Récit de la course : Ultra Tour des 4 Massifs - 40 km Chartreuse 2015, par BOUK honte-du-sport

L'auteur : BOUK honte-du-sport

La course : Ultra Tour des 4 Massifs - 40 km Chartreuse

Date : 22/8/2015

Lieu : St Nazaire Les Eymes (Isère)

Affichage : 4600 vues

Distance : 40km

Objectif : Pas d'objectif

26 commentaires

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UT4M 40 Chartreuse - ce n'était pas le jour du Bouk !

 

 

UT4M 40 Chartreuse - ce n'était pas le jour du Bouk !

 

 

 

Cet UT4M 40 Chartreuse n’était pas tellement prévu au programme… Même si cet Ultra a une place à peu à part puisque… grenoblois ! Dire qu’en 2013 on pensait presque à un canular concernant la première édition !!  

 

J’avais suivi la victoire de Raidboul en 2013 (avec un CR mémorable, mémorable), puis l’épopée de Frederic Desplanches en 2014 avec assiduité !

 

La suite :

  • en août 2014, je termine le « grand » parcours du Trail Ubaye Salomon de 42 kms, qui fait suite au Grand Duc duo 2014 puis vint le Grand Tour du Lac relais 1 : voici 3 courses de +40 kms que je termine.
  • je lis avec passion la prose de Knet qui raconte sa victoire sur l’édition 2014 de la présente course, qu’est-ce que ce parcours donne envie !! Partir de SNE pour grimper au Chamechaude avant de redescendre sur Grenoble via la Bastille, quel pied…

 

Mais ce qui rend inéluctable ma participation… C’est… le Chasse-Neige !!

Lequel avait coché l’OCC 2015 à son programme, mais, au moment de s’inscrire, poste un message de colère sur Facebook (message que je n’ai pas retrouvé !) expliquant son basculant du barnum $$$ chamoniard à notre populaire UT4M Chartreuse.

 

La dynamique s’enclenche !!!

 

Je m’inscris moins de 24h après, puis c’est au tour d’Albacor et de Bipbip, s’ensuivront le kéké roi de Chartreuse et Namtar ecotrail finisher !

 

 

La veille de la course, toute une histoire pour récupérer le dossard, je reviens exprès de vacances pour la course (provoquant l’ire de la Coccinelle), me tape la remontée de la Vallée du Rhône dans les bouchons chose que j’exècre, et le dossard ne veut pas être transmis malgré un mail en début de semaine ?! Bref, merci à bipbip qui signera là son premier exploit…

 

Pasta party hyper sympa chez Albacor et Emeraldas, merci à eux ! Bipbip annonce sa victoire à venir, tout le monde le prend à la rigolade… Je suis au lit à 1h30.

 

 

Jour J

 

Les yeux grands ouvert dès 6h : ça ne m’arrive jamais ! Qui plus est, avec la nausée… Stress ? Syndrôme Trail Matheysin 2014 ? Bon…

 

J’arrive chez Albacor, mince, je suis arrivé un peu tard, Emeraldas m’emmène au départ, deuxième merci à elle, mon Ange Gardien ! Toujours ces nausées…

 

Je retrouve la troupe avec Namtar Chasse-Neige Kéké Albacor Bipbip, photo par le grand Kenyan Blanc l’enfanteur de champions ( !!). Après calculs selon le temps N-1 de Thomas Pueyo, et du % de classement j’espère 7h30-8h, Jocelyn avait mis 7h57 je pense faire moins. Les autres rigolent en disant que ça ne sera pas si long !!

 

Le CN a une stratégie anti-bouk dictée par la Corne (mais qui me va bien) : faire la montée avec moi puis me déposer dès un coup de moins-bien tout en sautant le ravito qui suivra ! Cette stratégie me va bien puisqu’il restera ainsi avec moi et sur ce 40 kms, conscient du temps de course à venir je vais partir tel un gros diesel !

 

Le départ est donné par Mme le Maire de SNE et BIM le slalom face aux deux rochers à 0.002 km de l’arche de départ !

 


De SNE au Col de la Faïta

 

J’ai mal analysé le parcours, voire pas du tout hormis quelques discussions la veille… Par contre je sais qu’on a 3 kms de faux-plats montants avant la « vraie » montée, et que « ce serait beau d’être en haut de Chamechaude en 3h » (Chasse-Neige).

