Récit de la course : Courmayeur - Champex - Chamonix 2011, par tidgi

L'auteur : tidgi

La course : Courmayeur - Champex - Chamonix

Date : 26/8/2011

Lieu : Courmayeur (Italie)

Affichage : 1687 vues

Distance : 98km

Objectif : Terminer

14 commentaires

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CCC 2011 : ç'aurait été vraiment dommage de reprendre le tunnel pour rentrer...


Tout a commencé par une préinscription pour la CCC en Décembre 2010.
Ayant testé quelques "ultras" régionaux, je souhaitais pour 2011 me frotter à la montagne.
Si je ne suis pas pris, pas de problème puisque c'est ma 1° tentative (novice dans ce processus, il est plutôt normal que je laisse ma place à plus aguerri
).

Oui mais voilà, je suis tiré au sort en Janvier 2011 !
Et là, ce fut pendant un court moment "panique à bord"
: mais c'est qu'il va falloir se préparer, je ne connais pas, etc...

Puis rapidement l'excitation a repris le dessus : je vais pouvoir expérimenter une autre dimension du trail.

Afin de ne pas arriver "puceau"
à la CCC, le Tour des Glaciers de la Vanoise sera mon épreuve préparatoire en montagne.
Avant j'aurai fait l'Ultra Trail de Côte d'Or (1° édition, dans ma région d'enfance).
Ce qui fera avec la CCC, 3 ultras en 3 mois : plutôt chargé comme programme, moi qui ai plutôt l'habitude de petites courses dans la région sans logistique familiale à gérer...

Et justement, la CCC sera précédée d'une semaine de vacances aux Houches, en famille.

 

Arrivé le dimanche, soit 5 jours avant l'échéance, je ferai quelques petites randos en famille les 2 premiers jours, afin de m'acclimater à l'altitude (c'est toujours 1000m de gagné ).

La seule reconnaissance du parcours aura été, la veille, la partie entre Vallorcine et le Col des Montets (les enfants ont appréciés, çà ne montait pas trop).
Prêt mentalement, je sens cependant une légère douleur au niveau du genou droit lors des quelques randos, notamment en descente  (TFL-le retour ?). Et çà depuis 2 semaines...

Ce qui me fera un peu douter
sur 2 points : ce fameux genou qui m'embête de temps en temps depuis Mars, et l'estomac (un peu fragile en temps de course) qui devra s'adapter à la distance.



Le départ
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Vendredi 26 au matin, après un rapide déjeuner Gatosport, ma femme m'accompagne en voiture à la gare toute proche, pour prendre l'omnibus en direction de Chamonix.
Je ferai la causette avec un autre concurrent de la CCC, qui lui, part un peu plus tard avec le car. Nous nous quittons en nous souhaitant bonne course.

J'arrive sur place et la machine organisation est déjà en route.
On m'indique la bonne file "horaire" pour prendre le bus qui nous conduit à Courmayeur pour un départ peu après 8h en ce qui me concerne.


Un subtil mélange entre ambiance studieuse et "bon enfant"
 

 

En Italie, à peine descendu du bus et cherchant un coin tranquille pour me préparer, j'entends mon prénom. William, du club, est là, avec Valérie. Sympa de se retrouver parmi 1800 personnes


Valérie et William

 


Profitons-en pendant qu'on est frais

 

Nous nous rendons vers la ligne de départ...

 

Un peu d'animation au départ

 

Je croise alors mon "covoyageur" des Houches à Chamonix, rencontré 1 heure plus tôt. Faut le faire...
Puis Jacques et d'autres membres de mon ancien club.

Finalement je ne suis pas perdu ici...

Je me place dans le 2° sas de départ (il y en avait 3, à 10 minutes d'intervalle).
Je laisse alors William et Valérie qui seront dans le 3°.

