Récit de la course : 100 km del Passatore 2011, par Goldenick

L'auteur : Goldenick

La course : 100 km del Passatore

Date : 28/5/2011

Lieu : firenze (Italie)

Affichage : 822 vues

Distance : 100km

Objectif : Pas d'objectif

11 commentaires

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Les 100 kilomètres du Passatore : "quasi una passeggiata" ...

Mardi 28 Décembre : je débute mon entraînement pour mon premier 100 kms. Je suis pile à 5 mois de mon objectif majeur de 2011 : le « Passatore ». C’est une course mythique en Italie qui rejoint Florence en Toscane à Faenza en Romagne , et qui fêtera sa 39ème édition.

Je décide de m’inscrire à 2 marathons pendant le premier semestre 2011 pour valider mes entraînements. Tout d’abord à Rome le 20 mars, avec un plan 4 sorties par semaine pour 3h15, que j’arriverai à suivre en entier malgré les conditions difficiles des sorties en hiver au petit matin (5h30 /6h). Je cours mon semi à Vérone en 1h36 en février (nouveau record) mais un gros coup de mou me fera rater le temps escompté le jour J et je le finirai en 3h36 avec de bonnes douleurs aux cuisses.

Le lendemain est un peu difficile mais il ne faut pas se tromper d’objectif et repartir une fois de plus s’entraîner, cepednant avec un gros changement : la vitesse ! Mon « coach » Jérôme m’a concocté un petit plan aux oignons pour arriver au Passatore avec une vitesse moyenne de 9km/h. Et ben au début, c’est pas facile de baisser de presque 4km/h sa moyenne. Je me fais copieusement engueuler via mail sur mes entraînements trop rapides (9,5 km/h !!!). Les premières sorties au pas font très mal aux jambes, je ne cours pas bien et je n’arrive pas à dérouler ma foulée.

Un mois après Rome, le 16 avril, c’est le tour du Marathon d’Annecy avec les potes, avec un objectif de 4h/4h30 en mode sortie longue. Encore raté : 3h55…avec Totote01 mais surtout un bon mal de jambes sur les dix derniers kilomètres. A posteriori, je me rends compte que j’aurai dû être plus patient et courir moins vite, même si j’ai eu beaucoup de plaisir à emmener Mémé sous les 4heures ;o)

Les semaines défilent et le volume augmente : 45 kms la semaine après Annecy, 70 kms les deux semaines suivantes, et tout ça avec un déménagement à préparer, c’est un peu dur de tout concilier. Mais l’envie et le plaisir de courir de temps en temps en compagnie (Marco, Jean-Claude) font le reste.

Seul point noir : je perds ma guerre contre la balance et je resterai à 96 kilos comme en début d’année malgré tous mes efforts. Mais je n’ai mal nulle part, alors je ne vais pas me plaindre…

Ca y est, cinq mois sont passés : 990 kms de prépa (j’ai couru 1500kms en 2010). J’ai donc sacrifié beaucoup de temps à ma passion et j’espère que j’ai su ne pas le faire payer à ma femme (et à son petit ventre qui s’arrondit de jour en jour). Maintenant il faut y aller et terminer ce 100 kms.

On avait organisé avec Delphine le week-end avec les amis : Jérôme_I qui essaiera de battre son record de 2008, Le Castor Jr, et les suiveurs de choc (Rapace74 et Rapacette74, assistés de Rafa74 et Eldo74). On récupère le premier boulet (euh pardon paquet) jeudi soir et le reste de la bande vendredi.

 

Samedi 10h, on part pour Florence en laissant à la maison la présidente de mon Fan-club (mais c’est pour la bonne cause…dur dur quand même). Après le Tor des Géants où j’avais aidé un peu Rapace, je lui avais demandé de me suivre à vélo sur le 100 kms. Comme d’habitude avec Manu, rien n’est pris à la légère et mon suiveur est fin prêt avec un modèle de vélo d’accompagnateur.

 

On arrive au retrait des dossards et on mange vers 13h. Il fait chaud, 30°C à l’ombre et ça se sent… Je fais la bise à mes poulains qui vont partir devant et je me mets en place au départ à côté de deux coureurs qui fument leur dernière clope 3 minutes avant le départ…

   

15 heures : c’est parti, 1600 coureurs dans les rues de Florence et à côté du Duomo, c’est superbe.