 

Je trottine donc avec CN sur ces premiers kms, accompagné même par Bipbip. Tiens, Albacor est au loin, il a changé ses habitudes !

 

Mais très vite, l’horreur : d’une part les nausées ne passent pas. D’autre part, les nouvelles chaussures étrennées ce jour me font mal : mollets cisaillés (sensations que j’avais, avant, avec des Mizuno quand je courrais sur bitume), puis genou droit, puis cheville gauche, put*** Bouk t’as déconné…

 

De toutes façons, je n’arrive même pas à tenir la cadence… Bien que le rythme reste du domaine du prudent…

 

Je perds donc contact avec mes acolytes, et des groupes, non, des wagons de coureurs me passent. Je prends mon mal en patience, la course est longue… Et je sais que les sensations vont bien revenir… Oui, la course est longue…

 

Résultat, tant pis, je marche. Pim. Pfffffff.


 Ca sent le 5-0 face à Albacor tout ça



Km2, enfin, on bifurque à droite, un peu de plat, puis ça devient de la montée 4x4, avant un single.

 

Mais avant, c'est une surprise, le Goéland 2.0 est là !!!


Les positions commencent à se figer, un peu de répit, ça me fait du bien. Mais put***, j’ai zéro sensation, quel dommage… Dire que je restais sur une belle série « T pas cap ! » puis Ubaye puis Sentier des Ours à Autrans, mais le manque (l’absence, même) de préparation se paye cash et c’est bien normal.

 

Et cette nausée… Pas réussi à faire popo, vomir je déteste ça et de toutes façons ça vient pas. Ne reste qu’à attendre.

 

La pente me semble quand même bien pentue ! La forêt est très sympa, je comprends que ce soit le terrain de jeu du Kéké et d’Albacor, enfin sur le coup hein, parce qu’à la fin je penserai « mais quelle bavante, comment peut-on s’entraîner ici ?!? »

 

Coup de bol un coureur fait bouchon donc ça me va bien, derrière ça n’ose doubler, jusqu’aux passages de plat qui redistribuent les cartes à chaque fois. Et un premier coup d’œil en contrebas me permet de voir Namtar, parti pourtant en fin de peloton me semble-t-il ? Puis, pire, alors que je le cherche, en fait ce malotru ose me passer sans même un regard !! S’ensuit un coup de bâtons dans les fesses « tu pourrais saluer tes amis !! », « ca va, je suis bien », la chance, fait ta course cher ami !

 

Certains soufflent comme des bœufs, sont-ils partis pour 40 kms ? D’ailleurs à une clairière ils sont 5-6 à faire une pause, puis on les voit nous repasser plus tard à fond la caisse !

 

Finalement j’en viens à mettre le clignotant, ça fait quand même déjà un petit bout de temps qu’on grimpe, en espérant que ça fasse passer ma nausée, et horreur, moi qui croyais avoir mis du sirop de citron dans une des gourdes et BIEN NON c’est moi la gourde, j’ai mis du sirop d’orgeat !! Quelle nouille… C’est vraiment pas ma journée

 

Et les pauses deviennent légion, et quand ce ne sont pas des pauses, ce sont des clignotants mis sur le côté pour tous ces coureurs qui me passent. Puis c’est le couple HOKA aperçu au départ qui est en train de redescendre « coup de bâtons, ça pardonne pas » me disent-ils… La pensée de descendre m’a parfois traversé l’esprit mais j’ai l’orgueil trop haut placé pour ne pas vivre mon premier abandon, je suis plutôt dans le calcul si jamais je faisais toute la course en mode rando, pffffff

 

En tout cas cette montée me parait interminable. INTERMINABLE. Et soudain, alors que je ne m’y attends plus, un jeune couple est là, « on est au col », « oui oui ! » et effectivement le panneau est là !

 

COL DE LA PUT*** DE FAÏTA : Check !!!

 

Dire que j’y étais passé lors du Grand Duc 2010 !