1 parmi la foule


5 minutes avant le départ, nous sommes informés d'un changement de parcours, en raison de forts orages qui vont arriver sur le massif en fin de journée.
L'organisation souhaite nous faire passer le Grand Col Ferret plus tôt : conséquence = la montée vers la Tête de la Tronche (1300 D+ en 9km) est donc supprimée. Nous allons directement au refuge Bertone.
De plus, nous éviterons la montée de Bovine et celle de Catogne, remplacée par une descente sur Martigny, puis une (grosse) montée vers le Col de la Forclaz.
Enfin, la Tête aux Vents est elle aussi supprimée, nous passerons par Argentière et le balcon Sud en arrivant sur Chamonix.
Tout çà supprimant (théoriquement) 500m de D+ et 8km.

J'entends quelques remarques de déception dans la foule mais des applaudissements se font entendre. La sécurité avant tout.

J'imagine alors un parcours "raboté" et probablement plus "facile". Avec toutefois une légère inquiétude sur l'arrivée des orages et la façon dont il faudra gérer la gestion de course à ce moment là.


Musique de Vangelis, rythmée par le speaker italien qui sait mettre le feu.
Et C'EST PARTI à 10h12 !

 


La ligne de départ en approche

Courmayeur - Bertone
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Je m'abreuve de la musique
et de l'ambiance en passant l'arche de départ. Ca prend aux tripes ! C'est génial !
Nous passons dans les rues de Courmayeur, à petits pas, car il y a foule aussi bien chez les coureurs que chez les spectateurs.

 

 

 

Puis nous nous élevons vers Bertone.
Nous sommes alors à marcher en file indienne, ce sera comme çà jusqu'à Bertone...
Difficile de dépasser, çà me rappelle la montée au col de la Vanoise, en pire. Mais là j'ai une expérience en plus. Je fais abstration de ne pas pouvoir être à mon rythme et relativise. Nous partons pour un bon bout de temps...

Tiens un hélico qui filme
la file de coureur dans la montée : çà doit être joli vu d'en haut !
Le temps est pour l'instant magnifique.

Après 1h15, l'arrivée à Bertone après n'avoir fait que marcher...

 

 

 

Même si j'ai eu l'impression de me "trainer", ce premier Check Point arrive plutôt vite.

Je ne lambine pas : un verre de coca et c'est reparti vers Bonatti.
C'est pas mal : le parcours vers le prochain arrêt est indiqué. Intéressant pour gérer son effort, ou "flipper" un peu quand le futur D+ est indiqué (mais non, même pas mal
).



Bertone - Bonatti
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Nous longeons un balcon au dessus de l'entrée italienne du Tunnel du Mont Blanc.

 

 

 

Je découvre le massif du Mont Blanc côté Italie.

 


Un grand glacier ici ?

 

Le ciel se couvre un peu et les cimes ne sont plus visibles : quand va éclater l'orage ? Le plus tard possible sera le mieux.


Arrivé à Bonatti à 12h41, en haut d'un petit "coup de cul".

 

 

 

Là je prends ma première soupe : ouh que çà fait du bien ! Elle fera partie de mon menu toute la course.
Puis un verre de coca, une orange.

J'admire la vue vers le fond de la vallée... et c'est reparti.



Bonatti - Arnuva

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Après une légère montée, cette portion est plutôt descendante.
D'un coup je me retrouve "poursuivi" par 2 "pies" anglaises (pas la tarte ! mais l'oiseau en français
).
Elles n'ont pas arrêtées de discuter de tout et rien jusqu'à Arnuva. Nous avions le même rythme et je n'allais pas me mettre dans le rouge pour les distancer...
Je n'ai alors pas pu profiter du bruit du cours d'eau au fond de la vallée...

Ca me faisait plutôt sourire, rien de dramatique.

Arnuva se trouve en bas, il y a ici plus de monde (famille, supporters) et çà s'entend lors de la descente.

J'arrive à 13h39. Que de monde, il est difficile de se frayer un chemin.

Je cherche et trouve ma soupe de pâtes, puis quelques morceau d'orange et un coca.

