Récit de la course : Le Tour des Glaciers de la Vanoise 2010, par blob

L'auteur : blob

La course : Le Tour des Glaciers de la Vanoise

Date : 4/7/2010

Lieu : Pralognan La Vanoise (Savoie)

Affichage : 2684 vues

Distance : 72km

Objectif : Pas d'objectif

15 commentaires

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TGV – bis repetita

Après la tentative avortée de l’année dernière (abandon à Plan Sec, tordu de crampes), je ne pouvais pas en rester là, il y avait comme une revanche à prendre. Donc, c’est tout naturellement que je me m’inscris pour l’édition 2010 de cette course, ne serait-ce que pour compléter l’album photo …

Avant la course, le mois a été chargé. Début juin, je fais serre-file au Maratrail à Béné (Lans en Vercors), et 2 semaines ensuite, c’est l’Aravistrail avec la course du samedi matin, et un petit bout de celle du soir. J’arrive donc à Pralognan avec un certain recul sur les loooongues montées, mais sans doute aussi un peu de fatigue résiduelle.

Arrivée la veille avec Cathy, on se pose à l’hôtel, on récupère les dossards (Cathy s’inscrit au Tour de l’Aiguille de la Vanoise), et on récupère les potes dans l’après-midi : bières en terrasse, et pasta commune le soir.

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le fameux bouquetin de Pralo

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et les bières en terrasse

Le lendemain matin, 4h30, nous voici en train de signer le formulaire indiquant que nous prenons le départ.

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Le mot d’ordre : y aller mollo dans la première montée, pour passer le col de la Vanoise dans les temps sans se mettre directement dans le rouge. Ça démarre donc dans le village, on tourne rapidement dans une petite ruelle montante en direction du hameau des Fontanettes et on attaque la montée en marchant. J’ai la frontale avec moi, je suis l’un des rares d’ailleurs. Je me retrouve rapidement avec David, l’un des copains de la bande. On monte ensemble alors que le jour se lève, et c’est la traversée toujours aussi magique du lac des Vaches.

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Tellement magique que je loupe une dalle et me fous le pied dans l’eau ! Ça me fait pester sur le coup,  j’y penserai moins par la suite étant donné tous les torrents qu’il nous faudra traverser.

Refuge du col de la Vanoise : 1h40 de course, je m’arrête pour faire le plein et laisse partir David. Je continue le chemin seul, et ce sont les premières traversées de Névés qui arrivent. L’année dernière, ce n’était pas aussi tôt.

 

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On arrive bientôt sur la traversée du fameux pierrier où il faut faire attention de bien suivre les cairns, et ce qui devait arriver arriva, je monte trop et me paume. Je suis donc obligé de redescendre pour reprendre le chemin, ce qui me fait perdre un peu de temps. Du coup, je tombe sur Stéphane et FR qui étaient un peu derrière moi. On déroule donc ensemble jusqu’à l’Arpont.

Refuge de l’Arpont : 4h de course. On a une demi-heure d’avance, et la bande se reforme en partie. Zybo et Nico le Dahut nous rejoignent, et chacun commence à faire le plein. Zybo se fait soigner car il s’est pris une belle gamelle qui lui a couté la peau des jointures des doigts… Pour ma part, je ne traine pas, je remplis le camel, j’attrape 2 ronds de saucisson et 3 tucs, et je repars tranquillement.

Curieusement, je garde assez peu de souvenirs de la partie entre l’Arpont et Plan Sec, peut-être parce que je la connaissais déjà, peut-être aussi parce que je commençais à être un peu attaqué. Je prends quand même le temps de prendre quelques clichés, et c’est l’arrivée à Plan Sec, une demi-heure avant la barrière horaire.

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le refuge est à droite du télésiège. En face, le col Barbier où il nous faudra grimper

Refuge de Plan Sec : 7h30 de course.

Là encore, la troupe se rassemble. Surprise quand on voit David R, un des potes, sortir du refuge. Il était largement en tête, mais a négligé son alimentation, et est arrivé à Plan Sec en état d’hypoglycémie. Il s’est donc reposé et alimenté, et repart avec nous. Par contre, fin de course pour le Dahut, qui s’est tordu la cheville sur la route, et qui prend là une sage décision étant donné ce qui nous attendait. On repart en groupe (Stéphane, FR, David et moi) sans voir arriver Zybo, on se dit donc qu’il risque de se prendre la barrière horaire.

Descente depuis le refuge, David part en tête et nous largue rapidement. On continue à 3, jusqu’à se retrouver au pied du col du Barbier. Dès la montée, je sens qu’il va falloir que je gère. Curieusement, je n’ai aucune crampe, mais je me sens vidé de toute énergie. Je m’assieds donc quelques minutes, engageant mes camarades à continuer sans moi, et prends le temps de boire et d’avaler une barre de céréales. Je repars ensuite lentement, mais continue ma montée. Bientôt, j’ai le plaisir de rattraper Steph et FR qui m’attendent au bord du chemin, en compagnie de David. Celui-ci n’a toujours pas récupéré de son hypo, et il est en train de le payer. Nous repartons en convoi. Cette montée du col du Barbier me semble vraiment très longue, et je me fais violence pour ne pas céder à toutes les pensées négatives qui m’envahissent à ce moment-là. Moment sympa quand nous passons au milieu des troupeaux de moutons, et des superbes cabanes.

