salut à tous !
Objectif de l'année, j'avais bien envie de faire mieux qu'il y a deux ans (43h52). La prépa fut assez bien optimisée, même la MH120 avortée au 85eme, deux semaines dans les Alples avec pas mal de D+, des we au 25 bosses, une sortie à la colinne d'Elancourt en compagnie du maître des lieux, un gros we choc dans les Alpes fin septembre, et même le 10km de la Nogent Baltard il y a deux semaines qui permet de caler un peu de vitesse et de varier les sorties.
Depuis mon arrive sur l'île, une petite sortie en compagnie de Tourist80 pour faire Maido-Roche Plate, deux mini footings de 40min, et surtout des bonnes nuits de sommeil et des siestes tous les jours.
Avec Tourist80, on est arrivés tôt dans le sas de départ, et on croise Franck également qui était là de bonne heure ! L'avantage c'est que l'on peut se positionner tout à l'avant et être relativement bien positionné pour le départ. Car la stratégie était de bien partir jusqu'à Vidot et puis ensuite de dérouler, et de tenir !
Le départ cette année était encore plus impressionnant qu'il y a deux ans, encore plus de monde j'ai l'impression, et puis surtout une tension de fou de tout ce peuple qui attendait que Ludo commence son décompte. (je n'aurais d'ailleurs pas aimé la chaine de bénévoles qui séparait les 2000 raideurs remontés à bloc et qui nous enmenait tout doucement vers la ligne de départ...)
Donc départ bien en rythme, mais pas dans le rouge, à peine un petit orange. Mais le 1h28 à Vidot m'a un peu étonné. Bon l'avantage est que la partie après Vidot, y'a pas de bouchons du tout, et je pense que cela peut se jouer à quelques minutes. Car il y deux ans, je passais à 1h36 et j'avais eu qqs bouchons légers dans les petits singles par la suite. Ce qui fait que jusqu'à Notre dame de la Paix, j'avance bien. Mais à aucun moment dans le rouge. Je maitrisais dans les montées et je relancais sur le plat où mes grandes jambes me permettent d'adopter une marche rapide super efficace sans trop puiser dans ses réserves. Et puis me sachant largement en avance sur mon roadbook 43h voir même les version 42 ou 41h, je me calme un peu avant d'arriver à Nez de Boeuf. J'y croise d'ailleurs au ravito Tourist80 qui avait des soucis de bide à ce moment. La descente vers Mare à Boue se fait tranquillement et j'arrive même à courir sur la partie sur la route, ce qui veut globalement dire que tous les voyants sont au vert. Par contre le fait d'arriver après 7h03, au lieu des 8h26 prévues sur le roadbook 43h et les temps de 2016, m'étonne un peu. Je traine pas trop au ravito car j'ai envie de commencer la montée de Kerveguen où j'avais souffert il y a deux ans. Finalement ca se monte assez bien
La descente vers Cilaos aussi se passe bien. Et comme à ce moment de la course je suis assez "devant", il y a peu de monde dans la descente, ce qui permet de se caler son propre petit rythme sans se soucier des autres.
L'arrivée à Cilaos fait du bien, c'est une bonne première étape de passée, en 10h46 pour 12h08 du roadbook. Je me pose sur la pelouse, petit changement de chaussures/chaussettes, le moral est à 100%. Je croise à nouveau Tourist80 qui arrive quand je suis sur le point de repartir. On se dit qu'on a de la chance d'être là !
Maintenant c'est l'épreuve du Taibit. Je me disais que comme j'avais un peu d'avance et que c'était encore assez tôt dans la matinée, il ne ferait pas trop chaud... Hében c'est loupé ! La montée jusqu'à la route du Taibit reste quelque chose de dur, mais on le sait. Et quand il fait chaud je sais que je n'avance pas trop bien. Mais tout va bien, et en arrivant sur les hauteur du Taibit ca va mieux! La descente vers Marla marque le départ de Mafate! A Marla 2h30 d'avance sur mon temps 2016, mais sans vraiment puiser dans mes réverves. Juste avant de repartir du ravito j'en profites pour aller faire une pause wc. Hé quel malheur il m'a pris de vouloir "presser" un peu trop car cela m'a immédiatement compressé l'estomac. Je l'ai senti tout de suite car j'avais du mal à courir car c'est comme si j'avais deux points de côtés en permanence. Je marchais donc, en essayant de respirer, de me décontracter, mais tout en avancant...2h45 pour aller à sentier scout, 15 de moins qu'il y a deux ans. Par contre, j'avais du mal à prendre du solide aux ravitos, les barres énergétiques ne passaient pas non plus. J'ai tout de suite senti que cela commencer à être dur, et que j'étais un peu borderline en hypo, même si je prenais des soupes/vermicelles et eau/coca. Ca tenait 1h30 après le ravito, mais ensuite....dur dur.