A la sortie, je refais le plein de ma poche à eau.

 

 

 

Jusque là les ravitaillements étaient espacés de 7 km. Là le prochain est à 14 km, avec le Grand Col Ferret à grimper.
On m'en a tellement parlé de celui-là

 


A la sortie du ravito, avant le Grand Col Ferret


Donc ravitaillé à bloc et c'est parti pour atteindre le sommet à 2510 m.



Arnuva - Grand Col Ferret

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Nous nous élevons rapidement au dessus du ravito d'Arnuva.
La pente se fait plus raide.




C'est quoi toutes ces fourmis ?

 

Tiens, un écusson Kikourou (c'est bien, c'est pas comme moi qui navigue incognito, mais je sais me présenter aimablement ).
Je chemine alors avec JMP lors de la montée... en m'arrêtant pour prendre quelques photos.

La montée se fait à un bon rythme, dépassant quelques concurrents dont certains avec quelques crampes.

En plus, on croit être arrivé mais non. Un virage à gauche nous dévoile que le sommet est encore plus haut (j'aurai du regarder l'altimètre sur ma montre).
Je laisse JMP partir et reste à mon rythme.

Arrivé au sommet à 15h09, un vent terrible, je ne traine pas et essaye de m'abriter sur l'autre versant, le temps d'enfiler ma veste pour la descente.

 


Ils n'ont pas chaud les bénévoles
 

 

Et c'est reparti vers la Fouly... Que de la descente, je range alors mes batons dans le sac.



Grand Col Ferret - la Fouly

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Dans la descente, un buff Kikourou me dépasse. Pas le temps de l'interpeler, je laisse filer...
Je le retrouve plus loin, arrêté suite à une légère entorse.

C'est avec Ponpon que je repars donc. Sans savoir encore que nous allons faire un bon bout de chemin ensemble.
La descente se fera donc tout en discussion, de vraies pies qui me font penser à celles qui me suivaient avant Arnuva.


L'arrivée à la Fouly se fait après une petite montée, puis après quelques serpentins tout en descente.
Il est 16h56.

Une bonne ambiance nous attend, beaucoup de spectateurs et soutiens de coureurs sont là.

Le ravito est plus grand, des tables sont disponibles pour s'assoir, mais nous restons debout avec Ponpon.
Une soupe, un coca, des tucs, le temps de souffler un peu.

 

 

Un léger mal de tête se fait sentir. Ne souhaitant pas le trainer pendant des km (j'ai déjà donné au TGV ), je cherche le poste médical.
2 sympathiques infirmières "vertes" nous fournissent du paracétamol.

 


Vous avez déjà vu des infirmières vertes ??
 

 


La reprise se fait plus dure : la descente sur la Fouly a quelque peu secoué mon appareil digestif. Et j'ai du mal à courir.
Ce sera le point dur de la course.

Ponpon part devant, je pense le laisser là. Mais non, finalement on s'attendra...

Je propose d'alterner marche et course, histoire de remettre de l'ordre au niveau du bide.



La Fouly - Champex
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Cette portion comporte une bonne partie de bitume, ce qui satisfait mon côté ancien "routard".
Mais surtout le Val Ferret est magnifique : chalets, forêts, le regard qui se pose loin.

 

 

 

 


Le Val Ferret est vraiment magnifique
 

 



Quelques petits ravitos "sauvages" sont tenus çà et là par des Suisses super-sympa, avec qui nous prenons le temps parfois de discuter (c'est sûr que çà ne permet pas d'élever la moyenne tout çà
)



Attention à ne pas tomber




La cascade du torrent précédent...

 

Le monde est quand même petit : je trouve moyen de rencontrer 2 coureurs lorrains, du même club que Christof (finisher de la TDS), dont l'un connait ma cousine (çà c'est pour l'anecdote, OK ).