 


Du Col de la Faïta au Habert de Chamechaude

On longe la crête et je revois ces sentiers où j’étais dans le dur voici 5 ans maintenant. La plupart des coureurs ont relancé dans cette section, moi bof, quasiment pas, grrrrr

 

Puis on arrive à l’Emeindras de Dessus, le rêve, magnifique champ où se profile devant nous le Chamechaude. Le mec à ma droite me fait « on va là-haut ? », pas au sommet non mais oui on y va ! Ma montre indique pourtant qu’on a fait pas mal de D+ quand même, on devrait attaquer le Chamechaude à mi-hauteur me semble-t-il… Naïvement…

 

Petite descente qui fait du bien, avant de remonter au Col de l’Emeindras. Je fais le yoyo avec 3 V2F qui carbure en montée, dont je découvre après coup qu’il s’agit de la belle-mère d’une très bonne amie ! Redoutables en montée, je les laisse filer… Surtout qu’à force d’entendre parler de ce ravito du km12, on devrait s’en approcher…

 

Et d’ailleurs après ce mur où finalement je repasse devant, je me rends compte d’une chose : depuis l’Emeindras ça allait un peu mieux, plus de nausées, plus de douleurs aux jambes, l’espoir renait ! Enfin l’espoir d’être finisher, parce que pour ce qu’y est de mes comparses c’est DEAD.

 

Et voici ce ravito du Habert de Chamechade !! Depuis le temps que je lis le Habert par ci, le Habert par là, c’est au moment de refaire la course à travers ce récit que je réalise que c’était là !

 

2h47 pour arriver jusqu’ici… 2h47 alors que le CN parlait d’être au sommet de Chamechaude en 3h, je suis à côté de la plaque. 288ème, à 30 minutes de mes comparses.

 

Beaucoup de monde mais une très bonne ambiance ! Par contre, pas de Namtar. Et qu’entend-je ? On annonce l’arrivée imminente de la première femme du 160, je sais que c’est la miss Raidboul, j’ai pas non plus envie de traîner ici mais l’occasion est trop belle, quand soudain les voilà !!! C’est ainsi que je peux serrer pour la première fois la main de Fabrice, ici, au Habert de Chamechaude !!! Et lui qui me demande si ça va, je réponds que non ( !!!), lui non plus ! MDR


Et moi qui me faisais une autre idée de RaidBoul...



Je repars, pensant que de toutes façons ils reviendront sur moi.

 


 

Du Habert de Chamechaude à la Cabane de Bachasson puis au Chamechaude avant le Col de Porte

Je repars donc, et coup du sort, avec un coureur qui calait aussi dans le Col de la Faïta ! Il a un bon rythme, et ce tronçon me convient très bien !! Je sais pas pourquoi, je pensais qu’on montait par la Brêche Arnaud mais pas du tout. On croise pas mal de randonneurs, a priori pas d’ici vu leurs t-shirts de footeux ( !!), avec toujours un petit mot pour nous !

 

Puis à la faveur de deux dépassements mon « pacer » nous quitte et je reste au contact des deux mecs, nous voici à la cabane du Bachasson. Des coureurs descendent face à nous, tiens, je savais qu’on faisait une boucle mais pas qu’on allait se croiser aussi longtemps. Je m’attends donc à voir mes comparses, et ça ne loupe pas !

 

D’abord Albacor, très concentré…

Puis c’est Bipbip, sans bâtons et en runnings ( !!), concentré aussi !!!

Puis c’est Chasse-Neige, « il nous fait quoi le Bipbip là ? Il est devant, mais je compte sur l’usure !! »

Pas de Kéké, il est donc déjà passé ;

 

Bilan : je suis à des années-lumières du match passionnant qui se trame !!!


 C'est le grand écart 



Je prie cependant pour ne pas croiser Namtar, qui devient mon objectif du moment. Et cool, je ne le croiserai pas. Par contre je monte derrière un fessier qui me fait littéralement oublier l’effort, c’est de l’hypnose complète !!! Hélas, la forme est revenue, j’ai les jambes et je mets à monter à mon rythme.

 

On débouche sur le terrain de jeu, j’entend un « BOOOOUUKKKK » qui n’est pas de moi, OH, c’est le champion CYSS qui est là ! Mais tu n’es pas au Pic Saint-Michel (lieu où il était la veille), et je prends 35 secondes de mon temps de course pour échanger avec ce nouvel espoir du trail vertaco, qui va se lancer… Sur l’Echappée Belle ! Ce type est fou, et je le précise haut et fort à sa femme qui est là, gnak gnak, le bouk est pour la paix des ménages !!

