Récit de la course : L'O'Rigole - 71 km 2008, par al27

L'auteur : al27

La course : L'O'Rigole - 71 km

Date : 7/12/2008

Lieu : Le Perray En Yvelines (Yvelines)

Affichage : 3806 vues

Distance : 71km

Objectif : Pas d'objectif

9 commentaires

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Un tour de brouillard

Bon, puisqu’en ce moment je suis au moins assez bien entraîné pour faire un 10 kils en 45 minutes, je peux bien retenter l’Origole. Je suis déjà mort de fatigue (putain de boulot…) et ça fait 2 semaines que je n’ai pas couru. C’est dans cet état d’esprit que je quitte ma Normandie les cheveux aux vents (ben ouais j’ai pété la vitre arrière de ma bagnole…).

Comme je ne suis toujours pas inscrit, je passe par les sourires des bénévoles qui me comptent et me vérifient (enfin mon sac). Je rejoint la bonne humeur de quelques kikoureurs (les feignants du 25 et les tarés du 75) avec dans le désordre Vetchar, Ouster, Etrurien, Sandrine74, Le bulot, Smilingmimi, Bashibousouk…et ma surprise du soir Sandrine (Tazounette pour les intimes) et Domi. Bon y’a le GGO mais y s’mélange pas… (il a ses chaussures cette année) Désolé si j’en ai oublié, il y a eu entre temps une nuit blanche et 75 Kms de brouillard.

Il est difficile de faire un récit de cette course, j’en ai surtout des flashs :

Il y a des flaques ou des marres de boues qui sapent le moral et vous bouffe votre énergie, la brume du souffle qui s’échappe dans la lumière de la frontale. On entend les échos des obstacles à franchir, les mains que l’on prend et que l’on tend à charge de revanche.

Il y a ce Graal de gymnase, merveilleux supplice de Tantale ou encore la moitié n’en sont pas repartis cette année.

Une anecdote : j’ai suivi une personne sur plusieurs kilomètres, je pestais contre lui car il n’annonçais pas les obstacles, j’ai su après (quand il est tombé en jurant) qu’il n’était pas français. Sur une course comme ça, ça ne doit pas être facile de ne pas parler la langue, on ne sait pas ce qui va vous tomber sur le coin de la tronche…)

Pour ce qui est de ma course : J’ai fait la première partie comme un grand kéké, je n’avais pas couru depuis 2 semaines alors j’ai un peu trop lâché les chevaux (n’est-ce pas Monique). Je suis arrivé assez à l’aise mais avec un mal aux pieds et aux genoux qui n’a cessé de croître.

La seconde boucle a été comme je m’en souvenais quoiqu’un peu moins glissante cette année (j’avais amenés les bâtons aussi, on ne m’y prends pas 2 fois). Le mal aux pieds est devenu torture et je m’entraînais à me résigner à arrêter comme l’an dernier. J’arrive au gymnase et on m’annonce que j’ai 20 minutes d’avance sur la barrière horaire (merde moi qui croyais être au-delà). Je vais me changer, nouveau t-shirt, nouvelles chaussettes (pensez-y ça regonfle le moral) Je ne suis pas encore décidé à repartir, je vais au ravito et la je fais la rencontre d’une femme qui est bénévole sur cette course. Je discute avec elle de mes douleurs et de mes doutes et elle me dit « essayez, si ça ne va pas vous revenez » et dans un éclair de folie je passe la porte pour la troisième boucle encore ébahi par ma stupidité (tous mes voyants sont au rouge y’a que le moral qui est au vert, pâle). J’adresse un petit coucou à la dame qui était à la porte, elle était excellente elle aussi.

Me voilà dans la troisième boucle avec des douleurs lancinantes (qu’est-ce que je fous là à 8h00 du mat avec un mal à m’arracher les pieds (nota, arrêter les trabucos, ça fait 2 fois de suite que j’ai mal avec ces chaussures sur du long…). Je m’arrête pour tergiverser avec mes orteils et en pleine controverse un gars me dépasse et me dit ;

Le gars : qu’est-ce que tu fais ?