Avec Ponpon nous les laissons pour se lancer dans la montée qui mène vers Champex, situé environ à mi-course.
Une promenade à travers la forêt, où nous pouvons admirer de jolies scultures sur bois.

Toujours ensemble, nous arrivons à Champex à 19h31.

 


Voilà une bonne partie de faite
 

 

Ici il est possible de manger. Il faut alors faire la queue pour attraper une assiette, à garnir de mets divers.
Nous préférons grignoter rapidement, et je profite à nouveau de la soupe, d'un coca.
Nous nous mettons à l'écart en choisissant de ne pas nous assoir : il y a beaucoup (trop) de monde à table.

La nuit va bientôt tomber. Je propose de commencer à nous changer pour la nuit, le prochain ravito étant à Martigny (14km) : veste et maillot manches longues.

Nous quittons Champex 30 minutes après être arrivés ici.
Je croise alors Jacques, qui n'est pas bien au niveau digestif.
Puis dans la file vient d'arriver William, Valérie (pas très en forme alors), ainsi que nos 2 éphémères compagnons lorrains...

Un petit mot d'encouragement à eux et nous ressortons de la tente.


Champex - Martigny

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Oui, mais voilà, il fait plus froid que ce que nous pensions

Un arrêt 200m après être parti : fourniture des gants et de la frontale.

 

Nous contournons le joli lac...

 


Sympa le lac

 

...et nous nous engouffrons dans la forêt, frontale prêt à l'action.
L'appareil photo ne va plus trop être utile. Fin provisoire du reportage...

 

Nous nous mettons bien dans la course car nous ne trainons pas, et dépassons bon nombre de concurrents.

A nouveau quelques ravitos "sauvages", ponctués d'encouragements de nos amis suisses.

Dans ce que nous croyons être Martigny, un bar a même prévu des verres d'eau tempérés, qui sont servis à chaque passage d'un concurrent.
Des clients sirotent une bière
, çà donne envie... mais......... non, la nuit s'annonce longue.

Un couple nous informe que Martigny est à environ 9km, pour eux : "1 heure de course".

Il fait bien nuit
et nous cheminons à travers les vignes. Dommage de ne pas voir ce paysage en plein jour...

Je sens des gouttes, çà y est, l'orage annoncé va arriver ?
Les pierres sur lesquelles nous marchons se font glissantes. Chute d'une concurrente derrière nous mais sans gravité...

La pluie se fait plus présente.


Enfin à Martigny, il est 22h39 : la tente est toute petite.
Soupe, eau pétillante, coca.
Le plein de la poche à eau se fait à la fontaine à côté, sous les gouttes de pluie.

On nous annonce alors 10km pour 1000m de D+ : oups, et bien on va le faire alors !




Martigny - Trient

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Encore dans Martigny et la pente s'élève déjà rapidement.
Nous cheminons avec 2 coureurs qui ont l'air de connaitre le parcours : "estimation d'une heure arrivée ?",  "Entre 6 et 8 heures", "Bon, ben ce sera plutôt 6h..."

Si c'est çà, ma petite famille ne sera pas là pour assister à mon arrivée...

Nous restons sur la route, traversant les maisons qui doivent avoir une vue superbe... quand il fait jour.

Petit moment de "stress" : l'orage éclate là-haut devant nous, juste où nous devons aller.

La montée vers le col de la Forclaz n'est pas compliquée : c'est tout droit, sans virage.
Le sentier que nous empruntons coupe régulièrement la route permettant au véhicule s'y rendre.

La pluie a redoublé, et un froid s'installe au fur et à mesure de la montée.


Les gants imperméables deviennent alors obligatoires: nouvel arrêt.

En haut du col, plusieurs concurrents sont abrités sous un chapiteau.
On comprend (à tort) que ce n'est pas encore le haut du col, et nous nous abritons aussi dans un recoin pour enfiler le pantalon imperméable, çàn nous permettra de tenir jusqu'en haut.