 

Suite de l’ascension, est-ce mon fameux « orgueil » d’être dans une montée que je connais et que j’adore, toujours est-il que je suis bien et reprend du monde… quand on me laisse passer ! Mais à un moment voilà que je donne innocemment un coup de bout de bâtons sur la basket de mon prédécesseur… Moi qui déteste en recevoir, je me morfonds en excuses !!! Le type en rigole, puis une fois derrière, me dit « je vais te faire pareil, sur tes baskets neuves en plus » ! Ouf ! Encore pardon

 

Enfin, comme sur le Grand Duc 2012 cette fois, on bascule sous le sommet. Petit merci au pointeur du moment ( !!), puis c’est parti pour ce que je pense être une longue descente jusqu’au Sappey ! Je double rapidement des coureurs bien prudents, puis déroule, avec toujours en tête les deux objectifs : me faire reprendre le plus loin possible par Fanny Coyne, et revenir sur Namtar.

 

La descente me va bien, je suis heureux d’être ici.


Je recroise Cyss, Fanny et Fabrice sont à mes basques !

 

On repasse par la Cabane avant de bifurquer à droite, suite de la descente en étant quasiment tout seul un bout de temps. Pareil, je devais être concentré, c’est une fois en voyant la trace que je vois qu’on est passé par la piste de retour au Col de Porte.

 

Col de Porte, où je crois qu’un ravitaillement se trouve ! Et qui est là ? Le grand, l’unique, le majestueux, notre Dieu… Michel Riondet !!! Oh Michel !!! On se sert la pince !! Tu ne cours pas ? Je ne comprends pas sa réponse et repars dans un groupe de 4-5, le ravito est au Sappey.

 

Du Col de Porte au Sappey en Chartreuse

Un peu de montagnes russes, je prends le large, remonte un coureur qui me demande si je suis bien sur le 40 ce que je trouve flatteur !!! Et soudain sur la gauche ET OUI il faut remonter !! Direction le Churut, mais au loin, je vois un trailer en jaune en train de draguer, serait-ce… ? Je balance un « BOOUUUKKK », les 3 se retournent, il a bien un truc à la main c’est lui c’est mon Namtar !!

 

« Tu as fini de manger ton pain noir !! »

« Oui, mais ce fut long ! »

« J’aurai eu mon heure de gloire ! Ca va, je suis bien »

 


J'en ai même fait une overdose je dirai...


On rejoint finalement le bitume avant de nouveau remonter sur la gauche ! Mais c’est quoi ces détours, qui plus est, montants, pour rejoindre le Sappey ?? Et voici Jocelyn qui est là, mon JO !! Surprise, car je le cherchais au départ, mais le pauvre est malade. « C’est à cette heure-ci que tu arrives » me fait-il !!

 

Dur ce second faux-plat, mon flatteur me remonte dessus, et enfin en haut une jolie blonde avec deux bambins, on bascule à droite, je reprends mon flatteur et file au ravito, et soudain une fougère me parle « BOUUUKK », c’est Icecool !! Décidément, la Chartreuse est bien peuplée ! « Ils sont passés il y a longtemps », tu m’étonnes snif

 

 

Me voici au Sappey. Comme au Habert, pas faim, pas faim du tout. Par contre je m’abreuve d’eau, d’eau gazeuse, de coca, puis de mélanges de ces 3 boissons. J’y passe 5 bonnes minutes, échange un peu avec un autre Julien déjà croisé sur d’autres courses, puis profite que personne ne soit reparti pour filer tranquilou !

 


Du Sappey au Fort du Saint-Eynard avant le Col de Vence

La suite est la montée (et la descente) au Fort du Saint-Eynard. On démarre par une montée, personne devant, un trailer derrière, j’aimerai bien être tranquille et cherche à distancer, et finalement ils sont deux, Julien l’a rejoint. Mais surprise, ce n’était qu’un coup de c**, on traverse le tire-fesse et ça descend !

 

Cette partie roulante me permet de relancer un peu, cool, le contact visuel est bien rompu, et je rejoins un bon groupe. Ce single me va bien, pas trop pentu, allez on tient le cap !

 

Par contre on entend un de ces boucans dans la montagne, un écriteau indique « travaux » et d’autres trucs que ma daltonie ne me permet pas de déchiffrer songe-je, et  on arrive au lieu en question, un énorme tracteur charrie des énormes troncs dans la pente, truc de barges !! Plusieurs coureurs sont à l’arrêt, que doit-on faire ? Ca commence à contourner, quand soudain les troncs filent dans la pente, le passage est libre !!

