Récit de la course : Verdon Canyon Challenge Ultrail - 100 km 2009, par Flo2Cannes

L'auteur : Flo2Cannes

La course : Verdon Canyon Challenge Ultrail - 100 km

Date : 6/6/2009

Lieu : Aiguines (Var)

Affichage : 3350 vues

Distance : 100km

Matos : Chaussures: Lafuma Sky Race OT
Chausettes: X-Socks
Short: Millet
T-shirt: celui la Sainte Victoire 2009
Sac: Millet Vector 20L

Objectif : Terminer

8 commentaires

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Ultrail Verdon Canyon Challenge: mon 1er 100 km

Ultrail Verdon Canyon Challenge 2009

 
Après avoir goûté aux joies du 35km D+2104m de l’édition 2008, je ne pouvais rater l’édition 2009 dans sa version longue. Sur le papier les chiffres me font peur, 102km D+6200m, surtout pour moi qui n’ai jamais dépassé la barre des 50km et des 3000m de positif … mais bon soyons fous et puis je me dis « qu’en tu as auras marre, tu marches et qu’en auras très très marre tu marches encore ».
 
Depuis le début de l’année, je garde le rythme de un trail par mois
-    Janvier    Trail Blanch Font-Romeu (66)        51km D+2100m 9h33min
-    Février    Trail Fontaine de Vaucluse (84)     31km D+1400m 3h03min
-    Mars       Trail du Ventoux (84)                     45km D+2650m 6h06min
-    Avril        Trail Sainte Victoire (13)                 50km D+2800m 7h35min
-    Mai         Off Cassis-Marseille par les calanques 30km
En Mai, je valide mon inscription et dés lors c’est repos et pâtes pour être en forme le jour J.
 
Mes objectifs :
1.    Comme à chaque trail, ne pas se faire mal.
2.    Prendre du plaisir dans ce cadre sublime et faire de sympathique rencontres.
3.    Finir sur mes deux jambes et la cerise sur le gâteau en moins de 24h.
 
L’avant course
 
Arrivée à Aiguines le vendredi soir avec mon amoureuse de coach en co-pilote et les canoës sur le toit. Bien envie de renouveler la petite session canoë d’après trail 2008 dans le début des Gorges du Verdon. Retrait des dossards, direction le camping de l’Aigle avec sa vue imprenable sur le Lac de Sainte Croix pour un montage de tente express avant la pluie et la nuit.
 
20h15    Briefing d’avant course.
20h30    Pasta party ou devrais-je dire lasagne party ! On gloutonne, on discute, on prie pour que la météo s’arrange (il annonce des orages et de la pluie et risque de supprimer le passage des Gorges e cas de très mauvais temps) et zou à la douche et au dodo. 
 
Le jour J
 
4h    Cocorico ….. Allez debout la dedans ! Je gloutonne le bon gâteau sportif fait maison  (inspirée d’une recette lu sur le forum) et direction la ligne de départ. Il pleut quelques gouttes mais je parts en short et t-shirt manche courtes avec dans le sac un t-shirt manche longue et une petite veste coupe vent. Coté alimentaire, comme d’habitude, je me fais plaisir voire trop ! Au menu, barres de céréales, bananes séchés, abricot secs, le reste du gâteau du petit déjeuner et un mélange noix de cajou, raisins sec et fromage. Bref j’ai de quoi nourrir un régiment !

5h    131 participants sous l’arche de départ avec la frontale en place, le speaker rate un peu le décompte et c’est parti …

Pour une fois je cours avec une montre alors j’en profite pour m’imposer une gorgée d’eau toutes les 10min et un grignotage toutes les heures. Je garderais cette stratégie jusqu’à la fin. 
 
Rythme tranquille, bonne première grimpette sous une petite pluie. Le jour pointe très rapidement le bout de son nez. Je trottine avec un coureur pétomane visiblement en pleine digestion délicate. Il me dit à plusieurs reprises avec humour « vas-y passe devant j’ai encore des gaz ».

 
Petite forêt -> Iloire
 
Premier ravito aux 10iéme km en 2h03min (62iéme).  
Après un long chemin roulant on entame la descente dans les Gorges par le sentier de l’Imbut. Un décor de carte postale avec des passages délicats où il ne vaut mieux pas glissé et lâché la main courante. Je propose mes talents de photographe à trois coureurs qui voulaient une photo de famille dans les Gorges. Patrice, un trailer Marseillais fort sympa rencontré la vielle au camping et membre du fameux Marseille Trail Club (MTC) me rattrape. On papote du club et des belles montagnes Marseillaises. Ayant effectué une reconnaissance du parcours, il me donne de précieux conseils sur le parcours. 
 