Moi : Putain j’ai trop mal aux pieds,

Le gars : et alors tu crois que t’es tout seul ?

Moi : euh ?

Le gars : allez regardes devant et ne te retournes pas.

Ca c’était 21 Kms avant la fin soit 1 Kms après le départ de la troisième boucle et je ne me suis pas retourné. Le jour s’est levé et ça m’a redonné du courage par contre le froid me traversait de plus en plus, je n’ai pas assez mangé et je ne devais pas être à 37°2 à l’arrivée.

La dernière boucle est roulante, heureusement car les rares descentes on été d’une souffrance que j’ai peu souvent connu. La forme était là, les muscles aussi mais les genoux et les pieds se sont exprimés avec une extrême violence. L’arrivé dans le village m’a paru interminable mais je n’avais qu’une phrase en tête : « Putain je l’ai fait » bon ce n’est pas poétique mais après 12h00 de course en pleine nuit et dans le froid j’avais pas mieux.

A l’arrivée, il faut le noter car c’est pas si courant que ça quand on est dans les derniers, j’ai été applaudi et il y avait encore de tout à manger, je me suis fait un festin aidé par des femmes d’une gentillesse… et aux petits soins. Les hommes n’étaient pas en reste, tous à s’inquiéter de notre état.

Franchement, il y a un parfum sur cette course qui sent bon le partage et la générosité. Je ne remercierais jamais assez l’équipe de cette course, elle fait tout du début à la fin pour nous aider à terminer et sans eux je n’aurais pas réussi. Je suis reparti joyeux mais il a fallu que je m’arrête sur une aire d’autoroute pour boire un 6ème café car je commençais à zigzaguer malgré l’air frai procuré par ma lunette arrière.

Merci aux sourires des kikous et à bientôt,

Al27

9 commentaires

Commentaire de ETRURIEN posté le 08-12-2008 à 23:12:00

Merci pour ton Cr dommage que l'on est pas pu tracé un peu ensemble.
Bravo pour avoir fini cette course de malades ou plutôt de doux dingues.

Je ne regrette pas mon passage qui fut éclair comparé au tien.

Commentaire de la panthère posté le 09-12-2008 à 07:51:00

non, je t'ai laissé filer.....cette fois-ci!
bravo pour ta course, bonne chance pour ton nouveau job, ravie pour toi!
moi aussi j'ai dormi sur un parking au retour, j'ai rêvé que j'arrivais à suivre ta foulée aérienne! à+

Commentaire de BENIBENI posté le 09-12-2008 à 09:58:00

Bravo à toi le grand snack ! Finir une course qui a l'air aussi balèze à l'arrache totale, y a pas plus dure...Mais c'est con à dire, y a plus jouissif non plus !

Commentaire de Le Bulot posté le 09-12-2008 à 13:20:00

bravo, moi je dis bravo avoir le courage de repartir du gymnase c'est bravo !!!
t'as un gros mantal.

le bulot

Le 17 mai 2009 trail du pays de bray (Normandie) orgaznisé par Le Bulot.

Commentaire de robin posté le 09-12-2008 à 14:25:00

Merci pour le CR !

P... c'est du costaud l'origole !

Commentaire de lepidop posté le 09-12-2008 à 15:26:00

On en a bavé tous les deux, mais comme tu dis P..... que c'est bon de l'avoir fait.
A+
benoît

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 09-12-2008 à 19:28:00

Y'avait pas le Benos à escorter ?

Commentaire de JCDUSS posté le 10-12-2008 à 18:52:00

t'a eu quand beaucoup de courage de te lancer sur le troisième boucle (Merci a la bénévole).
12 heures d'effort + le retour en voiture, tu devais être vanner.

a la prochaine..

alex

Commentaire de shunga posté le 14-05-2009 à 18:39:00

ca m'intéresse.

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