Arrive alors le maitre des lieux, visiblement agacé de tout ce remue-ménage : "vous savez où vous êtes ici ? il y 45 vaches qui dorment à côté ?".
Nous comprenons que cet "arrêt" est sauvage mais nécessaire au vu de la météo catastrophique dehors.

Mais au fil de la discussion avec Ponpon et moi, ce monsieur va mettre de l'eau dans son vin quand il apprend que l'on arrive de... Martigny et non de Bovine.
Ceci dit on ne traine pas et, bien habillé, on repart en comprenant finalement que nous étions bien arrivés au col de la Forclaz.


On nous annonce Trient à 2 ou 3 km.
Et çà redescend, tant mieux, nous sommes abrités du vent.

Quelques lacets sur un sentier glissant et nous voilà sur le bitume, qui nous conduit dans le village au ravito.
Il est alors 1h21 !


Au chaud, c'est à nouveau soupe, coca, orange et tuc.
Certains concurrents ont l'air frigorifiés, couverture de survie sur eux.

Je décide de bien attacher cette capuche qui fermait mal jusque là.

Puis, bien emballés, nous repartons avec Ponpon sous la pluie qui n'a pas cessé.



Trient - Vallorcine
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A peine sorti, je grelotte. Zut, j'aurais dû rajouter une couche !

Je n'ai pas envie de retourner sous la tente, là je suis bien emmitouflé.
Du coup, on repart en courant, çà réchauffera...

La partie qui suit n'est pas vraiment intéressante
, mais permet de se réchauffer à peu de frais : du bitume plat au bord de la route, en évitant de se faire écraser par les voitures arrivant en face.
Puis un chemin (toujours bitumeux) qui s'élève à gauche, vers les Joeurs, où un contrôle inopiné est fait.

Nous passons à 2h25.

C'est bon, je n'ai plus froid et le mental est bon.
Nous cheminons à plusieurs, ce qui permet encore de discuter.

L'arrivée sur Vallorcine se fait par un sentier surplombant le village.
Il ne pleut plus à présent, et même mieux : de
s "fleurissent"  dans le ciel ("après la pluie..." comme on dit).



Il est alors 3h51. Même pas sommeil.

Mes pieds étant trempés, je décide de changer de chaussettes par d'autres... un peu moins mouillées (j'aurai compris la prochaine fois le coup des sacs plastiques...).

 


Cà sent l'écurie là ! Ce n'est pas le moment d'abandonner...
 

 

On déconne un peu avec les bénévoles qui checkent l'entrée.
A nouveau, et comme d'hab, une soupe, un coca.

Je sais maintenant que çà va rouler.



Vallorcine - Argentière

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Les premiers mètres se font dans un sentier boueux.

Les ennuis vont alors commencer pour Ponpon : ampoule sous un pied. Et l'humidité trainée depuis l'orage n'arrange pas la situation.

Nous restons cependant ensemble. Un groupe nous dépasse.

Nous passons le col des Montets avant de plonger vers Argentière.

Le rythme se fait logiquement moins élevé pour mon compère, alors que nous sentons la fin proche.

A Argentière à 5h31.

Une petite soupe et un coca,et nous échangeons avec quelques "anciens", contents d'être là.
Cette dernière pause est la plus sympa pour les bénévoles : pas trop de monde et le sourire des participants qui sentent l'écurie...


Argentière - Chamonix

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Les 7 derniers km vont être pénibles pour notre binôme de plus de 15h.
Ponpon avance de plus en plus péniblement, une ampoule pour chaque pied.

J'ai choisi depuis Vallorcine de rester avec lui : nous irons donc ensemble au bout.
Je vais gagner quoi ? 15 minutes ? 20 minutes ?

Et au fur et à mesure de l'avancée, il va falloir lui sortir le mental.

Le bougre a de la volonté, mais ses pieds ne veulent pas suivre.

Nous nous faisons dépasser par plusieurs concurrents, pressés d'en finir.

 

La fin du parcours passe par le blacon Sud : un sentier en montée, plutôt pierreux.

