L'auteur : Mustang
La course : Lyon Urban Trail - 12 km
Date : 3/4/2011
Lieu : Lyon 01 (Rhône)
Affichage : 3383 vues
Distance : 12km
Objectif : Pas d'objectif
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C’est la LUT finale*
*Je sais, c’est facile !
Voilà un an déjà, une photo m’avait beaucoup émue, c’était celle de Badgone avec son fils à l’arrivée du LUT. Badgone a cette qualité qui est de ne pas cacher ses sentiments ! Il m’a fait envie, aussi, je me suis mis dans la tête de vivre ce même événement ! Et bien oui, j’ai mon fils qui est installé à Lyon ! Dis, Romain, ça te dirait de courir avec moi au Lyon Urban Trail ? Pardon ?? Certes, quand il vient en Normandie, il va quelquefois jouer au foot avec ses copains, il fait également du laser Game ou du paint ball ( !), il se rend à son boulot en Vélib, euh non, ça c’est pour Paris,… comment... en Vélo’v, oui, c’est cela et aussi du squash ! Le bougre ne dit pas non ! A un an de distance, on a le temps d’y penser ! Noël arrive, j’assure en lui offrant une paire de runnings ! Dis Romain, tu penses à t’entraîner un peu ? As-tu vu le médecin pour le certificat médical ??? En janvier, il me confirme sa participation. Je prends les billets de train et je m’inscris sur le 12 km. Il attendra le dernier moment pour tout régulariser !!! Et il va s’entraîner ! Il m’assure qu’il a fait un peu de footing à la Tête d’or et a testé un peu les marches de Fourvière ! Confiants, Mireille et moi prenons le train vendredi au Mans. Des sacripants ont piqué les rails… euh non des câbles en cuivre ! Nous restons en rade plus d’une heure entre le Mans et Paris. J’en profite pour corriger des évaluations de mes élèves que j’ai emportées ; les évaluations pas les élèves ! Nous arriverons à bon port vers 1h30 du matin !
Samedi après-midi, après un bon repas lyonnais, direction place des Terreaux, dans le hall de la Mairie, nous retirons nos dossards. Assez ému de voir le fiston sur la liste des inscrits ! Nous traversons la place pour le contrôle de la puce et pour retirer le cadeau, des manchettes blanches ! Puis, nous partons traîner un peu en ville. Le téléphone sonne. Je pensais à Tophenbave avec qui on s’était plus ou moins donné rendez-vous pour un café, mais non, c’est Fulgurex et Jupette qui sont à moins de 400 m ! On se trouve de l’Esprit, enfin devant le magasin Esprit. Oui, ma tendre et la copine de mon fils font du shopping, une autre forme de sport ! Nous nous retrouvons tous ensuite autour d’une bonne bière. Le soir vient, bon repas à la maison puis coucher tôt pour bien récupérer. (En fait, le fiston propose de jouer à Catane, ben voyons ! Coucher pas loin de minuit, ouaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !)
Dimanche, je me lève vers 6h30 pour déjeuner tranquille. Romain a promis de se lever vers 7h30, oui, oui un dimanche ! Et il tient parole ! Nous nous préparons. Il s’essaie à l’humour : « Poisson du 3 avril ! Non, c’est pas vrai ! Mais euhhhhh». Nous sommes prêts à l’heure. A 8h45, Jupette vient à l’appart poser son sac et nous partons prendre le métro. Sympa, nous ne sommes pas les seuls à être en tenue dans les wagons !
Nous arrivons vers 9h30. La place est bien remplie ! Il fait beau. L’atmosphère est détendue. Je m’énerve un peu car je n’arrive pas à attraper le satellite avec mon GPS ! Voilà, Romain et moi allons nous placer au milieu de la mêlée. Le fiston a l’air zen ! Si j’ai bien compris, le départ est retardé de 15mn ! La sono est inaudible. Soudain, un grand mouvement de foule, c’est le départ ! Je déclenche mon chrono, nous franchissons l’arche rouge, face à la Mairie, nous obliquons à droite dans le large couloir, puis encore à droite pour se retrouver dans le sens opposé face à une arche noire et tout s’arrête ! Ah, ce n’était pas le départ ! Nous partirons en même temps que les marcheurs à 10 h, ah bon ? Ça promet ! Un animateur à 10 m de moi doit hurler dans son micro mais personne n’entend faute de haut-parleur ! Il doit en avoir deux devant l’arche rouge de la mairie ; pour sonoriser la place, c’est un peu court ! Le pauvre va s’évertuer sans succès à provoquer une ola !