Iloire -> Carriére
 
Second ravito au 28iéme km après 5h29min (38iéme). Je prends le temps de manger, boire et discuter avec les bénévoles.
 
Quelques km plus long, deux coureurs juste devant moi, qui visiblement papotent, loupent la bifurcation à gauche et partent tous droit je ne sais où. D’une belle voie grave je les rappels à l’ordre et pour me remercier me promette de négocier une minute de moins à l’arrivée sur mon temps!  
 
Belle rencontre car on ne se quittera plus. 

Deux sacrés coureurs bien expérimentés, Philippe P. et Vincent G. avec à leurs actifs des participations à l’UTMB,  le tour des Ecrins, la Diagonale des fous, 100km Millau … brefs, du lourds comparer à ma petite expérience.
Depuis ce moment là, les km passent tous seuls, ils alternent subtilement marche et course avec un bon rythme. On papote bien et reste en trio, de temps en temps suivi par un 4iéme compagnon de route qui lui non plus n’a pas non plus de jeu de cartes pour une petite belotte !
 

Carriére -> Mayrestre -> Maline
 
Troisièmes ravito au 37iéme km en 7h09 (31iéme) puis quatrième au 47km en 9h44 (26iéme).
Auto massage des jambes histoires de se faire du bien. Et oui, j’avais aussi pris de la crème dans mon sac !
 Philippe à un genou un feu et pas de quoi le soulager aux ravitos visiblement. « Et l’ami, j’ai un spray froid intense dans mon sac si tu veux, lui dis-je. Mais il a toute sa maison dans le sac ce mec ! »  Ce n’est pas faux … Je ne lui ai pas dit que j’avais aussi une boussole, un sifflet, un poncho, des épingles, une carte vitale …
 
On repart sur les hauteurs des Gorges sur la rive opposée de ce matin. Le temps est plutôt pas mal, pas de pluie, pas trop de soleil, nickel. Le rythme est bon, grâce à eux je ne bombarde pas dans les descentes comme d’habitude donc les jambes sont là et ça c’est chouette. Je continue à grignoter toutes les heures voire ½ heure quand sa grimpe bien et Vincent qui se demande comment mon estomac fait pour tenir.

On file à bonne allure vers le ravito du refuge de la Maline au 56iéme km. De très loin je vois ma voiture garée. Non je n’ai pas les yeux de Superman  mais une Polo avec deux canoës sur le toit dont un jaune fluo ce n’est pas discret ! Cool mon amoureuse de coach qui me vient me rendre une petite visite surprise. Je ne me suis pas trompé, elle est là, l’appareil photo à la main. 
 

Déjà 12h06 de course (25iéme).  Une vue a coupé le souffle à ce ravito. Deux bols de soupe sur la terrasse du refuge, le pied ! Un deuxième petit automassage des jambes me fait le plus grand bien. J’en profite pour vider un peu mon sac... On discute le bout de gras avec les secouristes car il y a eu déjà pas mal d’abandons et de blessures. Un bisou et on repart dans les Gorges.
 
Je me fais un petit plaisir dans la descente, mes jambes me disent « vas y mon Flo mais la gomme, accélère » et mon cerveau « et couillon à ce rythme t’as plus de jambes dans 20 bornes ! ». Petite pause sur le pont qui traverse le Verdon en attendant mes compagnons qui ne tardent pas. Petite blagounette avec les bénévoles de l’autre coté du pont qui nous indiquent une bifurcation. On refait dans l’autre sens les douze ou treize tous premiers km. Là ça grimpe sec et je ne fais pas le malin. On recroise nôtre 4iéme joueur de belotte qui faisait une pause et qui se raccroche à nous. Micro climat pourri sur les crêtes avec du vent et du brouillard. Ha le petit vent sur le t-shirt mouillé, que du bonheur… ou pas !
Dernière descente avant le retour à Aiguines pour le ravito du 72iéme km. La nuit commence à tomber et les jambes sont encore là donc je file à bonne allure dans un petit sentier fort sympathique et pas trop caillouteux. Je vois un paparazzi qui me mitraille, à non… c’est (encore) mon amoureuse de coach qui délire une fois de plus avec les bénévoles.
 
Maline -> Aigle
 
Arriver au 72iéme km en 26iéme position après 16h43. Le ravito est en face du camping alors j’en profite pour changer de t-shirt et de chaussettes avant la partie nocturne. Une petite assiette de pâtes, miam-miam. Je recommande fortement à Philippe et Vincent un automassage avec ma crème magique car elle m’a fait un bien fou. Succès partagé. 

