L’avant-course :

Ce n'est pas la course dont je rêve mais c'est un ultra proche de la maison et finalement ca compte aussi dans le choix des courses. Et puis à défaut de connaitre le parcours exact, je connais presque toute la région.

En 2009, je n’étais pas en forme, en 2010, j’avais d’autres priorités, en 2011, j’étais très décidée à courir mais ma longue blessure au genou ne m’a pas permis de m’aligner (donc forfait), ni en 2012, ni en 2013 pour les mêmes raisons qu’en 2011, et en 2014, je n’avais pas prévu de courir l’ETP, me réservant a priori pour le marathon de Paris. Toutefois depuis novembre 2013 les sensations sont bonnes, j’ai couru la Saintelyon, le Raid 28 et puis le trail de Vulcain, avec une forme ascendante et une bonne oxygénation après 2 semaines de ski dans l’hiver. Aussi quand jeudi soir je lis le message de Jack qui me demande la banderole, ca me titille un peu. Et quand j’entends la météo qui annonce un beau temps ca me démange un peu plus. Finalement vendredi matin je tente de trouver un dossard, mais Camille a vendu le sien et vendredi après-midi, Géné43 me propose le sien. Affaire faite pour 17h, je récupèrerai donc le dossard sur la ligne de départ !

Le problème c’est aussi que vendredi soir nous avons déjà prévu de sortir… et qu’il sera plus de 1h30 quand nous rentrons à la maison. Et puis il faudra amener mon compagnon à la gare TGV pour 10h, sachant que Jack doit venir nous chercher (la banderole et moi) à 10h30. C’est très chaud pour le timing. Jack a quelques minutes d’avance. Géné43 m’envoie un SMS me disant qu’elle est dans le RER.

Avant 11h nous serons garés et nous retrouvons une sympathique bande de kikous à l’endroit prévu. Il fait encore un peu frais mais on sent que la chaleur n’est pas bien loin.

Geneviève arrive et nous échangeons quelques mots avant la traditionnelle photo avec la banderole Kikourou. Tout le monde est déjà prêt. Je me dépêche de me mettre en tenue avant de foncer vers le camion consigne des sacs ! je fonce ensuite dans le sas qui est déjà bien rempli. Je rencontre alors des amis et connaissances sportives avec qui je discute. Et puis il y a Gwendalito. Je retrouve Bubulle et Raya qui vont tenter de faire la course ensemble. Anne n’est pas bien loin, ni Insomniac Trailer. L’attente sera de courte durée. Voilà le briefing en franco-anglais !

On me demande mes objectifs : 10h max, entre 9 et 10h ce serait bien, je n’ai aucun repère. Je sais seulement que la course sera chaude, j’ai 2,5 d’eau sur moi plus 0,5l de coca en réserve. Bref mon sac doit faire 5kg au départ et j’ai décidé de rester calme jusqu’à Buc. Après on verra en fonction de la forme. Ca c’est la théorie !!!

La course :

La musique de départ retentit et nous partons. Le départ est dans l’herbe. Je me croirais sur un cross. Je fais très attention de ne pas me blesser en me tordant une cheville, les taupes sont passées par là et je ne me suis pas du tout échauffée. Enormément de monde devant, ca part vite. Je ne me laisse pas impressionner et je continue à mon petit rythme. Il me faudra 3km avant d’être dans le rythme. Je vois Tamiou, Dan 60 qui font des photos. Nous sommes avec Bubulle et Raya, A_nne nous distançant petit à petit. On discute gentiment pendant 1h. Gwendalito nous a rejoint, a discuté un moment et puis nous a distancés. Boisson tous les quarts d’heure, alimentation toutes les demi-heures, ca se passe bien. Bubulle n’arrête pas de répéter que nous allons trop vite, environ 5min 40 au km. Nous nous retrouvons vite fait à Montigny, passage par la passerelle où nous rions de la sentir réagir ainsi sous nos pas. Plus loin c’est Fa² qui sera là pour nous encourager.