Enfin, nous partons ! Romain est à mes côtés. Jupette aussi, elle s’inquiète car elle n’a pas pris de petit-déjeuner consistant ! Pour l’instant, la rue d’Algérie, puis le pont de la Feuillée sont suffisamment larges pour accueillir le flot des coureurs.
Je doute qu’il en soit de même sur les pentes de Fourvière ! Les équipements des coureurs sont variés, beaucoup ont des camel-back ! Romain et moi sommes partis sans rien ! 12 bornes et deux ravitos, ça devrait le faire sans problème ! Et ce n’est pas la canicule ( il me semble que le Lutin a donné une explication de ce mot dans un de ces billets dont il a le secret) malgré le beau soleil printanier. Je commence à prendre des photos. Déjà, je sens qu’avec les automobilistes lyonnais, cela va être rock n’roll ! Sur le pont, une voiture est engluée dans la masse des coureurs. Déjà les premières pentes de Fourvière avec les escaliers du chemin de Montauban.
C’est le premier bouchon lyonnais ! Certains veulent cependant courir dans les marches ! La rue se resserre ! Puis nous obliquons à gauche dans un passage encore plus étroit ! Ceux qui n’aime pas la foule, s’abstenir !
Euh, il ya du monde!!!
Enfin tout le monde est de bonne humeur ! Je bavarde un peu avec une coureuse qui arbore le buff emblématique de Kikouroù ! Enfin, nous débouchons sur l’esplanade de la basilique où nous pouvons commencer vraiment à courir ! Je m’inquiète de l’état de Romain mais c’est tout bon !
Nous avons vite fait de dégringoler dans les lacets du parc.
Ça donne du rythme. Nous débouchons sur une rue pour obliquer à droite, montée des Chazeaux que nous allons descendre. Un petit moment de flottement car une partie du peloton va descendre un peu plus loin sur la rue mais ce n’est que pour revenir par l’autre accès au passage. A priori, il n’y a pas d’ambiguïté avec l’itinéraire. Le balisage au sol en orange est très net. Pour l’instant, la vitesse n’a pas de quoi affoler un chronomètre ! La densité de coureurs est encore élevée !
Mais l’ambiance est décontractée ! Bon, ce n’est tout ça, c’est que nous sommes revenus en bas de Fourvière ! Il faut y remonter ! Romain et moi alternons course et marche. Il faut se préserver pour la suite ! Un peu de plat puis c’est la montée du Gourguillon ! Un peu de répit dans la rue des Farges qui monte cependant puis c’est la montée du Télégraphe ! Ça calme !
Km 3,5 km, c’est le premier ravito. Il est le bienvenu car nous sommes partis sans rien ! Il est bien garni. J’attrape un gobelet d’eau, un morceau de banane. Je force Romain à prendre un cracker salé. Avec la chaleur et les efforts, la perte des minéraux est importante. Il se laisse tenter par une canette de Red Bull, ben voyons ! Et c’est reparti ! Je suis écœuré par les détritus que laissent les coureurs sur des centaines de mètres après le ravito : gobelets, cannettes, emballages divers. Il y a de l’éducation à faire. Le flux des coureurs est toujours aussi dense et dès que la voie se resserre, ça bouchonne ! Et c’est le cas dans l’étroit chemin qui conduit aux théâtres romains. Certains en sont à la seconde près et coupent en dégringolant le talus vers l’esplanade sous les huées des autres coureurs ! Vision incongrue d’un groupe de scouts visitant le petit amphithéâtre. La cavalcade de tous ces coureurs bariolés dans les ruines est saisissante.
Nous débouchons sur la rue de l’Antiquaille où la circulation est bloquée. C’est l’émeute parmi les automobilistes mais les signaleurs demeurent stoïques sous les klaxons furieux. Je reste un peu arrière du fils et me fait plaisir avec l’appareil photo afin de saisir des vues intéressantes.
Mais qu’avons-nous descendu ? Vite, remontons par des escaliers vers la basilique de Fourvière.