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On attaque enfin la descente sur l’Orgère. Au début raide et caillouteuse, la descente passe bientôt en forêt. Là, c’est le bonheur. Le sol est souple, couvert d’épines de sapins, et j’arrive enfin à dérouler. J’utilise les bâtons pour me soulager les cuisses, et remonte une dizaine d’autres coureurs dans ce passage. Ça remet en confiance. J’arrive enfin au refuge de l’Orgère, toujours ½ heure avant la barrière.

Refuge de l’Orgère : 10h30 de course

Refaire le plein du camel, avaler une soupe, car je sais que la montée qui nous attend sera rude. Le groupe s’est encore reformé puisque j’ai retrouvé Steph, FR et David au ravito.

On repart en groupe, et on fait un peu le yoyo dans la première partie (je m’arrête 3 minutes, je rattrape le groupe qui s’est arrêté pour David, etc…). J’en profite pour shooter des bouquetins.

 

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Arrivé en haut de la première bosse, on découvre ce qui nous attend : le col est complètement enneigé, et on aperçoit dans la pente des petits points noirs qui doivent donc être les coureurs devant nous. Ça calme ! On sort les polaires et les coupe-vents, car la pluie se met à tomber.

La montée au col se fait en convoi, les coureurs autours de nous sont tous dans le même état de fatigue, et la montée est délicate. La dernière portion est très pentue, complètement enneigée, une corde est posée pour s’accrocher (je préfère pour ma part m’en passer), et les chaussures de trail ne sont pas les mieux placées en terme d’accroche sur la neige. Arrivée au sommet, on salue les 2 courageux CRS qui sécurisent l’endroit, et on passe de l’autre côté. Quelques mètres très raides dans la caillasse, et ça passe sur la neige.

 

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 Steph, FR et David

Là, je dois dire que je n’ai pas aimé du tout. On progresse dans le brouillard, et on voit à quelques dizaines de mètres, pas plus.  Je stresse par peur de la chute, et je progresse donc lentement. Les potes prennent de l’avance, et je les perds rapidement de vue avec le brouillard. On se retrouve à un moment avec un autre coureur, complètement paumés, à essayer de retrouver des traces de traversée de névés. Enfin, un bruit de compresseur, une silhouette massive qui se dessine, c’est le refuge de Péclet Polset.

Refuge de Péclet Polset : 13h55 de course

Les potes étant arrivés avant moi, ils repartent quelques minutes avant moi. Pour ma part, je prends encore une fois le temps de m’alimenter, de remplir le camel, de replier la Goretex car la pluie s’est arrêtée, avant de repartir. Je descends pendant quelques minutes sur des sentiers avant d’arriver sur un chemin plus carrossable, empruntable par les 4x4. J’y aperçois mes comparses au loin. Le chemin devenant roulant, je trottine et entame la longue descente. Au bout d’une demi-heure, je rattrape David, visiblement dans le coltar. Steph et FR ont préféré dérouler, me sachant derrière, et voulant franchir la ligne d’arrivée avant la limite des 16h. Je continue donc avec David, qui est tout juste en état de marcher, et de répondre à mes questions par des grognements. Arrivée au refuge du roc de la Pêche, il s’assied sur le bord de la route, en proie à des vertiges + nausées + sensation de froid. Pas glop. Heureusement, le 4x4 des CRS se pointe à ce moment, et lui annonçant qu’il reste encore 7 kms de descente avant l’arrivée, le décide à abandonner et à grimper avec eux. Me voilà seul, avec derrière moi les 4 derniers coureurs et le serre-file qui apparaissent.

MODE WARRIOR ON

Un petit calcul rapide : 7 kms, 45 minutes, c’est jouable ! Je replie les bâtons que j’attache au sac, je vire le pull manche longue, et je déroule dans la pente. Comme c’est roulant, je me retrouve bientôt à courir à vive allure, et là, les douleurs s’envolent comme par magie. J’aurais presque l’impression d’être en forme si je me donnais le temps de réfléchir. Je rattrape et double plusieurs concurrents, traverse le hameau des Prioux au pas de charge, continue la descente et rattrape mes compères environ 2 kms avant l’arrivée. Je les double, sens que Steph s’accroche à moi, donc on continue à pousser. On traverse le camping sous les encouragements des campeurs, on passe le pont, arrivons dans Pralognan et déroulons les derniers mètres comme des furieux, main dans la main, 15h55 de course dans les pattes. J’aperçois du coin de l’œil le Bagnard, Cathy et les potes, et Photogone nous shoote pour immortaliser le moment