Le plus dur est passé, il reste une trentaine de km de nuit bien roulant avec en gros 1000m de D+.  Frontale en place et nous revoilà en piste. A ce stade, j’ai déjà fait ma plus grande distance et j’entame ma première expérience nocturne. Je ne regrette pas d’être en groupe, car d’une part j’ai une frontale qui n’éclaire rien (Vincent me prête sa seconde lampe mais guère mieux) et le balisage réfléchissant est quasi inexistant (faute de budget ?). On a beau être plusieurs, trouver son chemin nécessite une certaine dextérité…   
Vers le 80iéme km, à proximité de la route, une dizaine de concurrents attendent, depuis une bonne demi-heure pour certains, des précisons de la part de l’organisation sur la suite du tracé car visiblement le balisage laisse à désirer. On ait tous contraint à attendre dans le froid sous les couvertures de survie fournies gentiment par les secours sur place. On trouve le temps long dans le froid. Un concurrent égaré après le ravito du 91iéme nous rejoint, il tourne en rond et ne retrouve plus sa route. On attend l’arrivé de l’organisateur pour nous indiqué la suite du parcours. Il fait froid et ça sent la fin de course foireuse. 

Le retour à Aiguines 

On a ni envie d’abandonner, car les jambes sont là malgré les ampoules naissantes, ni de continuer par le chemin foireux.
On est à 8 km D+500m de l’arrivé par la route alors on décide de repartir, congelé,  par là après bien 1 heure d’arrêt forcé par l’organisation.
On croise pas mal de voiture dont des bénévoles en charges de re-balisé cette portion, qui se propose gentiment de nous ramener à Aiguines en voiture. On répondra à plusieurs reprises en cœur « non non c’est gentil, on n’abandonne pas, on fini tranquillement par la route ».
Seul Vincent, adepte des 100km route se régale sur le bitume. Philippe et moi souffrons un peu plus sur le bitume. Je n’aime pas le bitume surtout avec les chaussures de trail, ca chauffe sous la semelle et les ampoules se font sentir !
 
On récupère les 200 derniers mettre officiel du parcours et on passe sous l’arche d’arrivé après 20h50 de plaisir. C’est la première fois que je ne me suis pas dis pendant un trail « et dire qu’on paye pour faire ça » ou « je sue mais je m’en fou » c’est vous dire si j’ai déliré.
 
Comme à chaque ravito, on prend le temps de discuter avec les kinés et les bénévoles autour d’une bonne bière et d’un super sandwich aux 3 fromages fait sur mesure.
Le podologue et le massage attendront demain, il fait vraiment trop froid, direction la douche et la tente.
 
Que dire de plus… C’était un parcours unique et exigent mais c’est surtout une belle aventure humaine. Un grand merci à vous, Philippe P. et Vincent G., j’ai eu le sourire aux lèvres pendant tous le long du parcours grâce à vous et je n’ai pas vu le temps passé. Heureusement que le temps n’étais pas au rendez-vous, car sinon mon amoureuse de coach aurait passé la journée à faire du canoë sur le Lac de Saint Croix ! Mais là elle a pu venir m’encourager le long du parcours avec sa bonne humeur et sa spontanéité légendaire.

Excellente édition 2009, 100% de plaisir, mission Verdon réussi.
      
Florent, dossard 101. 
 

8 commentaires

Commentaire de joy posté le 10-06-2009 à 10:06:00

Un grand bravo à toi, le Verdon est une super balade avec des points de vue époustouflant.
B R A V O !!! Et vive le Verdon

Commentaire de laurent05 posté le 10-06-2009 à 10:08:00

bravo Florent pour ta course de plus en plus fort.
sur les photos ça se voit que tu as pris beaucoup de plaisir
bonne récup
a+
laurent

Commentaire de CROCS-MAN posté le 10-06-2009 à 10:18:00

La CLASSE, même pas mal, BRAVO pour ta super perf et merci pour ces belles photos.

Commentaire de jac posté le 10-06-2009 à 10:38:00


Apparemment l'organ n'est toujours pas au top mais le Verdon reste une belle épreuve, bravo pour ta course et ton enthousiasme à toute épreuve

Commentaire de NICO73 posté le 10-06-2009 à 11:48:00

A te lire, ça parait facile. Mais je sais la difficulté de cette épreuve, un grand bravo !

Commentaire de akunamatata posté le 10-06-2009 à 13:19:00

Bravo Flo pour l'avoir boucle, Patoche (du MTC) va certainement lire ton recit

Commentaire de MOZ posté le 10-06-2009 à 20:13:00

Impressionnant. Sinon, c'est quoi cette crème miracle SVP ?
Ca m'interesse.

Commentaire de Flo2Cannes posté le 11-06-2009 à 09:59:00

La créme défatiguante RELAX d'Akileine.

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