Les cloches sonnent, quelques cris d’encouragement, d’autres scouts indifférents sur l’esplanade que nous avons traversée tout à l’heure. L’étonnante vision de la tour Eiffel en réduction. Une large allée sablonneuse dans un superbe parc permet de reprendre de la vitesse. A un carrefour, de l’autre côté de la rue, la course qui revient. la rue qui suit fait des « s » mais nous coupons pour déboucher sur la rue de Trion, toujours accompagnés par les klaxons des automobilistes frustrés ! Le fiston a l’air de très bien tenir le coup, je le coache un peu dans son rythme afin qu’il ne s’emballe pas trop, surtout dans les montées. Justement en voilà une, c’est celle du bas de Loyasse qui longe le cimetière du même nom. La pente est faible et permet de courir. J’avise deux coureurs qui portent de magnifiques t-shirts blanc et rouge avec l’inscription en grand « Vesoul ». Très fin, je crie à Romain, « Regarde, t’as voulu voir Vesoul ! » Les gars en question se retournent en rigolant.
Bientôt le km 8, là-même où nous étions tout à l’heure de l’autre côté de l’avenue. Puis c’est l’amorce d’une grande descente dans un large vallon herbeux. Les coureurs se lâchent dans cette descente digne d’une piste de ski !
J’en profite pour m’arrêter ( !) et téléphoner à ma tendre pour se préciser le rv sur la Croix-Rousse. Miraud, je me trompe de numéro et je tombe sur Fulgurex en plein effort. On échange quelques nouvelles sur nos courses respectives. Puis j’appelle mon épouse. La descente se poursuit par des ruelles vers la Saône. A nouveau, c’est l’émeute sur le boulevard que nous traversons. Mais la police veille au grain. Nous traversons l’affluent du Rhône sur une passerelle qui oscille largement sous les foulées des coureurs. Une petite mémé se cramponne à la rambarde. Ce tangage impressionne aussi quelques coureuses.
Sur le quai st-Vincent, nous obliquons à droite par un passage étroit puis un bon coup de cul pour arriver dans le jardin des Chartreux à la suite duquel se situe le 2e ravito du parcours. Et c’est parti par la rue Burdeau pour arriver au pied des ruines du théâtre antique que j’ai visité la veille. Il reste peu de km mais ce sont des costauds ! D’abord les marches le long du théâtre sous le regard d’un accordéoniste particulier, un court répit avant de gravir la montée de la Grande Côte.
A la traversée d’une rue adjacente, une cycliste malgré le signaleur traverse le peloton et manque de renverser un coureur ! La Grande Côte, boudiou ! Les coureurs se mêlent aux touristes et aux promeneurs. Je conseille Romain de progresser sur la partie centrale, celle qui ne comporte pas de marches mais on ne peut y échapper dans la dernière partie de la côte!
Sur la placette, nous reprenons un peu notre souffle et c’est reparti. Soudain, une voiture débouche en trombe d’un parking et manque de renverser une coureuse qui frappe furieusement le pavillon arrière du véhicule. L’arrivée sur le boulevard de la Croix-Rousse signifie la fin des difficultés. Le rythme de la course s’accélère. Au Gros Caillou, c’est la descente, nous retrouvons les coureurs des autres courses. Romain est en forme et n’a pas l’air essoufflé. C’est gagné pour lui ! Un dédale de rues et de petits passages nous conduit vers le Rhône. Je dis à Romain de filer s’il veut faire en-dessous de 1h30. Je le suis à quelques mètres mais j’ai encore des photos à prendre. Place Louis Pradel, Mathias, assis sur les marches et qui en a terminé avec sa course, m’interpelle. Je continue ma course vers la mairie. Superbe, on traverse le bâtiment pour déboucher en haut des marches qui dominent la place des Terreaux. Je m’arrête pour prendre en photo cette arrivée spectaculaire, ce qui fait rire certains spectateurs.
Je franchis quand même l’arche d’arrivée et rejoins Romain. Beaucoup de bonheur !! Voilà, c’est terminé ! Direction le ravito pour se requinquer avec du bon pain et du jambon sec. Les coureurs continuent à affluer. Quelques têtes connues : mamanpat, Blob bien entamé et madame Blob ! Jupette fait son arrivée, heureuse.
La course est terminée mais l’ambiance est encore là, la foule des coureurs, chacun s’interpelle, le soleil, les sourires, les visages marqués, la satisfaction d’un bon moment ! Romain et moi retrouvons nos compagnes respectives. Nous restons cependant encore un peu dans l’exaltation de cette foule radieuse.