Km1-Km17 : Florence – Vetta le CrociOn commence par une première difficulté dès la sortie de Florence et l’entrée dans Fiesole. Après 3kms de plat, ça monte fort, je me retourne et je me rends compte qu’il reste très peu de monde derrière moi. Mais ils sont fous ces italiens ! Le début de la montée est effectivement très raide et je cherche l’ombre tout en courant doucement. Tout le monde marche…je n’ai pas tout compris sur le coup. J’ai très soif quand j’arrive au 1er ravito au km 10, je suis obsédé par mon hydratation en course (j’ai décidé de boire toutes les 15 mns 4 gorgées après avoir lu un Post très intéressant sur Kikou…si si ça existe encore, il suffit de mettre un filtre anti-R%*$o).

J’échange deux mots avec des américains qui sont venus faire le triplé Nove Colli la semaine dernière (203kms), le Passatore ce week-end et ils prendront le départ jeudi pour la Turin-Rome (700 kms). A votre santé les gars ! Good luck !

Je suis parti prudemment mais le cardio est haut, je pense que c’est dû à la chaleur. J’arrive au sommet sans marcher et ça c’est bon pour le moral.

Km18-Km31 : Vetta le Croci- Borgo San Lorenzo

On attaque la descente, j’essaye de ne pas accélérer et de bien m’hydrater à chaque ravito. Le paysage est magnifique et j’en profite bien. Il fait toujours très chaud mais je m’étais bien protégé avec la crème solaire et la casquette. Je retrouve Manu peu avant le ravitaillement de BSL. Je le sens un peu anxieux pour bien me ravitailler mais on va tout de suite se comprendre et je lui demande juste de me rappeler de boire régulièrement.

Km31-Km48 : Borgo San Lorenzo-Passo della Colla

Purée ça monte sec ! Je marche en sortie de ravito avant d’attaquer la grosse difficulté de la journée avec la montée du Col et ses 700m de D+. J’évite le coup de mou en me relançant tout de suite en courant. Et là, quelque chose se passe, je vais vivre un vrai moment de grâce. En y repensant, je me vois comme un éléphant dans un magasin de porcelaine : je cours encore et encore, je suis « IN THE ZONE », je monte et je n’ai mal nulle part. Comme je dis à Manu à un moment : « ne me demandes pas comment je fais pour courir en montée car je n’en sais rien, c’est la première fois ! ».

On arrive au km 47 et je vois mon pote Marco de Modène venir à notre encontre. Je lui dis « ça va trop bien, je ne sais pas ce que j’ai ». Il me connaît bien et je crois qu’il est étonné lui-même. On arrive au col et je vois Gozzi, Elisa, Céline et hélas Jérôme qui a abandonné à cet endroit. Je me dis que je vais le finir pour lui aussi ! Purée que c’est bon de voir tout le monde. Il commence à faire frais et je change de T-Shirt à manche courte. Le moral est bon, et je me sens prêt à attaquer la descente.

Km49-Km65 : Passo della Colla-Marradi

Marco et Manu m’accompagnent dans la descente où la nuit nous rattrape. J’essaye de ralentir au maximum et je me fais doubler parfois dans les premiers kilomètres mais je ne craque pas et je garde mon rythme de 6’15 /km en sachant que je fais le bon choix.  J’en profite pour bien m’hydrater et m’alimenter et grâce à Manu, c’est facile ! Tout d’un coup, je me rends compte que je ne parle plus et que le moral baisse un peu vers le km 55. Et puis la forme revient au km 60, j’abandonne Marco (merci encore) qui va se prendre un petit sandwich au saucisson et une bonne bière (arghhhh) et l’on continue avec Manu vers Marradi et le gros ravito du km 65. On le passe pour retrouver nos suiveurs un peu plus loin. Je vais changer de T-Shirt et en mettre un à manche longues car il fait de plus en plus froid. Je demande aussi à Céline de me percer une ampoule et de me protéger un ongle. Et là, ahlalala quelle douleur !!!! Je repars en boîtant, je me rappelle que le mur du centbornard est au 65ème km et je suis bien bougon mais je décide tout de même de relancer et de courir. Et là miracle, la machine repart comme si de rien n'était !

Km 65-Km 88 : Marradi-Brisighella

Rien à signaler, je cours pratiquement tout du long, je bois, je mangeotte, et je deviens maître de ma course. On double beaucoup de coureurs, je commence à accélérer et la présence de Manu est réconfortante et tellement utile. Je ne crois pas lui avoir fait de longs discours pendant cette partie, je suis très concentré sur ma foulée et sur ma course. Mon mental a pris le dessus sur mon physique. On voit pour la dernière fois Céline et Jérôme avant l’arrivée au Km 81, je leur dis juste : « je ne perds pas de temps, j’y vais tout de suite, salut »…sympa le gars !