 

 

 

 


Splendide le petit matin après l'orage sur la vallée de Chamonix !
 

 

 

Je peste dans mon coin, rageant, tout comme mon compère de course d'ailleurs, de ne pas pouvoir finir en courant car les jambes sont là, elles.
Je pars parfois devant, espérant qu'il puisse me rejoindre, mais chaque pas lui est douloureux.

Alors j'essaie de le booster.

La fin est toute en émotion.
Coup de téléphone de ma femme : "je suis garée à Chamonix et serai sur la ligne dans quelques minutes."
GENIAL : l'arrivée va se faire en famille, avec 2 de mes enfants.


Ponpon a appelé aussi sa femme.
Allez, il doit oublier sa douleur.


Nous longeons l'Arve, ma femme et mes loulous sont au bout de cette ligne droite.
Arrivé à leur niveau, je leur laisse mes batons et invite mes enfants à courir les 500 derniers mètres avec moi.


Je profite des derniers mètres avec mes loulous, ma femme m'attend sur la ligne.
Ponpon est juste derrière.

Pour 7h30, il y a un peu de monde dans Chamonix. Sympa les encouragements et les applaudissements.


Nous passons la ligne après 21h25 de course.
Et avons droit à la bise de Catherine Poletti, venue nous accueillir !

Et hop : une jolie polaire bleue "finisher CCC".

 

 


Une partie de mon comité d'accueil privé
 

 

 

L'après-course
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Je réalise alors ce que je viens de faire, avec curieusement aucun bobo aux jambes, ni crampe.

Plutôt une envie de continuer...

Bravo à Ponpon pour avoir lutté jusqu'au bout.
Je vois Chti'gone, brillant finisheur de la TDS la veille. Sympa d'être passé.

Et Valérie, qui se sera malheureusement arrêtée à Trient...

Laissant ma petite famille un moment, je pars me doucher et chercher mon sac.
Je les retrouve pour un buffet qui fait du bien à l'estomac (là aussi, pas de problème pour manger).


Le bilan

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J'ai abordé mon 2° trail "montagnard" avec humilité et prudence.
Tout en étant confiant malgré une lègère douleur au genou (qui allait et venait mais ne m'a jamais empêché de continuer).
Je m'attendais pourtant à un parcours moins "roulant" et plus "technique".

 

Malgré quelques passages "chauds" (estomac douloureux à La Fouly, orage lors de la montée du col de la Forclaz), je n'ai jamais eu de moments difficiles ou de "mise dans le rouge". Bref, une course plutôt bien vécue.

Merci à Ponpon pour m'avoir accompagné pendant presque 70 km.
Nous avons ainsi eu de temps de se taper la discute et de déconner avec les bénévoles.
Bravo pour s'être dépassé malgré la douleur sur la fin.

Quelle joie et quelle fierté de pouvoir arriver avec ses enfants

Merci à ma femme et mes enfants de s'être levés tôt pour moi.

Merci aussi à tous ceux qui m'ont suivi et encouragé, à distance ou non, amis, famille...

 

Enfin, je n'ai ressenti aucune douleur particulière, ni de grosse fatigue : 2 jours après, j'effectuais une petite sortie dans mes "collines" locales. Et pas de contre-coup dans la semaine.

Comment çà la prochaine fois, va falloir se forcer un peu !

 

Celà n'empêchera pas de fêter çà, au sein du club, avec David (qui a fait un superbe UTMB) et William (finisher aussi de la CCC), bravo à eux.

 

 

 

 

De somptueux paysages, des rencontres sympathiques, des bénévoles aux petits soins (merci à eux) ont été les principaux ingrédients de cette aventure.
En tout cas, une formidable envie de recommencer...

Voire même de tenter le tour complet l'an prochain, si le tirage au sort est favorable (allez, c'est dit ).
Dans ce cas, ce sera une autre paire de manches, avec une préparation physique et mentale plus sérieuse...