 

On arrive au lacet bitume, des randonneurs indiquent « encore 150m de D+ », donc il doit rester 200m à mon avis ! Bien que je vienne de reprendre tout le groupe, je re-fais une pause, pompote et eau avant de repartir. Une bonne pente, et la fatigue… Bon, voilà quoi, on serre les dents.

 

Puis le ciel est là, on arrive sur la crête, allez, un peu de bitume avant de bifurquer à droite, un gros vient de garer sa BMW juste au carrefour, sa femme lui fait un timide « attention il y a la course », « oui, vous ne devriez pas vous garer là » lance-ce, ce à quoi j’ai droit à « qu’est-ce tu veux toi, t’es d’la police ? ». Ça change de la gaieté des bénévoles-signaleurs-pointeurs-supporters de la course !!!

 

Il m'a pris pour qui lui ??




Un dernier raidillon et nous voici sur le terre-plein, moi grenoblois qui ne connaissais pas cette vue j’y suis ! Somptueux ! Quelques mots avec le pointeur, ils sont nombreux à faire la pause ici mais je repars aussitôt pour ce que je crois être une formalité, rejoindre le Col de Vence.

 

Pas de bol, le début de la descente en lacets me va bien, mais très vite, ça me parait interminable… INTERMINABLE ! Quand soudain, c’est Jocelyn qui est là de nouveau ! Et qui devient mon pacer jusqu’au Col. Malgré ses injonctions, je ne peux pas envoyer plus, j’ai des jambes en bois, les quadris en feu, ça revient même derrière, je dois laisser passer 2-3 coureurs, triste !

 

Enfin le Col de Vence apparait juste en bas, je lance aux supporters « où est ce put*** de ravito lol ! » ou encore un « mais tout le monde me connait sur cette course ? » vu qu’on peut nous encourager grâce au prénom sur le dossard.

 

On passe un champ et voici ce dernier ravitaillement. Cette fois je prends une demi-banane, bois à foison et repars tout en remerciant les bénévoles, vraiment aux petits soins pour nous. Agréable de voir autant de bonne humeur et de dévotion sur ce qui reste un mini-barnum !

 

Sur un lit j’ai néanmoins vu un coureur qui était au niveau du CN au départ… Et la Corne qui se fend d’un SMS « le CN est à 25 minutes c’est jouable ». Il doit rester 10-11 kms, ce serait donc reprendre 2 minutes 30 au kilomètre, impossible, à moins qu’il termine en marchant. Et de toutes façons, je suis déjà à fond, depuis longtemps. Et en prime, après coup, c’était plus ou moins l’écart au Habert, et il me reprendra 1 minute dans le tronçon final !

 


Du Col de Vence au Rachais avant la Bastille et l'arrivée sur Grenoble

Bref !

 

On arrive en territoire connu ! La montée au Rachais est certes un peu longue à ce stade mais la pente est régulière et en marche bâtons, ça passe… Je reprends une nana (mais c’était un relais), la Julie-Anne elle, s’éloigne, et 4 mecs arrivent en papotant derrière !!

 

Enfin fin de la montée, je range les bâtons, la relayeuse me fait « ah c’est ici qu’on peut les ranger », « oui, maintenant on peut aller chercher notre t-shirt finisher », « j’en peux plus ! ».

 

Bon derrière en fait il reste deux coups de c**, j’espère qu’elle ne me maudit pas trop… La suite je crois connaître un peu pour y avoir fait une sortie VTT en 2012 dans l’autre sens, mais put*** coment j’ai pu grimper là-dedans, c’est pierres sur pierres, on n’y voit rien ça tournicote tout le temps, et put*** que c’est LONG !!! J’attends avec hâte le monument aux morts car à partir de là je connaîtrais par cœur toute la fin mais punaise ça n’en finit pas…

 

Je remonte néanmoins la Julie-Anne, avant de tomber nez-à-nez avec un signaleur au milieu de nulle part, qui ose se fendre d’un « le kéké est passé », c’est Noruas !! Décidément, que de premières dans cette course aujourd’hui, que de beau monde, « j’l’emmerde le kéké, il est trop fort ! », avant de demander son identité et lui promettre de lui serrer la pince sur une prochaine course à saucisson, car là je veux en finir…

 

Derrière ça revient encore, Proton ("finisseur" lui fais-je mais il a ses écouteurs :-( ), puis une coureuse, puis le coureur qui était allongé au Col de Vence ! Bon, lui fera illusion, nous voici enfin sur la piste 4x4 qui descend du Monument aux Morts, et il se met à marcher !