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 Photo du Bagnard

MODE WARRIOR OFF

FR commettra l’exploit de franchir la ligne en 15h59min59, le jour de son anniversaire (il aime les symboles celui-là)

On se retrouve tous au resto après une bonne douche pour s’envoyer une assiette et une bière, puis Cathy et moi reprenons la route, car demain, c’est le boulot qui nous attend. On ne va pas être frais …

Bilan de la course :

Première chose, la satisfaction d’avoir terminé la course, même si je passe la ligne parmi les derniers. Je pense que le parcours était plus compliqué que l’année dernière, notamment à cause de la neige et des conditions au col de Chavière, donc cette revanche est plutôt gratifiante. Avoir pu réaliser la majeure partie de la course avec les potes était bien sympa également, on s’est tous épaulé les uns les autres à un moment. Dommage que tous n’aient pas pu finir …

Etonné d’avoir autant fait le yoyo entre coups de moins bien et période de mieux. Avec du recul, je pense que le mois écoulé, avec une course importante toutes les 2 semaines, a laissé de la fatigue dans l’organisme et que ça a joué. Par contre, le moral a tenu le coup.

Côté physique, quasiment aucune crampe (premier chatouillis après 10h de course seulement), les pieds sont nickels, et 3 jours après la course, plus de douleurs musculaires. Par contre, une bonne fatigue qui me fait dormir comme un bébé.

Maintenant, repos une semaine, et démarrage de l’entrainement estival en vue de la CCC !

15 commentaires

Commentaire de totoro posté le 09-07-2010 à 10:00:00

Splendide ! Belle gestion de l'effort et bon courage pour la CCC

Commentaire de fulgurex posté le 09-07-2010 à 10:08:00

et voilà! c'est fait! Bravo.
J'ai trouvé cette course plus dure que la CCC, tu es donc déjà presque prêt. La grosse différence entre les deux courses est la durée de voyage.
On se revoit à Cham ;o)

Commentaire de spierru posté le 09-07-2010 à 10:41:00

Salut Bébert,
Super récit que nous nous as écrit, on a l'impression d'y être et de pouvoir revivre l'instant. C'est avec un grand plaisir que j'ai passé la ligne d'arrivée avec toi, un grand moment !
Ce fut, bien plus qu'un très belle course : une aventure humaine exceptionnelle !
Bon courage pour ta CCC et à bientôt, A+ Stéph.

Commentaire de laulau posté le 09-07-2010 à 14:44:00

Salut Blob
ça y est, tu en es venu à bout ! bravo pour cette course à plusieurs.
Bonne prépa et bonne chance pour la CCC

Commentaire de maï74 posté le 09-07-2010 à 15:27:00

Moi j'adore quand tu es en mode warrior ! Et bien voilà, le TGV, ça, c'est fait !... De quoi envisager plutôt sereinement l'objectif de la saison avec un mental gros comme ça !
A demain pour fêter ça, promis j'amène les cuissardes...

Commentaire de frankek posté le 09-07-2010 à 15:32:00

bravo et récupère bien pour la CCC. Le mental est là ! c'est bon pour la suite.

Commentaire de mic31 posté le 10-07-2010 à 18:17:00

Bravo pour ta course et ce final époustouflant, étonnant comme parfois on peut trouver des ressources insoupçonnées.
A une prochaine fois et bonne prépa pour la CCC.

Commentaire de trankilou posté le 10-07-2010 à 19:16:00

F&licitation pour la course, bien remis des Aravis à ce que je vois. Bon courage pour la CCC.

Commentaire de BENIBENI posté le 11-07-2010 à 16:30:00

In the pocket ! Bravo Bertrand !

Commentaire de Fimbur posté le 12-07-2010 à 12:28:00

Et voilà, cette année c'est fait et bien fait.
Bravo.

Récupère bien
Fimbur

Commentaire de Pegase posté le 12-07-2010 à 14:24:00

Quel final, la photo en est flou ;-))
Bravo Bertrand

Commentaire de Astro(phytum) posté le 12-07-2010 à 22:50:00

Bien ,bien pour la suite Bertrand , c'est tout bon pour la CCC .
Je devais être sur la TGV mais presque au dernier moment ,j'ai opté pour la Montagn'hard56 .
A bientôt à Cham .

Commentaire de langevine posté le 13-07-2010 à 13:44:00

Petit à petit, l'oiseau....
Bravo Bertrand, un résultat de bonne augure pour la suite!! Et bien mérité de surcroit!!!!

Commentaire de millénium posté le 14-07-2010 à 20:14:00

je suis super content pour toi ! Tellement mérité !
Merci pour ton récit et...BRAVO

Commentaire de Klem posté le 06-12-2010 à 09:48:00

Avec quelques mois de retard, je te félicite pour ta course; en lisant ton récit cela me donne envie d'y participer.

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