Point positif quand même c'est que j'ai pu faire cette année la descente de sentier scout de jour, avec la vue magnifique sur tout le cirque (et quand même -15min par rapport aux temps 2016 jusqu'à Ilet à Bourse) Mais le fait de moins pouvoir s’alimenter, de plus pouvoir courir en descente (on doit certainement se gainer bcp plus et donc cela fait une compression des abdos) met un peu le moral à 0. J'ai toujours beaucoup de temps d'avance par rapport à 2016, et je vois que je ne perds pas trop de temps sur chaque section par rapport à il y a deux ans, donc j'arrive à limiter les dégats.
En arrivant au ravito de Grand Place Ecole, petit coup de fil à ma chère épouse qui me dit de prendre un Spasfon. Aussitôt dit, aussitôt fait ! Je vais voir le médecin et lui explique mon problème. Je prends donc deux d'un coup, je mange (un peu) et je repars pour une des parties les plus dures : la montée à Roche Plate. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est une succession hyper raide de grosses marches, où l'on croit arriver au sommet, mais c'est pour mieux redescendre, puis remonter, puis redescendre, pour enfin arriver à la hauteur de Roche Plate, mais où tu dois encore faire le tour de la vallée pour y arriver. C'est long, long, long. Et le niveau d'énergie est bas, bas, bas. Au ravito de Roche Plate, tu sais que ce n'est plus que le Maido, qu'ensuite tu descends à Sans Souci et que tu seras finisher. Cette montée on l'avait refaite avec Tourist80. Elle se décompose en deux parties, une première jusqu'à la Brèche, pas spécialement compliquée, pour ensuite se faire le mur. L'allure n'est pas dingue, mais je monte... J'ai un peu perdu de mon avance, mais arrivé à ce stade, on se dit que chaque course est différents, et qu'il faut faire avec les moyens que l'on a à l'instant donné. Au ravito du Maido, re-soupe, patates douces, et c'est parti pour la descente vers Sans Souci. Au début, on ne fait que des petites montées-descentes, assez usantes. J'adopte une marche très rapide, et j'alterne avec des petites portions courues. Je sens que j'avance assez bien, mais impossible de courir trop longtemps d'un coup sans avoir ces crampes d'estomac qui reviennent. Je double même pas mal de monde ! Cette technique de marche/course permet également de se réserver un peu les cuisses, ce qui n'est pas plus mal.
A Sans Souci, je rechange chaussures et chaussettes, profites des crepes et je repars pour une partie pas très excitante du parcours. En plus cette année, la traversée de la rivière des Galets se fait beaucoup plus basse, et on ne peu pas dire que c'est la partie la plus glamour du parcours.
Heureusement qu'une bonne petite averse tropicale vient nous rafraichir, en fait elle ne fait que nous mouiller quand il fait toujours aussi chaud. Par contre, la pluie cela mouille les cailloux, et les pierres sont glissantes (hé oui) et il y a de la boue partout. Et quand tu passes par des endroits un peu olé olé du côté de la grote Kala, c'est assez folklorique ! Chemin ratineau et toute la descente vers Possession en marche rapide, ca passe, mais on aurait envie de courir en descente un peu... A la Possession, vers 9h38, il fait déjà super chaud et super humide. Ca va promettre pour la suite. Je bois deux Yops bien frais (quel plaisir!!) et je mange du riz (un poil épissé....). Je trempe je tshirt sous le robinet et je pars pour le chemin des anglais. (je croise Chicaud en passant
) Il fait une chaleur étouffante, et dans mes souvenirs je ne me souvenais plus trop de la difficulté de cette partie, juste qu'il y avait une ravine que l'on croisait quelque part au milieu qui te fait redescendre et remonter derrière! Erreur mon chèr ami, il y a DEUX ravines. Et ca change pas mal de choses d'un point de vue moral ! J'avance pas hyper vite, mais je suis sur mes temps de 2016, donc ca passe. La montée après grand chaloupe fut par contre pénible, je pense aussi que le manque d'énergie et de lucidité commençait sérieusement à me marquer. Je mettrai d'ailleurs quasiment 30 min de plus, et j'en profites d'ailleurs un accompagnant d'un autre raideur qui m'a vu en détresse et m'a donné du Sprite dans la montée du Colorado.
La dernière descente se fait tant bien que mal, pas super rapide, moins qu'il y a deux ans où j'avais pris beaucoup de plaisir à courir. Là j'étais sur une sensation de job fait, mieux que l'année 2016, en sentant qu'il y a du potentiel pour progresser.
Ligne franchie en 42h17, en mode tranquille, pas d'euphorie cette année, heureux d'avoir vécu cette aventure !
Jour J+1, j'ai faim ! deux petits dej, un gros poulet ce midi, et faim de retenter un jour l'aventure !
Merci pour ce suivi, mention spéciale à Bubulle qui m'a prêté sa balise et ce qui a bien rassuré ma famille qui n'avait pas pu m'accompagner cette année (mais par contre on capte super bien globalement sur le parcours, et donc j'ai pas mal pu échanger par sms et tel).