 

Hop esplanade de la Bastille, un couple est là avec une bouteille d’1.5L de Cristalline, « vous en voulez » me font-ils ! Malheureux, je dois en boire 0.5L en les remerciant triplement !! La relayeuse m’a rejoint, elle est fusillée, courage lui fais-je, la descente de la Bastille est plus douce que ce qu’on vient de passer ! Et dans le faux-plat montant avant le Fort, elle marche, je relance quant à moi, trop heureux d’être ici.

 

On entame la descente, ma seule crainte : me perdre, car par où nous font-ils passer ? Heureusement, le marquage au sol prend le relais, on descend classiquement Porte Saint-Laurent. A chaque lacet je me retourne mais personne à mes basques ! Je savoure cette descente tournicotante que j’adore !

 

On croise pas mal de grenoblois, tous ont un bon mot pour nous c’est bien cool. Enfin voici la porte, une ligne jaune au sol avec des flèches, 50m après je comprends, c’est la ligne à suivre jusqu’à l’arrivée !

 

La Rue Saint-Laurent m’est interminable, je vois des trailers tout au loin, mais heureusement rien, personne derrière je pourrais finir sereinement mais même pas je dois désormais limiter la casse niveau chrono par rapport à mes acolytes…

 

On traverse l’Isère, OH, c’est loiseau qui est là !! Participant la veille en relais, signaleur aujourd’hui, chapeau ! Le kéké est passé depuis longtemps, mais pas Albacor ! Disons plutôt que tu n’as pas dû le voir passer, il est bien devant ! Et moi c’était pas mon jour !

 

Rue Chenoise, Place Notre-Dame, Barberousse, Rue Bayard, drôle de voir les signaleurs sécurité tous a priori employés par une société privée de sécurité mais nous encourager quand même !

 

Rue Hébert, un trailer boîte je l’encourage, puis Boulevard Jean-Pain, oh les méchants, il faut grimper les escaliers de la Passerelle ! Et nous voici dans le Parc Paul-Mistral, deux coureurs arrivent sereinement, désolé pour l’esprit-trail mais niveau statistiques ça fera 2 places de glanées, et j’en termine en 7h51mn44sec à une lointaine 188ème position !

 

 

Heureux d’en avoir terminé, mais dans l’immédiat je m’assieds sur un banc. Merde, des vertiges, la nausée, malaise vagual ou hypoglycémie ? Ca va pas du tout, je m’allonge finalement en levant le pied, j’ai envie de dire « euh, vous voulez pas appeler l’infirmerie », mais heureusement ça passe… Et je peux rejoindre la clique au sein du Palais des Sports.

 

C’est là que j’apprends la cerise sur le gâteau : le Bipbip qui termine à 5 minutes du kéké !! Il ne bluffait point, et s’était réellement préparé depuis 3 semaines. Justice is done comme dirait James Hetfield ! Les bière sont là, mais juste une gorgée m'en dégoûte, ce sera Limonade pour moi, merci !


 James, fervent supporter de Bip-Bip



En conclusion, je peux me trouver moultes excuses : les shoes, malade ( ?), le stress (Syndrôme Matheysin), la route la veille, et bla et bla et blaaaaaaaaa

Plus simplement, je pense qu’il y a des jours avec, et des jours sans.

Et après 3 sessions « avec » consécutives (Lans, Ubaye et Autrans), ben aujourd’hui la roue tourne et ce n’était pas mon jour.

Dommage car c’est ici que j’aurai voulu bien figurer.

J’ai bien souffert dans ce Col de la Faïta qui m’a écoeuré au propre comme au figuré (l’esprit du kéké qui y règne m’aurait tuez ?).

Cependant de 282ème au Habert je termine 188ème donc un joli Pacman.

 

Et ça, c’est juste l’aspect sportif.

 

Il restera tout le reste, entre paysages et panoramas, échanges, rencontres, non vraiment, quelle chouette journée !!!

