machine commence à donner de sérieux signes de fatigue sur les 2 km de ligne droite pavée puis repars dès que le parcours se montre plus propice à la relance.

    Un coureur chute lourdement quelques mètres devant moi. Nous étions une demi-douzaine à le suivre mais nous ne sommes que 2 à nous arrêter pour le relever . Il s'en tire avec le pif bien écorché et la « gueule noire » comme s'il remontait de la fosse. Je lui donne les quelques gouttes d'eau que j'avais emportées et je repars en essayant de récupérer les quelques dizaines de secondes laissées dans ma B.A.

    Au km 18 je prend un gel sensé me donner de l'énergie pour relancer sur la fin du parcours mais c'est exactement l'inverse qui se produit. Un gros coup de barre.
    Je reste littéralement cloué au sol et en l'espace d'1 km je me fais doubler par une trentaine de coureurs précédemment dépassés et me retrouve à nouveau avec plus de 3' de retard sur ma fourchette haute. Quelle frustration ! Étant donné la présence du « terril tellement raide qu'il y a une corde pour le monter » en fin de parcours je commence à redouter une arrivée en plus de 2 heures.

    Le ravito après le km 19 me redonne de l'énergie et je repars vers l'avant.


    Le fameux terril des ermites arrive à l'improviste car noyé dans la forêt. La pente est franchement raide mais très courte. J'opte pour le passage de droite et ses racines plutôt que celui de gauche avec la corde qui bouchonne.
    Un gros coup de cul pour me hisser sur un palier et je tombe sur le géant bleu.
    Mais non ! Pas celui qui vit dans les champs de maïs : c'est le géant vert.

    Le géant bleu vit au pays des chtis, il porte un bleu et un casque de mineur, à une bouteille dans une main et un APN dans l'autre et se montre parfois grincheux mais le plus souvent sympathique.

    Un autre coup de cul et me voilà en haut pour saluer le « cheval ailé » barbu (et oui le mont des ermites est peuplé d'étranges créatures mythologiques dignes de la forêt de Brocéliande).
    Cette grimpette n'est pas très dure mais placée à la fin de la course elle me vide littéralement les jambes et cela devient de plus en dur de se remettre dans le rythme mais les encouragements fraichement récoltés me remotivent.


    Je sais que la fin est proche mais je ne trouve plus d'indications kilométriques pour me situer (reste-t-il 1500, 1000 ou 500 mètres ?) et me motiver à accélérer. Je tâche donc de ne plus me faire doubler et de rattraper les moins rapides qui me précèdent.

    Les encouragements de Cht'Isabelle et de Marion m'indiquent que la fin est vraiment proche.
    Ceux d'Arnaud marquent la fin de cette « sauvage ».

    Verdict : 1h57'16'' d'après les syndicats (1h57'45'' d'après la police). J'ai donc réussi « reprendre » plus d'une minute depuis mon coup de barre malgré la dernière difficulté. C'est amplement suffisant pour me satisfaire pleinement.

    Je tirerais simplement une confirmation de plus sur mon profil de coureur définitivement pas très rapide car j'ai dû me faire violence pour maintenir ce rythme. Mais j'ai eu le courage de le faire, et jusqu'au bout, contrairement à d'autres courses (je vous ai pas encore raconté mon piteux trail des 7 vallées ?).

  3. Des kikous ?
    Partout.
    Bon, peut-être pas autant que l'an dernier (j'ai toujours un train de retard) mais quand même. Rien que sur la Sauvage :
    J'en ai croisé (et plus si affinités) 6 avant le départ,

    JLW - Insigma - Fidji - Chti Vincent - François d'Arras


    + 5 qui m'ont encouragé sur le bord du chemin,

    + les « hé kikourou » lancés à mon intention, en doublant ou en me faisant doubler, par des coureurs non porteurs de tenue officielle, sans savoir s'ils en sont, s'ils connaissent ou s'ils font juste un exercice de lecture sur tee-shirt en mouvement,

    + encore un « hé kikourou » entendu de loin alors que je repartais vers ma voiture, (désolé de ne pas avoir fait demi-tour mais j'ai pas eu le courage et j'étais à la bourre).

    Bien content d'avoir revu des têtes connues et d'en avoir découvert d'autres.

