Récit de la course : Trail de Vulcain - 56 km 2007, par La Tortue

L'auteur : La Tortue

La course : Trail de Vulcain - 56 km

Date : 4/3/2007

Lieu : Volvic (Puy-de-Dôme)

Affichage : 5720 vues

Distance : 56km

Objectif : Pas d'objectif

9 commentaires

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Le Mercure était bien haut !

Déjà l’an dernier, le Vulcain me tentait bien, mais pour des raisons logistiques j’y avais prudemment renoncé. Aussi, cette année avec le TGV et l’UTMB en points de mire, je souhaitais commencer ma prépa montagne assez tôt et je voulais vraiment me tester sur les pentes du gros pelé !


"c'est tout là bas qu'il va falloir monter"


Après avoir joué les tours opérator sur la ML du Zoo, j’arrive à débaucher pas mal de zanimos, et notamment l’Ourson, qui décidément dit oui dès qu’on lui propose d’aller faire le mariole quelque part ;-) La présence de l’Ourson règle un gros problème de logistique, à savoir le transport, parce que faut bien avouer que Volvic, c’est un peu ravitaillé par les corbeaux.

Nous voilà donc arrivés à la remise des dossards après un voyage sans histoire en Oursonmobile. Retrouvailles avec les zanimos à l’hôtel et super AAB le soir. Je vous donne les coordonnées de l’hôtel car l’accueil, la nourriture et le petit dej ont été vraiment parfaits. Il s’agit de « La rose des vents » à Volvic. C’est à 4 km du départ, et c’est top et pas cher.
http://www.hotel-volvic.com/

Bon, je vous épargne les frasques du Dingo pendant cette soirée et tout le we d’ailleurs sinon vous me croiriez pas tellement il en a fait ;-)

Après une nuit agitée, je me réveille très vaseux, mais le jour qui se lève sur un ciel parfaitement dégagé me met du baume au cœur et je me dis qu’on va avoir une sacrée belle journée. J’hésite un poil sur la tenue, mais finalement ce sera corsaire en bas car j’ai eu des séances de mésothérapie dans la semaine pour soigner un ischio récalcitrant et ma toubib m’a demandé de garder les cuisses au chaud et en haut j’opte pour 2 t-shirt (1 MC + 1 ML) l’un par-dessus l’autre : erreur ! En effet, si la température frisquette en ce début de journée (0°) justifie ces 2 couches, je vais suer comme un bœuf toute la journée, ce qui me vaudra quelques misères en fin de course.

Car, ce n’est pas un trail hivernal que nous allons faire, mais bel et bien un trail estival, avec des conditions de courses proches de celles rencontrées sur des trails de plus haute montagne en plein été.

Lors de mes vacances aux Ménuires 15 jours plus tôt, j’ai fait 3 sorites d’entrainement dont 2 avec le blueb, qui m’ont laissé pas mal d’interrogations sur mon état de forme réel, donc mon objectif pour cette course est simple : passer la barrière du km 19 avec une petite marge et ensuite gérer au feeling pour rentrer avant la fermeture de l’épreuve, soit 9 heures maxi pour les 55 km et les 2200 m de D+. C’est jouable et surtout je ne veux pas forcer sur ma cuisse car j’ai un programme de préparation assez chargé jusqu’à l’UTMB et je ne veux pas me blesser sur cette course d’entrainement. Comme toujours sur ce genre d’épreuve, je me fais donc un road book plastifié, avec temps de passage prévisionnels, que je m’accroche autour du coup.

8h30 précise, c’est parti, non sans avoir fait tout plein de photo au départ avec les zanimos et autres kikoureurs ou Ufo.


" de gauche à droite : shaddock, ourson, souris, toutout, tortue, agneau, sanglier, dingo"


Je pars trèèèèès doucement, marchant dès les premières pentes, c'est-à-dire après 300 m de courses ;-) Tout le monde court autour de moi. ça me fait toujours marrer de voir les autres cavaler dans les rues du village, sachant pertinemment qu’ils ne vont pas tarder à marcher. Mais, bon, faut bien que jeunesse se passe et l’euphorie du départ gagne tout le monde… pas moi, qui ne veut pas griller la moindre cartouche inutile.

On sort du village en paquet, on passe une petite barrière et la course peut vraiment commencer dans les sous-bois. Je passe les dragonnes de mes nouveaux battons DK super légers, et zou, je reprends ma technique de grimpette qui m’a si bien réussi l’an dernier au Cro-magnon. Tic-tac ; tic-tac ; je marche à grand pas et j’arrive même à rattraper quelques « coureurs » qui s’acharnent encore malgré la pente qui parfois se fait un poil plus raide. Mais durant ces premiers km, rien de bien méchant. La première rigolade arrive quand il faut grimper sur la lèvre nord du cratère du Puy de la Mugère, un joli coup de cul que j’avale très facilement. Ensuite, on descend complètement dans le cratère (éteins ! je précise …) et ensuite, il faut « escalader » la lèvre sud pour en ressortir, très rigolo aussi et je pense déjà au retour tout à l’heure où ça va faire une belle descente.

