Vendredi 7 février, évènement inhabituel, le soleil a déserté les Hautes-Alpes depuis presque une semaine.  Entre la neige, les nuages et la pluie, cela fait six jours que je vis dans un monde en noir et blanc. C’est décidé, demain, direction le sud et ses couleurs où le mistral a chassé les nuages.

Réveil matin cinq heures sous un ciel étoilé.

6h00 : Je récupère Nathalie. Elle a l’air en pleine forme. De mon côté, un mauvais rhume qui traîne depuis une semaine, seulement 4 heures de course à pied depuis la SaintéLyon et aucune depuis un mois. Pas d’objectif chronométrique, le plaisir guidera mes pas, l’appareil photo à la ceinture…

8h00 : Arrivée à Peypin et retrait des dossards 606 et 607. Le mistral annoncé est bien présent, le soleil aussi.

9h00 : Nous sommes plus de 600 a nous élancer pour un tour de village destiné a étirer le peloton avant le premier sentier monotrace en sous-bois.

9h15 : Petit bouchon en fond de vallon où chacun veille à ne pas mettre les pieds dans l’eau.

Nous ne pouvons éviter le bain de boue. Certains secteurs deviennent glissants, de plus,  il a gelé pendant la nuit.

9h45 : Nous nous élevons tranquillement au moyen d’une succession de petits sentiers et pistes forestières.  Cette progression variée étant ponctuée d’amusantes petites descentes.

Je prend le temps d’admirer le massif de la Sainte-Victoire, Nathalie en profite pour s’échapper.

Je ne la reverrai plus que de loin…

9h52 : Traversée d’un paysage lunaire, le feu est passé par là, il ne reste plus que des pierres et des arbustes calcinés.  Un petit caillou en profite pour s’immiscer dans ma chaussure. Je perds un peu de temps pour le déloger.

10h30 : J’aperçois Nathalie au loin. Un petit pointage m’indique qu’elle me devance de 2 minutes.

10h52 : (14^ème kilomètre environ) Le sommet du Garlaban, cher à Marcel Pagnol, est atteint. Splendide panorama, les Alpes d’un côté, Marseille et la Méditerranée de l’autre. Rafales impressionnantes, félicitations aux bénévoles chargés du pointage des coureurs. A partir de là, le profil est plutôt descendant.

11h03 : Petit salut à la bonne mère que l’on aperçoit au loin. Alex1970 (sympathique kikoureur local) en profite pour me rejoindre. Nous cheminons ensemble quelques minutes.

Les jambes commencent à faiblir, je me laisse descendre prudemment sur des sentiers plus ou moins accidentés et glissants.

12h15 : Nathalie franchit la ligne d’arrivée. Je suis encore sur les hauteurs de Peypin.

12h21 : Petit sentier sous les pins  qui débouche sur une terrible (pour les cuisses) pente bétonnée.

12h23 : La ligne d’arrivée est franchie. Nat est là depuis 8 minutes. Elle est de plus en plus difficile à suivre ! Elle a pourtant perdu un peu de temps en ramassant du thym en chemin…

12h45 : Après nous être changés, nous nous dirigeons vers le ravitaillement final. Il a été dévalisé ! Adieu pizzas sandwichs… Nous déjeunerons donc d’un verre de coca…

Rien de bien grave, le plus important étant d’avoir pu participer à une belle épreuve, sous un ciel  dégagé, loin de nos sentiers encore enneigés pour de longues semaines…