    C'est quand même chouette (comme dirais Le petit Nicolas) de pas être tout seul en attendant le départ, en reprenant son souffle après la course, de se faire encourager en course, de se faire prendre en photo, etc... sans venir avec sa propre claque (qui préfère rester à la maison et je le comprend bien).
    Ce qui est paradoxal, c'est que je fais partie d'un (assez gros) club mais les coureurs avec qui je m'entraîne ne font pas souvent les mêmes courses que moi et je n'ai que peu (ou pas) d'affinités avec ceux que je croise en course et on s'ignore donc superbement (y a du melon dans l'air). Je me fais donc encourager par des (quasi) inconnus et pas par des personnes que je croise dans les vestiaires deux fois par semaine.

  4. Les photos ?
    Pas mal de déchets mais quelques une à sauver. Enfin, c'est plutôt à vous de me dire si elles pourraient figurer dans un calendrier.

    Une grande leçon par rapport à mes tentatives précédentes : les photos sont beaucoup mieux cadrées lorsqu'on s'arrête pour les faire. Étonnant non ?
    Mais du coup, plus la course avance, moins j'ai le courage de m'arrêter de peur de pas repartir (vous avez remarqué il n'y a plus de photos après le 12e km).
    Ça aide aussi de savoir quels sont les lieux « photogéniques » pour être prêt à dégainer sans perdre de temps plutôt que de se dire « Tient, ça ferait une bonne photo ! Mais c'est trop tard... je suis déjà 30 m trop loin ».

    Et voilà une classique du Nord de plus à mon palmarès. Pas forcément ma préférée mais une belle course "à faire" quand même. J'y retournerais, peut-être pas chaque année, mais surement pour les allumés dans quatre ans.

11 commentaires

Commentaire de ArnaudP59 posté le 28-09-2009 à 17:09:00

Merci François pour ce récit très vivant de ta mésaventure Raismoise.

Au plaisir de te recroise à la Saintélyon ou avant ;)

Commentaire de ch'ti vincent posté le 28-09-2009 à 20:44:00

Je suis 100% d'accord avec ton jugement sur la course.
Beau Cr, rapidement rédigé ;) , quelle talent !

Commentaire de JLW posté le 28-09-2009 à 22:34:00

Content de t'avoir croisé Francois. Je partage un peu les mêmes impressions que toi sauf pour les aspects club. Je suis venu avec le mien pour notre sortie annuelle et on est tous très content de nous retrouver pour une course festive, avec un parcours original et dans une ambiance de fête.

Commentaire de Astro(phytum) posté le 28-09-2009 à 23:47:00

Merci François pour le récit

Une course que j'inscrit dans mon planning ,reste à savoir l'année???

Peut-être à la sainté , moi c'est fait l'inscription est partie.

Bravo le challenge espécial Taz !!

Commentaire de Pegase posté le 29-09-2009 à 14:37:00

Un chti tout bleu grincheux avec une bouteille à la main et un cheval ailé barbu !!!! Tu vois de drôle de chose lorsque tu coures ;-)))
A tout bientôt.
Ps: la photo n°3, elle est terrible

Commentaire de Mustang posté le 29-09-2009 à 23:49:00

un récit bien sympathique, un brin primesautier!

des photos superbes,!!!

bravo !

Commentaire de fanfan59 posté le 30-09-2009 à 07:06:00

Très beau récit François, quant à cette troisième photo elle est vraiment superbe ! Merci de nous avoir fait partager ce parcours si original.

Commentaire de super speed fufu posté le 30-09-2009 à 20:43:00

Super ton récit François. Merci d'avoir parlé de moi c la première fois ... chui ému
@ + Fufu

Commentaire de Rag' posté le 01-10-2009 à 15:45:00

Sympa le récit! Une course à faire ou à refaire.
Bilan:
1-y'a des claques qui s'perdent (pour l'individualisme latent);
2-y'a des coups d'boules qui s'perdent (pour la non-assistance à personne "gamellée");
3-y'a des allers-retours bifteck-tarin, coups de pied rotatif dans les gencives et balayettes pékimoises qui s'perdent (pour les hommes à tête de melon du club);
4-ça m'énerve...
5-je suis non-violent.

Commentaire de mokujin13 posté le 02-10-2009 à 20:01:00

bravo à toi et félicitation pour ton récit,je fais peut etre parti des gens qui ont cries he kikourou,mais je n'ai que le buff et il faisait un peu chaud!!bonne continuation

Commentaire de Insigma posté le 18-08-2010 à 14:32:00

Saperlipopette !
Je n'avais donc mis aucun mot ???!!

Bravo pour ce récit, 'achement bien écrit !
On te revoit cette année ? ;)

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