Sortie du tunnel et là c’est Sab à vélo. Détour pour lui faire la bise et je repars, quelques mètres devant Bubulle et Raya. Nous reverrons Sab un peu plus loin au bord des étangs de la Minière pour une séance photo et elle nous retrouvera un peu plus tard avec Patfinisher et Jack pour les fraises tagada !!! Mais avant cela nous avons une longue côte à monter, dans laquelle je commencerai ma séance de pacman. J’avance bien, et voilà que Frederik avec qui j’étais sur la ligne de départ me rejoint et puis me lâche sur le plat. Quelques mots aussi avec Marc, ex collègue, que je laisse sur place. Et puis nous descendons sur la Minière. Pat est dans la descente et me dit que j’ai oublié mes clés dans la voiture de Jack qui m’attend un peu plus loin. Arrêt quelques mètres plus loin pour le ravitaillement « tagada » bien assorti avec ma tenue (merci Sab) et pour la récupération de mes clés que Jack range soigneusement dans mon sac. (merci Jack). Et voilà, c’est reparti. Je redépasse les personnes qui sont passées pendant mon arrêt et je continue dans le même rythme. Après quelques petites montées (et Land au détour d’une côte)  nous sommes vite à Buc, nous traversons le Parc du Château (qui me rappelle les 6h de Buc) et nous descendons vers le ravitaillement.

Tamiou mitraille ! Et Astro nous attend dans le parc de ravitaillement. Plein rapide, j’ai bien bu, un peu mangé. Quelques mots avec Pascal, avec Bubulle, je remets le sac et je repars. (J’apprendrai plus tard que j’ai pointé en 623ème position en 2h15). Je suis surprise de trouver beaucoup de gens qui marchent après le ravitaillement. Puis nous attaquons des montées dans le bois qui rejoint Satory. Je reste sage sur le single track alors que je pourrais aller plus vite mais je ne veux pas perdre d’énergie inutilement. Quelques minutes plus tard, nous voilà à couper la route de Buc à Versailles. Comptage manuel, on m’annonce en 541 ème position. Quel courage pour les bénévoles ! Les chemins sont larges et je cours dès que c’est possible, passant en marche rapide quand la pente augmente. Je n’arrête pas de dépasser, en montée, sur le plat, en descente, alors que je suis une piètre descendeuse, mais je conserve mon rythme. Nous sommes vite au Petit Jouy, après le passage sous la voie ferrée, c’est la difficile montée vers les Metz. J’alterne marche et course. Peu avant de passer l’A86, on m’annonce 14^ème F. Un petit peu de piste cyclable et nous revoilà dans la forêt, avec des alternances de montées et de descentes.

 Les pieds me brûlent, je sais que je vais avoir de belles ampoules, conjonction de la non préparation de mes pieds avec l’utilisation de mes chaussures route ultra légères, avec des chaussettes frime ! Autant donc en finir vite.

Bas de Viroflay, je marche dans la longue montée (je la cours en entrainement) avant de passer la nouvelle ligne du tram et de changer de côté dans le bois de Meudon vélizy. C’est un peu plus loin que je verrai Marioune au bord du chemin. Je poursuis tranquillement ma partie de pacman même si maintenant les coureurs sont plus espacés ! Passerelle sur la 118, je suis à 1km de la maison. Nous redescendons pour mieux remonter vers le tapis vert avant de redescendre vers l’étang et monter une belle côte dans un chemin bien défoncé (elle aussi fait partie de mon entraînement). Je donne à boire à des coureurs en panne… Puis je continue vers la Fondation d’Auteuil où il y a le ravitaillement en eau. Je n’étais jamais venue, c’est privé mais c’est très joli, avec une belle vue. J’arrive à la tente et là : « Madame, contrôle des équipements obligatoires » On me demande ma lampe, mon bandeau et ma couverture de survie. Je suis en règle et je peux continuer ! Aucun des autres coureurs qui passaient à ce moment là n’a été contrôlé. Je pense que ma 6^ème position y est pour quelque chose.

 Je repars après avoir fait le plein. Il est 16h47. Jack est encore là à la sortie. Il me dit que c’est super et il m’encourage. Nous ressortons du domaine par une porte habituellement fermée et c’est reparti pour une descente avant de remonter vers l’observatoire de Meudon et ses terrasses que nous contournons. A la sortie, Le Loup est là, il m’encourage de loin et quand je passe à côté, il fait signe 6 avec ses mains ! On finit de monter, il s’en suit un parcours dans le Parc dans des chemins habituellement pas ouverts puis nous sortons du domaine. Nous allons recouper la 118 et naviguer au dessus de Chaville avec une succession de montées et de descentes. Ravitaillement de Chaville.