Toutes les photos ici
PS: Romain a le bon goût de nous offrir une bonne bière que je dédie au Lutin!
17 commentaires
Commentaire de Arclusaz posté le 08-04-2011 à 08:39:00
Bravo !!!
pour la course, les photos, le CR et d'avoir pu convaincre ton fils de t'accompagner : le début d'une conversion sur la colline qui prie ?
Et pour confirmation, la grande descente, c'est bien une ancienne piste de ski (la Sarra) reconvertie en descente VTT.
Commentaire de millénium posté le 08-04-2011 à 08:41:00
quelle joie de voir que "mon" récit t'a donné l'envie de connaitre ces instants de bonheur !
BRAVO à toi et mini mustang (je ne sais pas si ça porte un nom!!).
Commentaire de Mathias posté le 08-04-2011 à 09:26:00
ah ah ! j'aime bien le "je le coache un peu dans son rythme afin qu’il ne s’emballe pas trop, surtout dans les montées"
alors que je m'imagine le mustang soufflant tout ce qu'il peut, qui sue sang et eau pour essayer de suivre le fiston qui dans l'insouciance de sa jeunesse, file devant à fond les manettes... ;-)
Commentaire de Jean-Phi posté le 08-04-2011 à 09:56:00
Sympa non notre acienne piste de ski ?
Félicitations à ton fils et toi. Ne prête pas attention aux automobilistes lyonnais. Quand ils courent, ils ne sont pas comme cela !
Commentaire de eric41 posté le 08-04-2011 à 10:39:00
Super Philippe d'avoir couru avec ton fils.J'essaierai de convertir le mien.
Eric
Commentaire de blob posté le 08-04-2011 à 14:03:00
et merci encore pour les carrés de chocolat à l'arrivée, ça m'a permis de me refaire en attendant ma première bière
à bientôt
Commentaire de Françoise 84 posté le 08-04-2011 à 15:58:00
Sympa,cette course en duo!!! Dommage pour la foule et les voitures...! Finalement, ils ne sont pas si feignants que ça, nos p'tits jeunes!
Commentaire de Jay posté le 08-04-2011 à 16:50:00
bravo pour la course , bravo pour avoir fait bouger le fiston :-P
merci pour le récit bien imagé et bon courage pour la suite :-)
Jay
Commentaire de tophenbave posté le 08-04-2011 à 22:11:00
la prochaine fois que l'on se donne rendez vous ,on se retrouve dans un authentique bouchon lyonnais!a bientot donc!
Commentaire de fulgurex posté le 09-04-2011 à 08:09:00
"J’en profite pour m’arrêter et téléphoner à ma tendre(...)je tombe sur Fulgurex"
Je jure qu'il n'y a rien de sexuel entre nous!!!
Content de vous avoir vu. Remercie ton fils de m'avoir fait connaitre la Chouffe... j'ai replongé cette semaine ;o)
Commentaire de TomTrailRunner posté le 09-04-2011 à 08:11:00
Superbe CR familial ... On sent que tu as transpiré la joie de vivre (et dans doute la charcutaille :-) )...
Des vues saisissantes ....mmmh
Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 09-04-2011 à 10:44:00
Le LUT, c'était plutôt le dur LUT final !
Quelle chance et quel bonheur de courir avec son fils ! J'en serais ému si je n'étais pas si méchant !
Tu m'as mis l'eau à la bouche, l'épreuve est superbe sous le soleil.
Commentaire de L'Dingo posté le 09-04-2011 à 22:36:00
m'est avis que le plus dur reste à venir:
Le faire courir avec toi au Trail d'Ecouves.
Quoiqu'avec la motivation de poutrer le Lutin, tout peut arriver ;-)))
Commentaire de Ben64 posté le 11-04-2011 à 14:58:00
Bravo pour la course avec le fiston!! La course à pied, vecteur de lien social ;-)
Commentaire de LtBlueb posté le 11-04-2011 à 22:24:00
bien joli récit et vive le mustang et son fiston !!
Commentaire de breizhman14 posté le 12-04-2011 à 22:02:00
Du beau boulot tout ça, c'est vrai que c'est pas toujours simple de leur mettre le pied à l'étrier (ou à la running???) à nos jeunots, bravo à vous
Commentaire de tidgi posté le 14-04-2011 à 21:30:00
Sympa le partage de ces moments entre papa et fiston. Bravo à vous 2 !
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