 

Frederique Bel est sympa mais pas dupe :  Bip-Bip

doit fréquentez le Docteur Butnik

26 commentaires

Commentaire de Benman posté le 24-08-2015 à 00:10:51

Le roue tourne a tourné (sic un grand penseur footballeur), peut être, certes: tu n'es soit-disant pas dans un grand jour; mais je note que tu termine dans le timing prévu, ce qui est très bien comme ça, et que ce pacman post Habert prouve que tu est encore vert. Bravo

Commentaire de BOUK honte-du-sport posté le 24-08-2015 à 17:05:06

Toujours aussi inspiré, merci Benman !!

Commentaire de Namtar posté le 24-08-2015 à 09:03:14

Je me disait bien que c'était Michel Riondet que j'avais vu dans la descente. J'ai pas osé lui parler. Par contre je ne sais pas comment tu as pu apprécier la dernière descente : pour moi ça a été le calvaire.

Commentaire de BOUK honte-du-sport posté le 24-08-2015 à 17:06:24

Michel tu pouvais lui parler, par contre c'est pas dit que tu aurais compris sa réponse !

La dernière descente, c'était la délivrance, et surtout à partir de la Bastille puisque j'adore ce tronçon ! Bon, j'ai aussi savouré parce qu'à un moment c'était pas gagné que j'aille au bout

Commentaire de bitovent posté le 24-08-2015 à 10:45:13

Bravo de l'avoir fait, en tout cas.
Bonne récupération.

Commentaire de BOUK honte-du-sport posté le 24-08-2015 à 17:06:40

Merci bitovent
Je t'aime, tu sais

Commentaire de Albacor38 posté le 24-08-2015 à 11:41:34

Toujours étonnant et intéressant de voir comment les autres vivent la même épreuve. De mon côté j'avais une forme Olympique sur la montée de la Faita mais il est vrai que jouer à domicile était un énorme avantage. Je la connais par coeur. Au final je pense qu'au moins 60% de l'écart final s'est fait là. Par contre, et comme Namtar, j'ai beaucoup souffert dans les descentes y compris la lonnnnnguue descente de la Bastille.

Reste maintenant à récupérer (pour moi y'a du boulot) pour notre relais UTV.

A bientôt mon Bouk

Commentaire de BOUK honte-du-sport posté le 24-08-2015 à 17:08:30

Soyons précis, c'est même 74% !
Mais même en étant mieux, tu as été meilleur sur tous les tronçons !
Jouer à domicile est un avantage (remember Ubaye 2015), mais il faut être là le jour J, encore bravo !

(par contre je viendrais jamais à vos sorties Faïta !!!)

Commentaire de ilcourtlefuret posté le 24-08-2015 à 12:43:19

Encore une défaite.... 2015 n'est pas ton année ! Une transition à négocier avant de revenir en force? Enfin un beau récit quand même ultra précis et plein de détails savoureux.

Commentaire de BOUK honte-du-sport posté le 24-08-2015 à 17:09:29

Ben c'est paradoxal mon furet, j'ai maigri, je suis devenu un peu plus sérieux, mais les autres se bonifient et bien plus vite que moi !
Je dois donc trouver de nouveaux adversaires, j'embrasse donc mon Namtar !

Commentaire de Chasse-Neige posté le 24-08-2015 à 17:35:07

On partait de plus loin, donc progression plus rapide c'est normal !

Commentaire de samontetro posté le 24-08-2015 à 13:39:17

Bravo le Bouk! Le moteur à peut être eu des ratées sur les premiers kilomètres mais tu n'a rien lâché! Ta remonté furieuse au classement montre bien que tu peux le faire! Ça va envoyer du lourd sur l'UTV!
A bientôt

Commentaire de BOUK honte-du-sport posté le 24-08-2015 à 17:10:28

Merci Patrick ?
Que dire... Tu as fini le 160, je ne sais même pas pourquoi tu me parles !!!
C'est sûr que démarrer la course au bout de quasiment 3h en étant 300ème, ben finalement ça booste ! Mais le mal était fait !

