Une nouvelle de poids tombe sur les téléscripteurs de l'agence UFO:

"Bonjour à toutes et tous les fidèles des Off ,

Depuis le début de l’année , les sorties Off se multiplient pour le plaisir de tous . Après les Off de la Ste Victoire , en Camargue et à Mimet , je vous propose une sortie Off dans les Calanques .

• Quand et où : Dimanche 15 avril départ 8H de Callelongue .( carte IGN 3145 ET – N 43° 18’ 22 E 05 31’ 01 - alti +170m )
• Point de rencontre et rassemblement à l’arrivée ( parking de la presqu’ile près de la calanque de Port Pin ) : 7H30 ( carte IGN 3245 ET - N 43° 12’ 22 / E 5° 31’11 alti +20m )

• parcours de 25 à 30 km avec un dénivelé d’environ +2000 à 2500 m ( suivant variantes )parcours très technique au niveau des appuis , abrasif pour les chaussures et les genoux , très cassant .très vallonné – succession de montées et descentes – éboulis Temps évalué allure plus rando que course : environ 7H ( suivant arrêts photos /, etc…).Point culminant : col de la Candelle : environ +500 m. Passages principaux : calanques de Marseilleveyre , Sormiou , Morgiou , Sugitton , Col de la Candelle , calanques d’En Vau , Port Pin , Port Miou .Possibilité de ravitaillement en eau à mi-parcours ( calanque de Morgiou – prévoir quelques euros ). L’objectif étant de vous faire découvrir les Calanques par le bord de mer avec +2000m de dénivelé ."

Le message se finit par la phrase martiale...
"Ce parcours s’adresse à tous ceux qui souhaitent tester leurs cuisses et se forger un mental en métal"

Je ne sais pas si je veux me transformer en ironman, mais le menu est alléchant. Jacqueline et moi marquons l'évènement en gros sur notre agenda sportif. Il a fait un temps pourri toute la semaine (peuchère les nordistes nous ont piqué le soleil!) et ô miracle, la bonne mère nous accorde une météo souriante le jour J (10°C le matin et 20°C l'après midi). Je retrouve avec plaisir les têtes connues des Offs passés, Antranik (Papatrail) et Françoise, Thierry et Françoise (alias déserteuse qui revient de son MDS: 33h16 min, 200km, et 11ème féminine nous dit elle en toute humilité!), Olivier, L'Dingo et Virginie (La Souris croisé au mercantour en 2005), Jacques (Papet) et un Lionel (Yoyo) venant humer/gouter/arpenter les encore proches calanques avant son déménagement.

L'Dingo et la Souris sont un peu en retard (on a l'habitude), Lionel aussi (on a pas l'habitude!). Antranik en profite pour poser une première banderille"En tant qu'orienteur, ne devrais tu pas savoir lire une carte?" (Antranik Lionel 1-0). Tour à tour matador ou taureau, nos deux protagonistes s'observent sous le soleil du midi, le deuxième tercio de la corrida a démarré !

Lionel, expérimentateur devant l'éternel, essaye la solution élastoplaste pour contrer les phlyctènes (c'est pas le nom scientifique des sangliers du coin mais des ampoules de pied!). Cliquer sur la photo ci dessous pour décrypter le "Yoyo Matos".

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans la Papamobile je pense au trajet concocté par Antranik, va t-il nous faire passer par le sommet de Marseilleveyre comme le cross des calanques du CAF de février dernier ? Ou alors est ce une autre route que je ne connais pas ? L'incertitude de la découverte a parfois du bon...

 

 

 

 

Ci-desssous la vidéo google earth du tracé (Antranik me l'a fait parvenir à posteriori)

 

Si Callelongue, départ de notre périple "calanquesque", est une petite calanque enclavée entre mer et colline, elle reste tout de même accessible en voiture. C'est ici que l'on atteint l'écotone (le routes bitumées cèdent progressivement aux petits sentiers rocailleux, les moyens de locomotions se limitent désormais à de la simple marche). Photo de Callelongue qui m'inspire ce petit haiku urbain, bien modeste, je vous l'accorde.

Autrefois, il y avait ici un télescaphe au milieu des années 60 qui permettait de faire des balades sous marine à 10 mètres de profondeur (il n'y a pas que les touristes qui ont été engloutis: i.e les 2MF qui ont fait sombré l'affaire). Callelongue inspire les inventeurs entrepreneurs car il y a eu aussi un projet de téléphérique pour relier l'île Maire toute proche!

