Récit de la course : Sur les Traces du Loup 2008, par Jihem

L'auteur : Jihem

La course : Sur les Traces du Loup

Date : 28/6/2008

Lieu : La Ville Aux Clercs (Loir-et-Cher)

Affichage : 2491 vues

Distance : 42.2km

Objectif : Pas d'objectif

8 commentaires

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Ca y est je suis trailer

Dans le long parcours que je me suis fixé et qui me mènera, j'en suis persuadé, au départ de l'UTMB, j'ai choisi comme épreuve initiatique au trail, celle de Ludovic Chorgnon, "Sur la trace des loups", à la Ville-aux-Clercs (41), qui se court sur la distance marathon. Je suis heureux de revenir dans ce village pour la 3e fois où j’ai fait mes premières armes ou presque sur cette distance. Ludovic Chorgnon est un formidable organisateur, et le village se met tout entier au service de l’épreuve.

 

Je quitte Lutèce samedi en début d’après-midi dans mon vieux_carrosse_qui_tiendra_bien_encore_unan_ou_deux. Je pars un peu les mains dans les poches sans avoir l’impression d’avoir une épreuve au programme. Je n’ai pas d’objectif sinon celui de terminer. Non que je ne sois pas préparé, puisque j’assure 4 sorties par semaine, mais mes regards sont ailleurs. Seule inquiétude, une douleur à la cheville réapparue une semaine auparavant.

 

A proximité de la Ville-aux-Clerc une heure et demi avant le départ, je vais chercher mon dossard et mon tee-shirt des travaux publics (c’est ainsi que mes enfants ont nommé mon tee-shirt orange « Endurance », celui de la Ville-aux-Clerc est de la même couleur).  Je me prépare, mets mon buff rouge signe de ralliement à ma nouvelle tribu, puis je pars à la recherche du kikou Marc 78 afin de le saluer. 2 courses que nous nous croisons puisqu’il lui aussi était de sortie en Vendée. Je le retrouve facilement grâce à sa casquette du même rouge. Quand il me raconte le  nombre de courses où il s’aligne dans l’année, ça me laisse coi. Le speaker nous demande de rejoindre la ligne une demi-heure  avant le départ. Il y a là Dominique Chauvelier qu’on ne présente plus. Il accompagne sa pouline, Laurence Klein, qu’on ne présente pas non plus. Il y a là aussi Bruno Lacroix le rédac chef de Jogging.

 

Nous avons le droit en guise d’amuse-gueule à une très kitchissime mais néanmoins sympathique ronde de petits lapins blancs (nous ne sommes pourtant pas en retard) qui donnera des vocations à nos amis champions qui vont ainsi tourner sur l’air de « promenons-nous dans les bois… ». Le probablement barde local a été suspendu en l’air à l’aide d’une grue en tenue de loup. Je ne sais pas si on lui a interdit de chanter… Dernier clin d’œil avant le départ, c’est Monsieur Le Loup (véridique) qui gagne le droit de courir le prochain marathon de Vannes. Galérien des temps modernes.

 

Je suis terriblement zen avant le départ contrairement à mes habitudes : 0 stress, 0 de tension, 0 pulsation. Le calme plat. Tout juste dispo pour la ballade. Et puis c’est le départ.

 

Je me retrouve à proximité de Laurence Klein, fraîche championne de France du marathon et de Dominique Chauvelier, qui se la joue ballade champêtre et déconnade. J’apprécie cela dans ce sport, de voir l’humilité et la simplicité de certains champions. En l’occurrence le charme également. Laurence Klein qui court maquillée, avec un bandeau à poids noirs dans les cheveux qui fait plus habillé que sportif. Mais je m’égare, revenons à la course. Nous quittons les sentiers battus après 3 kms et je commence à réaliser ce qu’est le trail, et qu’il va falloir faire attention à chaque fois que je pose les pieds sur le sol, c'est-à-dire souvent. Au passage du 5e kilomètre, je m’aperçois qu’en fait de ballade, je suis parti très vite : 23 mn 20. Je décide de me rappeler à la raison. Je franchirais les 10 kms en 48 mn 30, ce que je ne trouve toujours pas raisonnable puisque je suis sur un rythme supérieur à celui de mes marathons sur route. Tant pis, je décide de conserver ce rythme. Je suis joueur. On verra bien.