Encore BRAVO

Commentaire de samontetro posté le 25-08-2015 à 11:06:53

Mon cher Bouk, le 160Km EST pour toi: si tu as des ratées les 3 premières heures ça a beaucoup moins de conséquence! Et vu comment tu termines, pense à ça pour 2016.... ;-)

Commentaire de richard192 posté le 24-08-2015 à 14:58:47

Au delà de tes sensations pas top, je suis impressionné par une telle remontée. Ils ont du te gêner.
Bravo quand même mais battre le kéké et Albacor sur leurs terres c'est pas facile! Bonne récupe

Commentaire de BOUK honte-du-sport posté le 24-08-2015 à 17:12:03

Lol !
Je n'ai aucun mérite, la remontée exista car j'ai été naze-mauvais-bidon pendant 3h.
Et au final je ne fais même pas 50%, snif !

Bravo à toi pour ton relais !!!

Commentaire de the dude posté le 24-08-2015 à 16:25:46

Punaise Bouk, plus de 200 courses au compteur et encore des erreurs de débutant!!! smiley pas content!!!
Jamais Oh grand jamais de matos neuf en course, on l'a dit combien de fois?
Ensuite la pasta avec tes adversaires, OK mais t'as pensé à échanger les assiettes juste avant de manger? A tous les coups Albacor le fourbe aura empoisonné la tienne, d'où les maux de bide.
Bon plus probablement c'était juste un jour sans, comme il en arrive, avec en plus des adversaires qui connaissent le parcours par cœur et un Bip Bip transfiguré.
Maintenant il va te falloir sortir une immense perf au cross des coteaux pour effacer tout ça.

Commentaire de BOUK honte-du-sport posté le 24-08-2015 à 17:14:18

C'est exactement ça !
Mais hé, Dude, avoir les mêmes shoes que le kéké, ça le fait !
Et quelque part, c'était ça ou courir 40 kms avec mes Mizuno ouvertes de partout... Encore que... Non, de toutes façons, ça n'aurait rien changé.
L'histoire était écrite, le kéké serait roi, le bouk serait bidon, et le bipbip nous donnerait une leçon !

Pas glop : absent de Crolles cette année :-(

Commentaire de richard192 posté le 24-08-2015 à 19:10:33

ça sent la dépression ça?

Commentaire de ilcourtlefuret posté le 24-08-2015 à 20:43:05

Je plussoie: jamais de matos neuf en course c'est une erreur de débutant! Mieux vaut des chaussures usées y a pas photo! On te verra pas à Paladru non plus?

Commentaire de BOUK honte-du-sport posté le 24-08-2015 à 22:12:42

Et non, ni Paladru, ni Crolles, j'ai déjà usé pas mal de bons de sortie :( :( :(

Commentaire de loiseau posté le 24-08-2015 à 20:12:21

Bravo Bouk d'avoir fini dans ces conditions ! Ton entrainement et tes sacrifices paieront sur les vraies courses au saucisson (Bastille, Châtaignes, Sassenage...), 40km c'est trop long pour des jeunes comme toi ;-)

Commentaire de BOUK honte-du-sport posté le 24-08-2015 à 22:13:43

Merci Loiseau !
Tu avais dit que tu serais signaleur mais j'avais complètement oublié !
Bref, heureux de te croiser, ça faisait une rencontre agréable de plus !
On attend ton récit sur ton relais, et j'espère te croiser dans 15 jours

Commentaire de le_kéké posté le 24-08-2015 à 20:44:31

Faut le reconnaitre c'était courageux, sur les terres de kéké sur une distance trop grande pour toi, enfin courageux ou suicidaire ??
Bon ben félicitation d'être venu (et bravo à mme corne-irma pour ses analyses et prévisions)
Sinon je te donnerais ta chance sur le circuit du saucisson cet automne mais je vois que déjà tu rates une chance en or, une semaine après l'utv aux coteaux c'était du tout cuit pour toi ...

Commentaire de lisa38 posté le 26-08-2015 à 14:28:11

Bravo à toi, même dans un jour sans, comme tu le dis, tu vas au bout des choses et rien que pour ça chapeau, tu as bien mérité ton tee shirt de finisher, c’était un parcours des plus difficiles, sur le format 160 beaucoup de coureurs nous ont dit que c’était plus difficile que l'UTMB et surtout la partie chartreuse Alors BRAVO encore et BOnne RECup !! à bientôt

Commentaire de Philippe8474 posté le 26-08-2015 à 15:35:29

Ben oui un jour sans, c'est un jour sans, épi c'est tout!
En tout cas quand on est un peu au fond, faut y en avoir pour aller au bout, et ça c'est ça qu'est bon à l'arrivée!

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