Nous prenons de suite le chemin du littoral sous l'impulsion d'Antranik au grand dam de Françoise , l'ascension de Marseilleveyre est laissée de côté car nous avons démarré un poil plus tard que prévu (8h50 au lieu de 8h...).

Nous apercevons, sur la droite, les iles du Jarre et Jarron. Lieu prisé par les plongeurs car l'épave du Saint Antoine y git à une dizaine de mètres de profondeur ("Le 26 Septembre 1720 le "grand St-Antoine fut brûlé et coula dans l'anse de JARRON par ordre du Régent.").

Emportés par leur envie d'en découdre, les traileurs de tête partent telles des balles, Thierry est resté un peu en retrait au niveau de Callelongue afin de calibrer son altimètre au niveau de la mer. Au bout de 5 minutes, toujours pas de Thierry à l'horizon. Je crie aux excités de devant de s'arrêter avant qu'ils ne soient hors de vue. Je leur demande de se compter, il manque bien une unité au commando. Yoyo fait demi tour pour rechercher le "missing in action", effectivement Thierry a pris le mauvais embranchement et se dirigeait vers l'intérieur des terres! Lionel à Antranik "En tant qu'organisateur de Off, ne devrais tu pas savoir compter au moins jusqu'à onze?" (Antranik-Lionel 1-1, j'imagine une pique virtuelle d'un rouge écarlate plantée sur le sac salomon d'Antranik, ainsi qu'une jubilation non feinte sur le visage du picador Yoyo).

Entretemps, nous goutons avec émerveillement aux tunnels naturel qu'offre les pins parasols accoudés à la paroi.

Lionel arbore fièrement son buff gagné lors d'un ultratrail, apparement une pièce collector!

• Lueurs de traileurs
• essaiment telles
• une farandole de couleurs

(lecture du haiku: oblique bas, verticale, oblique haut)


Si nous longeons en grande partie la méditerranée, le parcours n'est pas exempt de bonnes grimpettes bien casse-patte. Tandis que la température augmente lentement, nos muscles, eux , sont déjà bien chauds.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

"Entre mer et montagne", l'expression porte bien son nom dans ce corridor et mérite bien aussi son calligramme haiku !

• Au loin Jarron
• Au rythme des batons
• Au sommet je revis !

(lecture du haiku: oblique haut, vertical, oblique bas)
L'érosion des roches calcaires donne une image de far-west au paysage.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Premier regroupement afin de voir si le rythme est bon et de profiter un instant de la vue des iles du Jarron.
Antranik , d'un pas alerte, mène les débats dans l'arène.

Pour une fois que je prends de l'avance, je peux repérer un spot pour prendre en enfilade tous les participants sur fond de calanques. On devine derrière le bec de Sormiou (au second plan), la calanque du même nom, ensuite l'autre bras de la calanque de Morgiou, puis finalement au fond les deux petit pics caractéristiques de la Grande Candelle synonyme de ravitaillement.

Déserteuse et la Souris puis Olivier

Les batons servent bien Jacqueline en montée.

Nous arrivons en vue du col de Sormiou. Accessible par une route sinueuse, c'est sans conteste la plus célèbre des calanques du massif.

Derrière, nous devinons Marseille et notamment le quartier tranquille de Luminy. L' été la route est coupée par arrêté prefectorale, on peut néanmoins y accéder à pied au bout d'un effort conséquent. Une baignade dans la calanque vaut bien un petit sacrifice, les sites d'escalades, à flanc de falaise, sont superbes (j'ai testé).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C'est un magnifique cadeau que nous fait la nature, Sormiou, tel un écrin, nous tend les bras. Une descente comme celle ci vaut à elle seule le déplacement! Dans leurs défis réciproque et sympathique, Antranik et Yoyo doivent encore s'en souvenir...

A la faveur d'un regroupement dans la descente, Jacques pose une question à Yoyo sur sa partie "prudente de début de Off. Lionel n'est pas avare de conseils sur son blog (il est un des bloggeurs influents dans ce monde d'Ultracoureurs). Du coup, ses moindres faits et gestes sont scrutés à la loupe, est ce une nouvelle technique ? Les bâtons, c'est nouveau? etc...

Antranik a trouvé la raison: "il est sur le déclin" , décidemment Papatrail aime effectuer des passes de muleta devant son meilleur ami.