Km88-Km100 : Brisighella-Faenza

Le pied ! C’est le moment le plus euphorique que j’ai connu en course. Même si c’est dur, l’entraînement paye et les jambes avancent toutes seules d’un bon pas. J’accélère encore, je ne marche qu’au ravito le temps de boire, oh que c’est bon ! Je double encore beaucoup de coureurs et je me permets de faire le dernier kilomètre en 4’40 (13km/h). Je prends le temps de remercier Manu pour sa patience et son aide précieuse (ravitos, lumière, etc …). Je vois Céline 500m avant l’arrivée, Jérôme est là pour prendre la photo.

 

Ca y est, top chrono : 12h06’00" (temps puce), 412ème sur 1600 inscrits et 1250 arrivées. Le Castor est déjà à la douche (trop fort le Castor). J’appelle Delphine pour partager ce moment avec elle. Je suis très fier de moi et de comment j’ai su bien gérer ma course.

Maintenant place à la montagne, mais surtout place à mon plus grand défi : devenir Papa !

 

11 commentaires

Commentaire de Jerome_I posté le 01-06-2011 à 12:29:00

bravo Nico,
rapide à écrire le récit, alors que je n'ai pas encore défait mes valises ;-)
Récupère un peu et profite de Delphine avant le prochain OFF qui va durer au moins 27 ans comme Tanguy!
Jérome

Commentaire de totote01 posté le 01-06-2011 à 13:09:00

Bien sympa ce récit du Passatore, tu as bien géré tes entrainements et ta course. Ce qui n'est pas si facile avec un déménagement, le boulot et un bébé à venir...
Félicitations!
La mémé ;o)))

Commentaire de L'Castor Junior posté le 01-06-2011 à 13:20:00

Bravo Champion !
Sur tous tes ultras jusqu'à présent, tu avais bluffé beaucoup de gens par ton endurance et ton mental d'acier.
Au Glazig, j'avais pu constater que tu tenais une sacrée pêche.
L'entrainement et les efforts ont payé de bien belle manière.
Tu as été si rapide sur la fin que je n'ai même pas eu le temps de revenir de la douche...
Merci encore pour l'accueil, et, si tu veux des tuyaux pour l'entrainement Tanguy, fais-moi signe ;-))

Commentaire de Ultra-Steph posté le 01-06-2011 à 13:26:00

Ohlalalala !! trop fort mon Nico ! Prêt pour boucler un TDG alors ?

Commentaire de tounik posté le 01-06-2011 à 13:57:00

Superbe, félicitation. Tu es prêt pour ton prochain rôle, c'est que du bonheur ...

Commentaire de rapace74 posté le 01-06-2011 à 14:08:00

bravo mon kiko pour cette belle perf !!!!!!!!! je suis tres heureux d'avoir pu t'aider un peu sur ce 100km.... je ne t'en veux pas du tout de m'avoir engueulé parce que je sifflotai.... ;-)et fais oi le plaisir de modifier une chose pour le TDG.. tu ne m'avais pas aidé un peu mais enormement avec céline et ta moitié et 1/2 !!!!
a bientôt
manu

Commentaire de Mustang posté le 01-06-2011 à 20:56:00

quelle maîtrise!!! Bravo!!!

Commentaire de Le Bagnard posté le 02-06-2011 à 01:35:00

Comme d'hab !!! y a pas à chier l'entrainement ca paye !!!!! Bravo pour ta course et maintenant profite de Delphine Biz à vous 2

Commentaire de jepipote posté le 02-06-2011 à 08:18:00

une belle course, la bonne prépa a payé, j'ai jamais connu sur une course ce sentiment ou rien peut t'arriver, ça donne envie..... ton seul regret, doit être d'avoir raté l'castor sous la douche malgré un final à 13k/h ^^

Commentaire de langevine posté le 02-06-2011 à 10:35:00

vraiment heureuse pour toi, un grand bravo d'avoir si bien gérer ta course, sans te laisser emporter par tout ce qui se passe autour!!
Et maintenant, tu as raison, profite à fond de ton nouveau rôle tant attendu!!!
Bises!

Commentaire de LtBlueb posté le 03-06-2011 à 10:28:00

bravo Nicolas ! perso , je milite pour que les perfs sur ultra soient pondérées du poids du coureur , alors 100km pour 12h et 96kg, ca fait une sacrée joli perf ... environ 8h15 ramené au 66kg , poids moyen d'un très bon centbornard :)

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