A l’entrée du parc du ravitaillement, je fais la bise à un ex collègue qui m’aide tous les ans sur le cross de Massy. Pleins rapides et je repars sous les applaudissements de coureurs encore arrêtés. (un peu avant 18h). On se retrouve assez vite à passer la voie ferrée et je dévale les rues bien pentues. On coupe la D910 (ex N10) et je connais la montée qui suit avec des marches avant de rejoindre la fausse repose. Je gère la montée et j’estime atteindre le parc de St Cloud vers 19h15. Plus loin je trouve 2 cyclistes avec qui je discute. Ils m’expliquent la fin du parcours.

Avant dernière montée. Les bénévoles m’annoncent que la 5^ème est à 2min devant. Je me méfie de ce genre d’annonce. Mais je ne faiblis pas. Je finis par apercevoir la 5^ème que je vais bientôt dépasser peu avant de me faire rejoindre par une autre concurrente qui dévale une descente alors que je gère. Je ne suis pas encore cuite et je reste à son niveau. Nous finirons les derniers km jusqu’à St Cloud ensemble. Nous ravitaillons ensemble et je repars quelques secondes avant elle. Je croise peu après Le Loup et Marioune et je leur dis que je ne pourrai pas tenir en 5^ème position devant Emilie qui doit avoir 10 ans de moins que moi ! Effectivement dans la descente elle a fait la jonction et  nous sortons ensemble du parc et nous allons courir ensemble dans un bon rythme reprenant encore quelques coureurs sur les quais. Nous arrivons au pont de Bir-Hakeim ensemble mais dans les escaliers qui remontent vers Passy, le changement est trop brusque, j’ai 2 bâtons à la place des jambes, Emilie s’envole, je ne peux pas la suivre, je coupe l’effort et je finis en roue libre les 500 derniers mètres. J’arrive donc en 6^ème position en un temps record que je n’imaginais pas, même dans mes rêves les plus fous. 8h 19min et 23s et 141ème au général.

Je m’échappe très vite de la zone arrivée, Miguel me voit et parle de moi au micro, de mes activités sportives et Geneviève qui est là ne comprend rien. Un peu normal …

Récupération du sac, puis direction les douches puis le repas. Un excellent buffet, sûrement un des meilleurs que j’ai pu avoir en course. PhilippeG94 est là, il attend une remise de récompenses qui ne viendra pas !!! Il a déjà dîné, il a eu le temps !!! Mais il me tient compagnie et nous discutons. Raya nous rejoint et nous resterons ensemble. Psycho passe aussi ainsi que d’autres coureurs que je connais de vue.  Je fais la connaissance de Fifidumou qui m’a beaucoup soutenue lors de ma blessure, ca fait plaisir puis c’est Francine, déçue par sa course et ses douleurs. Je pars enfin, je croise de nouveau Marioune et Le Loup, avant Jean-Jacques qui m’avoue que la course a été difficile. Retour en métro et bus.

Après-course :

4 belles ampoules, des jambes pas trop cassées, du mal à réaliser la performance. Ce n’est qu’en parcourant les résultats et les écarts avec des coureurs habituellement dans mes temps que je me rends compte que c’est une vraie performance à mon niveau.

Conclusion :

- Un grand merci à tous ceux et toutes celles qui m’ont soutenue depuis 39 mois ! Ils et elles se reconnaîtront. ;)

- Merci à Geneviève qui m’a prêté son identité et cédé son dossard. ;)

- Une belle organisation, avec des bénévoles souvent aux petits soins et n’hésitant pas à discuter gentiment. Merci aux spectateurs qui m'ont encouragée (il y a des gens que je n'ai pas eu le temps de reconnaître, qu'ils me pardonnent, en particulier au Trocadero !)

- Un suivi live que j’ai lu à retardement, traduisant une communauté de coureurs animés par une même passion…

- Je voudrais aussi renouveler mon message d’espoir pour les blessés de la vie. La volonté, la patience, le moral et le travail permettent de remonter la pente. D’une certaine façon, ma blessure me fait voir la vie différemment et chaque jour qui passe, je suis heureuse du plaisir que je peux prendre de pouvoir pratiquer les sports que j’aime. Quand en plus, il y a un résultat, c’est effectivement le top mais ce n’est toujours pas ma motivation essentielle

- Dimanche prochain je serai sur les Champs pour le Marathon de Paris, espérant aider mon compagnon à atteindre son objectif de 4h30. L’année dernière nous avions atteint celui des 5h.

Caro_en_mode_bonbon_rose !