 

Le parcours est entièrement forestier et nous a t’on dit tracé à 70 % sur des terres privées. L’organisateur avait insisté sur le respect de la propreté des lieux. Je ne verrais que 2 gobelets égarés sur la totalité du parcours. Le sol est plutôt sec avec pas mal d’ornières, le tracé globalement plat  (300 D+) avec quelques petits bossards où je passerai quelques mètres en mode marche. Au 15e kilomètre je connais une petite alerte. Mon pied tourne, je sens une vive douleur sur le talon mais elle passe rapidement. A partir de ce moment je commence à remonter les coureurs qui me précèdent. Je passe le semi en 1h43. Je suis bien, je continue à ce rythme. Je crois que j’ai envie de ce rendez-vous avec soi que je trouve dans les 100 kms. Je ne le trouverai pas. Je pense au Mont-Blanc, je pense à ceux que j’aime. Et je pense à rattraper celui qui est devant. Au 27e kms, j’appelle le camarade GrandWare, juste pour partager mon plaisir. Je suis alors facile. Tout va bien. Ce grincheux personnage (excuse-moi GW mais là je ne peux pas résister) va me le reprocher.

 

Ce coup de fil, je le paye un peu pendant 2 ou 3 kilomètres, ça m’apprendra. Je sens les muscles qui se contractent un peu. Pour le reste tout va. Au dernier ravitaillement je décide de prendre le temps de m’étirer. Quelques kilomètres plus loin c’est la crampe. Je m’étire de nouveau. Je repars. Une descente courte et raide, puis quelques trous plutôt vicieux (mon pied va se faire piéger dans l’un d’eux) sont les derniers obstacles de  la fin de parcours. Puis c’est le dernier kilo, que je fais à bloc comme d’hab’ en me parlant et en m’encourageant. Jusqu’à 5 mètres de la ligne parce que les organisateurs ont eu la délicieuse idée de nous placer des ballots de paille en travers. J’escalade ce dernier obstacle de manière plutôt artistique afin de ne pas risquer la crampe. Je finis 19e au scratch en moins de 3h32 soit 1mn 30 de plus que mon meilleur temps au marathon, avec le sentiment de n’avoir pas tout donné. J’exulte. Au final, mon premier trail est une réussite, et j’attends de m’exprimer en montagne avec impatience.

 

Après les vestiaires et le massage, je retrouve Marc qui s'est pas mal amoché sous l’œil droit en se prenant une branche.

 

Nous déjeunons ensemble dans une ambiance festive. Barbecue au menu.

Il y a un monde fou.

 

En cours de repas, on nous demande de nous diriger vers le feu d’artifice.

 

Prendre des photos du feu en mangeant sa glace n'est pas chose aisée

 

Minuit,Marc part se coucher. Je propose à une convive d'immortaliser le duo de kikous. La prochaine fois, on apprendra à sourire.

 

Je décide de repartir sur Lutèce, laissant la fête se poursuivre jusque tard dans la nuit.

 

Avis à la population : La Ville-aux Clerc mérite une belle délégation de kikoureurs. Indéniablement. Ce n’est pas Marc qui me démentira.

 

 

 

 

 

 

    

8 commentaires

Commentaire de agnès78 posté le 30-06-2008 à 07:58:00

BRAVO pour cette première et merci de nous l'avoir fait partager à travers ce beau récit. Bonne récup et à bientôt
bises
agnès

Commentaire de MARC78 posté le 30-06-2008 à 09:42:00

Bravo pour ta course, superbe perf et très heureux d'avoir partagé ces moments de convivialité avec toi ! Promis à la prochaine photo, je souris ! lol
Bonne récup et à une prochaine course !!

Marc.

Commentaire de Mustang posté le 30-06-2008 à 13:11:00

Bienvenue au club!! belle première. Ce n'est qu'un hors d'oeuvre!!!

Commentaire de CLG posté le 30-06-2008 à 13:23:00

Bravo pour cette belle balade ! Ha les boules pour Marc (à qui je fais aussi un coucou) !

Commentaire de domdom g posté le 30-06-2008 à 13:47:00

BRAVO a toi pour cette premiere,et merci de nous avoir partager cette belle aventure dans ce beau recit.
dominique

Commentaire de grandware posté le 30-06-2008 à 16:13:00

Comment tu me parles toi !!!! après tout ce que j'ai fait pour toi... J'ai même interrompu ma bière pour t'écouter souffler comme un phoque...

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 30-06-2008 à 17:25:00

Belle balade en vérité : un marathon trail plus vite qu'un trail ! Bravo et bienvenue chez les fous du trail !

Commentaire de Epytafe posté le 03-07-2008 à 11:26:00

T'es sûr d'avoir compris le règlement ???
Normalement c'est sur la route qu'on bat ses propres performances... Bravo Jihem, belle course, et, comme d'hab, beau récit !

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