L'Dingo, comme nous tous, est impressionné par le calme apparent des "cabanons". Cabanons qui n'ont plus que le nom, car il y a tout ce dont rêve les Marseillais (et pas qu'eux). Pour paraphaser E.Chatiliez "le bonheur est dans les calanques". D'ailleurs pour avoir le privilège d'habiter ici, il faut avoir un solide réseau d'amis bien implantés ou habiter ici depuis les phocéens. J'exagère, mais il faut être un local pour espérer avoir un slot, "There are some things money can’t buy, for the cabanon there is NO Mastercard". Oui, vous ne rêvez pas, officiellement l'argent ne peut rien ici!

JC Gaudin et Yvette y accueillent de célèbres invités.

L'article du point.fr résume bien l'ambiance:

"Les anciens cabanoniers, viscéralement attachés à la coutume que leur ont léguée, avec un bail de location, leurs pères et grands-pères, se mobilisent pour conserver à leurs hameaux leur caractère d'antan. Ils se battent par leur présence et leur jovialité, pour que les cabanons restent à jamais ce qu'ils sont de toute éternité : des lieux où, entre ciel et mer, les hommes peuvent, à bon droit, le temps d'un bain de soleil, goûter au savoureux parfum des nourritures terrestres et se croire revenus à l'innocence du premier matin du monde."

Ceci dit, les cabanons sont désormais modernes et n'ont rien à envier à de cossues résidences secondaires...

Vous avez vu la moue épatée du Papet ? Est ce le soleil, le joli postérieur de la Souris, ou les très beaux mollets d'un Yoyo "Spiruliné et/ou Magmaisé" ?

Sur les hauts de Sormiou, je retiens mon souffle et prie pour fixer la beauté du lieu sur les circuits imprimés de mon APN. Si j'avais eu un peu plus de temps, j'aurai bien "ancré" un état-ressource en cet espace temps (i.e. préparation mentale, PNL, ancrage techn. double dissociation).

Tibichique et moi avons adopté la "booster attitude" contre les mollets douloureux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Didier, un peu à la traine ces derniers off, semble reprendre du poil de Dingo. Mascotte en bandoulière, il a fière allure!



Avant d'arriver à la calanque de Morgiou, je vois des petits soldats prendre rapidement position sur le sommet pour investir un chateaufort imaginaire. C'est l'effet que je ressens à la vue des traileurs sur la ligne de crête.



A partir de là, s'offre à nous l'alternative de descendre directement vers Morgiou par le chemin direct et sûr. Yoyo insiste pour aller en direction de la triperie et du bec de Morgiou, proche de la grotte cosquer.

Wikipédia nous dit: "La Grotte Cosquer est située dans la Calanque de la Triperie, à Marseille, près du Cap Morgiou. Cette grotte dont l'entrée est aujourd'hui sous-marine porte le nom du plongeur (Henri Cosquer) qui l'a signalée en 1991. La grotte est aujourd'hui accessible par un tunnel long de 175 mètres, dont l'entrée se trouve à 37 mètres au-dessous du niveau actuel de la mer."

L'inconvénient est que cette descente est un peu scabreuse (un peu du style du vallon de l'aigle dans le massif de la Sainte Victoire si vous voyez ce que je veux dire...). Antranik est partant, mais il est tiraillé entre sa fougue de descendeur et sa responsabilité d'organisateur. Finalement le groupe se scinde en deux, l'un vers la Triperie, l'autre moins téméraire vers la calanque de Morgiou. Surprise! Ni Antranik ni Françoise ne vont en direction de Morgiou, sans guide c'est pas la peine de "jardiner", nous rejoignons tous ensemble la descente à 45° parsemée de dalle et de pierriers à volonté. Mmmmmh, une bonne paire de ski et un peu de neige, c'est le tremplin du siècle...

La vue n'en est pas moins ..........N'est ce pas ?

Tout en bas les premiers traileurs sont déjà arrivés.

Nous longeons le joli bord de la calanque en direction du village de Morgiou.


Nous faisons un tour express du village avec Antranik "tour operator agency", sympathique petit coin où il fait bon vivre, le restaurant affiche la bouillabaisse à 35Euros pour deux personnes (très honorable comme prix). A retenir pour les prochaines fois. Sous les yeux de Déserteuse, les kayaks venant de Cassis (2h de mer d'ici) font une pause dans la crique. A faire avec Tibichique aussi bientôt j'espère.

 

A la suite de Morgiou se trouve Sugiton, la sauvage, prisée par les naturistes. Le torpilleur (car l'ilôt ressemble à un navire militaire) trône au milieu de la calanque de Sugiton.



En quittant Morgiou, nous accèdons à une barrre rocheuse, le soleil est à son zénith. Collés à la moindre parcelle ombragée, les traileurs sont pour une fois silencieux.