Ensuite le parcours redevient faiblement montant ou descendant, jusqu’à l’ascension du puy de la Mouche à Bierre, ou Louchardière, je sais plus ;-) Malgré l’étroitesse du chemin, je double plein de monde dans la grimpette, clic clac photo au sommet avec un jolie vue sur le puy de Dome et la Chaine du Sancy enneigée, je suis à la minute près dans mes temps de passage prévisionnels ; et ensuite, je m’éclate dans une super descente dans les feuilles mortes.

"depuis le puy de la Louchardière, vue sur le Puy de Dome et la Chaine du Sancy enneigée"


Avant d’arriver au premier ravito, il y a une première longue portion de plat pas fun du tout, mais bon je suis encore assez frais alors je trottine tranquillement. Fin de l’échauffement, ça fait un peu plus de 2h30 que je suis parti.

Passage au km 19, 20’ avant la barrière horaire, exactement dans les temps prévus. Tout va bien, sans jamais avoir été vraiment stressé par la barrière, je me sens malgré tout soulagé. Je ne m’arrête presque pas au ravito, juste le temps de boire 2 verres de coca et d’avaler quelques pates de fruits et zou me voilà parti vers le gros pelé qui nous attend. Seulement, avant d’y arriver il y a 9 km quasiment de plat, certes jolis côté paysage, mais où je vais trouver le temps bien long. ça serpente très sympathiquement dans les sous-bois ou dans les prairies, les chemins sont souples mais pas gras et très agréables à pratiquer, mais je m’ennuie ferme pendant ces km qui seront pour moi les moins sympa du parcours.

Enfin arrive le ravito au pied du puy de Dome avec 1’ d’avance sur mon prévisionnel, j’y fait 5 minutes d’arrêt le temps de remettre un peu d’eau et de discuter le coup avec un bénévole. Il y a 500 m de D+ à se taper en 3 km, je lui dis que je compte mettre 1 heure environ, et il me répond que le record de la montée « seule » est de 18’ ! pfiout ! 6’ au kilo sur une pente pareil, j’aimerais bien voir la tête du télécabine qui arrive à faire ça !

ça commence par 1.5 km de….route très chiants, pour arriver enfin à ce que j’attends : le chemin des muletiers qui montent en lacets courts et raides. Je prends un rythme assez cool et je croise le blueb qui vole dans la descente. Je monte assez facilement sans essoufflement manifeste ni mal aux guiboles particuliers. Je ne force pas car je m’attends à une longue montée quand au détour d’un lacet, je vois l’antenne TDF du sommet à 100 m devant moi !!!! Déjà ! mais c’est de la rigolade ce chemin des muletiers ! Je m’attendais à quelque chose de vraiment plus long, j’ai mis 40’ pour monter depuis le ravito. En haut, je retrouve l’Agneau et la souris prêts à redescendre.


"sur le chemin des multetiers"



"sommet du Puy de Dome avec la souris"

Je prends le temps de faire des photos, de téléphoner aux enfants pour leur dire « devinez d’où j’appelle ? », je contemple le panorama et le temple de Mercure en ruine (d’où le titre de ce CR)


"vue sur Clermont Ferrand dans la vallée"


" la plaine de Clermont"

et zou j’attaque la descente, quand tout à coup je ressens des crampettes dans les mollets en essayant d’allonger la foulée. Les crampes, c’est mon cauchemar de CAPiste, quand ça me prend, c’est quelque chose ! Alors ! hop !1 p’tit comprimé de quinine pour faire passer et zou me voilà reparti de plus belle. La descente est avalée très brièvement. Je crains ensuite un long chemin asse plat pour aller au ravito 3 qui est en fait le même que le 1, mais pas du tout. De ce côté, le chemin est beaucoup plus vallonné, avec même le passage d’un petit col et une super descente dans la gravette de lave pilée où je vais expérimenter la technique du saut à pied joint dans la pente ! rigolo et vachement efficace.

Je continue à trottiner sur le plat et j’arrive au ravito 3 un peu fatigué mais sans plus. Je ne m’attarde pas et je m’apprête à attaquer les dernières difficultés. Hélas, c’est à nouveau un trèèèès long plat, où là j’en ai vraiment mare et où je vais marcher plus par lassitude que par fatigue. Enfin les dernières difficultés annoncées arrivent et je retrouve un peu de gniac pour grimper les dernières bosses. Je suis pas mal encore et je me prends à espérer d’une arrivée en moins de 8 heures car après la dernière bosse, c’est 6 km de descentes hyper roulantes et j’en ai gardé sous la semelle. Avant la dernière bosse, il y a déjà une belle descente où j’allonge la foulée et je double plein de concurrents. J’ai les crampettes aux mollets qui continuent à menacer mais je règle la longueur de la foulée pour ne pas les déclencher complètement.