Mais comment peut-on résister à ces sublimes images ?

 

 

 

14 commentaires

Commentaire de Ponpon posté le 09-09-2011 à 00:38:30

Super récit, ça me rappelle de très bons souvenirs !!
Ravi d'avoir fait ta connaissance et d'avoir partagé "quelques" kilomètres en ta compagnie !!!!

Commentaire de LTDB posté le 09-09-2011 à 06:02:33

Superbe récits et superbe clichés !

En plus avoir poussé la "délicatesse" de terminer 1111° au scratch, c'est du grand art !

Toutes mes félicitations.

Amicalement.

LTDB_clap_clap

Commentaire de Arclusaz posté le 09-09-2011 à 08:31:59

bravo Thierry !
à te lire, on pourrait croire que c'est facile....
Tu as abordé cette course avec humilité et calme, c'est , je pense, la clé de ton succès.

Bravo aussi pour la solidarité dont tu as su faire preuve : c'est bien plus importantt que quelques dizaines de minutes.

Commentaire de tounik posté le 09-09-2011 à 08:57:32

Tu semblais très en forme dimanche. Difficile de trouver la bonne vitesse, mais il vaut mieux resté sur un bon souvenir.

Commentaire de Jean-Phi posté le 09-09-2011 à 10:38:39

Superbe course, toute en humilité, amitié, solidarité et talent ! Bravo ! Tu fais un spuerbe finisher. Tiens, tu m'as donné envie d'y retourner.
A bientôt pour un off, j'espère bien !

Commentaire de thunder posté le 09-09-2011 à 12:45:15

Bien joué Thierry, l'ultra ça passe bien finalement ;)

Commentaire de JMP posté le 09-09-2011 à 21:41:44

salut Thierry
merci pour les photos et récit
je suis sur celle en montant vers le col ferret (juste devant: ts bleu sac RL)
"jmp"de kikourou; on a fait un bout de chemin ensemble , tu m'as dépassé en haut du col ferret (arret ravito)puis je ne t'ai pas revu (arrivé à bon "port").

Commentaire de ThomasL posté le 10-09-2011 à 10:27:41

Bravo Thierry! Ta course me rappelle effectivement beaucoup la mienne. Enfin au moins jusqu'à Champex ou j'ai carrément campé ;) Bonne chance pour le tirage du tour complet!

Commentaire de Mame posté le 12-09-2011 à 16:14:36

D'après la dernière photo, je m'aperçois que vous aviez bien étudié l'alimentation en course, là réside la clé de la réussite !!!!
Félicitations

Commentaire de millénium posté le 13-09-2011 à 11:43:49

bravo l'ami ! Dommage que l'on ne se soit pas croisé après ta superbe course .
Allez hop , l'UTMB maintenant

Commentaire de langevine posté le 14-09-2011 à 22:42:12

Bon, et à part papoter, tu fais quoi quand tu cours???? Il serait peut être temps de montrer de quoi tu es vraiment capable quand tu te foules un peu! ;-))
Bravo Thierry, c'est chouette ce que tu as fait et surtout heureuse que ça t'es donné envie d'en faire d'autres!!
Vivement nos prochaines sorties dans les Monts d'or!
Bises!

Commentaire de blob posté le 16-09-2011 à 21:45:21

Super l'ami, une belle course visiblement, maintenant faut envisager de faire le tour en complet, non ?
au plaisir de bientôt te croiser

Commentaire de canoecl posté le 18-09-2011 à 20:57:13

Magnifique course, un beau récit, très belles photos, ça donne envie, tu es tellement humble que nous croirions presque que c'est facile ! Encore bravo !

Commentaire de franck de Brignais posté le 26-09-2011 à 22:23:42

Tu es déconcertant d'humilité et de simplicité !! C'est simplement ENORME de finir une course comme celle là !! BRAVO Môôôssieur pour ce superbe exploit, ce beau récit et les superbes photos qui l'accompagne !!

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