Le ravitaillement (une douzaine de bouteille 1,5l), placé la veille par Antranik et Françoise, n'est pas loin. C'est tant mieux car cela fait déjà 3h45 de balade. Si les paysages immuables incitent à une réflexion intemporelle, le temps passe si vite...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Antranik, dans un choix malicieux, boit de l'eau minérale "Mont Blanc". Certainement le signe précurseur du prochain affrontement le 24 aout à L'UTMB (Ultra trail du Mt Blanc).

Nous repartons d'un bon pied après avoir fait un break, merci à Thierry pour avoir crapahuté les bouteilles vides jusqu'à l'arrivée.  Scoop  pour les kikoureurs : vous avez remarqué  le sigle sur la casquette de la Souris ?  si c'est pa la classe ça.

 

 

 

 

 

Nous arrivons enfin à la Grande Candelle, apex de notre périple. Nous posons (sauf Thierry à droite) pour la photo classico.

Derrière Thierry, nous distinguons en arrière plan les iles de Riou (surnommées les iles dromadaires). Wikipédia nous dit:

"Le site est un haut-lieu de l'archéologie sous-marine

• Le chargement (amphores) de deux épaves qui avaient sombré au pied des tombants du Grand-Congloué (explorées par Jacques Yves Cousteau) à partir de 1952, première fouille archéologique sous-marine scientifique, est exposé au Musée des docks romains à Marseille.
• C'est à l'est de cette île qu'ont été retrouvés les restes de l'avion P-38 d'Antoine de Saint-Exupéry."

 

Yoyo me parle de Marco Olmo (Italien, dernier vainqueur de L'UTMB à l'âge vénérable de 58 ans!) qui a la réputation de très bien repérer les courses afin, parfois, de prendre des raccourcis à travers des bush et des pentes vertigineuses. En ce fin de Off, Lionel conserve la pêche (aaaah le départ prudent... j'ai compris), et il fait un maximum d'escapades "Olmesques". Seulement des fois cela ne marche pas, je peux immortaliser les petits malins en flagrant délit de jardinage tandis que le reste de la troupe, suivant le tracé régulier, attend les téméraires.

Françoise scrute l'horizon depuis l'oeil de verre, la hauteur de la falaise en face est impressionnante.

La souris, à quatre pattes, jette un regard dans le vide.

Surprise ! La patrouille de France et ses alphajets apportent une touche tricolore au dessus de têtes de nos traileurs. Dommage ils ne se sont pas déplacés pour nos beaux yeux. Ils sont de parades pour le départ de la route de l'équateur (Matondo Congo 2007), épreuve de voile se déroulant entre pointe rouge (Marseille, France) et pointe noire (Brazzaville, Congo).

Enfin la calanque d'En-Vau, Déserteuse est la première à déchausser. Ca manque un peu d'oasis semblable au marathon des sables ?

Juste avant d'atteindre la calanque, un hélicoptère de la sécurité civile a été appelé en urgence sur la plage, un bateau a heurté un nageur... Finalement le pauvre fut embarqué en bateau. En conclusion à pied, c'est le plus sûr moyen de locomotion...

Yoyo et Françoise font l'intégrale, je parle de baignade, tandis que L'Dingo trempe timidement les pieds.

Ma carte mémoire est saturée depuis un bon moment, je jongle avec les menus pour sauver un peu de place à droite à gauche sans beaucoup de succès. Le retour à la presqu'ile de Cassis se fait sans encombre malgré la présence de nombreux touristes venant à pied de Cassis. Antranik nous fait un peu languir en prenant des chemins détournés ( voir CR de Yoyo). Le bon moment des Off est sans conteste l'after off, chacun sort son kokocake, fougasse et autres bonnes choses. Le concours off de kokocake est ouvert! C'est là que Papet sort de son camelbag, à notre grand étonnement, un énorme paquet de madeleines trimbalées depuis Callelongue ! Nous restons bien là près d'1h à discuter et déguster comme si cette journée ne pouvait ne plus finir. Je ne sais plus où nos deux matadors favoris en sont dans leur échange de banderillas et passes de muleta, il faudra leur demander si il y a eu une estocade dans les derniers denivelés.

Voilà, merci d'avoir suivi nos pérégrinations à travers toutes les calanques marseillaise jusqu'à En-Vau.

J'ai mitraillé sans vergogne: La preuve ici

Lionel a déjà fait son CR ici

Virginie (La Souris) a pris également des photos ici.

le fameux paquet de madeleine de Papet!

Tous ensemble, discussion après l'overdose de paysages flamboyants.

Akuna