Hélas, alors que j’attaque la toute dernière bosse (la lèvre du cratère de tout à l’heure), je me choppe en même temps, des 2 côtés des crampes carabinées aux adducteurs ;-(( ça fait un mal de chien, pas moyen de trouver une position antalgique, je suis vautré en plein milieu du chemin, incapable de bouger et comme le chemin n’est pas large à cet endroit, les trailers qui arrivent sont obligés d’enjamber ma carcasse, non sans m’avoir demandé s’il pouvait m’aider. Ben non ! y’a pas grand-chose à faire, à part bouffer les 2 comprimés de quinine qui me restent et…attendre que ça passe. La plaisanterie va bien durer 10’, pendant lesquelles tous ceux que j’avais doublés en bombant le torse juste avant me repassent. Bouhouhouhou, que je suis malheureux !!! Enfin, les crampes s’estompent, sans disparaitre complètement, mais je peux me remettre en route. Je n’ai plus du tout envie de forcer, et d’ailleurs même si je le voulais, je sens bien que mes pates se rebloqueraient, alors je vais trottiner très tranquillement dans cette longue descente et marcher de temps en temps jusqu’au village. Je termine en roue libre en 8h15 et je suis bien content de retrouver tous les zanimos qui attendent sous le soleil ! C’est sympa de tous vous revoir en pleine forme ! Il reste encore l’électron qui ne tardera pas et l’ourson qui compte fleurette à Koline dans les bois et qui risque d’arriver à la nuit s’il continue comme ça.


"les crampes me font grimacer à l'arrivée"

Assis sur la route, juste après la ligne, grande discussion, enrichissante comme toujours, avec les zanimos en attendant le nounours qui fini par arriver pas frais, mais qui arrive quand même et un grand chapeau à lui dont c’était le premier trail de montagne !


"l'ourson et koline, fatigués mais joyeux à l'arrivée"

Je bois, je bois, et je mange (dommage qu’il n’y ai pas de ravito à l’arrivée !). Comme je n’ai pas du tout puisé dans mes réserves, je mange donc les 3 barres que j’avais emportées ocazou !

Vu la météo très chaude, j’étais beaucoup trop couvert, j’ai beaucoup transpiré et je n’ai surement pas assez bu, d’où ces crampes. J’ai très vite récupéré de la course, et après une bonne douche et un bon repas, nous sommes repartis dans l’oursonmobile vers Nantes où nous avons touché nos lits vers 1h du matin !

Matin ! quel week end encore !

Et comme disait Valéry de Chamalière : « kenavo les poteaux ! »

Bien amicalement,
La tortue

9 commentaires

Commentaire de l'ourson posté le 08-03-2007 à 01:09:00

Bravoo la Tortue ;-) Merci encore de m'avoir embarqué dans cette zaventure ;-))
L'Ourson_pour_le_TGV_j'ai_pas_zencore_dit_oui_;-))

Commentaire de golum posté le 08-03-2007 à 08:04:00

Merci pour ce CR trés sympa et ces superbes photos. Bravo pour cette montée du Puy de dome..

Commentaire de akunamatata posté le 08-03-2007 à 08:28:00

beau CR comme d'habitude avec photo et tout et tout!
tu préfère le TGV au mercantour cette année?

Commentaire de Baobab posté le 08-03-2007 à 10:14:00

Salut La Tortue !

Bravo pour ta course, et merci pour les photos !
Bonne continuation et bonne prépa pour tes objectifs de cette saison.

Commentaire de electron posté le 08-03-2007 à 13:32:00

Belle gestion de course ma tortue.
Je t'ai bien vu me doubler avec aisance dans la montée de la Louchardière, ... Et j'ai pas osé essayer de te suivre :-)

Par contre j'ai eu la même impression que toi en montant le Puy de Dôme... "Tiens, on y est déjà !"

Etonnant, comme quoi ce puy est plus impressionant vu d'en bas que de l'intérieur ;-)

RdV chez l'Poc !

Commentaire de Souris posté le 09-03-2007 à 09:51:00

Salut chère Tortue et comme je te l'ai déjà tu es en FORME!! Bravo et belle course... qui te mène tout droit vers de biens beaux objectifs en 2007...

Au moins on se verra au TGV, mais j'espère bien avant...

Grosses Bises

Commentaire de Tamiou posté le 09-03-2007 à 11:24:00

Bravo La Tortue et bravo à tous les Zanimaux que j'ai eu le plaisir de rencontrer brièvement.
A une autre course.

Tamiou

ZOO_MUST_GO_ON

Commentaire de BENIBENI posté le 09-03-2007 à 17:43:00

Bravo à toi ! Tu as eu la forme qu'il fallait sur cette epreuve, J'ai bien aimé ton recit car il retrace exactement ce que l'on peut ressentir sur cette distance et merci pour les photos !

Tchao

BENOS

Commentaire de NoNo l'esc@rgot posté le 09-03-2007 à 21:20:00

Un régal ce récit, Damien. Avec l'impression d'y être,
génial ! Bravo pour ton courage, et ta ténacité.
Il en faut pour s'aligner au départ de ce genre de course...
Au plaisir de recroiser !

NoNo_l'escargot_du_Revermont

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