Deux façons de pratiquer la sortie de nuit avec des sensations différentes: La première, sans lampe, sur chemins forestiers connus de préférence avec un peu de lune, on observe peu de faune mais c'est excellent pour la proprioception. On éveille aussi l'ouïe et l'odorat. On peut arriver à faire la différence entre un cerf et une biche qui a laissé son empreinte olfactive. Autre avantage, on peut effrayer les chasseurs qui se promènent tous feux éteints, fenêtre ouverte pour écouter le brame en criant un "bonsoir" auquel ils ne s'attendent pas ( j'ai un peu honte mais je ne peux pas m'en empêcher
). Par mesure de sécurité, je garde une lampe à la main pour me signaler si j'entends courir un cochon ou un cervidé pour éviter qu'il ne me percute faute de m'avoir vu. Une laie qui passe comme une bombe un mètre devant moi ce n'est pas qu'elle charge, c'est qu'elle a choisi un cap et qu'elle s'y tient
. Les cerfs c'est plus rare mais plus dangereux. Un seul flash suffit à établir un périmètre de sécurité.
Les autres sorties, c'est à la frontale et là c'est un autre plaisir que celui de compter et d'identifier les nombreux yeux qui m'observent: cerfs, biches, chevreuils , renards , fouines, martes, blaireaux, chats forestiers, très rarement les sangliers qui doivent comprendre ce qui se cache derrière le faisceau lumineux ( ils doivent être abonnés au fil sur les frontales ).
La nuit c'est donc d'autres sensations et si on n'est pas rassuré, rien n'empêche de le faire à plusieurs dans un premier temps.
Je ne raconterai pas ma seule grosse frayeur sinon certains renonceront à tenter l'expérience